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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano |
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"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas" Augusto Monterroso -La palabra mágica-
"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?" Voltaire
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Alfredo Gangotena -Absence- I - |
mercredi, octobre 26, 2005 |
Absence. I Alfredo Gangotena (1904-1944)
Les anges attendent, dehors, mon front. Les anges, au gré du vent, dans les frimas, comme blanches paupières anxieuses, Battent des ailes, Brûlent le songe dans la maison du noir. Et les lumières du ciel, les lumières du sable, vibrent ensemble dans cette attente. Mes mains ? ouvertes, écartelées, ouvertes dans le sang ! Les portes de ma solitudes, branlantes dans les miroirs du vent. Et toutes les feuilles nées de la Nature, Qui veillent autour sur cet éclairage de tristesse et d'anxiété. Mais je ne puis m'absenter, et d'aucune façon, dérider les formes de ma vision. J'ai à subir, croyez-moi, nombre paroles et maints climats, Les multiples haleines de l'âme désemparée. Car le rouge est là ! ce rouge extrême auprès de mes regards, ce rouge aux tempes et dans me mains. Et les battements pénibles de la porte viennent jeter, de temps à autre, dehors, le trouble dans les beaux visages de cette légion. Et la lumière, qui se défie, me garde autour comme une attente rouge dans les murs. Ces oiseaux parsemés devant, miroitent dans les airs -Ces grands oiseux qui se réclament d'un si long voyage, Qui m'apprennent, en cette virtuosité de vol, Les eaux premières que je n'ai pu boire ! Et la lumière, comme une pensée à la cime même de l'esprit. Qui franchirait, vers l'extérieur, ces murs ? Comme une écorce bien ajustée Ils nous maintiennent dans cet élan, droits vers le ciel de toute immobilité. Et mes veines qui s'asphyxient ! Mes veines, chargées de larmes, qui pèsent tant dans mon cerveau. Allez ! fuyez ma vie, fuyez-la donc, présences du dehors, et ne me faites plus souffrir cette glace dans la terreur. Mais il y a ce vent, ce vent de tous les lieux ! Le vent qui, prompt, s'apprête à dévaster jusque dans les blancheurs limpide de mon front ! Vrai ! et cette couleur si douce, aussi, d'âge en âge venue, comme une voix secrète des ombres intime, Si douce et si loin venue dans la liquide solitude de mes paupières. Comme le sel nocturne du regard, qui débonnaire éclate aux jours de honte et de tempête, Un astre est nu dans mon esprit. O soleil avec tes brises, ton paradis soluble dans nos veines et dans nos larmes ! Eclaire, éclaire, ô astre tumultueux, éclaire-moi donc ces ténèbres épaisses de la distance. Et fais en sorte que moi je ne sois plus séparé d'Elle, d'Elle, ah ! de l'étendue blanche de son contact, par tout ce long et difficile voyage. Je reste seul, ici dans cette argile, anges du dehors, -Pour mieux L'attendre, dans ces lumières consternées. Pour cet appel ! Car j'adore dans mon front une présence mémorable. Les fleurs et les brises qui s'entrelacent. Les fleurs ! et le bruissement de ma pupille comme la parole heureuse de son esprit ! Et ses bras ! quels parfums ! entourées de mes veines éclatantes. Taisez-vous ! or taisez-vous, bouches inquiètes du dehors ! Déjà les grands oiseux du soir arrachent les portes et brisent les murs ! Ces grands et noirs oiseaux qui déploient leur vol subtil dans les profondeurs de mes fenêtres et de mes miroirs Le monde, en cette minute, n'est plus que l'haleine d'une pensée Seigneur, je tremble L'Esprit, le soleil, les astres et toutes lumières connues, tremblent aussi. Seigneur, qui tremblent en cette suprême connaissance : O Amour ! Amour présent
Ausencia. I
Los ángeles esperan, afuera, mi frente. Los ángeles, a merced del viento, en la escarcha, como blancos párpados ansiosos, Baten alas, Queman el sueño en la casa de la negrura. Y las luces del cielo, las luces de la arena, vibran juntas en la espera. ¿Mis manos? ¡Abiertas, descuartizadas, abiertas en la sangre! Las puertas de mi soledad golpean en los espejos del viento. Y todas las hojas nacidas de la Naturaleza, Que velan en torno sobre esta luz de tristeza y ansiedad. Pero no puedo ausentarme, y en modo alguno, alegrar las formas de mi visión. Tengo que sufrir, créanme, muchas palabras y numerosos climas, Los múltiples alientos del alma desesperada. ¡Pues lo rojo está allí! Ese rojo extremo ante mi mirada, ese rojo en las sienes y en mis manos. Y el penoso golpear de la puerta crea, de vez en cuando, afuera, la confusión en los hermosos rostros de esa legión. Y la luz, que desconfía, guarda a mi alrededor como una espera roja en los muros. Esos pájaros dispersos adelante, espejean en el aire -¡Esos grandes pájaros que reivindican un tan largo viaje, Que me enseñan, en ese virtuosismo de vuelo, Las aguas primigenias que no pude beber! Y la luz, como un pensamiento, en la cima misma del espíritu. ¿Quién franquearía, hacia afuera, estos muros? Como una corteza bien ajustada Nos mantienen en este impulso, derechos hacia el cielo en plena inmovilidad. ¡Y mis venas que se asfixian! Mis venas, cargadas de lágrimas, que pesan tanto en mi cerebro. ¡Vamos, rehuid mi vida, rehuidla, pues, presencias de afuera, y no me hagáis soportar más este hielo en el terror! ¡Pero allí está ese viento, ese viento de todos lados! ¡El viento que, rápido, se apresta a devastar hasta en las blancuras límpidas de mi frente! ¡Así es!, y este color tan suave, también, venido del fondo de los tiempos, como una voz secreta de las íntimas sombras, tan suave y venido de tan lejos en la líquida soledad de mis párpados. Como la sal nocturna de la mirada, que benévola estalla en los días de vergüenza y tempestad, Un astro está desnudo en mi mente. ¡Oh sol con tus brisas, tu paraíso soluble en nuestras venas y nuestras lágrimas! Ilumina, ilumina, oh astro tumultuoso, ilumíname pues esas espesas tinieblas de la distancia. Y haz de modo que yo ya no esté separado de Ella, de Ella, ¡ah!, de la blanca extensión de su contacto, por todo este largo y difícil viaje. Yo permanezco solo, aquí en esta arcilla, ángeles del afuera, -Para mejor esperarla, en estas luces consternadas. ¡Para este llamado! Ya que en mi frente adoro una presencia memorable. Las flores y las brisas que se entrelazan. ¡Las flores! ¡Y el rumor de mi pupila, como la palabra feliz de su alma! ¡Y sus brazos! ¡Qué perfumes! rodeados por mis venas brillantes. ¡Callaos! ¡Callaos, pues, bocas inquietas del afuera! ¡Ya los grandes pájaros de la tarde arrancan las puertas y rompen los muros! Esos grandes y negros pájaros que despliegan su vuelo sutil en las profundidades de mis ventanas y de mis espejos. El mundo, en este instante, no es más que el hálito de un pensamiento. Señor, estoy temblando. El Espíritu, el sol, los astros y toda luz conocida tiemblan también. Señor, que tiemblan en este conocimiento supremo: ¡Oh Amor! Amor presente.Libellés : Alfredo Gangotena |
posted by Alfil @ 6:56 PM |
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Alfredo Gangotena -Absence V- |
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Absence. V Alfredo Gangotena (1904-1944)
O Terre ! Terre trois fois maudite, cette fois-ci, ô Terre ! je te contemple animé de toute la haine dont mes yeux seront un jour capables.
Depuis qu'on m'a sournoisement parlé de mon malheur, Depuis cette heure, vraiment la plus lourde et la plus triste de toutes les heures de mon sang, Depuis, ô Terre ! avec tes arbres et tes cailloux, Terre maudite avec tes pierres, - et cette pluie et cette nuit charnelles qui te baigne longuement, dans tes vallées Me voici, Terre intraitable, me voici revenu des songes, Ô Terre ! je m'annonce à toi ! Et ma parole vindicative, et lourde de la sève des pavots, ma parole te souille, te dit :Ô Terre ! je t'abhorre ainsi : solennellement : Et le reste de ma vie sourde et secrète je le consacrerai à fomenter méthodiquement le mépris et la haine, chez tout vivant, à ton égard. Et je suis encore là, au milieu de tes ombres, Condamné à souffrir cette amnésie, cette démence de mes yeux - saisis d'un tel tremblement, tellement saisi, qu'à les entendre l'ouragan lui-même envierait leur résonance et leur désolation. Mais il est déjà temps de m'adresser à vous, hommes vieillis dans les poussières et les chemins.
Considérez mon trouble : cet abandon ! Considérez, je vous prie, ma solitude et ma peine ; Croyez-moi, les fleurs du jour et de la nui S'étonnent de m'entourer et de me voir, Les fleurs, dans leur sagesse, s'étonnent de ces mille abstruses syllabes qui sillonnent mon désespoir. Ô monde inutile ! Et ma science inhumaine n'est guère en mesure d'octroyer le népenthès aux souffrances que j'endure. Une seule minute de trêve et d'oubli, qui me permette enfin de fuir cette Terre inhumaine et sans ressources - Terre promise à mes ancêtres,Terre d'or et de lumière,Où l'œil ne brûle que du feu continue et solitaire des roches ! Hommes heureux et d'ailleurs, comme je regrette la fraîcheur de vos ombres !
Vous ne saurez jamais en quel éloignement vous vous trouvez de ce lieu d'enfer, de cette argile inégale et sombre. Je te hais, Nature ! Terre horrifique, qu'ai-je à faire de tes royaumes ? Pense plutôt à l'arbre nourri de cendres dont la sève implique désespoir. L'aconit, le blé et tant de graines ont besoin de ton secours, Nature ! Tant de graines et cette herbe adulte, et cette paille fauve aussi, brûlée par les tempêtes, cette paille, cette herbe sinistre dans les vents. Oublie-moi donc, Nature ! Vraiment, je ne suis qu'un fantôme dans ton silence ; Quel besoin aurais-tu de t'initier aux secrets de mon esprit ? Un fantôme de vieille race, nécessairement ! Ou même, plutôt ! une forme plus concrète et bien pourvu d'un cœur qui souffre ?
Mais non ! voici, je me souviens de moi : Je suis venu vers toi, de loin, comme un cadavre, Terre Horrifique, te retrouver ! Ausencia. V¡Oh Tierra! ¡Tierra tres veces maldita, esta vez, oh Tierra! Te contemplo animado por todo el odio del que mis ojos serán un día capaces. Desde que solapadamente me hablaron de mi desgracia, Desde esa hora, la más pesada, por cierto, y la más triste de todas las horas de mi sangre, Desde entonces, ¡oh Tierra!, con tus árboles y tus guijarros, Tierra maldita con tus piedras -y esta lluvia y esta noche carnales que largamente te bañan, en tus valles desiertos-Desde ese repentino corte de abismo en mi cerebro, Heme aquí, Tierra intratable, heme aquí de vuelta de los sueños, ¡Oh Tierra! ¡Ante ti me anuncio! Y mi palabra vengativa, y pesada con la savia de las amapolas, mi palabra te mancha, te dice: ¡Oh Tierra! ¡Así te aborrezco, solemnemente! Y el resto de mi vida sorda y secreta lo dedicaré a fomentar metódicamente, en todo lo que vive, el desprecio y el odio hacia ti. Y aún estoy aquí, en medio de tus sombras, Condenado a sufrir esta amnesia, esta demencia de mis ojos -presos de un temblor tal, Presos a tal punto que, al oírlos el mismo huracán, envidiaría su resonancia y su desolación. Pero ya es tiempo de que me dirija a vosotros, hombres envejecidos en el polvo y en los caminos.
Considerad mi turbación: ¡este abandono! Considerad, os ruego, mi soledad y mi pena; Creedme, las flores del día y de la noche Se asombran de rodearme y de verme, Las flores, en su sabiduría, se asombran de las mil sílabas abstrusas que surcan mi desesperación. ¡Oh mundo inútil!
Y mi ciencia inhumana apenas si puede otorgar su nepente a los sufrimientos que soporto. ¡Un sólo minuto de tregua y de olvido, que me permita huir de esta Tierra inhumana y sin recursos -Tierra prometida a mis ancestros, Tierra de oro y de luz, Donde los ojos no arden sino con el fuego continuo y solitario de las rocas! ¡Hombres felices y de otras tierras, cómo añoro las frescuras de vuestras sombras!
Nunca sabréis lo lejos que estáis de este sitio infernal, de esta arcilla despareja y sombría. ¡Naturaleza, te odio! Horrífica Tierra, ¿qué me importan tus reinos? Piensa más bien en el árbol alimentado con cenizas cuya savia implica desesperación. ¡El acónito, el trigo y tanto grano tienen necesidad de tu auxilio, Naturaleza! Tanto grano y esta hierba adulta, y esta paja rojiza, también, quemada por las tormentas, esta paja, esta hierba siniestra en el viento. ¡Olvídame pues, Naturaleza! Verdaderamente, no soy más que un fantasma en tu silencio; ¿Qué necesidad tendrías tú de iniciarte en los secretos de mi mente? ¡Un fantasma de antigua raza, necesariamente! O incluso, ¡más bien!, ¿una forma más concreta y bien provista de un corazón que sufre? ¡Pero no!, he aquí que me acuerdo:
¡Como un cadáver, desde lejos, hacia ti he venido, Horrífica Tierra, de nuevo a encontrarte! Libellés : Alfredo Gangotena |
posted by Alfil @ 6:38 PM |
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Alfredo Gangotena -Absence- VII- |
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Absence. VII Alfredo Gangotena (1904-1944)
Beaucoup d'insectes autour d'une seule pensée: La mienne, absente ! sous un ciel de pluie. Et tu est venu, un jour, là, Pizarro, animé d'une grande passion ! Comme toi, fantôme ! je brûle mon âme auprès de cette étrange forêt Don tu aimais jadis sentir l'haleine tenace. Mais combien de ces prunelles nauséabondes m'entourent aussi - comme en cette heure d'angoisse, lourde et mauvaise à ton esprit - Que s'attardent à me regarder languir. Mourir ! les yeux si loin d'ici - Et l'esprit, encore plus noble, tout près des chaînes où a vécu mon cœur !
Le sang m'appelle, Le sang des jours d'extase, plus rythmé que la mer. Ce sang qui n'oubli jamais, qui m'envahi d'une couleur terrible. Mais vite ! que cet inutile voyage des yeux finisse ! Le cœur ainsi, qui a tant patienté, veut à tout prix revoir son sang, Jouir d'une ombre convoitée, plus douce et plus propice à son pénible tremblement. Mais vite, que j'y retourne ! Car elle m'attend, les regards au vent, mon Épousée, là-bas, blanche et secrète comme les neiges d'une étoile nouvelle. Ah ! Seigneur, si je parcours une patrie mauvaise, ayez pitié de celui qui vous offense, bien pauvre enfant oublié aux ronces de son calvaire. Je vous crie : « Seigneur, guérissez-moi de la mer immense, de ma très grande tristesse, et de cette astre banal qui éclaire les terres de mon tourment ! »
La nuit se fait plus grave, plus dense, qui cherche ses ombres éperdument.Ma détresse est grande. Et j'ouvrirai mon cœur aux bêtes sauvages qui parcourent le monde comme un feu des sables. Quel Esprit ai-je encore à fréquenter ? L'opium partage en mille mes ombres, versant sur toute paupière sa mélancolie d'absences.
À bout d'espoir, le cœur reprend : « L'absence ! « L'absence à perte de vue. « Oh, qu'il est lointain mon foyer de gloires ! «Ô lèvres aimantes, ces larmes ne sont pas assez profondes pour pleurer votre lamentable éloignement. »
Le ciel encore plus dur, ne résonne pas ! Les fleurs sans tiges qui ont le poids du sang. Et la nuit se fait plus douce, plus proche et plus prenante : « Ouvre-toi !« Ouvre ton sommeil à mes haleines, « Car je suis la liberté des brises, « Car j'entraîne avec mes siècles la convalescence de tes pupilles. « Le chemin est près, toute forme du songe est désireuse de remplir sa tâche, son destin. « Le temps vous presse, ô lèvres incomparables, « Rendez-vous à mon ciel d'intelligence, « Le seul contact d'amour irréductible, je l'assure en ce royaume de vie. »
Ausencia. VII
Muchos insectos en torno a un único pensamiento: ¡El mío, ausente!, bajo un cielo lluvioso. ¡Y tú viniste,un día, aquí, Pizarro, animado por una gran pasión! Como tú, ¡fantasma!, yo quemo mi alma junto a esta extraña selva Cuyo hálito tenaz te gustaba antaño oler. Pero cuántas de esas pupilas nauseabundas me rodean también -Como en esta hora de angustia, pesada y mala para tu espíritu- Que se quedan mirándome languidecer. ¡Morir!, con los ojos tan lejos de aquí -¡Y el espíritu, más noble aún, muy cerca de las cadenas en que vivió mi corazón!
La sangre me llama, La sangre de los días de éxtasis, más acompasada que el mar. Esta sangre que nunca olvida, que me invade con un color terrible. Pero, ¡rápido!, ¡que se acabe este inútil viaje de los ojos! Así, el corazón que ha sido tan paciente quiere a toda costa volver a ver su sangre, Gozar de una sombra codiciada, más suave y más propicia a su penoso temblor. Pero, ¡rápido, que yo vuelva allí! Pues ella me espera, con la mirada al viento, mi Desposada, allá lejos, blanca y secreta como las nieves de una estrella nueva. ¡Ah, Señor!, si yo recorro una patria malvada, ten piedad de quien te ofende, paupérrimo niño olvidado en las zarzas de su calvario. Te grito: "¡Señor, cúrame del inmenso mar, de mi grandísima tristeza, y del astro banal que ilumina las tierras de tormento!"
La noche que busca sus sombras desesperadamente se hace más grave, más densa.Grande es mi aflicción. Y abriré mi corazón a los animales salvajes que recorren el mundo como el fuego la arena. ¿Qué Espíritu me queda por frecuentar? El opio divide mis sombras en mil pedazos, vertiendo en toda pupila su melancolía de ausencias.
Casi sin esperanzas, el corazón recomienza: "¡La ausencia! La ausencia hasta donde se pierde la vista. ¡Oh, que lejos está mi hogar de glorias! Oh, labios amantes, estas lágrimas no son lo bastante profundas para llorar vuestro lamentable alejamiento."
¡El cielo, más duro aún, no resuena! Las flores sin tallo que tienen el peso de la sangre. Y la noche se hace más suave, más cercana y más cautivante: "¡Ábrete!Abre tu sueño a mis hálitos, Pues soy la libertad de las brisas, Pues arrastro con mis siglos la convalecencia de tus pupilas. El camino está listo, toda forma del sueño está deseosa de cumplir con su tarea, con su destino. El tiempo os urge, oh labios incomparables, Dirigíos a mi cielo de inteligencia, El único contacto de amor irreductible, lo aseguro en este reino de vida."
Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel FrontánLibellés : Alfredo Gangotena |
posted by Alfil @ 6:27 PM |
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Alfredo Gangotena -Absence- IX - |
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Absence. IX Alfredo Gangotena (Ecuador, 1904-1944)
Les murs tremblent, les feuilles aussi. Je vous le dis, je vous l'assure : Il y a quelqu'un qui saigne ici. Quelqu'un qui saigne de grosses gouttes, Lourdes comme l'acide enfoui au sein terrible de la montagne. Ouvrez les portes, ouvrez ! Que la vapeur, au plus vite, prenne La route du feu qui la reconduira aux anges. Il y a quelqu'un qui saigne ici. S'il vous parle : ses yeux, depuis une vie, Se sont ouverts dans votre nuit, Ah ! je vous le dis, comme un incendie De sèves dans la forêt ! Car il est bien damné dans sa chair, dans son esprit. Et saura-t-il jamais La douceur du ciel qui s'infiltre longuement dans nos paupières, Et ces brises d'espoir latent Qui bercent, allongent les feuilles endormies ? Le monde en son cœur, en son esprit Le monde, pour lui, est bien fini. Tout à sa honte, il ne respire plus. Il s'absente, il disparaît. Nous n'avons plus à le consoler. Pitié ! pourtant. Récidivons, récidivons! Couleurs vibrantes de son front, Faites en sorte qu'il se dise : « L'amour : ces souffles ! ces regards, ces songes, « Et toute image, toute ombre, « Et l'éternelle tristesse dans mon cerveau ! »
Regagnez, regagnez pourtant Votre foyer de lumières, Taches d'un soleil perdu Qui vous acharnez sur cet enfant de misère ! Le rayon d'en haut approche de lui son manteau de feu. Mais le froid est encore plus tenace, qui a glacé toute nourriture. - Seulement ce bruit de sables qui vole à côté… Serait-ce le jour, la clarté, la délivrance, Ou bien cette haleine stérile du désert Qui s'engouffre dans ses poussières Et sombre avec nous ?
Je vous le dis, je vous l'assure : Il y a quelqu'un qui saigne ici. Et sa voix, tout d'un coup, est celle-ci : « Je ne sais plus prier, je suis à bout, je suis perdu ! « Ô mes genoux ! « Qui vous évertuez à saisir les murmures, les saisons de la terre : « Les calvaires, les musiques, « N'en ont-ils pas assez, bien assez, « De la chaleur de mon sang, « Je ne sais plus prier, le vent me déchire ! « Ô Terre ! voici tes plaines et tes monts, « Tes cours d'eau, tes forêts ; « Mais encore me voici inculte, inassouvi… « Et même mourant tu me relègues à la dernière solitude du monde. » - Et l'étoile immobile, qui l'endommage, de répondre : « Ah oui ! jusqu'à ce que le ciel t'ait carrément recouvert « De sa purulence et de sa boue ! »
Ausencia. IX
Los muros tiemblan, las hojas también. Os lo digo, os lo aseguro: Hay alguien que sangra aquí. Alguien que sangra gruesas gotas, Pesadas como el ácido enterrado en el seno terrible de la montaña. ¡Abrid las puertas, abridlas! Que el vapor, lo más rápido posible, tome La ruta de fuego que lo llevará de regreso a los ángeles .Hay alguien que sangra aquí. Si os habla: sus ojos, desde hace toda una vida, Se abrieron en vuestra noche, ¡Ay, os lo digo, como un incendio De savias en el bosque! Pues bien está condenado, en su carne, en su espíritu. Y, ¿llegará alguna vez a conocer La dulzura del cielo que se nos infiltra largamente en los párpados, Y esas brisas de esperanza latente Que acunan, reclinan las hojas adormecidas? El mundo en su corazón, en su espíritu El mundo, para él, se ha terminado. Dominado por la vergüenza, ya no respira más. Se ausenta, desaparece, Ya no tenemos que consolarlo. ¡Piedad!, sin embargo. ¡Reincidamos, reincidamos! Colores vibrantes de su frente, Haced que se diga: "El amor: ¡esos hálitos, esas miradas, esos sueños, y toda imagen, toda sombra, y la tristeza eterna en mi cerebro!"
¡Volved, volved, sin embargo, a vuestro hogar lleno de luz, manchas de un sol perdido que os ensañáis con este hijo de la miseria! El rayo de lo alto le acerca su manto de fuego. Pero el frío, que congeló todo alimento, es más tenaz aún, Sólo ese ruido de arenas que vuela a su lado... ¿Será el día, la claridad, la liberación, O bien el hálito estéril del desierto Que se abisma en el polvo Y zozobra con nosotros?
Os lo digo, os lo aseguro: Hay alguien que sangra aquí. Y su voz, de golpe, es esta: "¡Yo ya no sé rogar, no puedo más, estoy perdido! ¡Oh mis rodillas! Que os extenuáis en aprehender los murmullos, las estaciones de la tierra: Los calvarios, las músicas, ¿No están hartos ya, muy hartos, Del calor de mi sangre? ¡Yo ya no sé rogar, el viento me desgarra! ¡Oh Tierra!, he aquí tus llanuras y tus montes, Tus cursos de agua, tus selvas; Pero ahora aún me ves sin cultivar, insaciado... E incluso moribundo me relegas a la última soledad del mundo." -Y la estrella inmóvil, que lo daña, responde: "¡Ah sí!, ¡hasta que el cielo te haya del todo cubierto Con su purulencia y con su lodo!"
Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel FrontánLibellés : Alfredo Gangotena |
posted by Alfil @ 6:15 PM |
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Theophile Gautier -Le laurier du Généralife- |
vendredi, octobre 21, 2005 |
Le laurier du Généralife Theophile Gautier (1811-1872)
Dans le Généralife, il est un laurier-rose, Gai comme la victoire, heureux comme l'amour. Un jet d'eau, son voisin, l'enrichit et l'arrose; Une perle reluit dans chaque fleur éclose, Et le frais émail vert se rit des feux du jour.
Il rougit dans l'azur comme une jeune fille; Ses fleurs, qui semblent vivre, ont des teintes de chair. On dirait, à le voir sous l'onde qui scintille, Une odalisque nue attendant qu'on l'habille, Cheveux en pleurs, au bord du bassin au flot clair.
Ce laurier, je l'aimais d'une amour sans pareille; Chaque soir, près de lui, j'allais me reposer; A l'une de ses fleurs, bouche humide et vermeille, Je suspendais ma lèvre, et parfois, ô merveille! J'ai cru sentir la fleur me rendre mon baiser...
La adelfa del Generalife
En el Generalife hay una roja adelfa. alegre cual victoria, feliz como el amor. Un surtidor vecino la enriquece y la riega; una perla reluce en cada flor abierta, y el fresco esmalte verde se ríe del calor.
Al cielo se sonroja, como una jovencita; sus flores, casi vivas, son de piel encarnada. Pareciera, al verla bajo la onda que vibra, odalisca desnuda que espera a que la vistan, los cabellos llorando sobre las aguas claras.
A esta adelfa yo amaba con amor sin pareja; cada tarde a su lado encontraba el sosiego; a una de sus flores, boca fresca y bermeja., acercaba mis labios, y a veces, ¡oh sorpresa! sentí cómo la flor me devolvía aquel beso.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 9:38 PM |
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Theophile Gautier -Pastel- |
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Pastel Theophile Gautier (1811-1872)
J'aime à vous voir en vos cadres ovales, Portraits jaunis des belles du vieux temps, Tenant en main des roses un peu pâles, Comme il convient à des fleurs de cent ans.
Le vent d'hiver, en vous touchant la joue, A fait mourir vos oeillets et vos lis, Vous n'avez plus que des mouches de boue Et sur les quais vous gisez tout salis.
Il est passé, le doux règne des belles; La Parabère avec la Pompadour Ne trouveraient que des sujets rebelles, Et sous leur tombe est enterré l'amour.
Vous, cependant, vieux portraits qu'on oublie, Vous respirez vos bouquets sans parfums, Et souriez avec mélancolie Au souvenir de vos galants défunts.
Pastel
No me canso de veros en los marcos ovales, amarillos retratos de beldades de antaño en la mano unas rosas quizá ya un poco pálidas, como es propio de flores de cien años atrás.
El invierno al rozar vuestras frescas mejillas marchitó lo que en ellas era lirio y clavel, ahora sólo lucís algún lunar de barro, y aquí estáis, manchadas en los muelles.
Aquel dulce reinado de las bellas pasó; tanto la Parabère como la Pompadour indóciles súbditos hoy tendrían tan sólo, y en sus mismos sepulcros yace el amor.
Pero, oh viejos retratos olvidados, aún os conmueve aspirar vuestra flor sin perfume, y podéis sonreír, melancólicamente recordando a galanes hace un siglo difuntos.
Versión de Carlos PujolLibellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 7:38 PM |
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Theophile Gautier -L'art- |
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L'art Theophile Gautier (1811-1872)
Oui, l'oeuvre sort plus belle D'une forme au travail Rebelle, Vers, marbre, onyx, émail.
Point de contraintes fausses! Mais que pour marcher droit Tu chausses, Muse, un cothurne étroit.
Fi du rythme commode, Comme un soulier trop grand, Du mode Que tout pied quitte et prend!
Statuaire, repousse L'argile que pétrit Le pouce, Quand flotte ailleurs l'esprit;
Lutte avec le carrare, Avec le paros dur Et rare, Gardiens du contour pur;
Emprunte à Syracuse Son bronze où fermement S'accuse Le trait fier et charmant;
D'une main délicate Poursuis dans un filon D'agate Le profil d'Apollon.
Peintre, fuis l'aquarelle, Et fixe la couleur Trop frêle Au four de l'émailleur.
Fais les sirènes bleues, Tordant de cent façons Leurs queues, Les monstres des blasons;
Dans son nimbe trilobe La Vierge et son Jésus, Le globe Avec la croix dessus.
Tout passe. L'art robuste Seul a l'éternité. Le buste Survit à la cité.
Et la médaille austère Que trouve un laboureur Sous terre Révèle un empereur.
Les dieux eux-mêmes meurent Mais les vers souverains Demeurent Plus forts que les airains.
Sculpte, lime, cisèle ; Que ton rêve flottant Se scelle Dans le bloc résistant !
El arte
Sí, la obra nace más bella de una forma rebelde al trabajo, verso, mármol, ónix, esmalte.
¡Fuera falsas exigencias! Pero un estrecho coturno puedes llevar, Musa, para ir derecha.
¡Huye del ritmo cómodo cuál moda pasajera, del zapato que se prueba y deja!
Rechaza el esfuerzo del pulgar sobre la arcilla, escultor, si el espíritu se aleja;
enfréntate al carrara, al paros duro y raro, de la pureza del contorno guardianes;
encarga en Siracusa el bronce que bien firme acusa el rasgo fiero y grácil;
y, con mano delicada, encuentra el perfil de Apolo en un filón de ágata.
No practiques la acuarela, pintor, y fija el color desvaído en el horno esmaltador.
Pinta azules las Sirenas torciendo de mil formas las colas, monstruos de los blasones,
y, en el trébol del nimbo, bajo la cruz que domina el globo, pon la Virgen con el Niño.
Todo pasa. El arte robusto sólo tiene la eternidad. El busto sobrevive a la ciudad,
y la austera medalla que halla un labrador bajo tierra revela un emperador.
Los dioses mismos mueren. Pero los versos soberanos permanecen, más fuertes que los bronces.
Esculpe, lima, cincela; ¡que tu sueño evanescente se selle en el bloque resistente!
Versión de Amalia Forte MármolLibellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 7:24 PM |
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Theophile Gautier -Niobe- |
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Niobe Theophile Gautier (1811-1872)
Sur un quartier de roche, un fantome de marbre, Le menton dans la main et le coude au genou, Les pieds pris dans le sol, ainsi que des pieds d'arbre, Pleure eternellement sans relever le cou. Quel chagrin pese donc sur ta tete abattue? A quel puits de douleur tes yeux puisent-ils l'eau? Et que souffres-tu donc dans ton coeur de statue, Pour que ton sein sculpte souleve ton manteau? Tes larmes en tombant du coin de ta paupiere, Goutte a goutte, sans cesse et sur le meme endroit, Ont fait dans l'epaisseur de ta cuisse de pierre Un creux ou le bouvreuil trempe son aile et boit. O symbole muet de l'humaine misere, Niobe sans enfants, mere des sept douleurs, Assise sur l'Athos ou bien sur le Calvaire; Quel fleuve d'Amerique est plus grand que tes pleurs?
Niobe
Sobre un trozo de peña un fantasma de mármol, el mentón en la mano, la rodilla en el codo, los pies fijos en tierra cual raíces de un árbol, llanto eterno derrama sin alzar la cabeza. ¿Qué dolor dobla, pues, tu cabeza abatida? ¿De qué pozos de luto sacan agua tus ojos? ¿Qué hay en tu corazón afligido de estatua que da un raro temblor a tu pecho esculpido? Estas lágrimas tuyas, al caer de tus párpados, gota a gota, incesantes y en el mismo lugar, en tu muslo de piedra han cavado un hoyuelo en el cual el pardillo bebe y moja sus alas. ¡Oh, tú, símbolo mudo de la humana congoja, Níobe sin sus hijos, Dolorosa inmortal! En el Athos o bien en el monte Calvario, di, ¿qué río de América es mayor que tu llanto?Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 7:17 PM |
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Theophile Gautier -Ce que disent les hirondelles- |
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Ce que disent les hirondelles Theophile Gautier (1811-1872)
Déjà plus d’une feuille sèche Parsème les gazons jaunis; Soir et matin, la brise est fraîche, Hélas! les beaux jours sont finis!
On voit s’ouvrir les fleurs que garde Le jardin, pour dernier trésor; Le dahlia met sa cocarde Et le souci sa toque d’or
La pluie au bassin fait des bulles, Les hirondelles sur le toit Tiennent des conciliabules: Voici l’hiver, voici le froid!
Elles s’assemblent par centaines, Se concertant pour le départ. L’une dit: ‘Oh! que dans Athènes Il fait bon sur le vieux rempart!
‘Tous les ans j’y vais et je niche Aux métopes du Parthénon. Mon nid bouche dans la corniche Le trou d’un boulet de canon.’
L’autre: ‘J’ai ma petite chambre A Smyrne, au plafond d’un café. Les Hadjis comptent leurs grains d’ambre Sur le seuil, d’un rayon chauffé.
J’entre et je sors, accoutumée Aux blondes vapeurs des chibouchs, Et parmi des flots de fumée Je rase turbans et tarbouchs.’
Celle-ci: ‘J’habite un triglyphe Au fronton d’un temple, à Balbeck. Je m’y suspens avec ma griffe Sur mes petits au large bec.;
Celle-là: ‘Voici mon adresse: Rhodes, palais des Chevaliers; Chaque hiver, ma tente s’y dresse Au chapiteau des noirs piliers.’
La cinquième: ‘Je ferai halte, Car l’âge m’alourdit un peu, Aux blanches terrasses de Malte Entre l’eau bleue et le ciel bleu.’
La sixième: ‘Qu’on est à l’aise Au Caire, en haut des minarets! J’empâte un ornement de glaise, Et mes quartiers d’hiver sont prêts.’
‘A la seconde cataracte, Fait la dernière, j’ai mon nid; J’en ai noté la place exacte, Dans le pschent d’un roi de granit.’
Toutes: ‘Demain combien de lieues Auront filé sous notre essaim, Plaines brunes, pics blancs, mers bleues Brodant d’écume leur bassin!’
Avec cris et battements d’ailes, Sur la moulure aux bords étroits, Ainsi jasent les hirondelles, Voyant venir la rouille aux bois.
Je comprends tout ce qu’elles disent, Car le poète est un oiseau; Mais, captif, ses élans se brisent Contre un invisible réseau!
Des ailes! des ailes! des ailes! Comme dans le chant de Rückert, Pour voler là-bas avec elles Au soleil d’or, au printemps vert!
Lo que dicen las golondrinas
Aquí y allá se ven las secas hojas sobre campos de hierba amarillenta; desde el alba a la noche el viento es fresco, éste es el fin del tiempo de verano.
Veo abrirse las flores que conserva el jardín como un último tesoro: quiere lucir la dalia su divisa, la maravilla su dorada toca.
La lluvia en el estanque hace burbujas; y tienen conciliábulos extraños las golondrinas sobre los tejados: ¡Ya ha llegado el invierno con sus fríos!
Se reúnen por cientos con el fin de llegar a un acuerdo sobre su éxodo. Una dice: «Qué bien se está en Atenas, viéndolo todo desde la muralla.
Todos los años voy allí y anido en metopas del mismo Partenón. En los frisos mi nido disimula el hueco de una bala de cañón.»
Otra dice: «Yo tengo mi cuartito en Esmirna, en el techo de un café; sus granos de ámbar cuentan los hayíes en el umbral que recalienta el sol.
Entro y salgo, avezada como estoy a los rubios vapores de las pipas, y entre mares humosos rozo siempre los turbanes y feces al pasar.»
Ésta dice: «Yo habito en un triglifo, en el frontón de un templo, allá en Baalbek; allí me poso y me sujeto, encima de mis crías de pico puntiagudo.»
Otra dice: «Sabed mi dirección: Rodas, palacio de los caballeros; cada invierno mi tienda se alza allí en capiteles de negros pilares.»
Y la quinta: «Yo voy a descansar, pues la edad no permite largos vuelos, en las blancas terrazas que hay en Malta, entre el azul del agua y el del cielo.»
La sexta: «¡Hay que ver qué bien se está en El Cairo y sus altos minaretes! Recubro con el barro un ornamento y mi cuartel de invierno ya está listo.»
«Pues yo tengo mi nido», dice la última «donde está la segunda catarata; el exacto lugar está indicado en el psen de un monarca de granito».
«Mañana cuántas leguas», dicen todas, «nuestra bandada habrá dejado atrás, pardas llanuras, picos blancos, mares azules con bordados espumosos».
Entre tanto chillido y aleteo, sobre estrechas cornisas de la altura, conversan entre sí las golondrinas viendo cómo la herrumbre invade el bosque.
Comprendo las palabras que se dicen porque al fin el poeta es como un pájaro; pero, ay, está cautivo, y sus impulsos se rompen contra redes invisibles.
¡Alas quiero tener, dadme unas alas!, como dice aquel cántico de Rückert, para volar con ellas hacia el oro del sol, hacia la primavera verde.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 7:14 PM |
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Theophile Gautier -Fumée- |
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Fumée Theophile Gautier (1811-1872)
Là-bas, sous les arbres s'abrite Une chaumière au dos bossu ; Le toit penche, le mur s'effrite, Le seuil de la porte est moussu.
La fenêtre, un volet la bouche ; Mais du taudis, comme au temps froid La tiède haleine d'une bouche, La respiration se voit.
Un tire-bouchon de fumée, Tournant son mince filet bleu, De l'âme en ce bouge enfermée Porte des nouvelles à Dieu.
Humo
Bajo los árboles hay una choza corcovada; con el tejado vencido, rotas paredes y musgo
en el umbral de la puerta. Ciega está por sus postigos la ventana, pero igual que cuando hace mucho frío se ve como un tibio aliento de la casa que respira.
Un tirabuzón de humo gira en hilillos azules y así del alma encerrada en aquel tugurio lleva noticias frescas a Dios.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 7:11 PM |
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Theophile Gautier -Tristesse en mer- |
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Tristesse en mer Theophile Gautier (1811-1872)
Les mouettes volent et jouent ; Et les blancs coursiers de la mer, Cabrés sur les vagues, secouent Leurs crins échevelés dans l'air.
Le jour tombe ; une fine pluie Éteint les fournaises du soir, Et le steam-boat crachant la suie Rabat son long panache noir.
Plus pâle que le ciel livide Je vais au pays du charbon, Du brouillard et du suicide ; - Pour se tuer le temps est bon.
Mon désir avide se noie Dans le gouffre amers qui blanchit Le vaisseau danse, l'eau tournoie, Le vent de plus en plus fraîchit.
Oh ! Je me sens l'âme navrée ; L'Océan gonfle, en soupirant, Sa poitrine désespérée, Comme un ami qui me comprend.
Allons, peines d'amour perdues, Espoirs lassés, illusions Du socle idéal descendues, Un saut dans les moites sillons !
A la mer, souffrances passées, Qui revenez toujours, pressant Vos blessures cicatrisées Pour leur faire pleurer du sang !
A la mer, spectres de mes rêves, Regrets aux mortelles pâleurs Dans un cœur rouge ayant sept glaives, Comme la Mère des douleurs.
Chaque fantôme plonge et lutte Quelques instants avec le flot Qui sur lui ferme sa volute Et l'engloutit dans un sanglot.
Lest de l'âme, pesant bagage, Trésors misérables et chers, Sombrez, et dans votre naufrage Je vais vous suivre au fond des mers !
Bleuâtre, enflé, méconnaissable, Bercé par le flot qui bruit, Sur l'humide oreiller du sable Je dormirai bien cette nuit !
... Mais une femme dans sa mante Sur le pont assise à l'écart, Une femme jeune et charmante Lève vers moi son long regard.
Dans ce regard, à ma détresse La Sympathie aux bras ouverts Parle et sourit, sueur ou maîtresse. Salut, yeux bleus ! bonsoir, flots verts !
Les mouettes volent et jouent ; Et les blancs coursiers de la mer, Cabrés sur les vagues, secouent Leurs crins échevelés dans l'airs.
Tristeza en mar
Vuelan como jugando las gaviotas; y los blancos corceles de la mar, encabritados sobre el oleaje, sus despeinadas crines dan al aire.
Cae la tarde y una fina lluvia apaga las hogueras de la noche; a su paso el vapor escupe hollín y abate su penacho largo y negro.
Más pálido que el cielo sin color, me dirijo a la tierra del carbón, donde reinan la niebla y el suicidio; —Hace un tiempo ideal para matarse.
Siento ahogarse mis ávidos deseos en el abismo amargo que blanquea; se arremolina el agua, danza el barco, el viento cada vez se hace más fresco.
¡Está tan dolorida el alma mía! El océano se hincha, suspirando, y su desesperado pecho me parece como un amigo fiel que me comprende.
¡Penas de amor perdidas, adelante, esperanzas truncadas, ilusiones apeadas de alturas ideales, podéis saltar hasta los surcos húmedos!
¡Id al mar, sufrimientos del pasado que volvéis nuevamente para hurgar en vuestras cicatrices mal cerradas intentando otra vez que lloren sangre!
Id al mar los fantasmas de mis sueños, congojas de mortales palideces en este corazón con siete espadas como lleva la Madre dolorosa.
Cada fantasma se sumerge y lucha durante unos momentos con el agua que lo cubre al final de su voluta y lo engulle lanzando un gran sollozo.
¡Oh, pesado equipaje, lastre de alma, tesoros miserables y queridos hundíos y después de este naufragio yo mismo os seguiré al fondo del mar!
Lívido, hinchado e irreconocible, mecido por las olas que susurran en la húmeda almohada de la arena sé que voy a dormir bien esta noche.
... Pero hay una mujer que con su capa, en el puente sentada y solitaria, una mujer encantadora y joven, de repente me mira desde lejos.
En su mirada, a mi desolación la Simpatía de brazos abiertos habla y sonríe, hermana o bien amante. ¡Qué ojos azules! ¡Agua verde, adiós!
Vuelan como jugando las gaviotas y los blancos corceles de la mar, encabritados sobre el oleaje, sus despeinadas crines dan al viento.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 7:05 PM |
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Theophile Gautier -L'hippopotame- |
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L'hippopotame Theophile Gautier (1811-1872)
L'hippopotame au large ventre Habite aux jungles de Java, Où grondent, au fond de chaque antre, Plus de monstres qu'on n'en rêva.
Le boa se déroule et siffle, Le tigre fait son hurlement, Le buffle en colère renifle; Lui, dort ou paït tranquillement.
Il ne craint ne kriss ni sagaies, Il regarde l'homme sans fuir, Il rit des balles des cipayes Qui rebondissent sur son cuir.
Je suis comme l'hippopotame; De ma conviction couvert, Fort armure que rien n'entame, Je vais sans peur par le désert.
El hipopótamo
El hipopótamo de vientre enorme suele vivir en selvas como Java, y allí en el fondo de las cuevas hay monstruos que no se pueden ni soñar.
La boa que se agita entre silbidos, el tigre que tan bien sabe rugir, el búfalo enfadado que resopla; él sólo duerme o pace siempre en calma.
El kris y la azagaya no le asustan, contempla al hombre sin darse a la huida, se ríe del cipayo y de sus balas que no hieren su piel y que rebotan.
Por eso yo soy como el hipopótamo; me protege mi fuerte convicción, armadura que me hace invulnerable, y así por el desierto ando sin miedo.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 7:04 PM |
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Theophile Gautier -Le pin des landes- |
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Le pin des landes Theophile Gautier (1811-1872)
On ne voit en passant par les Landes désertes, Vrai Sahara français, poudré de sable blanc, Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc ;
Car, pour lui dérober ses larmes de résine, L'homme, avare bourreau de la création, Qui ne vit qu'aux dépens de ce qu'il assassine, Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte, Le pin verse son baume et sa sève qui bout, Et se tient toujours droit sur le bord de la route, Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ; Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor. Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !
El pino de las landas
Sólo veo al pasar por las Landas desiertas, un Sahara francés, mar de arena muy blanca, entre hierbas resecas y verdosos charcales, estos pinos que llevan una herida en su flanco,
pues, queriendo sus lágrimas de resina robarle, ese avaro verdugo de las cosas, el hombre, que no sabe vivir más que a costa del crimen, en su tronco doliente abre un surco profundo.
Sin llorar por su sangre gota a gota vertida, da su bálsamo el pino con la savia que hierve, y le vemos erguido cual si fuera un soldado que aunque herido quisiera ver la muerte de pie.
El poeta es lo mismo en las landas del mundo; si no tiene una herida su tesoro conserva. Necesita llevar en el pecho una muesca para darnos sus versos como lágrimas de oro.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 7:00 PM |
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Theophile Gautier -Point de vue- |
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Point de vue Theophile Gautier (1811-1872)
Au premier plan, un orme au tronc couvert de mousse Dans la brume hochant sa tête chauve et rousse, Une mare d’eau sale où plongent les canards, Assourdissant l’écho de leurs cris nasillards ; Quelques rares buissons où pendent des fruits aigres, Comme un pauvre la main, tendant leurs branches maigres, Une vieille maison, dont les murs mal fardés Bâillent de toutes parts largement lézardés. Et découpant en noir leurs linéaments frêles Comme un fil d’araignée à l’horizon brumeux ; Puis, tout au fond Paris, Paris sombre et fumeux, Où déjà, points brillants au fond des maison ternes, Luisent comme des yeux des milliers de lanternes ; Paris avec ses toits déchiquetés, ses tours Qui ressemblent de loin à des cous de vautours, Et ses clochers aigus à flèche dentelée, Comme un peigne mordant la nue échevelée.
Punto de vista
En primer plano un olmo de corteza musgosa sacudiendo en la bruma su rojiza cabeza, una charca muy sucia donde nadan los patos asordando los ecos con sus gritos nasales; matorrales escasos con los frutos aún verdes, como un pobre la mano tienden flacos ramajes; una casa viejísima, desconchada, con grietas que abren en las paredes prolongados bostezos. En segundo, molinos que levantan sus alas y recortan en negro sus perfiles tan frágiles, como una telaraña en el cielo brumoso. Luego, al fondo, París, lleno de humo y sombrío, donde ya como brillos en las casas oscuras, un sinfín de faroles igual que ojos fulguran; con tejados hendidos y esas torres que son, o parecen de lejos, como cuellos de buitres; campanarios agudos con la flecha dentada como un peine que muerde de las nubes las greñas.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 6:54 PM |
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Theophile Gautier -Les colombes- |
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Les colombes Theophile Gautier (1811-1872)
Sur le coteau, là-bas où sont les tombes, Un beau palmier, comme un panache vert, Dresse sa tête, où le soir les colombes Viennent nicher et se mettre à couvert.
Mais le matin elles quittent les branches ; Comme un collier qui s'égrène, on les voit S'éparpiller dans l'air bleu, toutes blanches, Et se poser plus loin sur quelque toit.
Mon âme est l'arbre où tous les soirs, comme elles, De blancs essaims de folles visions Tombent des cieux en palpitant des ailes, Pour s'envoler dès les premiers rayons.
Las palomas
En el collado aquel de los sepulcros una palmera y su penacho verde se yerguen donde acuden las palomas a anidar por la noche y guarecerse.
Con el alba desertan de las ramas: como un collar que se desgrana, vemos -blancas, dispersas, en el aire azul- que algún tejado buscan aún más lejos.
Todas las noches es un árbol mi alma donde se posan con las alas trémulas enjambres blancos de visiones locas para echar a volar cuando clarea.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 6:50 PM |
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Theophile Gautier -Lied- |
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Lied Theophile Gautier (1811-1872)
Au mois d'avril, la terre est rose Comme la jeunesse et l'amour; Pucelle encore, à peine elle ose Payer le Printemps de retour.
Au mois de juin, déjà plus pâle Et le cœur de désir troublé, Avec l'Eté tout brun de hâle Elle se cache dans le blé.
Au mois d'août, bacchante enivrée, Elle offre à l'Automne son sein, Et, roulant sur la peau tigrée, Fait jaillir le sang du raisin.
En décembre, petite vieille, Par les frimas poudrée à blanc, Dans ses rêves elle réveille L'Hiver auprès d'elle ronflant.
Lied
Es rosada la tierra en el abril, como la juventud, como el amor; y casi no se atreve, siendo virgen, a enamorarse de la Primavera.
En junio, con un pálido semblante y el corazón turbado de deseos, con el Verano de tostada piel se apresura a ocultarse en los trigales.
En agosto, bacante color cobre, al Otoño le ofrece sus dos pechos, con su piel atigrada se revuelca y hace brotar la sangre de las vides.
En diciembre es la anciana que se encorva, empolvada de blanco por la escarcha; en sus sueños quisiera despertar al Invierno que ronca junto a ella.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 6:40 PM |
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Theophile Gautier -Dernier voeu- |
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Dernier voeu Theophile Gautier (1811-1872)
Voilà longtemps que je vous aime - L'aveu remonte à dix-huit ans ! - Vous êtes rose, je suis blême ; J'ai les hivers, vous les printemps.
Des lilas blancs de cimetière Près de mes tempes ont fleuri ; J'aurai bientôt la touffe entière Pour ombrager mon front flétri.
Mon soleil pâli qui décline Va disparaître à l'horizon, Et sur la funèbre colline Je vois ma dernière maison.
Oh ! que de votre lèvre il tombe Sur ma lèvre un tardif baiser, Pour que je puisse dans ma tombe, Le cœur tranquille, reposer !
Ultimo deseo
Hace ya tanto tiempo que te adoro, dieciocho años atrás son muchos días... eres de color rosa, yo soy pálido, yo soy invierno y tú la primavera.
Lilas blancas como en un camposanto en torno de mis sienes florecieron, y pronto invadirán todo el cabello enmarcando la frente ya marchita.
Mi sol descolorido que declina al fin se perderá en el horizonte, y en la colina fúnebre, a lo lejos, contemplo la morada que me espera.
Deja al menos que caiga de tus labios sobre mis labios un tardío beso, para que así una vez esté en mi tumba, en paz el corazón pueda dormir.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 6:33 PM |
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Theophile Gautier -Une jeune italienne- |
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Une jeune italienne Theophile Gautier (1811-1872)
Février grelottait blanc de givre et de neige ; La pluie, à flots soudains, fouettait l'angle des toits ; Et déjà tu disais : — Ô mon Dieu ! quand pourrai-je Aller cueillir enfin la violette au bois ? Notre ciel est pleureur, et le printemps de France, Frileux comme l'hiver, s'assied près des tisons ; Paris est dans la boue au beau mois où Florence Égrène ses trésors sous l'émail des gazons. Vois, les arbres noircis contournent leurs squelettes ; Ton âme s'est trompée à sa douce chaleur : Tes yeux bleus sont encor les seules violettes, Et le printemps ne rit que sur ta joue en fleur !
A una joven italiana
Aquel mes de febrero tiritaba en su albura de la escarcha y la nieve; azotaba la lluvia con sus rachas el ángulo de los negros tejados; tú decías: ¡Dios mío! ¿Cuándo voy a poder encontrar en los bosques las violetas que quiero? Nuestro cielo es llorón, en las tierras de Francia la estación es friolera como si aún fuera invierno, y se sienta a la lumbre; París vive entre fango cuando en tan bellos meses ya Florencia desgrana sus tesoros que adorna un esmalte de hierba. Mira, el árbol negruzco su esqueleto perfila; se engañó tu alma cálida con su dulce calor; no hay violetas excepto en tus ojos azules, y no hay más primavera que tu rostro encendido.
Versión de Carlos PujolLibellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 6:27 PM |
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Theophile Gautier -Le pot de fleurs- |
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Le pot de fleurs Theophile Gautier (1811-1872)
Parfois un enfant trouve une petite graine Et tout d'abord, charmé de ses vives couleurs, Pour la planter il prend un pot de porcelaine Orné de dragons bleus et de bizarres fleurs.
Il s'en va. La racine en couleuvres s'allonge, Sort de terre, fleurit et devient arbrisseau ; Chaque jour, plus avant, son pied chevelu plonge, Tant qu'il fasse éclater le ventre du vaisseau.
L'enfant revient ; surpris, il voit la plante grasse Sur les débris du pot brandir ses verts poignards ; Il la veut arracher, mais la tige est tenace ; Il s'obstine, et ses doigts s'ensanglantent aux dards.
Ainsi germa l'amour dans mon âme surprise ; Je croyais ne semer qu'une fleur de printemps : C'est un grand aloès dont la racine brise Le pot de porcelaine aux dessins éclatants.
La maceta
Cuando una semillita encuentra el niño, sus colores tan vivos le deslumbran, y la planta en un tiesto, porcelana con flores raras y un dragón azul.
Se alarga la raíz como culebras, asoma y echa flor, se hace arbolillo; día a día sus pies vellosos hunde hasta hacer estallar el recipiente.
Vuelve el niño y contempla el estropicio, con la planta que yergue verdes dagas; va a arrancarla, pero el tallo es tenaz, se ensangrienta los dedos con los dardos.
Germinó por sorpresa en mí el amor; yo creía sembrar una flor pasajera, y es un áloe cuya raíz rompe la porcelana de color magnífico.Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 4:00 PM |
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Paul Géraldy -Post-scriptum (2)- |
vendredi, octobre 14, 2005 |
Post-scriptum (2) Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
J’ai bu ta lettre avec une hâte fiévreuse. Mais toi, lorsque ces mots écrits te parviendront, Peut-être seras-tu dans un groupe joyeux … Ton amie te dira : "Ma chérie, lisez donc !"
Mais t’éventant avec ma lettre sans le rompre, Ayant vérifié l’adresse d’un regard, Peut-être dirais-tu, pour ne pas t’interrompre Ce n’est rien … Ce n’est rien… Je lirai ça plus tard … "
Post-scriptum (2)
He bebido tu carta con febril impaciencia. Y tú, cuando estas líneas recibas, estarás en un grupo dichoso. Y entre la concurrencia, "Léela pronto", un amigo junto a ti te dirá.
Y en tanto, abanicándote con mi carta cerrada, y viendo el sobre apenas, distraída tal vez, dirás, no interrumpiendo tu charla comenzada: "No es nada, sí... no es nada. La leeré después".
Versión de Ismael Enrique ArciniegasLibellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 2:41 PM |
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Paul Géraldy -Post-scriptum- |
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Post-scriptum Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Tu n'as écrit hier que deux petites pages ! C'est donc bien gai là-bas que tu m'oublies ? Tu dois te fatiguer , voir trop de monde . Sois donc sage ! Il faut te reposer . Ecris-moi ! Pense à moi ! Et puis ne mets pas tant cette robe nouvelle . Elle te va si bien ! Je ne suis pas jaloux . Mais , là-bas , tu n'as pas besoin d'être si belle . L'air te la fanera . Garde-la donc pour nous .
Post-scriptum
Me escribiste ayer tarde dos hojas solamente. ¿Estarás tan contenta que me olvidas así? Sin duda te fatigas y ves a mucha gente; repósate. Y escríbeme. Y piensa siempre en mí.
Y tu vestido nuevo no te lo pongas tanto; qué bien te va. Celoso no soy, y nunca fui. Puede el aire dañártelo. ¿Para qué nuevo encanto a tu belleza? Guárdalo para ti y para mí.
Versión de Ismael Enrique ArciniegasLibellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 2:37 PM |
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Paul Géraldy -Dualisme- |
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Dualisme Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Chérie, explique-moi pourquoi tu dis: "mon piano, mes roses", et: "tes livres, ton chien" ... pourquoi je t'entends déclarer parfois: "c'est avec mon argent à moi que je veux acheter ces choses."
Ce qui m'appartient t'appartient ! Pourquoi ces mots qui nous opposent: le tien, le mien, le mien, le tien? Si tu m'aimais tout à fait bien, tu dirais: "Les livres, Le chien" et: "Nos roses".
Dualismo
Explícame por qué dices "mis rosas", y "mi piano", y por qué frecuentemente "tus libros" y "tu perro", indiferente; y di, por qué con aire placentero me dices: "Unas cosas voy ahora a comprar con mi dinero".
Lo mío es siempre tuyo, eso es sabido. ¿Por qué dices palabras que entre los dos han sido y serán siempre odiosas? "Mío y tuyo"... ¡Qué extrañas tonterías! Si me amaras, "los libros" tú dirías, y "el perro", y "nuestras rosas".
Versión de Ismael Enrique ArciniegasLibellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 2:33 PM |
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Paul Géraldy -Chance- |
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Chance Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Et pourtant, nous pouvions ne jamais nous connaître ! Mon amour, imaginez-vous tout ce que le Sort dû permettre pour que l'on soit là, qu'on s'aime, et pour que ce soit nous ?
Tu dis : "Nous étions nés l'un pour l'autre." Mais pense à ce qu'il a dû falloir de chances, de concours, de causes, de coïncidences, pour réaliser ça, simplement, notre amour !
Songe qu'avant d'unir nos têtes vagabondes, nous avons vécu seuls, séparés, égarés, et que c'est long, le temps, et que c'est grand, le monde, et que nous aurions pu ne pas nous rencontrer.
As-tu jamais pensé, ma jolie aventure, aux dangers que courut notre pauvre bonheur quand l'un vers l'autre, au fond de l'infinie nature, mystérieusement gravitaient nos deux coeurs ?
Sais-tu que cette course était bien incertaine qui vers un soir nous conduisait, et qu'un caprice, une migraine, pouvaient nous écarter l'un de l'autre à jamais?
Je ne t'ai jamais dit cette chose inouïe : lorsque je t'aperçus pour la première fois, je ne vis pas d'abord que tu étais jolie. Je pris à peine garde à toi.
Ton amie m'occupait bien plus, avec son rire. C'est tard, très tard, que nos regards se sont croisés. Songe, nous aurions pu ne pas savoir y lire, et toi ne pas comprendre, et moi ne pas oser.
Où serions-nous ce soir si, ce soir-là, ta mère t'avait reprise un peu plus tôt ? Et si tu n'avais pas rougi, sous les lumières, quand je voulus t'aider à mettre ton manteau ?
Car souviens-toi, ce furent là toutes les causes. Un retard, un empêchement, et rien n'aurait été du cher enivrement, de l'exquise métamorphose ! Notre amour aurait pu ne jamais advenir ! Tu pourrais aujourd'hui n'être pas dans ma vie !...
Mon petit coeur, mon coeur, ma petite chérie, je pense à cette maladie dont vous avez failli mourir...
Casualidad
Y pensar que pudimos no habernos conocido! ¿No meditas cuán buena nuestra fortuna ha sido para que al fin estemos uno del otro al lado, para que seas mía, para ser yo tu amado?
"El uno para el otro nacimos... Así dices. Pero ¡qué coincidencias para ser tan felices! Antes de que en la vida, con un amor profundo, la suerte unido hubiera tu corazón al mío -siendo el tiempo tan largo, siendo tan grande el mundo-; vivimos separados, solos, con hondo hastío... ¡Y pudimos entonces, por capricho del hado, en el haz de la tierra no habernos encontrado!
¿No has pensado, en el arduo sendero recorrido, en los peligros graves y azares que ha corrido nuestra dicha -esa dicha, manantial de ilusiones, que el mundo entero ahora nos hace ver hermoso- cuando el uno hacia el otro, con poder misterioso, gravitaban callados nuestros dos corazones?
¿No sabes que ese viaje no tenía certeza, el viaje hacia una noche por mí no presentida, de que un capricho apenas o un dolor de cabeza han podido apartarnos para siempre en la vida?
Nunca te había dicho, ¡cosa muy rara!, que cuando por vez primera te vi, no me fijé en que eras tú bonita; lo digo francamente: te miré aquella noche con aire indiferente.
Con su risa, tu amiga mi tedio distraía; fue más tarde cuando ambos cruzamos la mirada, y si algo sentí entonces que hacia ti me atraía, tú no lo comprendiste... Mas no me atreví a nada.
Si esa noche tu madre te hubiera conducido más temprano a su casa, ¿qué habría sucedido? ¿Y si el rubor no hubiera de pronto, cuando el manto te coloqué en los hombros, a tu rostro subido? Porque ésa fue la causa de todo lo ocurrido.
Aquella noche, aquélla de inolvidable encanto, un retardo cualquiera, cualquier inconveniente que en ese viaje hubiera surgido de repente, esta embriaguez de ahora ninguno sentiría, ni este placer sin nombre que absorbe nuestra mente. En mi alma, que es otra, tu amor no existiría, y tu vida, en mi vida nada... nada sería!
Corazoncito mío, que me apartas lo triste de la vida, y alegras con luz mi porvenir... Pienso en aquellos días cuando enferma estuviste y creíamos todos que te ibas a morir.
Versión de Ismael Enrique ArciniegasLibellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 2:19 PM |
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Paul Géraldy -Aveu- |
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Aveu Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Je sais bien qu'irritable, exigeant et morose, insatisfait, jaloux, malheureux pour un mot, je te cherche des querelles sans cause... si je t'aime si mal, c'est que je t'aime trop.
Je te poursuis. Je te tourmente. e te gronde... Tu serais plus heureuse et mieux aimée aussi si tu n'étais pour moi tout ce qui compte au monde et si ce pauvre amour n'était mon seul souci.
Confesión
Sé que soy irritable, celoso, imperativo, infeliz, exigente, que razones no escucho; que siempre estoy buscándote querellas sin motivo; ¡y crees que no te quiero..y es que te quiero mucho!
Te busco, te regaño, y hago tu vida triste... Serías más dichosa, por todos consentida, si para mí no fueras cuanto en el mundo existe, y si este amor no fuera todo el bien de mi vida.
Versión de Ismael Enrique ArciniegasLibellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 2:10 PM |
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Paul Géraldy -Abat-jour- |
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Abat-jour Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Tu demandes pourquoi je reste sans rien dire ? C'est que voici le grand moment, l'heure des yeux et du sourire, le soir, et que ce soir je t'aime infiniment ! Serre-moi contre toi. J'ai besoin de caresses. Si tu savais tout ce qui monte en moi, ce soir, d'ambition, d'orgueil, de désir, de tendresse, et de bonté !... Mais non, tu ne peux pas savoir !... Baisse un peu l'abat-jour, veux-tu ? Nous serons mieux. C'est dans l'ombre que les coeurs causent, et l'on voit beaucoup mieux les yeux quand on voit un peu moins les choses. Ce soir je t'aime trop pour te parler d'amour. Serre-moi contre ta poitrine! Je voudrais que ce soit mon tour d'être celui que l'on câline... Baisse encore un peu l'abat-jour. Là. Ne parlons plus. Soyons sages. Et ne bougeons pas. C'est si bon tes mains tièdes sur mon visage!... Mais qu'est-ce encor ? Que nous veut-on ? Ah! c'est le café qu'on apporte ! Eh bien, posez ça là, voyons ! Faites vite!... Et fermez la porte ! Qu'est-ce que je te disais donc ? Nous prenons ce café... maintenant ? Tu préfères ? C'est vrai : toi, tu l'aimes très chaud. Veux-tu que je te serve? Attends! Laisse-moi faire. Il est fort, aujourd'hui. Du sucre? Un seul morceau? C'est assez? Veux-tu que je goûte? Là! Voici votre tasse, amour... Mais qu'il fait sombre. On n'y voit goutte. Lève donc un peu l'abat-jour.
Pantalla
Me preguntas ahora por qué estoy tan callado? Porque llegó el momento, el gran momento, la hora de los ojos y las dulces sonrisas... ¡La noche....y esta noche cuánto amor por ti siento! Contra tu pecho apriétame. Necesito caricias. Si tú supieras todo lo que en mí está subiendo de deseo, de orgullo, de ambición, de ternura y de bondad. Más oye: tú no puedes saberlo. Bájate la pantalla, mejor así estaremos. En la sombra en donde los corazones hablan; cuando en torno las cosas se empiezan a ver menos; te amo mucho esta noche para hablarte de amor. Apriétame a tu pecho... Sobre tu pecho estoy. Cuánta dulzura mi amor halla! Y para acariciarte, cómo ansío que llegue el turno mío.... Baja más la pantalla... Pero no hablemos más. Tengamos juicio, estemos quietos. Dicha no hay ninguna, en este instante de pasión ferviente, como sentir tu piel cerca a mi frente... Pero, ¿qué es eso? ¿Quién nos importuna? ¡El café! Ponlo allá. Cierra la puerta. ¿De qué te estaba hablando? ¿Tomamos el café? ¿Después...? ¿Ahora? ¡Ah! Te gusta caliente; lo estaba yo olvidando. ¿Quieres que te sirva yo mismo? ¿Eso prefieres? Está fuerte. ¿Azúcar? ¿Un terrón no más quieres? ¿Quieres que lo pruebe? ¿Será un terrón bastante? Esta es la taza tuya. Toma el café al instante, que se te enfría. Y calla y nada más hablemos. Pero, ¡qué oscuridad! Si nada vemos... Alza un poco, amor mío, la pantalla.Libellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 2:02 PM |
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Paul Géraldy -Sérénité- |
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Sérénité Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Qu’est ce que tu m’as dit encore, en me quittant: que’l on ne s’aimait plus? ...Mais si, mais si, on s’aime! tu as pleure? tu seras donc toujours la meme? Mais puisque je te dis qu’on s’aime! tu m’entends? Sois donc plus simple! il faut toujours que tu compliques les choses! dis-toi donc qu à notre epoque, enfin, cela devient par trop poncif et ridicule, sous pretexte qu’on est des amants un peu fins, d’ecrire Amour et Coeur avec des majuscules. Nous employons des mots qui servent a rien, et qui sont tres génants..et dangereux! On pose! On dit: mon coeur , notre Coeur... On y tient. je te jure que’l on s’en passerait tres bien, et que ce la simplifierait beaucoup les choses. il n y a pas nos Coeurs: il y a toi et moi, oui, toi et moi, qui n’avons rien d’extraordinaire. Mais on se grise avec des mots, on s’exagere l’importance de tout, et puis on s’aperçoit que la realite n’est pas a la hauteur... je t’en supplie, laissons mon Coeur, laissons ton Coeur! soyons nous!... Eh! bien, oui, c’est vrai, quand on se voit, on n’est plus tres troublé.. C’est moins bien qu’autrefois. tu ne t’affoles pas.. Moi non plus. Eh bien, quoi? Il n y a là rien de bien tragique. Nous sommes un peu calmés? Mais c’est tout naturel, cela. C’est l’habitude. On est habitué. voilà. Si nous nous retrouvons sans passion, en somme, chaq un de nous s’ennuie quand l’autre n’est plus là. On se croit malheureux, on n’a de gout à rien, on se sent seul ... Eh ! bien, mais c’est deja tres bien!
Serenidad
¿Qué fue lo que dijiste cuando adiós me dijiste? ¿Que ya no nos amábamos?...Pero, sí, nos amamos. ¿Lloraste? ¿Serás siempre la que yo he conocido desde que en nuestra vida los dos nos encontramos? Y sé perfectamente que bien me has comprendido. Sé más franca. Las cosas siempre están complicando, y por ese motivo nos vemos disputando; di, pues, que en nuestra época siempre es afectación, y que siempre resulta ridículo y vulgar, cuando de amantes finos muchos la quieren dar, escribir con mayúsculas Amor y corazón; palabras que de nada nos sirven empleamos y que son fastidiosas, y, además, peligrosas, e importancia con ellas en la vida nos damos. Mi corazón, repiten. Tu corazón también, y nuestros corazones. Es costumbre corriente. Y podría jurarte que de todo eso, bien prescindir se podría, sin gran inconveniente, y arreglarse al momento las cosas fácilmente. ¿Nuestros dos corazones? Hay tan sólo "tú y yo", "tú y yo" no más: de raro no hemos tenido nada, pero con las palabras siempre nos embriagamos, y aquí, desde la tierra, dándonos cuenta vamos de que lo real no llega nunca a la altura soñada. Te suplico, es prudente, que los dos prescindamos de hablar de Corazones, y que tú y yo seamos lo que nosotros somos. Cuando los dos nos vemos no nos turbamos mucho, pues bien nos conocemos; ya todo no es como antes, en días de ventura; cuando nos encontramos, no veo en ti locura; me pasa a mí lo mismo...lo mismo. ¡Bien! ¿Y qué? Es esto que aquí ocurre, tragedia no se ve. ¿Nos sentimos calmados?... Esto es muy natural, es la costumbre. Estamos ya con ella habituados, ha tiempo, bien o mal; y cuando ambos creemos que ya no nos amamos, cada uno se fastidia si el otro se halla ausente. No hallamos gusto en nada. todo es triste en redor. Nos vemos desdichados, con aire displicente. Pero ¿un bien no es esto ya? Pues bueno: así es mejor.
Versión de Ismael Enrique Arciniegas
Libellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 1:38 PM |
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Paul Géraldy -Explications- |
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Explications Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
non, ne commençons pas ! Ecoute : tu veux que nous nous expliquions ? Tu le veux, coûte que coûte ? Faisons bien attention. Qu'allons-nous dire encor de triste et de sauvage ? Qu'allons-nous nous dire, mon Dieu ! ... Tais-toi, tiens ! Laisse-moi dégrafer ton corsage : cela vaudra beaucoup mieux. Les choses que tu veux me dire, ma petite, je les sais d'avance. Allons, viens. Déshabille-toi. Viens vite. Prenons-nous. Le meilleur moyen de s'expliquer sans être dupe, c'est de s'étreindre, corps à corps. Ne boude pas. Défais ta jupe. Nos corps, eux, seront d'accord. Viens, et ne fais pas la tête ! La querelle déjà prête, tu sais bien qu'on l'oubliera dès que tu seras venue. Vite, allons ! viens dans mes bras, toute nue ...
Explicaciones
¿Intentas otra vez reñir? Ya escucho llanto y explicaciones. Sí mucho amamos, regañamos mucho, y así termina todo en discusiones. Por esta sola vez quiero que calles, mientras, yo con cariño, sin recordar disputas y detalles desato tu corpiño... Lo que intentas decirme de antemano te digo que lo sé; explicarte, reñir, hablar en vano, y todo ... ¿para qué? Cuando luego el vestido desabroche, te sentirás mejor sin ese velo... ¡Además, sin recelos, mucho más te querré toda la noche! No hagas mohines. Mírame sin celos, y desde ahora, estrechamente unidos amémonos de veras poniendo en ello todos los sentidos. Ven hacia mí, que haré lo que tú quieras. Bien sabes que nos unen fuertes lazos que el juramento anuda. Apura, ¡vamos!, échate en mis brazos así... ¡toda desnuda!Libellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 1:36 PM |
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Paul Géraldy -Distance- |
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Distance Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Il m'a troublé comme un enfant ton rendez-vous au téléphone. J'avais dit, plus d'une heure avant, qu'on ne laissât entrer personne dans la chambre où j'avais éteint pour t'attendre toutes les lampes. Je sentais bourdonner mes tempes. Et je n'étais pas bien certain, seul au fond de cette ombre pleine, de la promesse de ta voix, que je n'allais pas contre moi sentir le vent de ton haleine... Lorsque ton brusque appel tinta, je crois que mon sang s'arrêta dans mes veines plusieurs secondes. Puis tu parlas. Je t'entendis. Mais tous les mots que tu me dis semblaient venir du bout du monde. Elle avait dû, ta pauvre voix, parcourir d'une seule haleine des collines, des champs, des plaines, des villes, passer sous des bois, longer des fleuves eet des routes... Et c'était pour cela sans doute qu'elle m'arrivait, cette voix, si changée, si diminuée, si ténue et si dénuée, que ce n'était presque plus toi qui parlais dans la chambre sombre, mais quelque chose comme l'ombre ou le fantôme de ta voix... Je m'étais dit, ma chère absente, que je te sentirais penché evers ma bouche, et sinon présente, du moins mille fois rapprochée... Mais au contraire à ce moment la distance semblait accrue entre nous indéfiniment... Et soudain tu m'es apparue, au bout de ce fil décevant, si déséspérement lointaine, que je me suis trouvé, devant ce téléphone, avec ma peine, plus seul et plus perdu qu'avant.
Distancia
Turbóme como a un niño tu cita telefónica. Una hora antes dije que nadie me entraría al cuarto, donde todas las luces extinguía para esperarte a oscuras. Zumbábanme las sienes. Dudaba si en la sombra cargada de promesas fragantes de tu voz quizás no sentiría el soplo de tu aliento... De pronto el llamamiento. Yo creo que mi pulso se detuvo un momento. Hablaste. Yo te oía. Las voces que dijiste venían de otro mundo. De un sólo único impulso tu pobre voz debía saltar colinas, llanos ciudades, campos, selvas, correr por las riberas de ríos y a lo largo de rutas y de sendas. Por eso me llegaba tu voz disminuida, tan tenue y tan cambiada que quien me conversaba aquí en el aposento ya no era tu persona, más bien era una sombra, fantasma de tu voz. Díjeme antes, amada, que yo te sentiría en mí como inclinada sobre mi boca ardiente y que si no presente al menos te hallaría mil veces acercada. Así no fue; al contrario, se me hizo ese instante más largo. La distancia crecía inmensamente. Y luego, de repente, surgiste al fin de ese hilo engañador, más lejos, horriblemente lejos, y me encontré delante del aparato, triste, más lúgubre e intranquilo, más solitario que antes.Libellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 1:34 PM |
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Paul Géraldy -Finale- |
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Finale Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Alors, adieu, tu n'oublies rien ? ... C'est bien. Va-t-en, Nous n'avons plus rien à nous dire. Je te laisse. Tu peux partir... Pourtant, attends encore, attends ! Il pleut ... Attends que cela cesse. Couvre-toi bien, surtout ! Tu sais qu'il fait très froid dehors. C'est un manteau d'hiver qu'il fallait mettre ... Je t'ai bien tout rendu ? Ne pleurons pas ! Ce serait bête. Quel effort il faut faire, hein ? dans nos pauvres têtes pour revoir les amants que nous avons été ! Nos deux vies s'étaient l'une à l'autre données toutes, pour toujours ... Et voici que nous les reprenons. Et nous allons partir, chacun avec son nom, recommencer, errer, vivre ailleurs... Oh ! sans doute, nous souffrirons... pendant quelque temps. Et puis quoi ! l'oubli viendra, la seule chose qui pardonne. Et il y aura toi, et il y aura moi, et nous serons parmi les autres deux personnes. Ainsi, déjà, tu vas entrer dans mon passé, Nous nous rencontrerons par hasard, dans les rues, Je te regarderai de loin, sans traverser. Tu passeras avec des robes inconnues. Et puis nous resterons sans nous voir de longs mois. Et mes amis te donneront de mes nouvelles. Et je dirai de toi qui fus mon sang, de toi qui fus ma force et ma douceur : "Comment va-t-elle ?" Notre grand coeur, c'était cette petite chose ! Etions-nous assez fous, pourtant, les premiers jours. Tu te souviens, l'enchantement, l'apothéose ? S'aimait-on !... Et voilà : c'était ça , notre amour ! Ainsi nous, même nous, quand nous disons "je t'aime", Voilà donc la valeur que cela a ! Mon Dieu ! Vrai, c'est humiliant. On est donc tous les mêmes ? Nous sommes donc pareils aux autres ? Comme il pleut ! Tu ne peux pas partir par ce temps... Allons, reste. Oui, reste, va ! On tâchera de s'arranger. On ne sait pas. Nos coeurs, quoiqu'ils aient changé, se reprendront peut-être au charme des vieux gestes. On fera son possible. On sera bon. Et puis, on a beau dire, au fond, on a des habitudes ... Assieds-toi va ! Reprends près de moi ton ennui. Moi près de toi je reprendrai ma solitude.
Final
Adiós, pues. ¿Nada olvidas? Está bien. Puedes irte. Ya nada más debemos decirnos... ¿Para qué? Te dejo. Partir puedes. Pero aguarda un momento... está lloviendo. Espera que deje de llover. Abrígate. Está haciendo mucho frío en la calle. Ponte capa de invierno. Y abrígate muy bien. ¿Todo te lo he devuelto? ¿Nada tuyo me queda? ¿Tu retrato te llevas y tus cartas también? Por última vez mírame. Vamos a separarnos. Óyeme. No lloremos, pues necedad sería... ¡Y qué esfuerzo debemos los dos hacer ahora para ser lo que fuimos... lo que fuimos un día! Se habían nuestras almas tan bien compenetrado, y hoy de nuevo su vida cada cual ha tomado. Con un distinto nombre por senda aparte iremos, a errar, a vivir solos... Sin duda sufriremos. Sufriremos un tiempo. Después vendrá el olvido, lo solo que perdona. Tú, de mí desunida, serás lo que antes fuiste. Yo, lo que antes he sido... Dos distintas personas seremos en la vida. Vas a entrar desde ahora por siempre en mi pasado; tal vez nos encontremos en la calle algún día. Te veré desde lejos con aire descuidado, y llevarás un traje que no te conocía. Después pasarán meses sin que te vea. En tanto, habrán de hablarte amigos de mí. Yo bien lo sé; y cuando en mi presencia te recuerden, encanto que fuiste de mi vida, «¿Cómo está?» les diré. Y qué grandes creímos nuestros dos corazones, ¡y qué pequeños! ¡Cómo nos quisimos tú y yo! ¿Recuerdas otros días? ¡Qué gratas ilusiones! Y mira en lo que ahora nuestra pasión quedó. Y nosotros, lo mismo que los demás mortales, en promesas ardientes de eterno amor creyendo. ¡Verdad que humilla! ¿Todos somos acaso iguales? ¿Somos como los otros? Mira, sigue lloviendo. Quédate. ¡Ven! No escampa. Y en la calle hace frío. Quizá nos entendamos. Yo no sé de qué modo. Aunque han cambiado tanto tu corazón y el mío, tal vez al fin digamos: «¡No está perdido todo!» Hagamos lo posible. Que acabe este desvío. Vencer nuestras costumbres es inútil. ¿Verdad? ¡Ven, siéntate! A mi lado recobrarás tu hastío, y volverá a tu lado mi triste soledad.
Versión de Ismael Enrique ArciniegasLibellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 1:32 PM |
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Paul Géraldy -Stéréoscope- |
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Stéréoscope Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Je ne veux pas les voir. Emporte ces clichés où tient, dis-tu, notre voyage et son histoire. Mes souvenirs sont bien plus beaux dans ma mémoire. Tu les éloignerais, voulant les rapprocher. Emporte ces clichés où tout meurt et s'étrique, où le passé charmant apparaît dépouillé de sa couleur, de son parfum, de sa musique tandis qu'un détail bête y revit tout entier avec une importance irritante et cruelle. Ma mémoire est plus fidèle qui sait si bien oublier. Elle a sans doute un peu brouillé les lignes, défait les contours, estompe les décors qui restent imprécis... Mais au souvenir réussi elle a laisse son goût d'amour. Elle conserve mes bonheur set me les tend au moindre appel, avec leur douceur, leur saveur, avec la hauteur de leur ciel. Je n'ai qu'à les lui demander, les heures que je veux revivre. Elle a tout gardé, tout gardé : l'âpre odeur qui nous laissait ivres, de ce bois de pins sur la mer; le goût de vent et de grand air qu'avaient nos baisers sur les dunes; le village, le carrefour des chemins où l'on s'est un jour tant disputé, notre rancune, notre interminable retour, et comme je te querellais d'être si froide et si brutale, tout ce temps que tu mis exprès a choisir des cartes postales... et puis les pleurs et le pardon... et l'église, et notre maison, et nos courses à bicyclette, quand nous fleurissions nos guidons de chevrefeuille... et tout, nos fêtes, nos chansons, nos larmes, nos cris, notre nature, nos jours gris et nos belles journées parfaites, elle me les rend palpitants avec l'air qui les enveloppe... Penses tu qu'il en tienne autant au fond de ton stéréoscope! Tu ne trouves donc pas que c'est triste à mourir ce blanc, ce noir, ces traits précis et décevants, cercueils exacts où le passé fut vivant, mais tenu si serré qu'on ne peut l'en sortir! Tu montreras à nos amis ces sarcophages où des moments de nous sont ainsi prisonniers. Ils s'émerveilleront : " C'était grand, votre plage! C'était beau, ce pays! Quels arbres vous aviez! Vraiment vous viviez seuls dans ce petit village?" Puis ils riront d'un geste un peu gauche que j'eus... Amuse-toi. Fais-leur vivre notre voyage. Mais moi, ces chers endroits, ces murs qui m'ont tant plu, ces cadres où tu mis tes différents visages, ne me les montre pas : je ne les verrai plus. J'ai des images merveilleuses dans ma tête, et tous ces documents ne m'en laisseraient rien... Le Souvenir est un poète. N'en fais pas un historien.
Estereoscopio
No quiero verlos, oye. Llévate esos clisés que copian, según dices, nuestra vida y su historia. Mis recuerdos más bellos están en mi memoria. como evocarlos quieres, tanto tiempo después, habrás de evaporarlos... llévate esos clisés, donde todo se achica, se esfuma, y el pasado si surge, es despojado de su color y música, de su encanto y su aroma, mientras que impertinente detalle vida toma con visible importancia de relieve cruel. Mi memoria es más fiel aunque a veces olvida. Tal vez ha confundido las líneas, o un contorno no está bien definido; pero siempre el recuerdo, que a veces trae llanto, le ha dado a mi memoria como imborrable encanto; conserva mis placeres, cuanto ha sido mi anhelo, y al menor llamamiento, con toda su dulzura, ante los ojos míos los tiende, con la altura de su radiante cielo. Y las horas felices que revivir ansío me las da, si lo quiero, pues todo lo ha guardado: el acre olor del bosque, de aquel bosque sombrío de pinos en la playa, que nos dejó embriagado el corazón; el viento que se llevó en la duna nuestros besos, al claro de la naciente luna; la aldeita, el estrecho recodo del camino en donde disputamos al fulgor vespertino; nuestro largo regreso; y cómo yo con modos fingidos o reales te regañaba, el tiempo que empleaste ex-profeso comprando bagatelas y tarjetas postales; después perdón y llanto, la entrada en la capilla con aroma de incienso; nuestra casa sencilla; en tardes de verano, bajo cielo violeta, nuestros largos paseos en veloz bicicleta; nuestros cantos y gritos, nuestras horas sombrías; y por el campo, aquellas alegres correrías... Todo eso es mi memoria, con imborrable acopio de recuerdos, me vuelve, recuerdos de otros días... ¿No piensas que ella vale más que tu estereoscopio? ¿No piensas que lo tuyo semeja cosa trunca, çesos blancos y negros, conjunto deslustrado de ataúdes en donde vivo quedó el pasado, y de donde a la vida no ha de salir ya nunca? Habrás de mostrar esos sarcófagos sombríos en donde nuestros días se encuentran prisioneros, y dirán tus amigos con rostros placenteros: "¡Qué grande vuestra playa, qué campos y qué ríos, y qué árboles teníais! ¿Solos en esta aldea vivísteis?" Para luego reír a costa mía de mi torpe apostura. ¡Que eso tu encanto sea! Tú, diviértete, y hazlos que vivan nuestro viaje; mas todos esos sitios y muros y paisaje que tan feliz me hicieron y que guardo en la mente, cuadros en donde surges con aire diferente, siempre aire placentero, guárdalos sin mostrármelos, porque verlos no quiero. De otras bellas imágenes mi mente está repleta, y me interesan más... Tus clisés no me importan. El recuerdo es poeta, pero ¡por Dios! no lo hagas historiador jamás.
Versión de Ismael Enrique ArciniegasLibellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 1:30 PM |
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