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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano |
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"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas" Augusto Monterroso -La palabra mágica-
"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?" Voltaire
"La traducción destroza el espíritu del idioma" Federico García Lorca |
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Arthur Rimbaud -Chanson de la plus haute tour- |
mercredi, septembre 08, 2004 |
Chanson de la plus haute tour Arthur Rimbaud (1854-1891)
Oisive jeunesse A tout asservie, Par délicatesse J'ai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne Où les coeurs s'éprennent.
Je me suis dit : laisse, Et qu'on ne te voie : Et sans la promesse De plus hautes joies. Que rien ne t'arrête, Auguste retraite.
J'ai tant fait patience Qu'à jamais j'oublie ; Craintes et souffrances Aux cieux sont parties. Et la soif malsaine Obscurcit mes veines.
Ainsi la prairie A l'oubli livrée, Grandie, et fleurie D'encens et d'ivraies Au bourdon farouche De cent sales mouches.
Ah ! Mille veuvages De la si pauvre âme Qui n'a que l'image De la Notre-Dame ! Est-ce que l'on prie La Vierge Marie ?
Oisive jeunesse A tout asservie, Par délicatesse J'ai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne Où les coeurs s'éprennent !
Canción desde la torre más alta
Juvenil pereza a todo sujeta, por delicadeza, he perdido mi vida. ¡Ay! ¡Que llegue el tiempo en que los corazones se prenden! Dije para mí: deja y que no se te vea; y sin la promesa de más elevadas alegrías. Que nada te retenga, augusto retiro. Tuve tal paciencia, que por siempre olvido; miedos y sufrimientos al cielo se marcharon. Y la sed malsana me oscurece las venas. Igual la pradera al olvido entregada, agradada, y florida de incienso y cizaña, ante el hosco zumbido de las sucias moscas. ¡Ah! ¡Las mil viudeces del alma, tan pobre: sólo tiene la imagen de Nuestra Señora! ¿Vamos a rezarle a la Virgen María? Juvenil pereza a todo sujeta, por delicadeza he perdido mi vida. ¡Ah! ¡Que llegue el tiempo en que los corazones se prenden!Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 8:36 PM  |
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Arthur Rimbaud -Au cabaret-vert- |
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Au cabaret-vert Arthur Rimbaud (1854-1891)
Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi. - Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.
Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table Verte : je contemplai les sujets très naïfs De la tapisserie. - Et ce fut adorable, Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,
- Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure ! - Rieuse, m'apporta des tartines de beurre, Du jambon tiède, dans un plat colorié,
Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse Que dorait un rayon de soleil arriéré.
En la taberna verde
Llevaba ocho días destrozando mis zapatos en los los guijarros del camino. Entré en Charleroi. En la Taberna Verde: pedí unas rebanadas de pan con mantequilla y jamón que estuviese templado.
Feliz, estiré las piernas bajo la mesa verde: contemplé los motivos muy ingenuos del tapiz. Y fue encantador, cuando la chica de enormes tetas y ojos vivos,
-¡a esa sí que no le asusta un beso! -risueña, me trajo rebanadas con mantequilla, jamón tibio, en un plato coloreado,
jamón rosa y blanco aromado con un diente de ajo y me llenó la inmensa jarra con su espuma que doraba un rayo de sol atrasado.
Versión de Claire DeloupyLibellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 8:33 PM  |
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Arthur Rimbaud -Fêtes de la faim- |
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Fêtes de la faim Arthur Rimbaud (1854-1891)
Ma faim, Anne, Anne, Fuis sur ton âne.
Si j'ai du goût, ce n'est guères Que pour la terre et les pierres. Dinn ! dinn ! dinn ! dinn ! Mangeons l'air, Le roc, les charbons, le fer.
Mes faims, tournez. Paissez, faims, Le pré des sons ! Attirez le gai venin Des liserons ;
Mangez Les cailloux qu'un pauvre brise, Les vieilles pierres d'église, Les galets, fils des déluges, Pains couchés aux vallées grises !
Mes faims, c'est les bouts d'air noir ; L'azur sonneur ; - C'est l'estomac qui me tire. C'est le malheur.
Sur terre ont paru les feuilles ! Je vais aux chairs de fruit blettes. Au sein du sillon je cueille La doucette et la violette.
Ma faim, Anne, Anne ! Fuis sur ton âne.
Fiestas del hambre
Mi hambre, Ana, Ana, huye a lomos de tu borrico.
Si a algo tengo afición, no será más que a la tierra y a las piedras. ¡Ding! ¡Ding! ¡Ding! ¡Ding! Pazco aire, rocas, Tierras, hierro.
Hambres mías, girad. ¡Pastad, hambres, del prado de los sonidos! Después del amable y vibrante veneno de las corregüelas.
Los guijarros que un pobre rompe, las viejas piedras de iglesia, los cantos rodados, hijos de los diluvios, ¡panes que yacen en los valles grises!
Mis hambres son los fragmentos de aire negro; el azul resonante; es el estómago quien me arrastra. Es la desdicha.
Por tierra aparecieron las hojas: voy por las carnes de las frutas pochas. En el seno del surco recojo hierba de los canónigos y violetas.
Mi hambre, Ana, Ana, huye a lomos de tu borrico.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 8:28 PM  |
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Arthur Rimbaud -Départ- |
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Départ Arthur Rimbaud (1854-1891)
Assez vu. La vision s'est rencontrée à tous les airs. Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours. Assez connu. Les arrêts de la vie. - Ô Rumeurs et Visions !Départ dans l'affection et le bruit neufs !
Partida
He visto bastante, la visión se ha encontrado entodos los aires He tenido bastante, Rumores de las ciudades porla noche, y al sol, y siempre. He conocido bastante. Las euforias de la vida. -¡Oh rumores y visiones!-.Partida hacia relaciones y ruidos nuevos.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 8:24 PM  |
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Arthur Rimbaud -Le dormeur du val- |
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Le dormeur du val Arthur Rimbaud (1854-1891)
C'est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;I l dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
El durmiente del valle
Es un claro del bosque donde canta un río Cuelgan alocadamente de las hierbas harapos De plata; donde el sol de la altiva montaña Luce: es un pequeño valle espumoso de luz.
Un soldado, joven, boquiabierto, cabeza desnuda La nuca bañada en el frescor azul, Duerme; está tumbado en la hierba, bajo el cielo, Pálido en su verde lecho donde llueve la luz.
Los pies en los gladiolos, duerme. Sonriendo como sonreiría un niño enfermo, se echa un sueño: Naturaleza, mécelo cálidamente: tiene frío.
Ya no le estremecen los perfumes; Duerme en el sol, la mano sobre el pecho, Tranquilo. Tiene dos agujeros rojos en el costado derecho.
Versión de Claire DeloupyLibellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 8:21 PM  |
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Arthur Rimbaud -Sensation- |
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Sensation Arthur Rimbaud (1854-1891)
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue : Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
Sensación
En los atardeceres azules de verano iré por los senderos, picoteado por el trigo, a pisar la hierba menuda: soñador, sentiré su frescura bajo mis pies. Dejaré que el viento bañe mi cabeza desnuda.
No hablaré ni pensaré nada, pero el amor infinito ascenderá en mi alma, e iré lejos, muy lejos, igual que un bohemio, por la Naturaleza, feliz como junto a una mujer.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 8:19 PM  |
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Arthur Rimbaud -Première soirée- |
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Première soirée Arthur Rimbaud (1854-1891)
- Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près.
Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains. Sur le plancher frissonnaient d'aise Ses petits pieds si fins, si fins.
- Je regardai, couleur de cire, Un petit rayon buissonnier Papillonner dans son sourire Et sur son sein, - mouche au rosier.
- Je baisai ses fines chevilles. Elle eut un doux rire brutal Qui s'égrenait en claires trilles, Un joli rire de cristal.
Les petits pieds sous la chemise Se sauvèrent : " Veux-tu finir ! " - La première audace permise, Le rire feignait de punir !
- Pauvrets palpitants sous ma lèvre, Je baisai doucement ses yeux : - Elle jeta sa tête mièvre En arrière : " Oh ! c'est encor mieux !
...Monsieur, j'ai deux mots à te dire... " - Je lui jetai le reste au sein Dans un baiser, qui la fit rire D'un bon rire qui voulait bien...
- Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près.
Primera velada
Ella estaba tan desnuda... grandes árboles indiscretos tendían al cristal sus ramas con malicia, cerca, cerca.
Sentada en mi gran silla, el cuerpo semidesnudo, ella trenzaba las manos. Sobre el suelo de la estancia, de gozo se estremecían sus piececitos tan finos.
Miré, color de la cera, un pequeño rayo montés mariposeando en su sonrisa y por encima de su pecho como mosca en un rosal.
Besé sus finos tobillos. Su risa dulce y brutal se desgranó en claros gorjeos alegres y cristalinos.
Los pies bajo la camisa se escurrieron: “¡Estáte quieto!” El primer atrevimiento fingió castigar su risa.
Palpitantes bajo mis labios, besé muy suave sus ojos: ella reclinó su cabeza delicada: “¡Ah!, mucho mejor...
Señor, debo decirle algo...” Le arrojé el resto a su pecho en un beso que le produjo risas de consentimiento...
Ella estaba tan desnuda... Grandes árboles indiscretos tendían al cristal sus ramas con malicia, cerca, cerca.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 8:14 PM  |
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Arthur Rimbaud -Movement- |
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Mouvement Arthur Rimbaud (1854-1891)
Le mouvement de lacet sur la berge des chutes du fleuve, Le gouffre à l'étambot, La célérité de la rampe, L'énorme passade du courant, Mènent par les lumières inouïes Et la nouveauté chimique Les voyageurs entourés des trombes du val Et du strom.
Ce sont les conquérants du monde Cherchant la fortune chimique personnelle ; Le sport et le confort voyagent avec eux ; Ils emmènent l'éducation Des races, des classes et des bêtes, sur ce vaisseau. Repos et vertige A la lumière diluvienne, Aux terribles soirs d'étude.
Car de la causerie parmi les appareils, le sang, les fleurs, le feu, les bijoux, Des comptes agités à ce bord fuyard, - On voit, roulant comme une digue au-delà de la route hydraulique motrice, Monstrueux, s'éclairant sans fin, - leur stock d'études ; Eux chassés dans l'extase harmonique, Et l'héroïsme de la découverte. Aux accidents atmosphériques les plus surprenants, Un couple de jeunesse s'isole sur l'arche, - Est-ce ancienne sauvagerie qu'on pardonne ? - Et chante et se poste.
Movimiento
El vaivén en el ribazo de las cascadas del río, El remolino en el codaste, La celeridad de la rampa, El enorme flujo de la corriente, Arrastran, por entre las luces inauditas Y la novedad química, A los viajeros cercados por las trombas del valle Y del strom.
Ahí van los conquistadores del mundo, en busca de la fortuna química personal; el deporte y el bienestar viajan con ellos; Llevan la educación De las razas, de las clases y de los animales en este Buque. Reposo y vértigo Bajo la luz diluviana, En las terribles noches de estudio.
Pues por la charla entre los preparativos –la sangre; las flores, el fuego, las joyas- Por los relatos ventilados en este navío fugitivo, Se advierte, balanceándose como un dique más allá de la ruta hidráulica motriz, Monstruoso, iluminándose sin fin, su stock de estudios, Lanzados ellos al éxtasis armónico Y al heroísmo del descubrimiento. En los accidentes atmosféricos más sorprendentes, Una joven pareja se aísla en el arca -¿Cabe perdón para este salvajismo ancestral? Y canta y se aposta.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 8:09 PM  |
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Arthur Rimbaud -Bonne pensée du matin- |
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Bonne pensée du matin Arthur Rimbaud (1854-1891)
A quatre heures du matin, l'été, Le sommeil d'amour dure encore. Sous les bosquets l'aube évapore L'odeur du soir fêté.
Mais là-bas dans l'immense chantier Vers le soleil des Hespérides, En bras de chemise, les charpentiers Déjà s'agitent.
Dans leur désert de mousse, tranquilles, Ils préparent les lambris précieux Où la richesse de la ville Rira sous de faux cieux.
Ah ! pour ces Ouvriers charmants Sujets d'un roi de Babylone, Vénus ! laisse un peu les Amants, Dont l'âme est en couronne.
Ô Reine des Bergers ! Porte aux travailleurs l'eau-de-vie, Pour que leurs forces soient en paix En attendant le bain dans la mer, à midi.
Buen pensamiento al amanecer
A las cuatro de la mañana, en verano, el sueño de amor dura aún. Bajo los pequeños bosques el alba evapora el olor de la noche festejada.
Pero allá en la inmensa obra hacia el sol de las Hespérides, en mangas de camisa, los carpinteros ya se agitan.
En desierto de musgo, tranquilos preparan artesonados valiosos la riqueza de la ciudad reirá bajo falsos cielos.
¡Ah! por estos Obreros encantadores, súbditos de un rey de Babilonia, ¡Venus! deja un poco a los Amantes su alma está en amores.
¡Oh Reina de los Pastores! Lleva a los trabajadores el aguardiente para que sus fuerzas estén en paz mientras esperan el baño en el mar, a mediodía.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 8:06 PM  |
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Arthur Rimbaud -Honte- |
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Honte Arthur Rimbaud (1854-1891)
Tant que la lame n'aura Pas coupé cette cervelle, Ce paquet blanc, vert et gras, A vapeur jamais nouvelle,
(Ah ! Lui, devrait couper son Nez, sa lèvre, ses oreilles, Son ventre ! et faire abandon De ses jambes ! ô merveille !)
Mais non ; vrai, je crois que tant Que pour sa tête la lame, Que les cailloux pour son flanc, Que pour ses boyaux la flamme,
N'auront pas agi, l'enfant Gêneur, la si sotte bête, Ne doit cesser un instant De ruser et d'être traître,
Comme un chat des Monts-Rocheux, D'empuantir toutes sphères ! Qu'à sa mort pourtant, ô mon Dieu ! S'élève quelque prière !
Vergüenza
Mientras la cuchilla no haya cortado este cerebro, este bulto blanco, verde y graso de vapor jamás nuevo,
(¡Ah! ¡Él debería cortarse la nariz, los labios, las orejas, el vientre, y abandonar sus piernas! ¡oh maravilla!)
pero, no, creo, en verdad que mientras la cuchilla no haya pasado por su cabeza, las piedras por su costado
y la llama por sus entrañas, el niño molesto, la bestia tan tonta, no debe cesar ni un instante de engatusar y de ser traidor
como un gato de los Montes Rocosos, ¡de apestar todas las esferas! que a su muerte, ¡oh Dios! se eleve alguna oración.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 7:59 PM  |
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Arthur Rimbaud -Le mal- |
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Le mal Arthur Rimbaud (1854-1891)
Tandis que les crachats rouges de la mitraille Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ; Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille, Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu'une folie épouvantable broie Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ; - Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie, Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !...
- Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ; Qui dans le bercement des hosannah s'endort,
Et se réveille, quand des mères, ramassées Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir, Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
El mal
Mientras los escupitajos rojos de la metralla silban todos el día en el infinito del cielo azul; mientras escarlatas o verdes, junto al rey burlón se desploman en masa los batallones bajo el fuego
mientras una espantosa locura machaca y hace de cien millares de hombres una pila humeante -¡pobres muertos!, en el verano, en la yerba, en tu alegría, ¡oh Naturaleza!, tú que hiciste a estos hombres sanamente-,
hay un Dios que se ríe de las telas adamascadas de los altares, del incienso, de los grandes cálices de oro; un Dios que con el balanceo de los hosanas se duerme
y sólo se despierta cuando algunas madres, recogidas en su angustia y llorando bajo su vieja toca negra, le dan un perra gorda liada en su pañuelo.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 7:55 PM  |
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Arthur Rimbaud -Ophélie- |
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Ophélie Arthur Rimbaud (1854-1891)
I Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles... - On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir. Voici plus de mille ans que sa douce folie Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle Ses grands voiles bercés mollement par les eaux; Les saules frissonnants pleurent sur son épaule, Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle; Elle éveille parfois, dans un aune qui dort, Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile: - Un chant mystérieux tombe des astres d'or.
II Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige ! Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté ! - C'est que les vents tombant des grands monts de Norwège T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure, A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits; Que ton coeur écoutait le chant de la Nature Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits;
C'est que la voix des mers folles, immense râle, Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux; C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle, Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle ! Tu te fondais à lui comme une neige au feu: Tes grandes visions étranglaient ta parole - Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu !
III - Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis; Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles, La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
Ofelia
I En las aguas profundas que acunan las estrellas, blanca y cándida, Ofelia flota como un gran lilio, flota tan lentamente, recostada en sus velos... cuando tocan a muerte en el bosque lejano.
Hace ya miles de años que la pálida Ofelia pasa, fantasma blanco por el gran río negro; más de mil años ya que su suave locura murmura su tonada en el aire nocturno.
El viento, cual corola, sus senos acaricia y despliega, acunado, su velamen azul; los sauces temblorosos lloran contra sus hombros y por su frente en sueños, la espadaña se pliega.
Los rizados nenúfares suspiran a su lado, mientra ella despierta, en el dormido aliso, un nido del que surge un mínimo temblor... y un canto, en oros, cae del cielo misterioso.
II ¡Oh tristísimo Ofelia, bella como la nieve, muerta cuando eras niña, llevada por el río! Y es que los fríos vientos que caen de Noruega te habían susurrado la adusta libertad.
Y es que un arcano soplo, al blandir tu melena, en tu mente traspuesta metió voces extrañas; y es que tu corazón escuchaba el lamento de la Naturaleza ––son de árboles y noches.
Y es que la voz del mar, como inmenso jadeo rompió tu corazón manso y tierno de niña; y es que un día de abril, un bello infante pálido, un loco miserioso, a tus pies se sentó.
Cielo, Amor, Libertad: ¡qué sueño, oh pobre Loca! . Te fundías en él como nieve en el fuego; tus visiones, enormes, ahogaban tu palabra. –Y el terrible Infinito espantó tu ojo azul .
III Y el poeta nos dice que en la noche estrellada vienes a recoger las flores que cortaste , y que ha visto en el agua, recostada en sus velos, a la cándida Ofelia flotar, como un gran lis .Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 7:47 PM  |
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Arthur Rimbaud -Les chercheuses de poux- |
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Les chercheuses de poux Arthur Rimbaud (1854-1891)
Quand le front de l'enfant, plein de rouges tourmentes, Implore l'essaim blanc des rêves indistincts, Il vient près de son lit deux grandes soeurs charmantes Avec de frêles doigts aux ongles argentins.
Elles assoient l'enfant auprès d'une croisée Grande ouverte où l'air bleu baigne un fouillis de fleurs, Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.
Il écoute chanter leurs haleines craintives Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés Et qu'interrompt parfois un sifflement, salives Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.
Il entend leurs cils noirs battant sous les silences Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux Font crépiter parmi ses grises indolences Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.
Voilà que monte en lui le vin de la Paresse, Soupirs d'harmonica qui pourrait délirer ; L'enfant se sent, selon la lenteur des caresses, Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.
Las despiojadoras
Cuando la frente infante, con sus rojas tormentas convoca al blanco enjambre de los sueños difusos, llegan junto a su cama dos hermanas risueñas con sus gráciles dedos de uñas argentinas.
Sientan al niño frente al ventanal abierto, donde el aire azul baña torbellinos de flores y por su denso pelo preñado de rocío sus dedos se pasean, seductores, terribles.
Él, escucha el cantar de sus hálitos tímidos que expanden amplias mieles vegetales y rosas y que interrumpe a veces un silbido ––saliva que los labios absorben o ganas de besar.
Escucha sus pestañas latir en el silencio perfumado; y sus dedos, eléctricos y suaves, provocan los chasquidos, entre indolencias grises, de los piojillos muertos, por sus uñas de reina.
Y un vino de Pereza sube en él, un suspiro de armónica, capaz de llegar al delirio: y el niño siente, al ritmo lento de las caricias, cómo brotan y mueren sus ansias de llorar.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 3:53 PM  |
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Arthur Rimbaud -Les soeurs de charité- |
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Les soeurs de charité Arthur Rimbaud (1854-1891)
Le jeune homme dont l'oeil est brillant, la peau brune, Le beau corps de vingt ans qui devrait aller nu, Et qu'eût, le front cerclé de cuivre, sous la lune Adoré, dans la Perse, un Génie inconnu,
Impétueux avec des douceurs virginales Et noires, fier de ses premiers entêtements, Pareil aux jeunes mers, pleurs de nuits estivales, Qui se retournent sur des lits de diamants ;
Le jeune homme, devant les laideurs de ce monde, Tressaille dans son coeur largement irrité, Et plein de la blessure éternelle et profonde, Se prend à désirer sa soeur de charité.
Mais, ô Femme, monceau d'entrailles, pitié douce, Tu n'es jamais la Soeur de charité, jamais, Ni regard noir, ni ventre où dort une ombre rousse, Ni doigts légers, ni seins splendidement formés.
Aveugle irréveillée aux immenses prunelles, Tout notre embrassement n'est qu'une question : C'est toi qui pends à nous, porteuse de mamelles, Nous te berçons, charmante et grave Passion.
Tes haines, tes torpeurs fixes, tes défaillances, Et les brutalités souffertes autrefois, Tu nous rends tout, ô Nuit pourtant sans malveillances, Comme un excès de sang épanché tous les mois.
- Quand la femme, portée un instant, l'épouvante, Amour, appel de vie et chanson d'action, Viennent la Muse verte et la Justice ardente Le déchirer de leur auguste obsession.
Ah ! sans cesse altéré des splendeurs et des calmes, Délaissé des deux Soeurs implacables, geignant Avec tendresse après la science aux bras almes, Il porte à la nature en fleur son front saignant.
Mais la noire alchimie et les saintes études Répugnent au blessé, sombre savant d'orgueil ; Il sent marcher sur lui d'atroces solitudes. Alors, et toujours beau, sans dégoût du cercueil,
Qu'il croie aux vastes fins, Rêves ou Promenades Immenses, à travers les nuits de Vérité, Et t'appelle en son âme et ses membres malades, Ô Mort mystérieuse, ô soeur de charité.
Las hermanas de caridad
El joven cuyos ojos son brillantes, con cuerpo moreno, que debiera ir desnudo a su edad, con su frente ceñida de cobre, ante la luna, adorado por Persas, Genio desconocido,
desbocado, aunque tiene ternuras virginales y negras, orgulloso de su empeño primero, cual los mares recientes, llanto en noches de estío que se agitan insomnes en lechos de diamantes;
este joven, al ver la fealdad del mundo, tiembla en su corazón ampliamente irritado, y henchido por la herida profunda y permanente desea que su hermana de caridad venga a él
Pero, Mujer, montón de entrañas, piedad dulce, nunca fuiste hermana de caridad, no, nunca; negra mirada, vientre en el que duerme roja umbría, dedos leves, pechos bien torneados.
Ciega, que aún dormitas, con pupilas inmensas, nuestro abrazo no fue sino nudo de dudas: portadora de tetas, eres tú la que pende de nosotros, ¡oh, duerme!, risueña honda Pasión.
Tus odios, tus perezas permanentes, tus faltas, y tus brutalidades antaño padecidas, nos las devuelves, todas, Noche, pero sin odio, como el raudal de sangre que cada mes derramas
Cuando la hembra, aguantada un momento, lo aterra, Amor, canto a la vida y llamada a la acción, llegan la Musa verde y la justicia ardiente, y desgarran su carne con augusta obsesión
Siempre conmocionado por calmas y esplendores, dejado por las dos Hermanas implacables, gimiendo con ternura tras la ciencia nodriza, le ofrece al verde campo su frente herida, en flor.
Pero la negra alquimia y los santos estudios repugnan al herido, sombrío sabio altivo, que siente alzarse en él atroces soledades. Entonces, siempre hermoso, sin asco del sepulcro...
que crea en la gran meta, los Sueños o Paseos inmensos, por la noche negra de la Verdad, y que te llame, enfermo, en su alma y en sus miembros, ¡oh Muerte, misteriosa, oh Sor de caridad!Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 3:49 PM  |
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Arthur Rimbaud -Les mains de Jeanne-Marie- |
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Les mains de Jeanne-Marie Arthur Rimbaud (1854-1891)
Jeanne-Marie a des mains fortes, Mains sombres que l'été tanna, Mains pâles comme des mains mortes. - Sont-ce des mains de Juana ?
Ont-elles pris les crèmes brunes Sur les mares des voluptés ? Ont-elles trempé dans des lunes Aux étangs de sérénités ?
Ont-elles bu des cieux barbares, Calmes sur les genoux charmants ? Ont-elles roulé des cigares Ou trafiqué des diamants ?
Sur les pieds ardents des Madones Ont-elles fané des fleurs d'or ? C'est le sang noir des belladones Qui dans leur paume éclate et dort.
Mains chasseresses des diptères Dont bombinent les bleuisons Aurorales, vers les nectaires ? Mains décanteuses de poisons ?
Oh ! quel Rêve les a saisies Dans les pandiculations ? Un rêve inouï des Asies, Des Khenghavars ou des Sions ?
- Ces mains n'ont pas vendu d'oranges, Ni bruni sur les pieds des dieux : Ces mains n'ont pas lavé les langes Des lourds petits enfants sans yeux.
Ce ne sont pas mains de cousine Ni d'ouvrières aux gros fronts Que brûle, aux bois puant l'usine, Un soleil ivre de goudrons.
Ce sont des ployeuses d'échines, Des mains qui ne font jamais mal, Plus fatales que des machines, Plus fortes que tout un cheval !
Remuant comme des fournaises, Et secouant tous ses frissons, Leur chair chante des Marseillaises Et jamais les Eleisons !
Ça serrerait vos cous, ô femmes Mauvaises, ça broierait vos mains, Femmes nobles, vos mains infâmes Pleines de blancs et de carmins.
L'éclat de ces mains amoureuses Tourne le crâne des brebis ! Dans leurs phalanges savoureuses Le grand soleil met un rubis !
Une tache de populace Les brunit comme un sein d'hier ; Le dos de ces Mains est la place Qu'en baisa tout Révolté fier !
Elles ont pâli, merveilleuses, Au grand soleil d'amour chargé, Sur le bronze des mitrailleuses A travers Paris insurgé !
Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées, A vos poings, Mains où tremblent nosL èvres jamais désenivrées, Crie une chaîne aux clairs anneaux !
Et c'est un soubresaut étrange Dans nos êtres, quand, quelquefois, On veut vous déhâler, Mains d'ange, En vous faisant saigner les doigts !
Las manos de Jeanne-Marie
Jeanne-Marie tiene las manos fuertes, manos oscuras que ha curtido el sol, pálidas manos, como manos muertas. ––¿De Juana estas manos son?.
¿Han absorbido morenas pomadas por el mar de la voluptuosidad? ¿han ido a templarse en la luz de luna que llena el estanque de paz?
¿No habrán ido a beber bárbaros cielos, serenas sobre rodillas galantes? o ¿no habrán enrollado enormes puros o traficado con diamantes?
¿No habrán marchitado pétalos de oro a los pies ardientes de las Madonas?. Pero, en su palma brota y duerme, negra, la sangre de la belladona.
¿Manos cazadoras de negros dípteros que se van, libando los azulones de las mañanas hacia los nectarios, y que mezclan negras pociones?
¿Qué Sueño loco las habrá llevado en insólitas pendiculaciones? Un extravagante sueño de Asias de Kengavares y Siones.
Estas manos no han vendido naranjas ni se han bronceado al pie de los dioses: estas manos no han lavado pañales de niños ciegos y tripones.
No son manos de prima, ni de obreras de frentes abombadas y que abrasa, un sol ebrio de oscuros alquitranes, por bosques que apestan a fábrica.
Son manos que desloman espinazos, pero que nunca han hecho el menor daño; fatales, con fatalidad de máquinas, pero fuertes como un caballo.
Se agitan como si fueran hogueras, y al sacudirse sus fríos temblores sus carnes van cantando Marsellesas: ¡nunca canta Kirieleisones!
Os pueden romper el cuello, mujeres indignas, y triturar vuestras manos, nobles mujeres, sucias de carmín y de polvos ––manos de fango.
¡Vuelve tontos de amor a los borregos el brillo de estas manos que enamoran! Y el sol, en su esplendor, siembra un rubí por su falange apetitosa.
Lunares y manchas de muchedumbre las broncean, como pechos de antaño: ¡El dorso de estas Manos es la plaza que todo Rebelde ha besado!
¡Se han vuelto pálidas, con encanto, a pleno sol, cuando de amor rebosa, por el París en rebeldía, junto al bronce de ametralladoras,
¡Pero, a veces, oh sacrosantas manos en tus puños, Manos en las que tiemblan nuestros labios nunca desembriagados, grita el fulgor de una cadena!
Y en nuestro ser un sobresalto extraño irrumpe, cuando quieren, Manos de ángel, arrancaros la carga que os arrastra, hasta que brota vuestra sangre.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 3:41 PM  |
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Arthur Rimbaud -L'orgie parisienne ou Paris se repeuple- |
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L'orgie parisienne ou Paris se repeuple Arthur Rimbaud (1854-1891)
Ô lâches, la voilà ! Dégorgez dans les gares ! Le soleil essuya de ses poumons ardents Les boulevards qu'un soir comblèrent les Barbares. Voilà la Cité sainte, assise à l'occident !
Allez ! on préviendra les reflux d'incendie, Voilà les quais, voilà les boulevards, voilà Les maisons sur l'azur léger qui s'irradie Et qu'un soir la rougeur des bombes étoila !
Cachez les palais morts dans des niches de planches ! L'ancien jour effaré rafraîchit vos regards. Voici le troupeau roux des tordeuses de hanches : Soyez fous, vous serez drôles, étant hagards !
Tas de chiennes en rut mangeant des cataplasmes, Le cri des maisons d'or vous réclame. Volez ! Mangez ! Voici la nuit de joie aux profonds spasmes Qui descend dans la rue. Ô buveurs désolés,
Buvez ! Quand la lumière arrive intense et folle, Fouillant à vos côtés les luxes ruisselants, Vous n'allez pas baver, sans geste, sans parole, Dans vos verres, les yeux perdus aux lointains blancs ?
Avalez, pour la Reine aux fesses cascadantes ! Ecoutez l'action des stupides hoquets Déchirants ! Ecoutez sauter aux nuits ardentes Les idiots râleux, vieillards, pantins, laquais !
Ô coeurs de saleté, bouches épouvantables, Fonctionnez plus fort, bouches de puanteurs ! Un vin pour ces torpeurs ignobles, sur ces tables... Vos ventres sont fondus de hontes, ô Vainqueurs !
Ouvrez votre narine aux superbes nausées ! Trempez de poisons forts les cordes de vos cous ! Sur vos nuques d'enfants baissant ses mains croisées Le Poète vous dit : " Ô lâches, soyez fous !
Parce que vous fouillez le ventre de la Femme, Vous craignez d'elle encore une convulsion Qui crie, asphyxiant votre nichée infâme Sur sa poitrine, en une horrible pression.
Syphilitiques, fous, rois, pantins, ventriloques, Qu'est-ce que ça peut faire à la putain Paris, Vos âmes et vos corps, vos poisons et vos loques ? Elle se secouera de vous, hargneux pourris !
Et quand vous serez bas, geignant sur vos entrailles, Les flancs morts, réclamant votre argent, éperdus, La rouge courtisane aux seins gros de batailles Loin de votre stupeur tordra ses poings ardus !
Quand tes pieds ont dansé si fort dans les colères, Paris ! quand tu reçus tant de coups de couteau, Quand tu gis, retenant dans tes prunelles claires Un peu de la bonté du fauve renouveau,
Ô cité douloureuse, ô cité quasi morte, La tête et les deux seins jetés vers l'Avenir Ouvrant sur ta pâleur ses milliards de portes, Cité que le Passé sombre pourrait bénir :
Corps remagnétisé pour les énormes peines, Tu rebois donc la vie effroyable ! tu sens Sourdre le flux des vers livides en tes veines, Et sur ton clair amour rôder les doigts glaçants !
Et ce n'est pas mauvais. Les vers, les vers livides Ne gêneront pas plus ton souffle de Progrès Que les Stryx n'éteignaient l'oeil des Cariatides Où des pleurs d'or astral tombaient des bleus degrés. "
Quoique ce soit affreux de te revoir couverte, Ainsi ; quoiqu'on n'ait fait jamais d'une cité Ulcère plus puant à la Nature verte, Le Poète te dit : " Splendide est ta Beauté ! "
L'orage t'a sacrée suprême poésie ; L'immense remuement des forces te secourt ; Ton oeuvre bout, la mort gronde, Cité choisie ! Amasse les strideurs au coeur du clairon sourd.
Le Poète prendra le sanglot des Infâmes, La haine des Forçats, la clameur des Maudits ; Et ses rayons d'amour flagelleront les Femmes. Ses strophes bondiront : Voilà ! voilà ! bandits !
- Société, tout est rétabli : - les orgies Pleurent leur ancien râle aux anciens lupanars : Et les gaz en délire, aux murailles rougies, Flambent sinistrement vers les azurs blafards !
La orgía parisina o París vuelve a poblarse
¡Cobardes, aquí está! ¡La estación os vomita! El sol ha enjugado con su ardiente pulmón los paseos que un día ocuparon los Bárbaros . Ésta es la Ciudad santa, sentada al occidente .
¡Vamos! se han prevenido los reflujos de incendios . Ved los muelles aquí, allá los bulevares, las casas sobre el cielo azul, brillante, ingrávido, antaño constelado por un rubor de bombas.
¡Esconded los palacios muertos en cajoneras! El viejo día loco refresca los recuerdos. Ved el rebaño rojo de impúdicas nalgueras : locos, podréis ser raros, pues vais despavoridos.
Perras que vais en celo comiendo cataplasmas, las casas de oro os llaman a gritos. ¡Id, volad! ¡Comed! La noche alegre con sus hondos espasmos ha bajado a la calle. ¡Bebedores aciagos
bebed! Cuando amanece, con luz intensa y loca que a vuestro lado husmea los lujos desbordados, ¿no os volvéis, frente al vaso, impávidos babosos, con los ojos perdidos en blancas lejanías?
¡Tragad, para la Reina de nalgas en cascada! . Escuchad cómo suenan los eructos estúpidos, ¡desgarrados! ¡Oíd, cómo en noches ardientes saltan con estertores, viejos, peleles, siervos!
¡Corazones mugrientos, bocas horripilantes, más fuerte, ¡masticad! hediondos gaznates! Que les traigan más vino a estos lerdos ignobles: la andorga se os derrite de infamia, ¡Vencedores!
¡Desplegad vuestro olfato a las náuseas grandiosas! ¡Emponzoñad las cuerdas que esperan vuestros cuellos! Posando, en vuestras nucas, sus manos enlazadas el Poeta os impele, «i cobardes!, a ser locos».
Como andáis escarbando el vientre de la Hembra teméis que tenga aún un estremecimiento, y grite, sofocando vuestra infame camada contra su duro pecho, con horrible apretón.
Peleles, sifilíticos, locos, reyes, ventrílocuos, ¿qué le puede importar al putón de París vuestras almas y cuerpos, harapos y ponzoñas? ¡Os zarandeará, hurañas podredumbres!
Y cuando hayáis caído, gimiendo contra el pecho, derrumbados, pidiendo, locos, vuestro dinero, la roja cortesana, la de las tetas bélicas lejos de vuestros miedos, apretará los puños.
Después de haber bailado con furia en las tormentas, París, tras recibir tan numerosos tajos, cuando yaces, ahora, guardando en tus pupilas luminosas, la dicha de un renacer salvaje .
¡Oh ciudad dolorida, oh ciudad casi muerta, con tu rostro y tus pechos de cara al Porvenir, ofrecida a la noche de mil puertas vacías, y que un Pasado horrible podría bendecir:
cuerpo magnetizado para males enormes, que te bebes la vida, espantosa, de nuevo, al manar de tus venas un flujo de gusanos blancos, mientras helados dedos rondan tu amor.
¡Y no está mal! Las larvas, las larvas macilentas no podrán estorbar tu soplo de Progreso, igual que las Estringes no apagaron el ojo azul de las Cariátides que inunda un oro astral .
Aunque sea espantoso verte cubierta así; aunque nunca ciudad fuera cambiada en úlcera tan hedionda, en medio de la verde Natura, el Poeta te dice: «Tu Belleza es espléndida».
La tormenta te ha hecho poesía suprema; el inmenso bullicio de las fuerzas te alienta; tu obra hierve, la muerte ruge, ¡Ciudad ungida! Amontona estridencias en lo hondo del clarín
El Poeta hará suyo el llanto del Infame, el odio del Forzado, el clamor del Maldito; y sus rayos de amor flagelarán las Hembras. Su estrofa brincará: ¡Mirad, mirad, bandidos!
Sociedad, todo ha vuelto a su sitio: la orgía llora su estertor viejo en el viejo prostíbulo; y el gas, en su delirio, por las murallas rojas, arde siniestramente hacia el pálido azul.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 3:39 PM  |
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Arthur Rimbaud -Les pauvres à l'église- |
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Les pauvres à l'église Arthur Rimbaud (1854-1891)
Parqués entre des bancs de chêne, aux coins d'église Qu'attiédit puamment leur souffle, tous leurs yeux Vers le choeur ruisselant d'orrie et la maîtrise Aux vingt gueules gueulant les cantiques pieux ;
Comme un parfum de pain humant l'odeur de cire, Heureux, humiliés comme des chiens battus, Les Pauvres au bon Dieu, le patron et le sire, Tendent leurs oremus risibles et têtus.
Aux femmes, c'est bien bon de faire des bancs lisses, Après les six jours noirs ou Dieu les fait souffrir ! Elles bercent, tordus dans d'étranges pelisses, Des espèces d'enfants qui pleurent à mourir.
Leurs seins crasseux dehors, ces mangeuses de soupe, Une prière aux yeux et ne priant jamais, Regardent parader mauvaisement un groupe De gamines avec leurs chapeaux déformés.
Dehors, le froid, la faim, l'homme en ribote : C'est bon. Encore une heure ; après, les maux sans noms ! - Cependant, alentour, geint, nasille, chuchote Une collection de vieilles à fanons :
Ces effarés y sont et ces épileptiques Dont on se détournait hier aux carrefours ; Et, fringalant du nez dans des missels antiques, Ces aveugles qu'un chien introduit dans les cours.
Et tous, bavant la foi mendiante et stupide, Récitent la complainte infinie à Jésus, Qui rêve en haut, jauni par le vitrail livide, Loin des maigres mauvais et des méchants pansus,
Loin des senteurs de viande et d'étoffes moisies, Farce prostrée et sombre aux gestes repoussants ; - Et l'oraison fleurit d'expressions choisies, Et les mysticités prennent des tons pressants,
Quand, des nefs où périt le soleil, plis de soie Banals, sourires verts, les Dames des quartiers Distingués, - ô Jésus ! - les malades du foie Font baiser leurs longs doigts jaunes aux bénitiers.
Los pobres en la iglesia
Aparcados en bancos de roble, en los rincones de la iglesia que entibia su aliento, con los ojos clavados en el coro dorado, mientras brama la escolanía cánticos piadosos por sus fauces,
aspirando la cera como un olor de hogaza, dichosos, humillados, cual perros que apalean, los pobres del Buen Dios , el patrón y el señor, ofrecen sus Oremus, irrisorios y obtusos.
¡Está bien ofrecerle bancos lisos a la hembra después de los seis días en que Dios la maltrata! pues acuna, revuelto en extrañas pellizas, algo parejo a un niño que llora sin cesar.
Con las tetas mugrientas al aire, estas sopistas , con la oración prendida en ojos que no rezan, miran a las golfillas de triste pavoneo, busconas bajo el ala del sombrero deforme.
Fuera, el frío y el hambre y el hombre con su juerga: ¡pues, vale! una hora más; después males a miles. ––Mientras, en torno a ellas, gime, ganguea, charla un grupito de viejas con enormes papadas.
Y están los epilépticos y esos despavoridos que todo el mundo huye en las encrucijadas; y husmeando gozosos en los viejos misales esos ciegos que un perro introduce en los patios.
Babeando una fe pordiosera y estúpida, todos dicen su queja infinita a Jesús que sueña en lo alto, lívido, por la luz amarilla, lejos de flacos malos y de malos panzudos,
del olor de la carne y las telas mohosas: farsa humilde y sombría de gestos asquerosos. ––Y la oración florece con frases escogidas, y el misticismo adopta matices apremiantes ,
cuando en la nave el sol muere, y pliegues de seda sosos y verdes risas, las damas de los barrios distinguidos, ––¡Jesús!–– las enfermas de hígado, dan a besar sus dedos, en el agua bendita .Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 3:36 PM  |
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Arthur Rimbaud -Les poètes de sept ans- |
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Les poètes de sept ans Arthur Rimbaud (1854-1891)
Et la Mère, fermant le livre du devoir, S'en allait satisfaite et très fière, sans voir, Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences, L'âme de son enfant livrée aux répugnances.
Tout le jour il suait d'obéissance ; très Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies. Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies, En passant il tirait la langue, les deux poings A l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points. Une porte s'ouvrait sur le soir : à la lampe On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe, Sous un golfe de jour pendant du toit. L'été Surtout, vaincu, stupide, il était entêté A se renfermer dans la fraîcheur des latrines : Il pensait là, tranquille et livrant ses narines.
Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet Derrière la maison, en hiver, s'illunait, Gisant au pied d'un mur, enterré dans la marne Et pour des visions écrasant son oeil darne, Il écoutait grouiller les galeux espaliers. Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur la joue, Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue Sous des habits puant la foire et tout vieillots, Conversaient avec la douceur des idiots ! Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes, Sa mère s'effrayait ; les tendresses, profondes, De l'enfant se jetaient sur cet étonnement. C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui ment !
A sept ans, il faisait des romans, sur la vie Du grand désert, où luit la Liberté ravie, Forêts, soleils, rives, savanes ! - Il s'aidait De journaux illustrés où, rouge, il regardait Des Espagnoles rire et des Italiennes. Quand venait, l'oeil brun, folle, en robes d'indiennes, - Huit ans - la fille des ouvriers d'à côté, La petite brutale, et qu'elle avait sauté, Dans un coin, sur son dos en secouant ses tresses, Et qu'il était sous elle, il lui mordait les fesses, Car elle ne portait jamais de pantalons ; - Et, par elle meurtri des poings et des talons, Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre.
Il craignait les blafards dimanches de décembre, Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou, Il lisait une Bible à la tranche vert-chou ; Des rêves l'oppressaient chaque nuit dans l'alcôve. Il n'aimait pas Dieu ; mais les hommes, qu'au soir fauve, Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg Où les crieurs, en trois roulements de tambour, Font autour des édits rire et gronder les foules. - Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or, Font leur remuement calme et prennent leur essor !
Et comme il savourait surtout les sombres choses, Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes, Haute et bleue, âcrement prise d'humidité, Il lisait son roman sans cesse médité, Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées, De fleurs de chair aux bois sidérals déployées, Vertige, écroulements, déroutes et pitié ! - Tandis que se faisait la rumeur du quartier, En bas, - seul, et couché sur des pièces de toile Écrue, et pressentant violemment la voile !
Los poetas de siete años
Y la Madre, cerrando el libro del deber se marcha, satisfecha y orgullosa; no ha visto en los ojos azules y en la frente abombada, el alma de su hijo esclava de sus ascos.
Durante todo el día sudaba de obediencia; muy listo; sin embargo, algunos gestos negros pintaban en sus rasgos agrias hipocresías. En el pasillo oscuro con cortinas mohosas, le sacaba la lengua, al pasar, con los puños metidos en las ingles, frunciendo el entrecejo. Una puerta se abría en la noche: la lámpara lo alumbraba en lo alto, gruñendo en la lomera, bajo un golfo de luz colgado del tejado. Sobre todo en verano, estúpido y vencido, pertinaz, se encerraba en las frescas letrinas; y allí pensaba, quieto, liberando su olfato.
Cuando el jardín, lavado del aroma del día tras la casa, en invierno se inundaba de luna, tumbado al pie de un muro, enterrado en la marga, y apretando los ojos para tener visiones, escuchaba sarnosos rumores de espaldares ¡Compasión! sólo amaba a esos niños canijos, que avanzan, sin sombrero, con mirar desteñido, hundiendo macilentos dedos, negros de barro, en mugrientos harapos que huelen a cagada y que hablan con dulzura igual que los cretinos. Y, si su madre al verlo, presa de compasiones inmundas, se asustaba, la ternura del niño, honda, se avalanzaba contra aquella extrañeza. ¡Está bien! Pues tenía el ojo azul ––¡que miente!.
A los siete, ya hacía novelas sobre el mundo del gran desierto, donde la Libertad robada luce: ¡sol, bosque, orillas, sabanas! Se ayudaba con textos ilustrados en los que, ebrio, veía Españolas que rien y también Italianas, y de pronto llegaba, loca y vestida de india, ––ocho años––, ojos negros, la hija de los obreros de al lado ––una bruta, que un día le saltó, desde un rincón, encima, agitando sus trenzas... y al verla encima de él, le mordía las nalgas, pues no llevaba nunca falda con pantalón ––Y como ella le hiriese con puños y talones, se llevó hasta su cuarto el sabor de su piel.
Temía los tristísimos domingos de diciembre, cuando, bien repeinado y en mesa de caoba, leía en una Biblia de cantos color berza; los sueños le oprimían cada noche en la alcoba. No amaba a Dios; sólo a los hombres negros con blusa, que veía, de noche, por el hosco suburbio, donde los pregoneros, tras un triple redoble de tambor, reunían entorno a las proclamas el gruñido y los gritos de aquella muchedumbre. Soñaba con praderas en amor, en las que olas luminosas, perfumes y pubescencias de oro se agitan lentamente hasta emprender el vuelo.
Y al gozar, ante todo, con las cosas umbrías, cuando en la habitación, con la persiana echada, alta, azul, aunque llena de ásperas humedades, leía su novela mil veces meditada, cargada de ocres cielos y bosques sumergidos, y de flores de carne que hacia el cielo se abrían, ¡vértigos y derrubios, fracaso y compasión! ––Mientras iba creciendo el rumor del suburbio en la calle––, acostado, solo, sobre cretonas crudas, y presintiendo la vela con furorLibellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 3:29 PM  |
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Arthur Rimbaud -Les douaniers- |
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Les douaniers Arthur Rimbaud (1854-1891)
Ceux qui disent : Cré Nom, ceux qui disent macache, Soldats, marins, débris d'Empire, retraités, Sont nuls, très nuls, devant les Soldats des Traités Qui tailladent l'azur frontière à grands coups d'hache.
Pipe aux dents, lame en main, profonds, pas embêtés, Quand l'ombre bave aux bois comme un mufle de vache, Ils s'en vont, amenant leurs dogues à l'attache, Exercer nuitamment leurs terribles gaîtés !
Ils signalent aux lois modernes les faunesses. Ils empoignent les Fausts et les Diavolos. " Pas de ça, les anciens ! Déposez les ballots ! "
Quand sa sérénité s'approche des jeunesses, Le Douanier se tient aux appas contrôlés ! Enfer aux Délinquants que sa paume a frôlés !
Los aduaneros
Los que dicen: ¡Rediós!, los que dicen ¡me cagüen! soldados, marineros, pecios de Imperio, viejos... nada tienen que hacer ante los Nuevos Guardias que desgarran la azul frontera a hachazos.
Pipa en boca, faca en mano, hoscos, despreocupados se van, cuando la sombra en el bosque babea como hocico de vaca, con sus perros atados, a practicar, terribles, sus juergas, en la noche.
Marcan con leyes nuevas a las nocturnas faunas agarran por el cuello a Faustos y a Diávolos. «¡Esto ya no es posible, viejos! ¡Soltad los bultos!»
Si su serenidad se aproxima a los jóvenes, el Agente es la presa de encantos que controla... ¡Ay de los Delincuentes que su palma ha rozado!Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 3:26 PM  |
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Arthur Rimbaud -Les assis- |
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Les assis Arthur Rimbaud (1854-1891)
Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs, Le sinciput plaqué de hargnosités vagues Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ;
Ils ont greffé dans des amours épileptiques Leurs fantasque ossature aux grands squelettes noirs De leurs chaises ; leurs pieds aux barreaux rachitiques S'entrelacent pour les matins et pour les soirs !
Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges, Sentant les soleils vifs percaliser leur peau Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges, Tremblant du tremblement douloureux du crapaud.
Et les Sièges leur ont des bontés : culottée De brun, la paille cède aux angles de leurs reins ; L'âme des vieux soleils s'allume, emmaillotée Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains.
Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes, Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour, S'écoutent clapoter des barcarolles tristes, Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour.
- Oh ! ne les faites pas lever ! C'est le naufrage... Ils surgissent, grondant comme des chats giflés, Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage ! Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés.
Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors, Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves Qui vous accrochent l'oeil du fond des corridors !
Puis ils ont une main invisible qui tue : Au retour, leur regard filtre ce venin noir Qui charge l'oeil souffrant de la chienne battue, Et vous suez, pris dans un atroce entonnoir.
Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales, Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever Et, de l'aurore au soir, des grappes d'amygdales Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever.
Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières, Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés, De vrais petits amours de chaises en lisière Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés ;
Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule Les bercent, le long des calices accroupis Tels qu'au fil des glaïeuls le vol des libellules - Et leur membre s'agace à des barbes d'épis.
Los sentados
Costrosos, negros, flacos, con los ojos cercados de verde, dedos romos crispados sobre el fémur, con la mollera llena de rencores difusos como las floraciones leprosas de los muros;
han injertado gracias a un amor epiléptico su osamenta esperpentica al esqueleto negro de sus sillas; ¡sus pies siguen entrelazados mañana, tarde y noche, a las patas raquíticas!
Estos viejos perduran trenzados a sus sillas, al sentir cómo el sol percaliza su piel o al ver en la ventana cómo se aja la nieve, temblando como tiemblan doloridos los sapos.
Los Asientos les brindan favores, pues, prensada, la paja oscura cede a sus flacos riñones y el alma de los soles pasados arde, presa de las trenzas de espigas donde el grano cuajaba
Los Sentados, cual músicos, con la boca en sus muslos, golpean con sus dedos el asiento, rumores de tambor, del que sacan barcarolas tan tristes que sus cabezas rolan en vaivenes de amor.
––¡Ah, que no se levanten! Llegaría el naufragio... Pero se alzan, gruñendo, como gatos heridos, desplegando despacio, rabiosos, sus omóplatos: y el pantalón se abomba, vacío, entorno al lomo.
Oyes cómo golpean con sus cabezas calvas las paredes oscuras, al andar retorcidos, ¡y los botones son, en su traje, pupilas de fuego que nos hieren, al fondo del pasillo!
Mas tienen una mano invisible que mata: al volver, su mirada filtra el veneno negro que llena el ojo agónico del perro apaleado, y sudas, prisionero de un embudo feroz.
Se sientan, con los puños ahogados en la mugre de sus mangas, y piensan en quien les hizo andar; y del alba a la noche, sus amígdalas tiemblan bajo el mentón, racimos a punto de estallar.
Y cuando el sueño austero abate sus viseras, sueñan, sobre sus brazos, con sillas fecundadas: auténticos amores, mínimos, como asientos bordeando el orgullo de mesas de despacho.
Flores de tinta escupen pólenes como tildes, acunándolos sobre cálices en cuclillas, como a ras de unos gladios un vuelo de libélulas ––y su miembro se excita al rozar las espigasLibellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 3:22 PM  |
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