Alfredo Gangotena -Absence- VII- |
mercredi, octobre 26, 2005 |
Absence. VII Alfredo Gangotena (1904-1944)
Beaucoup d'insectes autour d'une seule pensée: La mienne, absente ! sous un ciel de pluie. Et tu est venu, un jour, là, Pizarro, animé d'une grande passion ! Comme toi, fantôme ! je brûle mon âme auprès de cette étrange forêt Don tu aimais jadis sentir l'haleine tenace. Mais combien de ces prunelles nauséabondes m'entourent aussi - comme en cette heure d'angoisse, lourde et mauvaise à ton esprit - Que s'attardent à me regarder languir. Mourir ! les yeux si loin d'ici - Et l'esprit, encore plus noble, tout près des chaînes où a vécu mon cœur !
Le sang m'appelle, Le sang des jours d'extase, plus rythmé que la mer. Ce sang qui n'oubli jamais, qui m'envahi d'une couleur terrible. Mais vite ! que cet inutile voyage des yeux finisse ! Le cœur ainsi, qui a tant patienté, veut à tout prix revoir son sang, Jouir d'une ombre convoitée, plus douce et plus propice à son pénible tremblement. Mais vite, que j'y retourne ! Car elle m'attend, les regards au vent, mon Épousée, là-bas, blanche et secrète comme les neiges d'une étoile nouvelle. Ah ! Seigneur, si je parcours une patrie mauvaise, ayez pitié de celui qui vous offense, bien pauvre enfant oublié aux ronces de son calvaire. Je vous crie : « Seigneur, guérissez-moi de la mer immense, de ma très grande tristesse, et de cette astre banal qui éclaire les terres de mon tourment ! »
La nuit se fait plus grave, plus dense, qui cherche ses ombres éperdument.Ma détresse est grande. Et j'ouvrirai mon cœur aux bêtes sauvages qui parcourent le monde comme un feu des sables. Quel Esprit ai-je encore à fréquenter ? L'opium partage en mille mes ombres, versant sur toute paupière sa mélancolie d'absences.
À bout d'espoir, le cœur reprend : « L'absence ! « L'absence à perte de vue. « Oh, qu'il est lointain mon foyer de gloires ! «Ô lèvres aimantes, ces larmes ne sont pas assez profondes pour pleurer votre lamentable éloignement. »
Le ciel encore plus dur, ne résonne pas ! Les fleurs sans tiges qui ont le poids du sang. Et la nuit se fait plus douce, plus proche et plus prenante : « Ouvre-toi !« Ouvre ton sommeil à mes haleines, « Car je suis la liberté des brises, « Car j'entraîne avec mes siècles la convalescence de tes pupilles. « Le chemin est près, toute forme du songe est désireuse de remplir sa tâche, son destin. « Le temps vous presse, ô lèvres incomparables, « Rendez-vous à mon ciel d'intelligence, « Le seul contact d'amour irréductible, je l'assure en ce royaume de vie. »
Ausencia. VII
Muchos insectos en torno a un único pensamiento: ¡El mío, ausente!, bajo un cielo lluvioso. ¡Y tú viniste,un día, aquí, Pizarro, animado por una gran pasión! Como tú, ¡fantasma!, yo quemo mi alma junto a esta extraña selva Cuyo hálito tenaz te gustaba antaño oler. Pero cuántas de esas pupilas nauseabundas me rodean también -Como en esta hora de angustia, pesada y mala para tu espíritu- Que se quedan mirándome languidecer. ¡Morir!, con los ojos tan lejos de aquí -¡Y el espíritu, más noble aún, muy cerca de las cadenas en que vivió mi corazón!
La sangre me llama, La sangre de los días de éxtasis, más acompasada que el mar. Esta sangre que nunca olvida, que me invade con un color terrible. Pero, ¡rápido!, ¡que se acabe este inútil viaje de los ojos! Así, el corazón que ha sido tan paciente quiere a toda costa volver a ver su sangre, Gozar de una sombra codiciada, más suave y más propicia a su penoso temblor. Pero, ¡rápido, que yo vuelva allí! Pues ella me espera, con la mirada al viento, mi Desposada, allá lejos, blanca y secreta como las nieves de una estrella nueva. ¡Ah, Señor!, si yo recorro una patria malvada, ten piedad de quien te ofende, paupérrimo niño olvidado en las zarzas de su calvario. Te grito: "¡Señor, cúrame del inmenso mar, de mi grandísima tristeza, y del astro banal que ilumina las tierras de tormento!"
La noche que busca sus sombras desesperadamente se hace más grave, más densa.Grande es mi aflicción. Y abriré mi corazón a los animales salvajes que recorren el mundo como el fuego la arena. ¿Qué Espíritu me queda por frecuentar? El opio divide mis sombras en mil pedazos, vertiendo en toda pupila su melancolía de ausencias.
Casi sin esperanzas, el corazón recomienza: "¡La ausencia! La ausencia hasta donde se pierde la vista. ¡Oh, que lejos está mi hogar de glorias! Oh, labios amantes, estas lágrimas no son lo bastante profundas para llorar vuestro lamentable alejamiento."
¡El cielo, más duro aún, no resuena! Las flores sin tallo que tienen el peso de la sangre. Y la noche se hace más suave, más cercana y más cautivante: "¡Ábrete!Abre tu sueño a mis hálitos, Pues soy la libertad de las brisas, Pues arrastro con mis siglos la convalecencia de tus pupilas. El camino está listo, toda forma del sueño está deseosa de cumplir con su tarea, con su destino. El tiempo os urge, oh labios incomparables, Dirigíos a mi cielo de inteligencia, El único contacto de amor irreductible, lo aseguro en este reino de vida."
Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel FrontánLibellés : Alfredo Gangotena |
posted by Alfil @ 6:27 PM |
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