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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano |
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Edmond Jabès -Angoisse d'une seule fin- |
samedi, juillet 30, 2005 |
Angoisse d'une seule fin Edmond Jabès (Egipto, 1912 - 1991)
Être encore où l'on n'est plus que cet "encore" à vivre.
Les mots de l'amitié précèdent, toujours, l'amitié comme si celle-ci, pour se manifester, attendait d'être annoncée.
I. Nous ne pouvons avoir une image de nous-mêmes. En avons-nous une d'autrui? Sans doute, mais nous ne savons, jamais, hélas, si elle est la bonne.
Voir, comme on dirait "au revoir" à un étranger, en le regardant partir. Ce qui passe éclaire le passage. Ce qui demeure, l'annule.
Ouvre mon nom. Ouvre le livre.
Le bonheur que l'on éprouve à aimer n'est pas, forcément, lié à un amour heureux. Il est besoin d'amour.
Dans le miroir de ma salle de bain, je vis apparaître un visage qui aurait pu être le mien mais dont il me semblait découvrir, pour la première fois, les traits. Visage d'un autre et, cependant, si familier. Groupant mes souvenirs, je retrouvais, à travers lui, l'homme avec lequel on me confound mais dont je suis seul à savoir que, de tout temps, il fut, pour moi, un étranger. Brusquement, le visage disparut et le miroir, ayant perdu sa raison d'être, ne refléta plus que le pan de mur, lisse et blanc, qui lui faisai face. Page de verre et page de pierre, dialoguant entre elles, solitaires et complices. Le livre n'a point d'origine.
Jeune est le monde au regard de l'éternité et si vieux, au regard de l'instant.
Demande-t-on à une île qui elle est? La mer la flatte et l'étourdit. Un jour, elle l'engloutira.
Fixée à rien. Fixée à l'eau.
"Comment vois-tu la liberté? - demanda le disciple à son maître. "Telles, puet-être, deux ailes téméraires se débattant, au ciel, désespérément contre le vent", répondit le maître. Et il ajouta : "Reste à savoir, cependant, si -- comme tu l'as supposé aussi -- ces ailes sont bien celles d'un frêle oiseau de passage." "Et si elles n'etaient pas les ailes du frêle oiseau? -- reprit le disciple. "Plus juste -- dit, alors, le maître -- serait la comparison. "L'image de la liberté serait le vent."
Chaque vérité œuvre pour sa vérité. Modeste contribution à la Vérité universelle. Notre foi en elle, la soutient.
...toutes ces petites vérités qui viennent miner l'idée que nous pourrions avoir d'une véritée unique. -- Ce sont des fourmis -- pensais-je -- creu- sant, imperturbables, leurs trous.
D'un écrou de mouvement, ne fais pas un écrou de serrage.
"La vérité n'existe pas afin de permettre, sans doute, à nos vérités d'exister," disait-il. Et il ajoutait : "Le soleil une fois couché, dans le vide espace céleste, scintillent, pour nos yeux levés, des myriades d'étoiles. Ô solitude de chacune d'elles."
Nous errons dans la mort, éclairés par nos vérités insistantes.
Immuable et juste est la loi. Moins sûre d'elle- même, la justice.
Impossible à cerner est, peut-être, la Vérité. S'efforcer de l'exprimer, c'est, souvent, faire fausse route. Déloyal, malgré lui, est le premier mot.
La vérité comme voie et non point comme voix? Je crois. Je trace. Lumière. Lumière.
"La vérité est un mot imprononçable," disait-il.
N'entrave pas la libre envolée de l'idée. Tu serais le premier à regretter l'inconséquence de ton geste.
L'âme est sans retenue.
Le moineau ignore le chien mais il prend garde au chat.
L'oeil rivé à la montre, tremblante attente. Chaque déplacement de l'aiguille te fait sursauter, car elle te remet en question. Si capricieux est le futur. Il nous surpendra
toujours. Attendre quoi, sinon la mort? Et nous la redoutons. Attendre, peut-être, l'oubli de la mort.
Dieu n'est pas dans la réponse. Comme le diamant dans ses reflets, Il est dans la miroitante question.
Chaque battement du coeur est ponctuelle réponse de la mort à la question angoissée du coeur et réponse évasive de la vie à l'énigmatique question de la mort.
Le corps est sans projets, sans futur; ceux-ci étant rêves et désires de l'instant qui le modele. Construis ce qui s'abîme. Instruis ce qui s'érige.
Si, hier, je n'étais pas là, porquoi m'inquiéter de savoir si je serai là demain? Et comment, aujourd'hui, attester ma présence parmi vous, si je suis incapable d'en fournir la preuve?
Il disait : "Se méfier des idées qui ont pris plusieurs chemins. Pour les retrouver, on ne sait plus lequel emprunter. "L'idée ne vient pas a nous. Nous allons a elle, comme on retourne à la source qui nous a abreuvés."
Le monde est petit, si petit que, de lui, le monde fait une bouchée.
II. "Croître en riens. "Léger. Léger." disait-il. -- De quels riens s'agit- il? -- lui demanda, un jour, un disciple. Et le sage répondit : "L'esprit vise, chaque fois, plus loin. Ô vertigineuse poussée vers le haut; mais qu'est-ce que le haut, sinon le perpétuel reniement du bas?" Et il ajouta : "En bas, il n'y avait rien et là-haut, il n'y a rien mais entre filtre la lumiere." Toute clarté est dans la pensée.
Le jour tu fondes. La nuit, tu doutes.
Pour sa gloire, la mémoire inventa le temps sans s'apercevoir que le temps était, déjà, mémoire d'éternité.
Le miroir ne reflete, de nous, qu'une seule image, celle qu'il a retenue et qu'il nous révele. L'épreuve par soustractions.
On ne peut lire qu'un mot à la fois.
Ce qui nage a l'âge de l'eau. Ce qui respire a l'âge de l'air. Ce qui s'estompe a l'âge du temps.
Soucieux d'attirer, sur lui, notre attention, quel recours a le corps souffrant, sinon d'exhiber, pour nous, des images de sa souffrance? Mais l'âme? L'âme douloureuse n'a, de soi, aucune image à proposer. Elle est ce qui fait souffrir, mais souffre toute seule.
Apres en avoir été ébloui, le jet d'eau, progressivement, perd jusqu'à la notion de sa convaincante puissance. Il n'est plus, dans sa fierté bafouée, que forces domestiquées, au service de l'homme. Ô tristesse insoupçonnée des longs fleuves impavides.
Crapauds et jardinages: misere du diamant. Ne demande pas, à l'océan, de t'indiquer la route. Pose, plutôt, la question au roseau qui l'a perdue.
Comme on jauge une source, évaluer le débit de sa parole. La réduire pour ne pas la tarir.
Il disait : "Un bruit de vinaigre." Cela m'a paru, au début, curieux puis je me suis, peu à peu, habitué à cette expression sans, toutefois, la comprendre mieux. "Ne m'arrive-t-il pas, quelquefois, de dire : "Un silence d'huile?" Et il ajoutait : "Les images, souvent, ne sont parlantes que pour ceux qui les emploient." L'âme et le corps sont la proie des mêmes maladies.
Le jour est malade d'images. Folie. Folie. La nuit, malade d'oublis.
Il n'y a de vrai silence qu'aux tréfonds inexplorés des signes.
L'hiver a recouvert de neige ma plume. La page blanche est de glace. Les mots si jeunes, déjà condamnés. Ah n'écrire, n'écrire qu'avec de mots ressuscités. N'avoir affaire qu'aux mots de la plus haute saison. Lumineux.
Ne pas voir. Ne pas savoir. Etre. Aller au bout, puis plonger. élu.
"Il ne faut jamais laisser réfléchir les malades -- écrivait ironiquement un sage. "Pour eux, la maladie prime sur tout le reste. Et c'est le contraire de la sagesse. "Un malade n'a-t-il pas, récemment, sombré dans la démence à force de se croire, réellement, malade? "C'est qu'il souffrait, sans le savoir, d'une autre maladie."
On ne meurt que d'une mort : celle à laquelle on ne s'attendait pas. Une flamme ne suffit point à la gloire de l'incendie.
Il s'aperçut, en vieillissant, qu'une question, pour lui, prenait, chaque jour, plus d'importance: comment ne pas vieillir? Mais il se trompait de question, celle qu'il aurait dû se poser est la suivante : comment, de la sagesse, conserver toute la jeunesse?
Le rien est plus audacieux que le tout.
Angustia de un solo final
Ser todavía, allí donde ya no nos queda más que ese «todavía» por vivir.
Las palabras de la amistad preceden siempre a la amistad, como si ésta, para manifestarse, esperara a ser anunciada.
I. No podemos tener una imagen de nosotros mismos. ¿La tenemos de los demás? Probablemente, pero no sabemos nunca, por desgracia, si es la correcta.
Ver de la misma manera que decimos «Hasta más ver» a un extranjero al que miramos marcharse. Lo que pasa alumbra el paso. Lo que permanece, lo anula.
Abre mi nombre. Abre el libro.
La felicidad que sentimos al amar no está forzosamente unida a un amor feliz. Es necesidad de amor.
En el espejo de mi cuarto de baño vi aparecer un rostro que hubiera podido ser el mío, pero cuyos rasgos me parecía descubrir por primera vez. Rostro de otro y, sin embargo, tan familiar. Juntando mis recuerdos, encontraba a través de él al hombre con el que me confunden, pero del que soy el único en saber que, desde siempre, fue para mí un extranjero. De repente el rostro desapareció y el espejo, perdida razón de ser, ya no reflejó sino el trozo de pared, liso y blanco, que se encontraba enfrente. Página de cristal y página de piedra, dialogando entre sí, solitarias y cómplices. El libro no tiene origen.
Joven es el mundo respecto a la eternidad, y muy viejo respecto al instante.
¿Acaso preguntamos a una isla quién es? El mar la adula y la aturde. Un día la engullirá.
Fijada a nada. Fijada al agua.
«¿Cómo ves la libertad? —preguntó el discípulo a su maestro.
«Tal vez como dos alas temerarias que, en el cielo, luchan desesperadamente contra el viento», contestó el maestro. Y añadió: «Sin embargo, habrá que ver si, como tú también habrás supuesto, esas alas son efectivamente las de una frágil ave de paso». «Y si no fueran las alas de la frágil ave? —siguió el discípulo. «Más acertada -dijo entonces el maestro- sería la comparación. «La imagen de la libertad sería el viento».
Cada verdad obra en pos de su verdad. Modesta contribución a la Verdad universal. Nuestra fe en ella la sostiene.
... todas esas pequeñas verdades que vienen a minar h idea que podríamos tener de una verdad única. —Son hormigas —pensaba yo— cavando, imperturbables, sus agujeros.
De una tuerca de movimiento no hagas una tuerca de cierre.
«La verdad no existe para permitir, quizá, que nuestras verdades existan», decía él.
Y añadía: «Una vez que el sol se ha puesto, en el vacío espacio celeste centellean, para nuestros ojos alzados, miríadas de estrellas. Oh soledad de cada una de ellas.»
Vagamos en la muerte, alumbrados por nuestras verdades insistentes.
Inmutable y justa es la ley. Menos segura de sí misma, la justicia.
Imposible de abarcar es, tal vez, la Verdad. Esforzarse por expresarla es, a menudo, equivocar el rumbo. Desleal, a pesar suyo, es la primera palabra.
¿La verdad como vía y no como voz? Yo creo. Yo trazo. Luz. Luz.
«La verdad es una palabra impronunciable», decía él.
No le pongas trabas al libre vuelo de la idea. Serías el primero en lamentar la inconsecuencia de tu gesto.
El alma se desata.
El gorrión ignora al perro pero se cuida del gato.
El ojo clavado en el reloj, temblorosa espera. Cada desplaazamiento de la aguja te sobresalta, porque te vuelve a cuestionar. Así de caprichoso es el futuro. Siempre nos sorprenderá.
¿Esperar qué, sino la muerte? Y la tememos. Esperar, tal vez, el olvido de la muerte.
Dios no está en la respuesta. Como el diamante en sus reflejos, Él está en la pregunta espejeante.
Cada latido del corazón es una respuesta puntual de la muerte a la pregunta angustiada del corazón y una respuesta evasiva de la vida a la enigmática pregunta de la muerte.
El cuerpo no tiene proyectos, ni futuro, pues éstos son sueños y deseos del instante que lo moldea.
Construye lo que se desmorona. Instruye lo que se erige.
Si ayer yo no estaba, ¿por qué preocuparme por saber si estaré mañana? ¿Y cómo acreditar hoy mi presencia entre vosotros si no soy capaz de aportar ninguna prueba de ello?
Él decía: «Hay que desconfiar de las ideas que han tomado varios caminos. Para recuperarlas, ya no se sabe cuál de ellos seguir.
«La idea no viene a nosotros. Nosotros vamos a ella, de la misma manera que volvemos a la fuente que nos dio de beber.»
El mundo es pequeño, tan pequeño que el mundo se lo traga de un bocado.
Versión de Maryse PrivatLibellés : Edmond Jabès |
posted by Alfil @ 3:23 AM |
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Edmond Jabès -Désir d'un commencement- |
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Désir d'un commencement Edmond Jabès (Egipto, 1912 - 1991)
"...un livre - disait-il - que je n' écrirai jamais parce que nul ne peut l'écrire, étant un livre: "-- contre le livre. "-- contre la pensée. "-- contre la vérité et contre le mot. "-- un livre, donc, qui s'émiette à mesure qu'il se forme. "-- contre le livre, car le livre n'a, pour contenu, que lui-míme et il n'est rien. "-- contre la pensée, car elle est incapable de penser sa totalité et míme le rien. "-- contre la vérité, car la vérité c'est Dieu et Dieu échappe à la pensée; contre la vérité, donc, qui demeure, pour nous, une légendaire inconnue. "-- contre la parole, enfin, car la parole ne dit que ce qu'elle peut et ce peu est le rien que seul le rien pourrait exprimer. "Et pourtant, je sais: "-- que le livre s'écrit contre le livre qui cherche à l'anéantir. "-- que la pensée pense contre la pensée qui lui envie sa place. "-- que la vérité s'impose, à travers l'instant vécu, en tant que seul instant à vivre. "-- que le mot, en s'effaçant, ne révële rien d'autre que la détresse de l'homme qu'il efface".
Prendre congé du jour. Nuit propice. Noire est la couleur de l'éternité.
La mémoire remue l'ombre; tel l'ombre- chevalier, son univers d'eau.
Mettre ses idées au propre, comme on essange un torchon.
Penser l'origine, n'est-ce pas, d'abord, mettre à l'épreuve l'origine? Désir d'un commencement.
(Ah ce livre, ce livre qui serait mien, tels mon coeur et mes yeux, telles mes mains et mes jambes. Ce livre qui emplit mes pensées. Mais si l'on me demande: "A quoi penses-tu? Tu sembles absent", je réponds, imperturbable: "A rien". Ce Rien mon unique livre?)
Si, comme l'écrivait Heraclite: "La foudre crée l'univers", peut-être, pouvons-nous dire que la blessure crée l'homme.
Comme, de l'abîme de la nuit, ont surgi les astres, l'homme de la seconde moitié du vingttième siècle est né des cendres d'Auschwitz.
Ne point contrarier le cours du fleuve. Laisser les rêves d'eau l'aiguiller.
Dans la soif, éviter de boire une eau polluée. On la reconnaît à sa trouble transparence. Elle a la limpidité de la non-pureté.
L'évidence, comme le vide qu'elle évince, dérange; car elle met en difficulté la vérité de laquelle elle s'est détachée. Astres lucides; chaque fois, aux prises avec leur passé. Le néant scintille.
Indatable regard. Mémoire d'horizon.
Un bloc de glace n'est jamais qu'une quantité limitée d'eau que le froid a surpris. Il n'a plus qu'une raison d'être; glacer à son tour.
Au seuil de la mort, ce n'est pas l'avenir de l'âme qui nous préoccupe mais le comportement du corps.
L'âme est un oiseau d'oubli aux ailes multicolores.
Que donne á voir le livre? — D'abord, la détresse de l'auteur. Puis son impudence.
Le serpent est, peut-étre, un mot tellement étiré, qu'il ne peut, désormais, que ramper sur son ombre. Cruelle humiliation. Inacceptable. Son venin, cependant - Vengeance. Vengeance - le reconcilie avec la vie.
La mort, á l'oiseau, retire les organes du vol qui lui étaient nécessaires. Si haut, devra-t-il voler dans la nuit, que ses ailes — les fréles ailes de la vie - lui sont, á présent, inútiles et, de trop, ses grands yeux ouverts et ronds.
Liens étroits rivant le néant au néant. Rayage d'un beau revé; ó rive, deja, engloutie. Ce qui coule avec nous, a, pour role et pour fin, de couler. Objectivité de la perte. Mais l'instant oppose, á l'esprit, un formel démenti.
Une possible approche de l'univers n'est qu'une simple approche du possible. Ici, l'impossible se butte á la perenne question de son inconcevabilité; question cruciale á laquelle il s'est toujours, dérobé.
À jamáis, il y aura un impossible que le possible mine.
Celui qui est bien couvert ne craint pas le froid. Ce-lui qui est nú, redoute autant les brûlures du soleil que les morsures du gel. S'exposer, c'est d'accepter, d'avance, de payer le prix de son audace. La parole que rien ne protege nous le ressasse mais nous ne l'écoutons plus.
Sereine vieillesse, comme un bandeau sur les yeux. Bonté de l'áge.
Ne puise pas seulement dans l'amour ta forcé d'aimer. Puise, également, celle-ci, dans sa royale forcé méme.
Si le monde a un sens, le livre en a un. Mais lequel?
Passive raison. Raison des gouffres.
Mon père —je Fai, deja, écrit — á l'Etat Civil me declara né deux jours avant ma naissance. Depuis, je vis aux cotes d'un autre moi-méme, de quarante-huit heures mon aíné.
Au Moyen-áge, en Espagne, sous 1'Inquisition, cer-tains «juifs repentis», que Fon désignait sous le nom de «ma-rrannes» et dont la plupart avaient accepté la conversión pour éviter le cbltiment supréme ou l'expuision, portaient, dans une poche appropriée, bien dissimulée dans la dou-blure de l'une des ampies manches de leurs vetements - en general, celle de gauche - un livre de petit formal, recueil de commentaires de la Thorah ou de priéres d'enfance. Aussi pouvaient-ils, á chaqué occasion, tandis qu'ils fahaient humblement montre de soumission aux volontés de leurs implacables maítres, á travers l'épaisse étoffe qui le protégeait des regards, caresser, de leur main libre, le livre de leurs ancétres, réaffirmant par ce geste obscur, mais ó combien significatif, leur fidélité aux paroles de leur Dieu invisible et, maintenant, silencieux.
«Accepte les prophéties pour ce qu'elles sont — disait un sage. Il y a longtemps qu'elles ont cessé de briller.» Et il lança la pierre qu'il tenait dans sa main contre le mur oú le narguait son ombre.
Ce philosophe estimé pensait que la vérité était moi-tié juive et moitié chrétienne.
L'absolue Vérité, n'étant jamáis que l'ambition dé-mesurée de toute Vérité, la question que l'on serait en droit de se poser, alors, est celle-ci: «Comment peut-on divisar, en deux, ce qui est toujours en devenir?»
«Avoir, pour témoin, le livre - écrivait un sage - c'est avoir l'univers entier pour répondant.» Sauvés par le livre sauvé.
Le juif fait face au juif, comme la page du Livre á la page du Livre.
Deseo de un comienzo
«... un libro —decía- que nunca escribiré porque nadie pue-ie escribirlo, al tratarse de un libro: «—contra el libro. «—contra el pensamiento. «—contra la verdad y contra la palabra. «—un libro, por tanto, que se desmigaja a medida que se forma. «—contra el libro, pues el libro no tiene por contenido otra cosa que él mismo, y ese libro no es nada. «—contra el pensamiento, pues éste es incapaz de pensar su totalidad y ni aun la nada. «—contra la verdad, pues la verdad es Dios y Dios escapa al pensamiento; contra la verdad, por tanto, que sigue siendo para nosotros una legendaria desconocida. «—contra la palabra, por último, pues la palabra sólo dice lo que puede y ese poco es la nada que sólo la nada podría expresar, Y, sin embargo, sé: «—que el libro se escribe contra el libro que intenta aniquilarlo. «-que el pensamiento piensa contra el pensamiento que ambiciona su lugar. «—que la verdad se impone, a través del instante vivido, en tanto que único instante por vivir. «—que la palabra, al borrarse, tan sólo muestra la desazón del hombre al que borra».
Decir adiós al día. Noche propicia. Negro es el color de la eternidad.
La memoria remueve la sombra; como la trucha y su sombra el universo de agua.
Pasar a limpio las ideas, como se restriegan los trapos.
Pensar el origen ¿no es, en primer lugar, poner a prueba el origen? Deseo de un comienzo.
(¡Ah! Este libro, este libro que sería mío, como mi corazón y mis ojos, como mis manos y mis piernas. Este libro que llena mis pensamientos. Pero si me preguntan: «¿En qué piensas? Pareces ausente», contesto, imperturbable: «En nada». ¿Esta Nada mi único libro?)
Si, como escribió Heráclito, «El rayo crea el universo», quizá podamos decir que la herida crea al hombre.
Al igual que del abismo de la noche surgieron los astros, el hombre de la segunda mitad del siglo xx nació de las cenizas de Auschwitz.
No alterar el curso del río. Dejar que los sueños de agua lo orienten.
Con sed, evitemos beber agua contaminada. Se la reconoce por su turbia transparencia. Tiene la limpidez de la no-pureza.
La evidencia, como el vacío que evacúa, molesta, pues obstaculiza la verdad de la que se ha separado. Astros lúcidos; luchando una y otra vez contra su pasado. El vacío centellea.
Mirada no datable. Memoria de horizonte.
Un bloque de hielo no es otra cosa que una cantidad limitada de agua a la que el frío ha sorprendido. Ya no tiene más que una razón de ser: helar a su vez.
En el umbral de la muerte no nos preocupa el fatulo del alma, sino el comportamiento del cuerpo.
El alma es un pájaro de olvido de alas multicolores.
¿Qué muestra el libro? -Primero, la desazón del autor. Luego, su insolencia.
La serpiente es, quizá, una palabra tan estirada que sólo puede, en adelante, deslizarse por su sombra. Cruel humillación. Inaceptable. Su veneno, sin embargo —Venganza. Venganza— lo reconcilia con la vida.
La muerte retira al pájaro los órganos que le hacían falta para volar. Tan alto deberá volar por la noche, que sus alas —las fiágiles alas de la vida— son, ahora, inútiles, y sus grandes ojos, abiertos y redondos, superfluos.
Estrechos lazos encadenando la nada a la nada. Muesca de un hermoso sueño; ¡ah! orilla, ya devorada.
Lo que fluye con nosotros tiene como función y como objeto fluir. Objetividad de la pérdida. Pero el instante opone al espíritu un mentís categórico.
Un posible acercamiento al universo tan sólo es un acercamiento a lo posible. Aquí, lo imposible se enfrenta con el eterno problema de su inconcebibilidad; problema crucial del que siempre ha escapado. Siempre habrá un imposible minado por lo posible.
Aquel que está bien protegido no teme al frío. Aquel que está desnudo recela tanto de las quemaduras del sol como de las mordeduras del hielo. Exponerse es aceptar, de antemano, pagar el precio de la audacia. La palabra desprotegida nos lo repite pero ya no la escuchamos.
Serena vejez, como una venda en los ojos. Bondad de los años.
No busques solamente "en el amor tu capacidad de amar. Búscala también en su propia capacidad soberana.
Si el mundo tiene un sentido, el libro tiene uno. Pero, ¿cuál?
Pasiva razón. Razón de los abismos.
Mi padre -ya lo he escrito— inscribió mi nacimiento en el Registro Civil dos días antes de nacer. Desde entonces vivo con otro yo cuarenta y ocho horas mayor.
En la Edad Media, en España, durante la Inquisición, algunos «judíos conversos» a los que llamaban «marranos», que en su mayoría habían aceptado convertirse para evitar b pena máxima o la expulsión, llevaban en un bolsillo, disimulado en el vuelto de una de las amplias mangas de sus vestidos -por lo general, la de la izquierda-, un libro de pequeño formato, una recopilación de comentarios de la Tora o de oraciones infantiles. De este modo, cada vez que tenían ocasión, mientras humildemente daban muestras de sumisión a la voluntad de sus implacables maestros, podían acariciar con la mano ubre, a través de la gruesa tela que lo protegía de las miradas, el libro de sus antepasados, reafirmando con este gesto oscuro, pero qué significativo, su fidelidad a las palabras de su Dios invisible y, ahora, silencioso.
«Acepta las profecías por lo que son —decía un sabio—. Hace mucho tiempo que han dejado de brillar». Y arrojó la piedra que tenía en la mano a la pared donde su sombra lo desafiaba.
Este filósofo apreciado pensaba que la verdad era mitad judía y mitad cristiana. La Verdad absoluta, que sólo es la ambición desmedida de cualquier Verdad, la pregunta que se podría hacer entonces, es la siguiente: «¿Cómo se puede dividir en dos lo que está cambiando constantemente?».
«Tener por testigo el libro —escribía un sabio— es tener al universo entero por garante».
Salvados por el libro salvado.
El judío hace frente al judío como la página del Libro a la página del Libro.
Versión de Cristina González de UriarteLibellés : Edmond Jabès |
posted by Alfil @ 3:07 AM |
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Edmond Jabès -Toujours cette image...- |
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Toujours cette image... Edmond Jabès (Egipto, 1912 - 1991)
Toujours cette image de la main et du front, de l'écrit rendu à la pensée.
Tel l'oiseau dans le nid, ma tête est dans ma main. L'arbre resterait à célébrer, si le désert n'était partout
. Immortels pour la mort. Le sable est notre part insensée d'héritage. Puisse cette main où l'esprit s'est blotti, être pleine de semences. Demain est un autre terme.
Saviez-vous que nos ongles autrefois furent des larmes? Nous grattons les murs avec nos pleurs durcis comme nos cours-enfants.
Il ne peut y avoir de sauvetage quand le sang a noyé le monde. Nous ne disposons que de nos bras pour rejoindre, à la nage, la mort
(Au-delà des mers, au-dessus des crêtes, minuscule planète non identifiée,mains urnes, rondes mains comblées, échappées à la pesanteur.)
Lorsque la mémoire nous sera rendue, l'amour connaîtra-t-il enfin son âge?
Bonheur d'un vieux secret partagé. A l'univers s'accroche encore l'espérance du premier vocable; à la main, la page froissée.
Il n'y a de temps que pour l'éveil.
Siempre esta imagen…
Siempre esta imagen de la mano y la frente, del escrito rendido al pensamiento.
Como el pájaro en el nido, mi cabeza está en mi mano. Quedaría por celebrar al árbol,si el desierto no lo fuera todo.
Inmortales para la muerte. La arena es nuestra insensataparte de la herencia. Que pudiera esta manodonde el espíritu se ha acurrucadoestar llena de semillas. Mañana es otro término.
¿Sabías que nuestras uñas fueron antaño lágrimas? Rascamos los muros con nuestro llanto endurecido como nuestros corazones-niños.
No puede haber salvamento cuando la sangre ha ahogado el mundo. Sólo disponemos de nuestros brazos para alcanzar, a nado, a la muerte.
(Más allá de los mares, encima de las crestas, minúsculos planetas no identificados manos unidas, redondas manos plenas escapadas a la gravedad)
Cuando la memoria nos sea devuelta, ¿conocerá finalmente el amor su edad?
Felicidad de un viejo secreto compartido. Al universo se aferra aún la esperanza del primer vocablo; a la mano, la página arrugada.
Sólo hay tiempo para el despertar. Versión de Esther SeligsonLibellés : Edmond Jabès |
posted by Alfil @ 2:56 AM |
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Edmond Jabès -L’étranger- |
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L’étranger Edmond Jabès (Egipto, 1912 - 1991)
La coquetterie des choses à paraître ce qu’elles sont Le monde est une coterie L’étranger y a du mal à se faire entendre On lui reproche gestes et langue Et pour sa patiente courtoisieré colte injures et menaces
El extranjero
La coquetería de las cosas por parecer lo que son El mundo es una conjura Al extranjero le cuesta hacerse escuchar Se le reprochan su gesto y su lengua Y por su paciente cortesía cosecha injurias y amenazas
Versión de Norman González y Cristina BurneoLibellés : Edmond Jabès |
posted by Alfil @ 2:51 AM |
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Philippe Jaccottet -Jour à peine plus jaune...- |
jeudi, juillet 28, 2005 |
Jour à peine plus jaune... Philippe Jaccottet (1925 - )
Jour à peine plus jaune sur la pierre et plus long, ne vas-tu pas pouvoir me réparer? Soleil enfin moins timoré, soleil croissant, ressoude-moi ce coeur.
Lumière qui te voûtes pour soulever l'ombre et secouer le froid de tes épaules, je n'ai jamais cherché qu'à te comprendre et t'obéir.
Ce mois de février est celui où tu te redresses très lentement comme un lutteur jeté à terre et qui va l'emporter - soulève-moi sur tes épaules, lave-moi de nouveau les yeux, que je m'éveille, arrache-moi de terre, que je n'en mâche pas avant le temps comme le lâche que je suis. Je ne peux plus parler qu'à travers ces fragments pareils à des pierres qu'il faut soulever avec leur part d'ombre et contre quoi l'on se heurte, plus épars qu'elles
Día apenas más amarillo...
Día apenas más amarillo sobre la piedra y más extenso, ¿no me podrás restablecer? Sol al fin menos tímido, sol creciente, restáñame este corazón.
Luz que te curvas para alzar la sombra y sacudir el frío de tus hombros, siempre he intentado comprenderte y obedecerte.
Es ahora, en febrero, cuando te yergues muy lentamente como un luchador lanzado a tierra que va a vencer -levántame sobre tus hombros, lávame de nuevo los ojos, haz que al fin me despierte, arráncame ya de la tierra, que no la siga masticando antes de tiempo como el cobarde que soy. Ya sólo puedo hablar a través de estos fragmentos parecidos a piedras que hay que levantar con su parte de sombra y contra las que tropezamos, más dispersos que ellas.Libellés : Philippe Jaccottet |
posted by Alfil @ 6:59 PM |
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Philippe Jaccottet -Trop d’astres, cet été...- |
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Trop d’astres, cet été... Philippe Jaccottet (1925 - )
Trop d’astres, cet été, Monsieur le Maître, trop d’amis atterrés, trop de rébus. Je me sens devenir de plus en plus ignare avec le temps et finirai bientôt imbécile dans les ronciers, Explique-toi enfin, Maître évasif! Pour réponse, au bord du chemin: séneçon, berce, chicorée.
Demasiados astros, este verano...
Demasiados astros, este verano, Señor Maestro, demasiados amigos aterrados, demasiado jeroglífico. Siento que con el tiempo me vuelvo más ignorante cada día y pronto acabaré muy tonto en los zarzales, Explícate, por fin, Maestro evasivo! Por respuesta, al borde del camino: hierbacana, acanto, achicoria
Versión de Fernando RomeraLibellés : Philippe Jaccottet |
posted by Alfil @ 6:56 PM |
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Philippe Jaccottet -Derrière la fenêtre- |
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Derrière la fenêtre... Philippe Jaccottet (1925 - )
Derrière la fenêtre dont on a blanchi le cadre (contre les mouches, contre les fantômes), une tête chenue de vieil homme se penche sur une lettre, ou les nouvelles du pays. Le lierre sombre croît contre le mur. Gardez-le, lierre et chaux, du vent de l’aube, des nuits trop longues et de l’autre, éternelle.
Tras la ventana...
Tras la ventana de marco enjalbegado (contra las moscas, contra los fantasmas) se inclina sobre una carta o sobre las noticias del lugar, la cabeza canosa de un anciano. La yedra oscura crece sobre el muro. Cuidadlo, yedra y cal, del viento del amanecer, de las noches muy largas y de la otra, eterna.
Versión de Fernando RomeraLibellés : Philippe Jaccottet |
posted by Alfil @ 6:53 PM |
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Philippe Jaccottet -Viatique- |
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Viatique Philippe Jaccottet (1925 - )
Oiseau sorti de la forge Dans la poussière de l’après-midi dans l’odeur du fumier dans la lumière de la place Puisses-tu seulement l’avoir vu sans le comprendre avant de changer de village N’était-ce pas l’indestructible?
Viático
Ave salida de la fragua en la polvareda de la tarde en el olor a estiércol en la luz del lugar Quizá sólo lo hubieras visto sin comprenderlo antes de mudarte de ciudad ¿No era lo indestructible?
Versión de Fernando RomeraLibellés : Philippe Jaccottet |
posted by Alfil @ 6:49 PM |
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Philippe Jaccottet -Mars- |
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Mars Philippe Jaccottet (1925 - )
Voici sans doute les dernières neiges sur les versants nord et ouest des montagnes, sous le ciel qui se réchauffe presque trop vite; il me semble cette année que je les regretterai, et je voudrais les retenir. Elles vont fondre, imprégner d’eau froide les prés pauvres de ces pentes sans arbres; devenir ruissellement sonore ici et là dans les champs, les herbes encore jaunes, la paille. Chose elle aussi qui émerveille, mais j’aurais voulu plus longtemps garder l’autre, l’aérienne lessive passée au bleu, les tendres miroirs sans brillant, les fuyantes hermines. J’aurais voulu m’en éclairer encore, y abreuver mes yeux.
Marzo
He aquí sin duda las últimas nieves sobre las laderas norte y oeste de las montañas, bajo el cielo que se recalienta aprisa casi en demasía; me parece que este año voy a echarlas en falta. Quisiera retenerlas. Se fundirán, impregnarán de agua fría los prados pobres de estas pendientes sin árboles; se volverán un chorro sonoro, acá y allá en los campos, tiernas aún las hierbas, la paja. Cosa esta también que maravilla, pero habría querido guardar un tiempo más la otra, la limpia colada aérea pasada de azul, los tiernos espejos sin brillantez, los huidizos armiños. Hubiera querido iluminarme aún de ello, abrevar allí mis ojos.
Versión de Fernando Romera Libellés : Philippe Jaccottet |
posted by Alfil @ 6:42 PM |
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Philippe Jaccottet -Je sais maintenant que je ne possède rien...- |
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Je sais maintenant que je ne possède rien... Philippe Jaccottet (1925 - )
Je sais maintenant que je ne possède rien pas même ce bel or qui est feuilles pourries Encore moins ces jours volant d'hier à demain à grands coups d'ailes vers une heureuse patrie
Elle fuit avec eux, l'émigrante fanée la beauté faible, avec ses secrets décevants vêtue de brume. On l'aura sans doute emmenée ailleurs, par ces forêts pluvieuses. Comme avant
je me retrouve au seuil d'un hiver irréel où chante le bouvreuil obstiné, seul appel qui ne cesse pas, comme le lierre. Mais qui peut dire
quel est son sens? Je vois ma santé se réduire pareille à ce feu bref au-devant du brouillard qu'un vent glacial avive, efface. Il se fait tard.
Ahora sé que no poseo nada...
Ahora sé que no poseo nada, ni siquiera Ese oro hermoso hecho de hojas marchitas, Ni esos días que vuelan del ayer al mañana Con grandes aletazos hacia una feliz patria.
La emigrante mustia , la belleza liviana, huyó Con ellos, con sus falaces secretos, Envuelta en brumas. Sin duda la conducirán A otro lugar,; a través de estos bosques lluviosos.
Como antaño, me hallo en el umbral de un invierno Irreal, donde canta el pardillo, obstinado, única llamada Que no cesa, como yedra . Mas ¿quién puede decir
Cuál es su sentido? Veo mi salud disminuir, Semejante a ese leve fuego de más allá de la niebla Que un frío viento aviva, apaga... Ya es tarde.Libellés : Philippe Jaccottet |
posted by Alfil @ 6:36 PM |
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Philippe Jaccottet -Tu es ici, l'oiseau du vent tournoie- |
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Tu es ici, l'oiseau du vent tournoie Philippe Jaccottet (1925 - )
Tu es ici, l'oiseau du vent tournoie toi, ma douleur, ma blessure, mon bien De vieilles tours de lumières se noient et la tendresse entr'ouvre ses chemins
La terre est maintenant notre patrie Nous avançons entre l'herbe et les eaux de ce lavoir où nos baisers scintillent à cet espace où foudroie la faux
"Où sommes nous?"Perdus dans le coeur de la paix. Ici, plus rien ne parle que sous notre peau, sous l'écorce et la boue,
avec sa force de taureau, le sang fuyant qui nous emmêle et nous secou ecomme ses cloches mûres sur les champs
Tú estás aquí
Tú estás aquí, el ave de viento gira Dulzura mía, herida mía, amor mío. Viejas torres de luz se desvanecen Y la ternura entreabre los caminos.
La tierra es ahora nuestra patria. Entre la hierba y las aguas avanzamos, Del lavandero donde brillan nuestros besos Al espacio que fulminará la guadaña.
“¿dónde estamos?” Perdidos en el corazón de la paz. Aquí, bajo nuestra piel, bajo la corteza y el barro, sólo habla.
Con su violencia de toro, la sangre Fugitiva que nos confunde y nos conmueve Como esas maduras campanas sobre el campoLibellés : Philippe Jaccottet |
posted by Alfil @ 6:32 PM |
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Philippe Jaccottet -La voix- |
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La voix Philippe Jaccottet (1925 - )
Qui chante là quand toute voix se tait ? Qui chante avec cette voix sourde et pure un si beau chant ? Serait-ce hors de la ville, à Robinson, dans un jardin couvert de neige ? Ou est-ce là tout près, quelqu'un qui ne se doutait pas qu'on l'écoutât ? Ne soyons pas impatients de le savoir puisque le jour n'est pas autrement précédé par l'invisible oiseau. Mais faisons simplement silence. Une voix monte, et comme un vent de mars aux bois vieillis porte leur force, elle nous vient sans larmes, souriant plutôt devant la mort. Qui chantait là quand notre lampe s'est éteinte ? Nul ne le sait. Mais seul peut entendre le cœur qui ne cherche ni la possession ni la victoire. La voz
¿Quién canta ahí cuando toda voz calla? ¿Quién cantacon esa voz sorda y pura un canto tan hermoso? ¿Será fuera de la ciudad, en Robinson, en un jardín cubierto de nieve? ¿O es aquí cerca, alguien que no sabía que estaban escuchándole? No estemos impacientes por saberlo ya que no de otra forma el pájaro invisible precede al día. Permanezcamos solamente en silencio. Una voz se alza y, al igual que un viento de marzo lleva su fuerza a los bosques envejecidos, ella viene a nosotros sin lágrimas, sonriendo más bien ante la muerte. ¿Quién cantaba ahí cuando nuestra lámpara se apagó? Nadie lo sabe. Mas sólo puede oír al corazón quien no busca el dominio ni la victoria.
Libellés : Philippe Jaccottet |
posted by Alfil @ 6:23 PM |
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Philippe Jaccottet -Tant d'annes...- |
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Tant d'années... Philippe Jaccottet (1925 - )
Tant d'années, et vraiment si maigre savoir, coeur si défaillant ?
Pas la plus fruste obole dont payer le passeur, s'il approche ?
- J'ai fait provision d'herbe et d'eau rapide, je me suis gardé léger pour que la barque enfonce moins.
Tantos años...
¿Tantos años y realmente un saber tan precario, corazón claudicante?
¿Ni siquiera un desgastado óbolo con que pagar al barquero, si se acerca?
—He hecho provisión de hierba y de agua rápida, me he conservado muy ligero para que la barca no se sumerja tanto.
Versión de Rafael-José DíazLibellés : Philippe Jaccottet |
posted by Alfil @ 6:18 PM |
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Pierre Jean Jouve -Nada- |
lundi, juillet 04, 2005 |
Nada Pierre Jean Jouve (1887-1976)
Il faut encore croiser un sanglot de mes mains Envers ton vide sein rose au coeur violet Rose tranchée à mort et violette usée Foliole, abolie, vase sans lendemain,
Aimer que Tu ne sois: á tout rayon senti Nul! et de ton refus un chemin se répand Droit dans Ton coeur qui tout aime et réprend Tout par notre vouloir à tuer les aimés.
Si j'annule ce coeur il brisera sa cage De fair! Mais c'est encoré un décor de langage Que brise ton baiser ô Sang. Et sang tué.
Nada
Es preciso aún cruzar un llanto de mis manos A tu vacío seno rosa el pecho violeta Rosa tronchada a muerte y violeta gastada Foliólo, abolida, jarrón sin porvenir,
Amar que Tú no seas: en el rayo sentido Nadie, y en tu rechazo se despliega un camino Recto a Tu corazón que ama todo y recoge Todo en nuestro deseo de matar los amores.
Si anulo el corazón destrozará su cárcel De hambre. Pero es aún un teatro verbal Lo que rompe tu beso oh Sangre. Y sangre muerta.Libellés : Pierre Jean Jouve |
posted by Alfil @ 6:42 PM |
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Pierre Jean Jouve -Rêve du livre- |
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Rêve du livre Pierre Jean Jouve (1887-1976)
Un petit livre ouvert dont je cherche l'abord Est-il à le manger un abîme discord Un livre avec du feu dans le plis et les lettres Humides de sang rouge et comme veine ouverte
Où reconcilies sont amour et son manque Et Dieu! et les baisers de pli et l'épuisante Ascése qui mélancolique bat la gréve De mourir et les cheveux langoureux et les lèvres
Le livre (est-ce le plis dévoré) s'ouvrira Sur la massacre des amants par le poème Et j'aurai toujours lu sa lettre avec fracas
Le livre de la chair et le Dieu abolis En leur amour orgasme et seul esprit béni L'unité d'un seul don dans les cuisses de femme.
Sueño del libro
Pequeño libro abierto en que busco adentrarme ¿Se volverá al comerlo un abismo discorde? Libro lleno de fuego en sus pliegues y letras De sangre roja húmedas y como vena abierta
Donde hicieron las paces el amor y su ausencia Y Dios también los besos del pliegue y la extenuante Ascesis melancólica que golpea la playa Del morir y los labios y el lánguido cabello
El libro (¿será el pliegue comido?) se abrirá Por el poema que masacra a los amantes Y leeré por siempre su letra con estruendo
El libro de la carne y de Dios abolidos En el amor orgasmo solo bendito espíritu Unidad de un don solo en muslos de mujer.Libellés : Pierre Jean Jouve |
posted by Alfil @ 6:39 PM |
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Pierre Jean Jouve -Ah! Le poète- |
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Ah! Le poète Pierre Jean Jouve (1887-1976)
Ah! le poète écrit pour le vide des cieux Pour bleu que l´hiver ne parvient plus à voir ! il écrit dans la conjuration des silences de neige Des étouffements de fêtes fallacieuses ! et dans le manque, et dans la matité, chacune de ses lignes est comme s´il n´était pas (et son fin personnage, habillé aux lumières, est comme s´il n´était pas), Et seul dans la conjuration secrète et admirable, regardez-le plaider pour ses amours bizarres Quand nul n´osa pour lui le courage d´amour : Alors sur la rive noir des vents fabuleux et des sommeils d´algues, et sous le poids très doux des tempêtes de brume, Il enferme le mot dans la bouteille verte, Cloches de désespoir et d´horribles engrumes ! Il jette à la vague supérieure une bouteille sans action, sans force et sans direction qui atteindra le plan d´amour Un jour, hors de beauté, hors de gloire, hors de jour.
¡Ah! El poeta
Ah, el poeta escribe para el vacío de los cielos ¡Puro azul que el invierno no logra ver más! Escribe en la conjuración de los silencios de nieve, ¡en los ahogos de las fiestas falaces! y en la carencia y en la opacidad, cada una de sus líneas es como si no estuviera (y su fino personaje, a la luz vestido, es como si no estuviera) Y sólo en la conjuración secreta y admirable, véanlo defender sus amores extraños Cuando en su lugar nadie tuvo coraje de amor Entonces en la orilla negra de los fabulosos vientos y delos sueños de algas, y bajo el peso dulcísimo de tempesta desde bruma Encierra la palabra en la botella verde, Campanas de desesperanza y de horribles grumos Lanza a la ola superior una botella sin acción, sin fuerza y sin dirección que alcanzará el nivel de amor Un día, fuera de toda belleza, de toda gloria, de todo día.Libellés : Pierre Jean Jouve |
posted by Alfil @ 6:24 PM |
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Pierre Jean Jouve -Hélène- |
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Hélène Pierre Jean Jouve (1887-1976)
Que tu es belle maintenant que tu n´es plus La poussière de la mort t´a déshabillée même de l’âme Que tu es convoitée depuis que nous avons disparu Les ondes les ondes remplissent le coeur du désert La plus pâle des femmes Il fait beau sur les crêtes d´eau de cette terre Du paysage mort de faim Qui borde la ville d´hier les malentendus Il fait beau sur les cirques verts inattendus Transformés en églises Il fait beau sur le plateau désastreux nu et retourné Parce que tu es si morte Répandant des soleils par les traces de tes yeux Et les ombres des grands arbres enracinés Dans ta terrible Chevelure celle que me faisait délirer.
Helena
Qué bella eres ahora cuando ya no existes El polvo de la muerte te ha desnudado incluso del alma Cómo eres de codiciada después que hemos desaparecido Las ondas las ondas llenan el corazón del desierto La más pálida de las mujeres Hace buen tiempo sobre las crestas de agua de esta tierra En el paisaje muerto de hambre Que rodea la ciudad de ayer los malentendidos Hace buen tiempo sobre los circos verdes desatendidos Transformados en iglesias Hace buen tiempo en la meseta desastrosa desnuda y trastornada Porque estás muertaEsparciendo soles por las huellas de tus ojos Y las sombras de grandes árboles enraizados En tu terrible cabellera que me hacía delirar.
Versión de Norberto León Insuasty PlazaLibellés : Pierre Jean Jouve |
posted by Alfil @ 4:17 PM |
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