Poemas en Francés





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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
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"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas"

Augusto Monterroso

-La palabra mágica-

"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?"

Voltaire

"La traducción destroza el espíritu del idioma"

Federico Garcí­a Lorca
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Jacques Brel -Grand Jacques-
samedi, novembre 18, 2000
Grand Jacques
Jacques Brel (1929-1978)

C'est trop facile d'entrer aux églises
De déverser toutes ses saletés
Face au curé qui dans la lumière grise
Ferme les yeux pour mieux nous pardonner

Tais-toi donc, grand Jacques
Que connais-tu du Bon Dieu?
Un cantique, une image
Tu n'en connais rien de mieux

C'est trop facile quand les guerres sont finies
D'aller gueuler que c'était la dernière
Ami bourgeois vous me faites envie
Vous ne voyez donc point vos cimetières?

Tais-toi donc grand Jacques
Et laisse-les donc crier
Laisse-les pleurer de joie
Toi qui ne fus même pas soldat

C'est trop facile quand un amour se meurt
Qu'il craque en deux parce qu'on l'a trop plié
D'aller pleurer comme les hommes pleurent
Comme si l'amour durait l'éternité

Tais-toi donc grand Jacques
Que connais-tu de l'amour?
Des yeux bleus, des cheveux fous
Tu n'y connais rien du tout

Et dis-toi donc grand Jacques
Dis-le-toi bien souvent
C'est trop facile
De faire semblant.


Grand Jacques

Es demasiado fácil entrar en las iglesias
Desahogar todas sus suciedades
De cara al cura que en la luz gris
cierra los ojos para perdonarnos mejor.

Cállate, pues, Grand Jacques
¿Qué conoces del buen Dios?
Un cántico, una imagen
No conoces nada mejor.

Es demasiado fácil cuando se acaban las guerras
Ir a vociferar que era la última.
Amigo burgués usted me da envidia
¿No ve usted, pues, sus cementerios?

Cállate, pues, Grand Jacques
Y déjales gritar
Déjales llorar de alegría
Tú que incluso no fuiste soldado.

Es demasiado fácil cuando un amor se muere
Que se parte en dos porque los hemos plegado demasiado
Ir a llorar como los hombres lloran
Como si el amor durase la eternidad.

Cállate, pues, Grand Jacques
¿Qué conoces del amor?
Ojos azules, cabellos locos
No conoces nada en absoluto.

Y dítelo, pues, Grand Jacques
Dítelo muy frecuentemente
Es demasiado fácil
Es demasiado fácil
Aparentar.

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posted by Alfil @ 10:30 AM   1 comments
Jacques Brel -Le Diable (ça va)
Le Diable (ça va)
Jacques Brel (1929-1978)

Un jour le Diable vint sur terre,
un jour le Diable vint sur terre pour
surveiller ses intérêts, il a tout vu le
Diable, il a tout entendu, et après avoir
tout vu, après avoir tout entendu, il est
retourné chez lui, là-bas.
Et là-bas, on avait fait un grand banquet,
à la fin du banquet, il s'est levé le Diable
et il a prononcé un discours:

Ça va.
Il y a toujours un peu partout
Des feux illuminant la terre
Ça va
Les hommes s'amusent comme des fous
Aux dangereux jeux de la guerre
Ça va
Les trains déraillent avec fracas
Parce que des gars pleins d'idéal
Mettent des bombes sur les voies
Ça fait des morts originales
Ça fait des morts sans confession
Des confessions sans rémission
Ça va

Rien ne se vend mais tout s'achète
L'honneur et même la sainteté
Ça va
Les Etats se muent en cachette
En anonymes sociétés
Ça va
Les grands s'arrachent les dollars
Venus du pays des enfants
L'Europe répète l'Avare
Dans un décor de mil neuf cent
Ça fait des morts d'inanition
Et l'inanition des nations
Ça va

Les hommes ils en ont tant vu
Que leurs yeux sont devenus gris
Ça va
Et l'on ne chante même plus
Dans toutes les rues de Paris
Ça va
On traite les braves de fous
Et les poètes de nigauds
Mais dans les journaux de partout
Tous les salauds ont leur photo
Ça fait mal aux honnêtes gens
Et rire les malhonnètes gens.
Ça va ça va ça va ça va.


El diabo (va bien)

Un día el diablo vino a la tierra.
Un día el diablo vino a la tierra para
vigilar sus intereses. Todo lo vio el
diablo y todo lo oyó y tras haber
visto todo, tras haber escuchado todo
volvió a su casa, allá.
Y allá se había preparado un gran banquete.
Al final del banquete se ha levantado el diablo
y ha pronunciado un discurso:

Va bien.
Siempre hay un poco por doquier
Fuegos que iluminan la tierra muy bien
Va bien
Los hombres se divierten como locos
En los peligrosos juegos de la guerra
Va bien
Los trenes descarrilan con estrépito
Porque muchachos llenos de ideal
colocan bombas en las vías
Eso hace muertes originales
Eso hace muertes sin confesión
Confesiones sin remisión
Va bien

Nada se vende más todo se compra
El honor e incluso la santidad
Va bien
Los estados mudan a escondidas
en anónimas sociedades
Va bien
Los grandes se arrancan los dólares
Llegados del país de los niños
Europa ensaya El Avaro
En un decorado de mil novecientos
Eso hace muertos de inanición
Y la inanición de las naciones
Va bien

Los hombres han visto tanto de esto
Que sus ojos se han vuelto grises
Va bien
E incluso ya no se canta
en todas las calles de París
Va bien
Se trata a los valientes de locos
Y a los poetas de necios
Pero en todos los periódicos
Todos los cabrones tienen su foto
Eso hace daño a las gentes honestas
Y reir a las gentes deshonestas.
Va bien, va bien, va bien, va bien.

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posted by Alfil @ 10:20 AM   0 comments
Jacques Brel -Quand on n'a que l'amour-
Quand on n'a que l'amour
Jacques Brel (1929-1978)

Quand on n'a que l'amour
A s'offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu'est notre grand amour
Quand on n'a que l'amour
Mon amour toi et moi
Pour qu'éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour
Quand on n'a que l'amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d'y croire toujours
Quand on n'a que l'amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs
Quand on n'a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours

Quand on n'a que l'amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours
Quand on n'a que l'amour
A offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
Quand on n'a que l'amour
A offrir à ceux-là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour
Quand on n'a que l'amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour
Quand on n'a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour

Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis le monde entier.


Cuando no hay más que amor

Cuando no hay más que amor
Para ofrecerse en reparto
En el día del gran viaje
Que es nuestro gran amor
Cuando no hay más que amor
Mi amor tú y yo
Para que estallen de alegría
cada hora y cada día
Cuando no hay más que amor
Para vivir nuestras promesas
Sin ninguna otra riqueza
Que la de creer en él siempre
Cuando no hay más que amor
Para amueblar con maravillas
Y cubrir de sol
la fealdad de los arrabales
Cuando no hay más que amor
como única razón
como única canción
y único auxilio

Cuando no hay más que amor
para vestir de madrugada
A pobres y malandrines
Con abrigos de terciopelo
Cuando no hay más que amor
Para ofrecer como plegaria
por los males de la tierra
cual simple trobador
Cuando no hay más que amor
Para ofrecer a aquellos
Cuyo único combate
Es buscar el día
Cuando no hay más que amor
Para trazar un camino
Y forzar el destino
En cada encrucijada
Cuando no hay más que amor
Para hablar a los cañones
Y nada más que una canción
Para convencer a un tambor

Entonces sin tener nada
Más que la fuerza de amar
Tendremos en nuestras manos
Amigos el mundo entero

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Jacques Brel -Je ne sais pas-
Je ne sais pas
Jacques Brel (1929-1978)


Je ne sais pas pourquoi la pluie
Quitte là-haut ses oripeaux
Que sont les lourds nuages gris
Pour se coucher sur nos coteaux
Je ne sais pas pourquoi le vent
S'amuse dans les matins clairs
A colporter les rires d'enfants
Carillons frêles de l'hiver
Je ne sais rien de tout cela
Mais je sais que je t'aime encor

Je ne sais pas pourquoi la route
Qui me pousse vers la cité
A l'odeur fade des déroutes
De peuplier en peuplier
Je ne sais pas pourquoi le voile
Du brouillard glacé qui m'escorte
Me fait penser aux cathédrales
Où l'on prie pour les amours mortes
Je ne sais rien de tout cela
Mais je sais que je t'aime encor

Je ne sais pas pourquoi la ville
M'ouvre ses remparts de faubourgs
Pour me laisser glisser fragile
Sous la pluie parmi ses amours
Je ne sais pas pourquoi ces gens
Pour mieux célébrer ma défaite
Pour mieux suivre l'enterrement
Ont le nez collé aux fenêtres
Je ne sais rien de tout cela
Mais je sais que je t'aime encor

Je ne sais pas pourquoi ces rues
S'ouvrent devant moi une à une
Vierges et froides froides et nues
Rien que mes pas et pas de lune
Je ne sais pas pourquoi la nuit
Jouant de moi comme guitare
M'a forcé à venir ici
Pour pleurer devant cette gare
Je ne sais rien de tout cela
Mais je sais que je t'aime encor

Je ne sais pas à quelle heure part
Ce triste train pour Amsterdam
Qu'un couple doit prendre ce soir
Un couple dont tu es la femme
Et je ne sais pas pour quel port
Part d'Amsterdam ce grand navire
Qui brise mon coeur et mon corps
Notre amour et mon avenir
Je ne sais rien de tout cela
Mais je sais que je t'aime encor
Mais je sais que je t'aime encor.


Yo no sé

Yo no sé porqué la lluvia
Deja allá arriba sus oropeles
Que son las pesadas nubes grises
Para acostarse sobre nuestras laderas
Yo no sé porqué el viento
Se divierte en las mañanas claras
propalando risas de niños
débiles carillones del invierno
Yo no sé nada de esto
Pero sé que te amo todavía

Yo no sé porqué la carretera
Que me empuja hacia la ciudad
Tiene el olor insulso de los fracasos
de álamo en álamo
Yo no sé porqué el velo
De niebla helada que me escolta
Me hace pensar en catedrales
Donde se llora por los amores muertos
Yo no sé nada de esto
Pero sé que te amo todavía

Yo no sé porqué la ciudad
Me abre sus murallas de suburbios
Para dejarme deslizar frágil
Bajo la lluvia entre sus amores
Yo no sé porque esa gente
Para mejor celebrar mi derrota
Tiene la nariz pegada a las ventanas
Yo no sé nada de esto
Pero sé que te amo todavía

Yo no sé porque esas calles
Se abren ante mí una a una
Vírgenes y frías frías y desnudas
nada más que mis pasos y sin luna
Yo no sé porqué la noche
Tocándome como a una guitarra
Me ha forzado a venir aquí
Para llorar ante esta estación
Yo no sé nada de esto
Pero sé que te amo todavía

Yo no sé a qué hora parte
Ese triste tren para Amsterdam
Que una pareja debe tomar esta noche
Una pareja en la que tú eres la mujer
Y yo no sé para qué puerto
Parte de Amsterdam ese gran navío
Que rompe mi corazón y mi cuerpo
Nuestro amor y mi porvenir
Yo no sé nada de esto
Pero sé que te amo todavía
Pero sé que te amo todavía

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posted by Alfil @ 10:10 AM   0 comments
Jacques Brel -Ne me quitte pas-
Ne me quitte pas
Jacques Brel (1929-1978)

Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le coeur du bonheur
Ne me quitte pas

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserais la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants là
Qui ont vu deux fois
Leurs coeurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas

On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l'ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas


No me dejes

No me dejes
Hay que olvidar
Todo puede olvidarse
Que desaparece ya
Olvidar el tiempo
De los malentendidos
Y el tiempo perdido
En sabe cómo
Olvidar aquellas horas
Que mataban a veces
A golpes de porqué
El corazón de la felicidad
No me dejes

Yo te ofreceré
Perlas de lluvia
Venidas de países
En los que no llueve
Yo cavaré la tierra
Hasta después de mi muerte
Para cubrir tu cuerpo
De oro y de luz
Yo haré un dominio
Donde el amor será rey
Donde el amor será ley
Donde tú serás reina
No me dejes

No me dejes
Yo te inventaré
Palabras insensatas
Que comprenderás
Yo te hablaré
De aquellos amantes
Que vieron dos veces
Sus corazones abrasarse
Yo te relataré
La historia de aquel rey
Muerto por no haber
Podido encontrarte
No me dejes

Se ha visto a menudo
Resurgir el fuego del antiguo volcán
Que creíamos demasiado viejo
Hay, al parecer, tierras quemadas
Dando más trigo
Que en el mejor abril
Y cuando cae la tarde
Para que un cielo resplandezca
El rojo y el negro no se desposan
No me dejes

No me dejes
Yo no voy a llorar
Yo no voy a hablar
Me esconderé allí
Para mirarte
Bailar y sonreir
Para escucharte
Cantar y luego reir
Déjame convertirme
En la sombra de tu sombra
En la sombra de tu mano
En la sombra de tu perro
No me dejes

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posted by Alfil @ 10:00 AM   0 comments
Jacques Brel -La tendresse-
La tendresse
Jacques Brel (1929-1978)

Pour un peu de tendresse
Je donnerais les diamants
Que le diable caresse
Dans mes coffres d'argent
Pourquoi crois-tu la belle
Que les marins au port
Vident leurs escarcelles
Pour offrir des trésors
A de fausses princesses
Pour un peu de tendresse

Pour un peu de tendresse
Je changerais de visage
Je changerais d'ivresse
Je changerais de langage
Pourquoi crois-tu la belle
Qu'au sommet de leurs chants
Empereurs et ménestrels
Abandonnent souvent
Puissances et richesses
Pour un peu de tendresse

Pour un peu de tendresse
Je t'offrirais le temps
Qu'il reste de jeunesse
A l'été finissant
Pourquoi crois-tu la belle
Que monte ma chanson
Vers la claire dentelle
Qui danse sur ton front
Penché vers ma détresse
Pour un peu de tendresse.


La ternura

Por un poco de ternura
Daría los diamantes
Que el diablo acaricia
En mis cofres de plata.
Por qué crees tu la bella
Que los marinos en el puerto
Vacían sus escarcelas
Para ofrecer tesoros
A falsas princesas.
Por un poco de ternura.

Por un poco de ternura
Yo cambiaría de rostro
Cambiaría de ebriedad
Cambiaría de idioma.
Por qué crees tu la bella
Que en la cumbre de sus cantos
Emperadores y trovadores
Abandonan con frecuencia
Poderes y riquezas.
Por un poco de ternura.

Por un poco de ternura
Te ofrecería el tiempo
Que queda de juventud
En el verano que termina.
Por qué crees tu la bella
Que asciende mi canción
Hacia el encaje claro
Que danza sobre tu frente
Inclinado hacia mi angustia.
Por un poco de ternura.

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posted by Alfil @ 9:50 AM   0 comments
Jacques Brel -Les Flamandes-
Les Flamandes
Jacques Brel (1929-1978)

Les Flamandes dansent sans rien dire
Sans rien dire aux dimanches sonnants
Les Flamandes dansent sans rien dire
Les Flamandes ça n'est pas causant
Si elles dansent c'est parce qu'elles ont vingt ans
Et qu'à vingt ans il faut se fiancer
Se fiancer pour pouvoir se marier
Et se marier pour avoir des enfants
C'est ce que leur ont dit leurs parents
Le bedeau et même Son Eminence
L'Archiprêtre qui prêche au couvent
Et c'est pour ça et c'est pour ça qu'elles dansent

Les Flamandes
Les Flamandes
Les Fla
Les Fla
Les Flamandes
Les Flamandes dansent sans frémir
Sans frémir aux dimanches sonnants
Les Flamandes dansent sans frémir
Les Flamandes ca n'est pas frémissant
Si elles dansent c'est parce qu'elles ont trente ans
Et qu'à trente ans il est bon de montrer
Que tout va bien que poussent les enfants
Et le houblon et le blé dans le pré
Elles font la fierté de leurs parents
Et du bedeau et de Son Eminence
L'Archiprêtre qui prêche au couvent
Et c'est pour ça et c'est pour ça qu'elles dansent

Les Flamandes...

Les Flamandes dansent sans sourire
Sans sourire aux dimanches sonnants
Les Flamandes dansent sans sourire
Les Flamandes ça n'est pas souriant
Si elles dansent c'est qu'elles ont septante ans
Qu'à septante ans il est bon de montrer
Que tout va bien que poussent les petits-enfants
Et le houblon et le blé dans le pré
Toutes vêtues de noir comme leurs parents
Comme le bedeau et comme Son Eminence
L'Archiprêtre qui radote au couvent
Elles héritent et c'est pour ça qu'elles dansent

Les Flamandes...

Les Flamandes dansent sans mollir
Sans mollir aux dimanches sonnants
Les Flamandes dansent sans mollir
Les Flamandes ça n'est pas mollissant
Si elles dansent c'est parce qu'elles ont cent ans
Et qu'à cent ans il est bon de montrer
Que tout va bien qu'on a toujours bon pied
Et bon houblon et bon blé dans le pré
Elles s'en vont retrouver leurs parents
Et le bedeau et même Son Eminence
L'Archiprêtre qui repose au couvent
Et c'est pour ça qu'une dernière fois elles dansent
Mais j'ai jamais rien fait d'autre qu'arriver.

Les Flamandes...


Las Flamencas

Las Flamencas bailan sin decir nada
Sin decir nada en los domingos sonantes
Las Flamencas bailas sin decir nada
Las Flamencas no son habladoras
Si bailan es porque tienen veinte años
Y que a los veinte años hay que prometerse
Prometerse para poder casarse
Y casarse para tener niños
Eso es lo que les han dicho sus padres
El bedel e incluso su eminencia
El arcipreste que predica en el convento
Y es por eso y es por eso por lo que bailan

Las Flamencas
Las Flamencas
Las Fla
Las Fla
Las Flamencas

Las Flamencas bailan sin temblar
Sin temblar en los domingos sonantes
Las Flamencas bailan sin temblar
Las Flamencas no son temblorosas
Si bailan es porque tienen treinta años
Y que a los treinta años es bueno mostrar
que todo va bien que crecen los niños
Y el lúpulo y el trigo en el prado
Ellas son el orgullo de sus padres
Y del bedel y de su eminencia
El arcipreste que predica en el convento
Y es por eso y es por eso por lo que bailan

Las Flamencas...

Las Flamencas bailan sin sonreir
Sin sonreir en los domingos sonante
Las Flamencas bailan sin sonreir
Las Flamencas no son sonrientes
Si bailan es que tienen setenta años
Y que a los setenta años es bueno mostrar
Que todo va bien que crecen los nietos
Y el lúpulo y el trigo en el prado
Todas vestidas de negro como sus padres
Como el bedel y como su eminencia
El arcipreste que chochea en el convento
Ellas heredan y es por eso por lo que bailan

Las Flamencas...

Las Flamencas bailan sin flojear
Sin flojear en los domingos sonantes
Las Flamencas bailan sin flojear
Las Flamencas no son flojas
Si bailan es porque tienen cien años
Y que a los cien años es bueno mostrar
Que todo va bien que aún se tiene buen pie
Y buen lúpulo y buen trigo en el prado
Ellas se van a reencontrar a sus padres
Al bedel e incluso a su eminencia
El arcipreste que yace en el convento
Y es por eso por lo que una última vez bailan
Pero yo nunca tengo nada hecho del otro que llega

Las Flamencas...

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posted by Alfil @ 9:40 AM   1 comments
Jacques Brel -La dame patronesse-
La dame patronesse
Jacques Brel (1929-1978)

Pour faire une bonne dame patronnesse
Il faut avoir I'oeil vigilant
Car, comme le prouvent les événements
Quatre-vingt-neuf tue la noblesse.

Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour saint Joseph
Un point pour saint Thomas

Pour faire une bonne dame patronnesse
Il faut organiser ses largesses,
Car comme disait le duc d'Elbeuf
"C'est avec du vieux qu'on fait du neuf ».

Pour faire une bonne dame patronnesse
C'est qu'il faut faire très attention
A ne pas se laisser voler ses pauvresses
C'est qu'on serait sans situation.

Pour faire une bonne dame patronnesse
Il faut être bonne mais sans faiblesse
Ainsi j'ai dû rayer de ma liste
Une pauvresse qui fréquentait un socialiste.

Pour faire une bonne dame patronnesse
Mesdames tricotez tout en couleur caca d'oie
Ce qui permet le dimanche à la grand-messe
De reconnaître ses pauvres à soi.


La dama benefactora

Para ser una buena dama benefactora
Hay que tener el ojo vigilante
Porque, como lo prueban los acontecimientos
El ochenta y nueve mata a la nobleza.

Y un punto al revés
Y un punto al derecho
Un punto por san José
Un punto por san Tomás.

Para ser una buena dama benefactora
Hay que organizar sus larguezas
Porque como decía el duque Del Buey
Es con lo viejo como se hace lo nuevo".

Para ser una buena dama benefactora
Hay que poner mucha atención
Para no dejarse robar los pobres
Porque eso nos dejaría fuera de lugar.

Para ser una buena dama benefactora
Hay que ser buena pero sin debilidad
Así he tenido que tachar de mi lista
A una pobre que frecuentaba a un socialista.

Para ser una buena dama benefactora
Señoras tricotad todo de color cada de oca
Lo que permite el domingo en la gran misa
Reconocer a sus propios pobres.

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posted by Alfil @ 9:30 AM   0 comments
Jacques Brel -Le prochain amour-
Le prochain amour
Jacques Brel (1929-1978)


On a beau faire on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux
Je sais je sais que ce prochain amour
Sera pour moi la prochaine défaite
Je sais déjà à l'entrée de la fête
La feuille morte que sera le petit jour
Je sais je sais sans savoir ton prénom
Que je serai ta prochaine capture
Je sais déjà que c'est par leur murmure
Que les étangs mettent les fleuves en prison

Mais on a beau faire on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux
Je sais je sais que ce prochain amour
Ne vivra pas jusqu'au prochain été
Je sais déjà que le temps des baisers
Pour deux chemins ne dure qu'un carrefour
Je sais je sais que ce prochain bonheur
Sera pour moi la prochaine des guerres
Je sais déjà cette affreuse prière
Qu'il faut pleurer quand l'autre est le vainqueur

Mais on a beau faire on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux
Je sais je sais que ce prochain amour
Sera pour nous de vivre un nouveau règne
Dont nous croirons tous deux porter les chaînes
Dont nous croirons que l'autre a le velours
Je sais je sais que ma tendre faiblesse
Fera de nous des navires ennemis
Mais mon cœur sait des navires ennemis
Partant ensemble pour pêcher la tendresse

Car on a beau faire car on a beau dire
Qu'un homme averti en vaut deux
On a beau faire on a beau dire
Ça fait du bien d'être amoureux


El próximo amor

Por mas que se haga, por mas que se diga
Que un hombre prevenido vale por dos
Por mas que se haga, por mas que se diga
Sienta bien estar enamorado
Yo se, yo se que este próximo amor
Será para mí la próxima derrota
Yo se ya al empezar la fiesta
La hoja muerta que será el amanecer
Yo se, yo sé sin saber tu nombre
Que seré tu próxima captura
Yo se ya que es por su murmullo
Que los estanques ponen los ríos en prisión.

Pero por mas que se haga, por mas que se diga
Que un hombre prevenido vale por dos
Por mas que se haga, por mas que se diga
Sienta bien estar enamorado
Yo se, yo se que este próximo amor
No vivirá hasta el próximo verano
Yo se ya que el tiempo de los besos
Para dos caminos no dura más que una encrucijada
Yo se, yo se que esta próxima felicidad
Será para mí la próxima de las guerras
Yo se ya esa horrible oración
Que hay que llorar cuando el otro es el vencedor.

Pero por mas que se haga, por mas que se diga
Que un hombre prevenido vale por dos
Por mas que se haga, por mas que se diga
Sienta bien estar enamorado
Yo se, yo se que este próximo amor
Será para nosotros vivir un nuevo reino
Del que creeremos ambos llevar cadenas
Del que creeremos que el otro tiene el terciopelo
Yo se, yo se que mi tierna debilidad
Hará de nosotros buques enemigos
Pero mi corazón sabe de buques enemigos
Partiendo juntos a pescar ternura.

Porque por mas que se haga, por mas que se diga
Que un hombre prevenido vale por dos
Por mas que se haga, por mas que se diga
Sienta bien estar enamorado.

Versión de Consuelo Lago Collado

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posted by Alfil @ 9:20 AM   0 comments
Jacques Brel -Vivre debout-
Vivre debout
Jacques Brel (1929-1978)


Voilà que l'on se cache
Quand se lève le vent
De peur qu'il ne nous pousse
Vers des combats trop rudes
Voilà que l'on se cache,
Dans chaque amour naissant
Qui nous dit après J'autre
Je suis la certitude
Voilà que l'on se cache
Que notre ombre un instant
Pour mieux fuir l'inquiétude
Soit l'ombre d'un enfant
L'ombre des habitudes
Qu'on a planté en nous
Quand nous avions vingt ans

Serait-il impossible de vivre debout ?

Voilà qu'on s'agenouille
D'ètre à moitié tombé
Sous l'incroyable poids
De nos croix illusoires
Voilà qu'on s'agenouille
Et déjà retombé
Pour avoir été grand
L'espace d'un miroir
Voilà qu'on s'agenouille
Alors que notre espoir
Se réduit à prier
Alors qu'il est trop tard
Qu'on ne peut plus gagner
A tous ces rendez-vous
Que nous avons manqués

Serait-il impossible de vivre debout ?

Voilà que l'on se couche
Pour la moindre amourette
Pour la moindre fleurette
A qui l'on dit toujours
Voilà que l'on se couche
Pour mieux perdre la tête
Pour mieux brûler l'ennui
A des reflets d'amour
Voilà que l'on se couche
De l'envie qui s'arrête
De prolonger le jour
Pour mieux faire notre cour
A la mort qui s'apprête
Pour être jusqu'au bout
Notre propre défaite.

Serait-il impossible de vivre debout ?


Vivir de pie

He aquí que uno se esconde
Cuando se levanta el viento
Por miedo a que nos empuje
Hacia combates demasiado rudos
He aquí que uno se esconde
En cada amor naciente
Que nos dice tras el anterior
Yo soy la certidumbre
He aquí que uno se esconde
Que nuestra sombra un instante
Para mejor huir de la inquietud
Sea la sombra de un niño
La sombra de las costumbres
Que plantaron en nosotros
Cuando teníamos veinte años

¿Será imposible vivir de pie?

He aquí que uno se arrodilla
Por estar medio caído
Bajo el increible peso
De nuestras cruces ilusorias
He aquí que uno se arrodilla
Y ya vuelto a caer
Por haber sido grande
El espacio de un espejo
He aquí que uno se arrodilla
Mientras nuestra esperanza
Se limita a rezar
Mientras es demasiado tarde
Que ya no se puede ganar
En todas esas citas
A las que hemos faltado

¿Será imposible vivir de pie?

He aquí que uno se acuesta
Por el mínimo amorcillo
Por la mínima florecilla
A la que se dice "siempre"
He aquí que uno se acuesta
Para mejor perder la cabeza
Para mejor quemar el hastío
En reflejos de amor
He aquí que uno se acuesta
Por el deseo de que se detenga
De prolongar el día
Para mejor hacer la corte
A la muerte que se apresta
Para ser hasta el final
Nuestra propia derrota

¿Será imposible vivir de pie?

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Jacques Brel -On n'oublie rien-
On n'oublie rien
Jacques Brel (1929-1978)

On n'oublie rien de rien
On n'oublie rien du tout
On n'oublie rien de rien
On s'habitue c'est tout

Ni ces départs ni ces navires
Ni ces voyages qui nous chavirent
De paysages en paysages
Et de visages en visages
Ni tous ces ports ni tous ces bars
Ni tous ces attrape-cafard
Où l'on attend le matin gris
Au cinéma de son whisky

Ni tout cela ni rien au monde
Ne sait pas nous faire oublier
Ne peut pas nous faire oublier
Qu'aussi vrai que la terre est ronde
On n'oublie rien de rien
On n'oublie rien du tout
On n'oublie rien de rien
On s'habitue c'est tout

Ni ces jamais ni ces toujours
Ni ces je t'aime ni ces amours
Que l'on poursuit à travers cœurs
De gris en gris de pleurs en pleurs
Ni ces bras blancs d'une seule nuit
Collier de femme pour notre ennui
Que l'on dénoue au petit jour
Par des promesses de retour

Ni tout cela ni rien au monde
Ne sait pas nous faire oublier
Ne peut pas nous faire oublier
Qu'aussi vrai que la terre est ronde
On n'oublie rien de rien
On n'oublie rien du tout
On n'oublie rien de rien
On s'habitue c'est tout

Ni même ce temps où j'aurais fait
Mille chansons de mes regrets
Ni même ce temps où mes souvenirs
Prendront mes rides pour un sourire
Ni ce grand lit où mes remords
Ont rendez-vous avec la mort
Ni ce grand lit que je souhaite
A certains jours comme une fête

Ni tout cela ni rien au monde
Ne sait pas nous faire oublier
Ne peut pas nous faire oublier
Qu'aussi vrai que la terre est ronde
On n'oublie rien de rien
On n'oublie rien du tout
On n'oublie rien de rien
On s'habitue c'est tout.


No olvidamos nada

No olvidamos nada de nada
No olvidamos nada en absoluto
No olvidamos nada de nada
Nos acostumbramos eso es todo

Ni esas partidas ni esos buques
Ni esos viajes que nos zozobran
De paisajes en paisajes
Y de rostro en rostro
Ni todos esos puertos, ni todos esos bares
Ni todos esos caza-cucharachas
Donde uno espera el amanecer gris
en el cine de su whisky.

Ni todo eso, ni nada en el mundo
No sabe hacernos olvidar
No puede hacernos olvidar
Que tan cierto como que la tierra es redonda
No olvidamos nada de nada
No olvidamos nada en absoluto
No olvidamos nada de nada
Nos acostumbramos eso es todo.

Ni esos jamás, ni esos siempre
Ni esos te quiero, ni esos amores
Que perseguimos a través del corazón
De gris en gris de llanto en llanto
Ni esos brazos blancos de una sola noche
Collar de mujer para nuestro aburrimiento
Que deshacemos en la madrugada
Por promesas de volver.

Ni todo eso, ni nada en el mundo
No sabe hacernos olvidar
No puede hacernos olvidar
Que tan cierto como que la tierra es redonda
No olvidamos nada de nada
No olvidamos nada en absoluto
No olvidamos nada de nada
Nos acostumbramos eso es todo.

Ni siquiera ese tiempo donde habría hecho
Mil canciones de mis pesares
Ni siquiera ese tiempo donde mis recuerdos
Tomarán mis arrugas por una sonrisa
Ni esa gran cama donde mis remordimientos
Tienen cita con la muerte
Ni esa gran cama que deseo
En ciertos días como una fiesta.

Ni todo eso, ni nada en el mundo
Sabe hacernos olvidar
Puede hacernos olvidar
Que tan cierto como que la tierra es redonda
No olvidamos nada de nada
No olvidamos nada en absoluto
No olvidamos nada de nada
Nos acostumbramos eso es todo.

Versión de Consuelo Lago Collado

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Jacques Brel -Le plat pays-
Le plat pays
Jacques Brel (1929-1978)

Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues
Et de vagues rochers que les marées dépassent
Et qui ont à jamais le coeur à marée basse
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent d'est écoutez-le tenir
Le plat pays qui est le mien

Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décrochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage
Et des chemins de pluies pour unique bonsoir
Avec le vent d'ouest écoutez-le vouloir
Le plat pays qui est le mien

Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu
Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité
Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu
Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient s'écarteler
Avec le vent du nord écoutez-le craquer
Le plat pays qui est le mien

Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut
Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot
Quand les fils de novembre nous reviennent en mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
Quand le vent est au rire quand le vent est au blé
Quand le vent est au sud écoutez-le chanter
Le plat pays qui est le mien.


El país llano

Con el mar del Norte como último campo ondulado
Y oleadas de dunas para detener las olas
Y vagas rocas que las mareas desbordan
Y que para siempre tienen el corazón en marea baja
Con brumas infinitamente por venir
Con el viento del este escuchadlo aguantar
El país llano que es el mío

Con catedrales como únicas montañas
Y negros campanarios como mástiles de cucaña
Donde diablos de piedra descuelgan las nubes
Con el hilo de los días como único viaje
Y caminos de lluvia como único "buenas noches"
Con el viento del oeste escuchadlo querer
El país llano que es el mío

Con un cielo tan bajo que un canal se perdió
Con un cielo tan bajo
que hace la humildad
Con un cielo tan gris que un canal se colgó
Con un cielo tan gris que hay que perdonarle
Con el viento del norte escuchadlo crujir
El país llano que es el mío

Con Italia que bajaría por el Escalda
Con Frida la Rubia cuando se convierte en Margot
Cuando los hijos de noviembre nos vuelven en mayo
Cuando la llanura está humeante y tiembla bajo julio
Cuando el viento está en la risa cuando el viento está en el trigo
Cuando el viento está al sur escuchadlo cantar.
El país llano que es el mío

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Jacques Brel -Rosa-
Rosa
Jacques Brel (1929-1978)

C'est le plus vieux tango du monde
Celui que les têtes blondes
Anonnent comme une ronde
En apprenant leur latin
C'est le tango du collège
Qui prend les rêves au piège
Et dont il est sacrilège
De ne pas sortir malin

C'est le tango des bons pères
Qui surveillent l'oeil sévère
Les Jules et les Prosper
Qui seront la France de demain

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis

C'est le tango des forts en thème
Boutonneux jusqu'à l'extrême
Et qui recouvrent de laine
Leur coeur qui est déjà froid
C'est le tango des forts en rien
Qui déclinent de chagrin
Et qui seront pharmaciens
Parce que papa ne l'était pas
C'est le temps où j'étais dernier
Car ce tango rosa rosae
J'inclinais à lui préférer
Déjà ma cousine Rosa

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis

C'est le tango des promenades
Deux par seul sous les arcades
Cernés de corbeaux et d'alcades
Qui nous protégeaient des pourquoi
C'est le tango de la pluie sur la cour
Le miroir d'une flaque sans amour
Qui m'a fait comprendre un beau jour
Que je ne serai pas Vasco de Gama

Mais c'est le tango du temps béni
Où pour un baiser trop petit
Dans la clairière d'un jeudi
A rosi cousine Rosa

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis

C'est le tango du temps des zéros
J'en avais tant des minces des gros
Que j'en faisais des tunnels pour Charlot
Des auréoles pour Saint François
C'est le tango des récompenses
Qui allaient à ceux qui ont de la chance
D'apprendre dès leur enfance
Tout ce qui ne leur servira pas

Mais c'est le tango que l'on regrette
Une fois que le temps s'achète
Et que l'on s'aperçoit tout bête
Qu'il y a des épines aux Rosa

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis.


Rosa

Es el tango más viejo del mundo
Este que la cabezas rubias
Balbucean como una ronda
Apendiendo su latín
Es el tango del colegio
que coge los sueños en la trampa
Y del cual es sacrilegio
No salir inteligente

Es el tango de los buenos curas
Que vigilan con ojo severo
A los Julio y los Próspero
Que serán la Francia de mañana

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis.

Es el tango de los fuertes en tema
Granujientos hasta el extremo
Y que recubren de lana
Su corazón que ya está frío
Es el tango de los fuertes en nada
Que declinan de tristeza
Y que serán farmacéuticos
Porque papá no lo era

Es el tiempo en que yo era el último
Porque a ese tango rosa rosae
Me inclinaba a preferir
Ya a mi prima Rosa

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis.

Es el tango de los paseos
Dos por solo bajo las arcadas
Cercadas de cuervos y de alcaldes
Que nos protegían de los porqué
Es el tango de la lluvia sobre el patio
El espejo de un charco sin amor
Que me hizo comprender un día
Que yo no sería Vasco de Gama

Pero es el tango del tiempo bendito
En que por un beso pequeñito
En el claro de un jueves
Ha sonrosado mi prima Rosa

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis.

Es el tango del tiempo de los ceros
Yo tenía tantos delgados y gordos
Que hacía túneles para Charlot
Aureolas para San Francisco
Era el tango de las recompensas
Que iban a quienes tienen la suerte
De aprender desde su infancia
Todo lo que no les servirá

Pero es el tango del que se lamenta
Una vez que el tiempo se compra
Y que estúpido se da cuenta
De que hay espinas en las Rosa

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis.

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Jacques Brel -La Fanette-
La Fanette
Jacques Brel (1929-1978)

Nous étions deux amis et Fanette m'aimait
La plage était déserte et dormait sous juillet
Si elles s'en souviennent les vagues vous diront
Combien pour la Fanette j'ai chanté de chansons

Faut dire Faut
dire qu'elle était belle
Comme une perle d'eau
Faut dire qu'elle était belle
Et je ne suis pas beau
Faut dire
Faut dire qu'elle était brune
Tant la dune était blonde
Et tenant l'autre et l'une
Moi je tenais le monde
Faut dire
Faut dire que j'étais fou
De croire à tout cela
Je le croyais à nous
Je la croyais à moi
Faut dire
Qu'on ne nous apprend pas
A se méfier de tout

Nous étions deux amis et Fanette m'aimait
La plage était déserte et mentait sous juillet
Si elles s'en souviennent les vagues vous diront
Comment pour la Fanette s'arrêta la chanson

Faut dire
Faut dire qu'en sortant
D'une vague mourante
Je les vis s'en allant
Comme amant et amante
Faut dire
Faut dire qu'ils ont ri
Quand ils m'ont vu pleurer
Faut dire qu'ils ont chanté
Quand je les ai maudits
Faut dire
Que c'est bien ce jour-là
Qu'ils ont nagé si loin
Qu'ils ont nagé si bien
Qu'on ne les revit pas
Faut dire
Qu'on ne nous apprend pas
Mais parlons d'autre chose

Nous étions deux amis et Fanette l'aimait
La plage est déserte et pleure sous juillet
Et le soir quelquefois
Quand les vagues s'arrêtent
J'entends comme une voix
J'entends... c'est la Fanette.


La Fanette

Eramos dos amigos y Fanette me amaba
La playa estaba desierta y dormía bajo julio
Si las olas se acuerdan os dirán
Cuántas canciones he cantado para la Fanette

Hay que decir
Hay que decir que ella era bella
Como una perla de agua
Hay que decir que ella era bella
Y yo guapo no soy
Hay que decir
Hay que decir que ella era tan morena
Como la duna era rubia
Y teniendo al otro y a la una
Yo tenía el mundo
Hay que decir
Hay que decir que yo estaba loco
Por creer en todo eso
Yo le creía nuestro
Yo la creía mía
Hay que decir
Que no se nos enseña
A desconfiar de todo

Eramos dos amigos y Fanette me amaba
La playa estaba desierta y mentía bajo julio
Si las olas se acuerdan os dirán
Cómo se detuvo la canción para la Fanette

Hay que decir
Hay que decir que al salir
De una ola muriente
Yo les he visto yéndose
Como amante y amante
Hay que decir
Hay que decir que han reído
Cuando me han visto llorar
Hay que decir que han cantado
Cuando les he maldecido
Hay que decir
Que es justo aquel día
Que han nadado tan lejos
Que han nadado tan bien
Que no se les volvió a ver
Hay que decir
Que no nos enseña...
Pero hablemos de otra cosa.

Eramos dos amigos y Fanette le amaba
La playa está desierta y llora bajo julio
Y al atardecer a veces
Oigo como una voz
Oigo.. es la Fanette

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Jacques Brel -Les bigotes-
Les bigotes
Jacques Brel (1929-1978)

Elles vieillissent à petits pas
De petits chiens en petits chats
Les bigotes
Elles vieillissent d'autant plus vite
Qu'elles confondent l'amour et l'eau bénite
Comme toutes les bigotes

Si j'étais diable en les voyant parfois
Je crois que je me ferais châtrer
Si j'étais Dieu en les voyant prier
Je crois que je perdrais la foi
Par les bigotes

Elles processionnent à petits pas
De bénitier en bénitier
Les bigotes
Et patati et patata
Mes oreilles commencent à siffler
Les bigotes

Vêtues de noir comme Monsieur le Curé
Qui est trop bon avec les créatures
Elles s'embigotent les yeux baissés
Comme si Dieu dormait sous leurs chaussures
De bigotes

Le samedi soir après le turbin
On voit l'ouvrier parisien
Mais pas de bigotes
Car c'est au fond de leur maison
Qu'elles se préservent des garçons
Les bigotes

Qui préfèrent se ratatiner
De vêpres en vêpres de messe en messe
Toutes fières d'avoir pu conserver
Le diamant qui dort entre leurs f...s
De bigotes

Puis elles meurent à petits pas
A petit feu en petit tas
Les bigotes
Qui cimetièrent à petits pas
Au petit jour d'un petit froid
De bigotes

Et dans le ciel qui n'existe pas
Les anges font vite un paradis pour elles
Une auréole et deux bouts d'ailes
Et elles s'envolent... à petits pas
De bigotes


Las beatas

Ellas envejecen a pequeños pasos
De pequeños perros en pequeños gatos
Las beatas.
Ellas envejecen tanto mas rápido
Cuanto confunden el amor y el agua bendita
Como todas las beatas.

Si yo fuera el diablo viéndolas a veces
Yo creo que me haría castrar.
Si fuera Dios viéndolas rezar
Yo creo que perdería la fe
Por las beatas.

Ellas procesionan a pequeños pasos
De pila de agua bendita en pila de agua bendita
Las beatas.
Y patatí y patatá
Mis oídos empiezan a zumbar
Las beatas.

Vestidas de negro como el señor cura
Que es demasiado bueno con las criaturas
Se beatizan bajando los ojos
Como si Dios durmiera bajo sus zapatos
De beatas.

El sabado por la noche después del curre
Se ve el obrero parisino
Pero no a las beatas,
Porque es en el fondo de sus casas
Donde se preservan de los muchachos
Las beatas.

Que prefieren resecarse
De visperas en visperas de misa en misa
Todas orgullosas de haber podido conservar
El diamante que duerme entre sus n…s
De beatas.

Después mueren a pequeños pasos
A fuego lento en montoncitos
Las beatas.
Que cementerian a pequeños pasos
Al amanecer de un pequeño frio
De beatas.

Y en el cielo que no existe
Los ángeles hacen rápidamente un paraíso para ellas
Una aureola y dos extremos de alas
Y ellas despegan… a pequeños pasos
De beatas.

Versión de Consuelo Lago Collado

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Jacques Brel -Les toros-
Les toros
Jacques Brel (1929-1978)

Les toros s'ennuient le dimanche
Quand il s'agit de courir pour nous.
Un peu de sable du soleil et des planches
Un peu de sang pour faire un peu de boue
C'est l'heure où les épiciers se prennent pour Don Juan
C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour Montherlant.

Ah! Qui nous dira à quoi ça pense
Un toro qui tourne et danse
Et s'aperçoit soudain qu'il est tout nu?
Ah! Qui nous dira à quoi ça rêve
Un toro dont l'œil se lève
Et qui découvre les cornes des cocus?

Les toros s'ennuient le dimanche
Quand il s'agit de souffrir pour nous.
Voici les picadors et la foule se venge
Voici les toreros et la foule est à genoux.
C'est l'heure où les épiciers se prennent pour Garcia Lorca.
C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour la Carmencita.

Les toros s'ennuient le dimanche
Quand il s'agit de mourir pour nous
Mais l'épée va plonger et la foule se penche
Mais l'épée a plongé et la foule est debout.
C'est l'instant de triomphe où les épiciers se prennent pour Néron.
C'est l'instant de triomphe où les Anglaises se prennent pour Wellington.

Ah! Est-ce qu'en tombant à terre
Les toros rêvent d'un enfer
Où brûleraient hommes et toreros défunts?
Ah! Ou bien à l'heure du trépas
Ne nous pardonneraient-ils pas
En pensant à Carthage Waterloo et Verdun?
Verdun.


Los toros

Los toros se inquietan el domingo
Cuando se trata de correr para nosotros.
Un poco de arena, de sol y de tablas,
Un poco de sangre para hacer un poco de barro.
Es la hora en que los tenderos
Se toman por Don Juan.
Es la hora en que los ingleses
Se toman por Montherlant.

¡Ah! Quién nos dirá en qué piensa
Un toro que gira y danza
Y que descubre de pronto que está totalmente desnudo.
¡Ah! Quién nos dirá con qué sueña
un toro cuyo ojo se alza
y que descubre los cuernos de los cornudos.

Los toros se inquietan el domingo
cuando se trata de sufrir para nosotros:
He aquí el picador y la multitud se venga.
He aquí los toreros y la multitud se arrodilla.
Es la hora en que los tenderos
Se toman por García Lorca.
Es la hora en que los ingleses
Se toman por la Carmencita.

Los toros se inquietan el domingo
Cuando se trata de morir por nosotros
Pero la espada va a hundirse y la multitud se inclina
Pero la espada se ha hundido y la multitud está en pie.
Es el instante de triunfo en que
Los tenderos se toman por Nerón.
Es el instante de triunfo en que
Los ingleses se toman por Wellington.

¡Ah! ¿Tal vez al caer a tierra
los toros sueñan con un infierno
En el que arderán hombres y toreros difuntos?
¿O bien a la hora de la muerte
No nos perdonarán
Pensando en Cartago, Waterloo y Verdun.
Verdun.

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Jacques Brel -Amsterdam-
Amsterdam
Jacques Brel (1929-1978)

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le coeur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D'un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à ce que tout à coup
L'accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur batave
Jusqu'en pleine lumière

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d'Amsterdam
De Hambourg ou d'ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles

Dans le port d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam.


Amsterdam

En el puerto de Amsterdam
Hay marinos que cantan
Los sueños que les asedian
A lo ancho de Amsterdam
En el puerto de Amsterdam
Hay marinos que duermen
Como estandartes
A lo largo de riberas sombrías
En el puerto de Amsterdam
Hay marinos que mueren
Llenos de cerveza y de dramas
Con las primeras luces
Pero en el puerto de Amsterdam
Hay marinos que nacen
En el calor espeso
De languideces oceanas

En el puerto de Amsterdam
Hay marinos que comen
En manteles demasiado blancos
Pescados brillantes
Os muestran unos dientes
Como para mascar la fortuna
Para hacer menguar la luna
Para tragar unas amarras
Y se huele el bacalao
Hasta en el corazón de las patatas fritas
Que sus gruesas manos invitan
A convertirse en más
Luego se alzan riendo
Con un ruido de tempestad
Se reabrochan la bragueta
Y eructando se van

En el puerto de Amsterdam
Hay marinos que bailan
Frotándose la panza
Con la de las mujeres
Y giran y bailan
Como soles escupidos
En el sonido desgarrado
De un acordeón rancio
Se tuercen el cuello
Para oirse mejor reir
Hasta que de pronto
El acordeón expira
Entonces con un gesto grave
Entonces con la mirada orgullosa
Devuelven a su holandesa
Hasta la plena luz

En el puerto de Amsterdam
Hay marinos que beben
Y que beben y rebeben
Y que rebeben aún
Beben a la salud
De las putas de Amsterdam
De Hamburgo o de otros sitios
En fin beben por las damas
Que les dan su bonito cuerpo
Que les dan su virtud
Por una pieza de oro
Y cuando han bebido bien
Se plantan nariz al cielo
Se limpian los mocos en las estrellas
Y mean como yo lloro
sobre las mujeres infieles.

En el puerto de Amsterdam
En el puerto de Amsterdam

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Jacques Brel -Jef-
Jef
Jacques Brel (1929-1978)

Non Jef t'es pas tout seul
Mais arrête de pleurer
Comme ça devant tout le monde
Parce qu'une demi-vieille
Parce qu'une fausse blonde
T'a relaissé tomber
Non Jef t'es pas tout seul
Mais tu sais que tu me fais honte
A sangloter comme ça
Bêtement devant tout le monde
Parce qu'une trois quarts putain
T'a claqué dans les mains
Non Jef t'es pas tout seul
Mais tu fais honte à voir
Les gens se paient notre tête
Foutons le camp de ce trottoir
Allez viens Jef viens viens

Viens il me reste trois sous
On va aller se les boire
Chez la mère Françoise
Viens il me reste trois sous
Et si c'est pas assez
Ben il me restera l'ardoise
Puis on ira manger
Des moules et puis des frites
Des frites et puis des moules
Et du vin de Moselle
Et si t'es encore triste
On ira voir les filles
Chez la madame Andrée
Parait qu'y en a de nouvelles
On rechantera comme avant
On sera bien tous les deux
Comme quand on était jeunes
Comme quand c'était le temps
Que j'avais de l'argent

Non Jef t'es pas tout seul
Mais arrête tes grimaces
Soulève tes cent kilos
Fais bouger ta carcasse
Je sais que t'as le cœur gros
Mais il faut le soulever
Non Jef t'es pas tout seul
Mais arrête de sangloter
Arrête de te répandre
Arrête de répéter
Que t'es bon à te foutre à l'eau
Que t'es bon à te pendre
Non Jef t'es pas tout seul
Mais c'est plus un trottoir
ça devient un cinéma
Où les gens viennent te voir
Allez viens Jef viens viens.

Viens il me reste ma guitare
Je l'allumerai pour toi
Et on sera espagnols
Comme quand on était mômes
Même que j'aimais pas ça
T'imiteras le rossignol
Puis on se trouvera un banc
On parlera de l'Amérique
Où c'est qu'on va aller
Quand on aura du fric
Et si t'es encore triste
Ou rien que si t'en as l'air
Je te raconterai comment
Tu deviendras Rockfeller
On sera bien tous les deux
On rechantera comme avant
Comme quand on était beaux
Comme quand c'était le temps
D'avant qu'on soit poivrots

Allez viens Jef viens viens
Oui oui Jef oui viens.


Jeff

No Jef no estás solo
Pero para de llorar
De ese modo ante todo el mundo
Porque una medio vieja
Porque una falsa rubia
Te ha vuelto a dejar
No Jef no estás solo
Pero sabes que me avergüenzas
Por sollozar así
Tontamente ante todo el mundo
Porque una tres cuartos puta
Se te ha ido de las manos
No Jef no estás solo
Pero da vergüenza verte
La gente se burla de nosotros
Larguémonos de esta acera
Anda ven Jef ven, ven.

Ven me quedan tres reales
Vamos ir a bebérnoslos
Donde la madre Françoise
Ven me quedan tres reales
Y si no es suficiente
Pues me quedara la pizarra
Después iremos a comer
Mejillones y después patatas fritas
Patatas fritas y después mejillones
Y vino de Mosela
Y si sigues triste
Iremos a ver a las chicas
Donde la madame Andrée
Al parecer las hay nuevas
Volveremos a cantar como antes
Estaremos bien los dos
Como cuando éramos jóvenes
Como cuando era el tiempo
Que tenía dinero.

No Jef, no estás solo
Pero para tus muecas
Levanta tus cien kilos
Haz que se mueva tu carcasa
Sé que tienes el corazón gordo
Pero hay levantarlo
No Jef, no estás solo
Pero para de sollozar
Deja de derramarte
Deja de repetir
Que estás para tirarte al agua
Que estás para ahorcarte
No Jef, no estás solo
Pero esto ya no es una acera
Esto se convierte en un cine
Donde la gente viene a verte
Anda ven Jef ven, ven.

Ven, me queda mi guitarra
La encenderé para ti
Y seremos españoles
Como cuando éramos chavales
Aunque no me gustaba eso
Imitarás el ruiseñor
Después encontraremos un banco
Hablaremos de América
Que es donde vamos a ir
Cuando tengamos pasta
Y si sigues triste
O sólo si lo pareces
Te contaré cómo
Te convertirás en Rockfeller
Estaremos bien los dos
Volveremos a cantar como antes
Como cuando éramos guapos
Como cuando era el tiempo
De antes de ser unos borrachos
Anda Jef ven, ven
Sí, sí Jef, sí ven.

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Jacques Brel -Les bonbons-
Les bonbons
Jacques Brel (1929-1978)

Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Puis les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons
Mais je vous ai apporté des bonbons

J'espère qu'on pourra se promener
Que Madame votre mère ne dira rien
On ira voir passer les trains
A huit heures moi je vous ramènerai
Quel beau dimanche pour la saison
Je vous ai apporté des bonbons

Si vous saviez comme je suis fier
De vous voir pendue à mon bras
Les gens rne regardent de travers
Y en a même qui rient derrière moi
Le monde est plein de polissons
Je vous ai apporté des bonbons

Oh! oui! Germaine est moins bien que vous
Oh oui! Germaine elle est moins belle
C'est vrai que Germaine a des cheveux roux
C'est vrai que Germaine elle est cruelle
Ça vous avez mille fois raison
Je vous ai apporté des bonbons

Et nous voilà sur la grande place
Sur le kiosque on joue Mozart
Mais dites-moi que c'est par hasard
Qu'il y a là votre ami Léon
Si vous voulez que je cède la place
J'avais apporté des bonbons...

Mais bonjour Mademoiselle Germaine
Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Puis les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons...


Los caramelos

Yo le he traido caramelos
Porque las flores son perecederas
Y luego los caramelos son tan buenos
Aunque las flores sean más presentables
Sobre todo cuando están en capullos
Pero yo le he traido caramelos

Yo espero que podamos pasear
Que su señora madre no dirá nada
Iremos a ver pasar los trenes
A las ocho yo la acompañaré
Qué buen domingo para esta época
Yo le he traido caramelos
Si usted supiera cómo estoy de orgulloso
Al verla colgada de mi brazo
La gente me mira de reojo
Y hay incluso quienes rien tras de mí
El mundo está lleno de bribones
Yo le he traido caramelos

¡Oh sí! Germaine no está tan bien como usted
¡Oh sí! Germaine es menos bella
Es cierto que Germaine tiene el pelo rojo
Es cierto que Germaine es cruel
En eso usted tiene mil veces razón
Yo le he traido caramelos

Y henos aquí en la gran plaza
En el kiosko tocan Mozart
Pero dígame si no es casualidad
Que ahí está su amigo León
Si usted quiere que ceda mi sitio
Yo había traido caramelos...

Pero buenos días señorita Germaine
Yo le he traido caramelos
Porque las flores son perecederas
Y luego los caramelos son tan buenos
Aunque las flores sean más presentables
Sobre todo cuando están en capullos....

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Jacques Brel -Ces gens-là-
Ces gens-là
Jacques Brel (1929-1978)

D'abord il y a l'aîné
Lui qui est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom
Monsieur tellement qui boit
Ou tellement qu'il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qui a l'œil qui divague
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas Monsieur
On ne pense pas on prie

Et puis, il y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Ou’est méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses petites affaires
Avec son petit chapeau
Avec son petit manteau
Avec sa petite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qui n'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n'a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne vit pas Monsieur
On ne vit pas on triche

Et puis, il y a les autres
La mère qui ne dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Il y a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui regarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchss
Et puis il y a la toute vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu que c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on écoute même pas
Ce que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas Monsieur
On ne cause pas on compte

Et puis et puis
Et puis il y a Frida
Qui est belle comme un soleil
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida
Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas de fenêtres
Avec presque pas de murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il fera bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas
Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas

Parfois quand on se voit
Semblant que c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur on ne s'en va pas
On ne s'en va pas Monsieur
On ne s'en va pas
Mais il est tard Monsieur
Il faut que je rentre chez moi.


Esa gente

Primero esta el mayor
Él que es como un melón
Él que tiene una gorda nariz
Él que ya no sabe su nombre
Señor tanto como bebe
O tanto como ha bebido
Que no hace nada con sus diez dedos
Pero que ya no puede más
Él que esta completamente condenado
Y que se toma por el rey
Que se emborracha todas las noches
Con vino malo
Pero que encontramos por la mañana
En la iglesia durmiendo
Tieso como una mojama
Blanco como un cirio de pascua
Y después que balbucea
Y que tiene el ojo que divaga
Hay que decirle señor
Que entre esa gente
No se piensa señor
No se piensa, se reza.

Y después esta el otro
Zanahorias en los pelos
Que nunca ha visto un peine
Que es malo como una tiña
Aunque daría su camisa
A una pobre gente feliz
Que se ha casado con la Dense
Una chica de la ciudad
En fin de otra ciudad
Y que eso no ha terminado
Que hace sus pequeños negocios
Con su pequeño gorro
Con su pequeño abrigo
Con su pequeño coche
Que le gustaría aparentar
Pero que no aparenta nada
No hay que jugar a rico
Cuando no se tiene un centavo
Hay que decirle señor
Que entre esa gente
No se vive, señor
No se vive, se hace trampa.

Y después, están los otros
La madre que no dice nada
O bien cualquier cosa
Y de la noche a la mañana
Bajo su bella jeta de apóstol
Y en su marco de madera
Hay el bigote del padre
Que ha muerto de un resbalón
Y que mira a su rebaño
Comer la sopa fría
Y eso hace grandes flchss
Y eso hace grandes flchss
Y después esta la mas vieja
Que no para de vibrar
Y que se espera que palme
Visto que es ella quien tiene la pasta
Y que ni se escucha siquiera
Lo que sus pobres manos cuentan
Hay que decirle señor
Que entre esa gente
No se charla señor
No se charla, se cuenta.

Y después, y después
Y después esta Frida
Que es bella como un sol
Y que me quiere igual
Que yo quiero a Frida
Incluso nos decimos a menudo
Que tendremos una casa
Con montones de ventanas
Casi sin paredes
Y que viviremos dentro
Y que hará bueno estar allí
Y que si no es seguro
Es sin embargo quizás
Porque los otros no quieren
Porque los otros no quieren
Los otros dicen así
Que es demasiado bonita para mí
Que sólamente valgo
Para degollar gatos
Nunca he matado gatos
O hace mucho tiempo de eso
O bien he olvidado
O no olían bien.

A veces cuando nos vemos
Fingiendo que no es a propósito
Con sus ojos mojados
Ella dice que se irá
Ella dice que me seguirá
Entonces por un instante
Por un instante sólamente
Entonces yo la creo señor
Por un instante
Por un instante sólamente
Porque entre esa gente
Señor uno no se va
Uno no se va señor
Uno no se va
Pero ya es tarde señor
Tengo que volver a mi casa...

Versión de Consuelo Lago Collado

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posted by Alfil @ 7:30 AM   0 comments
Jacques Brel -Grand-Mère-
Grand-Mère
Jacques Brel (1929-1978)

Faut voir Grand-Mère
Grand-Mère et sa poitrine
Grand-Mère et ses usines
Et ses vingt secrétaires
Faut voir Mère Grand
Diriger ses affaires
Elle vend des courants d'air
Déguisés en coups de vent
Faut voir Grand-Mère
Quand elle compte son magot
Ça fait des tas de zéros
Pointés comme son derrière

Mais pendant ce temps-là Grand-Père court après la bonne
En lui disant que l'argent ne fait pas le bonheur
Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes
Et que nos petits épargnants aient le sens des valeurs?

Faut voir Grand-Mère
C'est une tramontane
Qui fume le havane
Et fait trembler la terre
Faut voir Grand-Mère
Cerclée de généraux
Etre culotte de peau
Et gagner leurs guèguerres
Faut voir Grand-Mère
Dressée sous son chapeau
C'est comme un Waterloo
Où ne serait pas venu Blucher

Mais pendant ce temps-là Grand-Père court après la bonne
En lui disant que l'armée elle bat le beurre
Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes
Et que nos chers pioupious aient le sens des valeurs

Faut voir Grand-Mère
S'assurer sur la mort
Un petit coup de presbytère
Un petit coup de remords
Faut voir Grand-Mère
Et ses ligues de vertu
Ses anciens combattants
Ses anciens qui ont battu
Faut voir Grand-Mère
Quand elle se croit pécheresse
Un grand verre de grand-messe
Et un doigt de couvent

Mais pendant ce temps-là Grand-Père court après la bonne
En lui disant que les curés sont farceurs
Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes
Et nos petits incroyants aient le sens des valeurs

Mais faut voir Grand-Père
Dans les bistrots bavards
Où claquent les billards
Et les chopes de bière
Faut voir Père Grand
Caresser les roseaux
Effeuiller les étangs
Et pleurer du Rimbaud
Faut voir Grand-Père
Dimanche finissant
Honteux et regrettant
D'avoir trompé Grand-Mère

Mais pendant ce temps-là Grand-Mère se tape la bonne
En lui disant que les hommes sont menteurs
Comment voulez-vous bonnes gens que nos bonnes bonnes
Et que notre belle jeunesse aient le sens des valeurs


Abuela

Hay que ver a la abuela
La abuela y su pecho
La abuela y sus fábricas
Y sus veinte secretarias.
Hay que ver a la abuela
Dirigir sus negocios
Vende corrientes de aire
Disfrazadas de ráfagas de viento
Hay que ver a la abuela
Cuando cuenta sus ahorros
Que hacen montones de ceros
Punteados como su trasero

Pero durante ese tiempo el abuelo corre tras la criada
Diciéndole que el dinero no hace la felicidad
¿Cómo quereis buenas gentes que nuestra buenas criadas
Y nuestro pequeños ahorradores tengan el sentido de los valores?

Hay que ver a la abuela
Es una tramontana
Que fuma habanos
Y hace temblar la ltierra
Hay que ver a la abuela
Rodeada de generales
Ser un militarote
Y ganar sus gueguerras
Hay que ver a la abuela
Tiesa bajo su sombrero
Es como un Waterloo
Al que no hubiera ido Blucher

Pero durante ese tiempo el abuelo corre tras la criada
Diciéndole que el ejército bate la mantequilla
¿Cómo quereis buenas gentes que nuestras buenas criadas
Y nuestros queridos reclutas tengan el sentido de los valores?

Hay que ver a la abuela
Asegurarse sobre la muerte
Un toquecito de presbiterio
Un toquecito de remordimientos
Hay que ver a la abuela
Y sus ligas de virtud
Sus antiguos combatientes
Sus viejos que han golpeado
Hay que ver a la abuela
Cuando se cree pecadora
Un gran vaso de gran misa
Y un dedo de convento

Pero durante ese tiempo el abuelo corre tras la criada
Diciéndole que los curas son farsantes
¿Cómo quereis buenas gentes que nuestras buenas criadas

Y nuestros pequeños descreidos
tengan el sentido de los valores?
Pero hay que ver al abuelo
En los bares charlatanes
Donde chasquean los billares
Y las jarras de cerveza
Hay que ver al padre grande
Acariciar los rosales
Deshojar los estanques
Y llorar el Rimbaud
Hay que ver al abuelo
Terminando el domingo
Avergonzado y lamentando
Haber engañado a la abuela

Pero durante ese tiempo La abuela se tira a la criada
Diciéndole que los hombres son mentirosos
¿Cómo quereis buenas gentes que nuestras buenas criadas
Y nuestra bella juventud tengan el sentido de los valores?

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posted by Alfil @ 7:20 AM   0 comments
Jacques Brel -La chanson des vieux amants-
La chanson des vieux amants
Jacques Brel (1929-1978)

Bien sûr, nous eûmes des orages
Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol
Mille fois tu pris ton bagage
Mille fois je pris mon envol
Et chaque meuble se souvient
Dans cette chambre sans berceau
Des éclats des vieilles tempêtes
Plus rien ne ressemblait à rien
Tu avais perdu le goût de l'eau
Et moi celui de la conquête

Mais mon amour
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais je t'aime

Moi, je sais tous tes sortilèges
Tu sais tous mes envoûtements
Tu m'as gardé de piège en piège
Je t'ai perdue de temps en temps
Bien sûr tu pris quelques amants
Il fallait bien passer le temps
Il faut bien que le corps exulte
Et finalement finalement
Il nous fallut bien du talent
Pour être vieux sans être adultes

Oh, mon amour
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore, tu sais, je t'aime

Et plus le temps nous fait cortège
Et plus le temps nous fait tourment
Mais n'est-ce pas le pire piège
Que vivre en paix pour des amants
Bien sûr tu pleures un peu moins tôt
Je me déchire un peu plus tard
Nous protégeons moins nos mystères
On laisse moins faire le hasard
On se méfie du fil de l'eau
Mais c'est toujours la tendre guerre

Oh, mon amour...
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais je t'aime.


La canción de los viejos amantes

Por supuesto tuvimos tormentas
Veinte años de amor es el amor loco
Mil veces cogiste tu equipaje
Mil veces yo levanté el vuelo
Y cada mueble se acuerda
En esta habitación sin cuna
De los estallidos de las viejas tempestades
Ya nada se parecía a nada
Tu habías perdido el gusto del agua
Y yo el de la conquista.

Pero mi amor
Mi dulce mi tierno mi maravilloso amor
Del alba clara hasta el final del día
Yo te amo aún tu sabes yo te amo.

Yo sé todos tus sortilegio.
Tu sabes todos mis hechizos
Tu me has conservado de trampa en trampa
Yo te he perdido de tiempo en tiempo
Por supuesto tuviste algunos amantes
Era necesario pasar el tiempo
Es preciso que el cuerpo exulte
Y finalmente finalmente
Fue necesario bastante talento
Para ser viejos sin ser adultos.
Oh mi amor
Mi dulce mi tierno mi maravilloso amor
Del alba clara hasta el final del dí
Yo te amo aún tu sabes yo te amo.

Y cuanto más el tiempo nos hace cortejo
Tanto más nos atorment
Pero no hay trampa peor
Que vivir en paz para unos amantes
Por supuesto tú lloras un poco menos pronto
Yo me desgarro un poco más tarde
Protegemos menos nuestros misteriosç
Dejamos hacer menos al azar
Desconfiamos de la corriente
Pero es siempre la tierna guerra.

Oh mi amor...
Mi dulce mi tierno mi maravilloso amor
Del alba clara hasta el final del día
Yo te amo aún tu sabes yo te amo

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Jacques Brel -Mon enfance-
Mon enfance
Jacques Brel (1929-1978)

Mon enfance passa
De grisailles en silences
De fausses révérences
En manque de batailles
L'hiver j'étais au ventre
De la grande maison
Qui avait jeté l'ancre
Au nord parmi les joncs
L'été à moitié nu
Mais tout à fait modeste
Je devenais indien
Pourtant déjà certain
Que mes oncles repus
M'avaient volé le Far West

Mon enfance passa
Les femmes aux cuisines
Où je rêvais de Chine
Vieillissaient en repas
Les hommes au fromage
S'enveloppaient de tabac
Flamands taiseux et sages
Et ne me savaient pas
Moi qui toutes les nuits
Agenouillé pour rien
Arpégeais mon chagrin
Au pied du trop grand lit
Je voulais prendre un train
Que je n'ai jamais pris.

Mon enfance passa
De servante en servante
Je m'étonnais déjà
Qu'elles ne fussent point plantes
Je m'étonnais encore
De ces ronds de famille
Flânant de mort en mort
Et que le deuil habille
Je m'étonnais surtout
D'être de ce troupeau
Qui m'apprenait à pleurer
Que je connaissais trop
J'avais L'œil du berger
Mais le cœur de l'agneau.

Mon enfance éclata
Ce fut l'adolescence
Et le mur du silence
Un matin se brisa
Ce fut la première fleur
Et la première fille
La première gentille
Et la première peur
Je volais je le jure
Je jure que je volais
Mon cœur ouvrait les bras
Je n'étais plus barbare
Et la guerre arriva.

Et nous voilà ce soir.


Mi infancia

Mi infancia pasó
De grisuras en silencios
De falsas reverencias
En falta de batallas
En invierno estaba en el vientre
De la gran casa
Que había echado el ancla
En el norte entre los juncos
En el verano medio desnudo
Más totalmente modesto
Me convertía en indio
A pesar de la certeza
De que mis tíos ahitos
Me habían robado el Far West.

Mi infancia pasó
Las mujeres en las cocinas
Donde yo soñaba con China
Envejecían en comida
Los hombres al queso
Se envolvían en tabaco
Flamencos parcos y sabios
Y a mi me ignoraban
Yo que todas las noches
Arrodillado para nada
Arpegiaba mi tristeza
Al pie de la cama demasiado grande
Quería tomar un tren
Que no he tomado jamás.

Mi infancia pasó
De criada en criada
Yo ya me sorprendía
De que no fueran plantas
Me sorprendía todavía
De esos círculos de familia
Vagando de muerto en muerto
Y que la muerte viste
Me sorprendía sobre todo
De ser de ese rebaño
Que me enseñaba a llorar
Que yo conocía demasiado
Yo tenía el ojo del pastor
Pero el corazón del cordero.

Mi infancia estalló
Fue la adolescencia
Y el muro del silencio
Una mañana se rompió
Fue la primera flor
Y la primera chica
La primera amable
Y el primer temor
Yo volaba lo juro
Yo juro que volaba
Mi corazón abría los brazos
Yo ya no era bárbaro
Y la guerra llegó.

Y henos aquí esta noche.

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Jacques Brel -J'arrive-
J'arrive
Jacques Brel (1929-1978)

De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Nos amitiés sont en partance
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
La mort potence nos dulcinées
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les hommes pleurent les femmes pleuvent.

J'arrive j'arrive
Mais qu'est-ce que j'aurais bien aimé
Encore une fois traîner mes os
Jusqu'au soleil jusqu'à l'été
Jusqu'au printemps, jusqu'à demain
J'arrive, j'arrive
Mais qu'est-ce que j'aurais bien aimé
Encore une fois voir si le fleuve
Est encore fleuve voir si le port
Est encore port m'y voir encore
J'arrive j'arrive
Mais pourquoi moi pourquoi maintenant
Pourquoi déjà et où aller
J'arrive bien sûr, j'arrive
Mais j'ai jamais rien fait d'autre qu'arriver

De chrysanthèmes en chrysanthèmes
A chaque fois plus solitaire
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
A chaque fois surnuméraire
J'arrive j'arrive
Mais qu'est-ce que j'aurais bien aimé
Encore une fois prendre un amour
Comme on prend le train pour plus être seul
Pour être ailleurs pour être bien
J'arrive j'arrive
Mais qu'est-ce que j'aurais bien aimé
Encore une fois remplir d'étoiles
Un corps qui tremble et tomber mort
Brûlé d'amour le coeur en cendres
J'arrive j'arrive
C'est mème pas toi qui est en avance
C'est déjà moi qui suis en retard
J'arrive, bien sûr j'arrive
Mais j'ai jamais rien fait d'autre qu'arriver.


Ya llego

De crisantemos en crisantemos
Nuestras amistades van partiendo
De crisantemos en crisantemos
La muerte potencia nuestras dulcineas
De crisantemos en crisantemos
Las otras flores hacen lo que pueden
De crisantemos en crisantemos
Los hombres lloran las mujeres llueven.

Ya llego ya llego
Pero cuánto me hubiera gustado
Una vez más arrastrar mis huesos
Hasta el sol hasta el verano
Hasta la primavera hasta mañana
Ya llego ya llego
Pero cuánto me hubiera gustado
Una vez más ver si el río
Es aún río ver si el puerto
Es aún puerto verme aún allí
Ya llego ya llego
Pero porqué yo porqué ahora
Porqué ya y a dónde ir
Ya llego, seguro, ya llego
Pero nunca he hecho otra cosa que llegar.

De crisantemos en crisantemos
Cada vez más solitario
De crisantemos en crisantemos
Cada vez supernumerario
Ya llego ya llego
Pero cuánto me hubiera gustado
Una vez más tomar un amor
Como se toma el tren para no estar más solo
Para estar en otra parte para estar bien
Ya llego ya llego
Pero cuánto me hubiera gustado
Una vez más llenar de estrellas
Un cuerpo que tiembla y caer muerto
Quemado de amor con el corazón en cenizas
Ya llego ya llego
Incluso no eres tu quien se adelanta
Soy yo quien se retrasa
Ya llego, seguro, ya llego
Pero nunca he hecho otra cosa que llegar.

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posted by Alfil @ 6:50 AM   1 comments
Jacques Brel -Regarde bien petit-
Regarde bien petit
Jacques Brel (1929-1978)


Regarde bien petit
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulins
Y a un homme qui vient
Que je ne connais pas
Regarde bien petit
Regarde bien

Est-ce un lointain voisin
Un voyageur perdu
Un revenant de guerre
Un montreur de dentelles
Est-ce un abbé porteur
De ces fausses nouvelles
Qui aident à vieillir
Est-ce mon frère qui vient
Nous dire qu'il est temps
De moins nous haïr
Ou n'est-ce que le vent
Qui gonfle un peu le sable
Et forme des mirages
Pour nous passer le temps

Regarde bien petit
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulins
Y a un homme qui vient
Que je ne connais pas
Regarde bien petit
Regarde bien

Ce n'est pas un voisin
Son cheval est trop fier
Pour être de ce coin
Pour revenir de guerre
Ce n'est pas un abbé
Son cheval est trop pauvre
Pour être paroissien
Ce n'est pas un marchand
Son cheval est trop clair
Son habit est trop blanc
Et aucun voyageur
N'a plus passé le pont
Depuis la mort du père
Ni ne sait nos prénoms

Regarde bien petit
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulins
Y a un homme qui vient
Que je ne connais pas
Regarde bien petit
Regarde bien

Non ce n'est pas mon frère
Son cheval aurait henni
Non ce n'est pas mon frère
Il ne l'oserait plus
Il n'est plus rien ici
Qui puisse le servir
Non ce n'est pas mon frère
Mon frère a pu mourir
Cette ombre de midi
Aurait plus de tourments
S'il s'agissait de lui
Allons c'est bien le vent
Qui gonfle un peu le sable
Pour nous passer le temps

Regarde bien petit
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulins
Y a un homme qui part
Que nous ne saurons pas
Regarde bien petit
Regarde bien

Il faut sécher tes larmes
Il y a un homme qui part
Que nous ne saurons pas
Tu peux ranger les armes.



Mira bien pequeño

Mira bien pequeño
Mira bien
En la llanura allí
A la altura de los cañizares
Entre cielo y molinos
Hay un hombre que viene
Que no conozco
Mira bien pequeño
Mira bien.

Será un lejano vecino
Un viajero perdido
Uno que vuelve de la guerra
Un mostrador de encajes
Será un abad portador
De esas falsas noticias
Que ayudan a envejecer
Será mi hermano que viene
A decirnos que ya va siendo tiempo
De odiarnos menos
O solo será el viento
Que infla un poco la arena
Y forma espejismos
Para entretenernos.

Mira bien pequeño
Mira bien
En la llanura allí
A la altura de los cañizares
Entre cielo y molinos
Hay un hombre que viene
Que no conozco
Mira bien pequeño
Mira bien

No es un vecino
Su caballo es demasiado orgulloso
Para ser de este paraje
Para volver de la guerra
No es un abad
Su caballo es demasiado pobre
Para ser párroco
No es un comerciante
Su caballo es demasiado claro
Su vestidura es demasiado blanca
Y ningún viajero
Ha pasado ya el puente
Desde la muerte de padre
Ni conoce nuestros nombres.

Mira bien pequeño
Mira bien
En la llanura allí
A la altura de los cañizares
Entre cielo y molinos
Hay un hombre que viene
Que no conozco
Mira bien pequeño
Mira bien.

No, no es mi hermano
Su caballo hubiera relinchado
No, no es mi hermano
No se atrevería ya
Ya no hay nada aquí
Que le pueda servir
No, no es mi hermano
Mi hermano ha podido morir
Esa sombra de mediodía
Tendría más tormentos
Si se tratara de él
Entonces es el viento
Que infla un poco la arena
Para entretenernos.

Mira bien pequeño
Mira bien
En la llanura allí
A la altura de los cañizares
Entre cielo y molinos
Hay un hombre que se marcha
Que no sabremos no
Mira bien pequeño
Mira bien.

Tienes que secar tus lágrimas
Hay un hombre que se va
Que no sabremos no
Puedes guardar las armas.

Versión de Consuelo Lago Collado

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Jacques Brel -Vieillir-
Vieillir
Jacques Brel (1929-1978)

Mourir en rougissant
Suivant la guerre qu'il fait
Du fait des Allemands
A cause des Anglais
Mourir baiseur intègre
Entre les seins d'une grosse
Contre les os d'une maigre
Dans un cul de basse-fosse
Mourir de frissonner
Mourir de se dissoudre
De se racrapoter
Mourir de se découdre
Ou terminer sa course
La nuit de ses cent ans
Vieillard tonitruant
Soulevé pas quelques femmes
Cloué à la Grande Ourse
Cracher sa dernière dent
En chantant "Amsterdam"
Mourir cela n'est rien
Mourir la belle affaire
Mais vieillir... ô vieillir
Mourir mourir de rire
C'est possiblement vrai
D'ailleurs la preuve en est
Qu'ils n'osent plus trop rire
Mourir de faire le pitre
Pour dérider le désert
Mourir face au cancer
Par arrêt de l'arbitre
Mourir sous le manteau
Tellement anonyme
Tellement incognito
Que meurt un synonyme.
Ou terminer sa course
La nuit de ses cent ans
Vieillard tonitruant
Soulevé par quelques femmes
Cloué à la Grande Ourse
Cracher sa dernière dent
En chantant "Amsterdam"
Mourir cela n'est rien
Mourir la belle affaire
Mais vieillir... ô vieillir
Mourir couvert d'honneur
Et ruisselant d'argent
Asphyxié sous les fleurs
Mourir en monument
Mourir au bout d'une blonde
Là où rien ne se passe
Où le temps nous dépasse
Où le lit tombe en tombe
Mourir insignifiant
Au fond d'une tisane
Entre un médicament
Et un fruit qui se fane
Ou terminer sa course
La nuit de ses mille ans
Vieillard tonitruant
Soulevé par quelques femmes
Cloué à la Grande Ourse
Cracher sa dernière dent
En chantant "Amsterdam"
Mourir cela n'est rien
Mourir la belle affaire
Mais vieillir... ô vieillir

Envejecer

Morir ruborizándose
Según la guerra que hace
Del echo de los Alemanes
A causa de los Ingleses.
Morir follador integro
Entre los senos de una gorda
Contra los huesos de una flaca
En el culo del calabozo.
Morir de estremecerse
Morir de disolverse
De arrugarse
Morir de descoserse.

O terminar su carrera
La noche de sus cien años
Anciano atronador
Levantado por algunas mujeres
Clavado a la Osa Mayor
Escupir su último diente
Cantando “Amsterdam”.

Morir eso no es nada
Morir el buen asunto
Pero envejecer…. ¡Oh! Envejecer.

Morir morir de risa
Es posiblemente cierto
Además la prueba es
Que ya no se atreven a reír demasiado.
Morir de hacer el payaso
Para desarrugar el desierto
Morir frente al cáncer
Por parada del arbitro.
Morir bajo el abrigo
Tan anónimo
Tan incógnito
como muere un sinónimo.

O terminar su carrera
La noche de sus cien años
Anciano atronador
Levantado por algunas mujeres
Clavado a la Osa Mayor
Escupir su último diente
Cantando “Amsterdam”.

Morir eso no es nada
Morir el buen asunto
Pero envejecer…. ¡Oh! envejecer

Morir cubierto de honor
Y chorreante de dinero
Asfixiado bajo las flores
Morir en monumento.
Morir al final de una rubia
Allí donde no pasa nada
Donde el tiempo nos supera
Donde la cama cae en tumba.
Morir insignificante
En el fondo de una tisana
Entre un medicamento
Y una fruta que se marchita.

O terminar su carrera
La noche de sus cien años
Anciano atronador
Levantado por algunas mujeres
Clavado a la Osa Mayor
Escupir su último diente
Cantando “Amsterdam”.

Morir eso no es nada
Morir el buen asunto
Pero envejecer…. ¡Oh! envejecer .

Versión de Consuelo Lago Collado

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posted by Alfil @ 6:30 AM   0 comments
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