Paul Géraldy -Abat-jour- |
vendredi, octobre 14, 2005 |
Abat-jour Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Tu demandes pourquoi je reste sans rien dire ? C'est que voici le grand moment, l'heure des yeux et du sourire, le soir, et que ce soir je t'aime infiniment ! Serre-moi contre toi. J'ai besoin de caresses. Si tu savais tout ce qui monte en moi, ce soir, d'ambition, d'orgueil, de désir, de tendresse, et de bonté !... Mais non, tu ne peux pas savoir !... Baisse un peu l'abat-jour, veux-tu ? Nous serons mieux. C'est dans l'ombre que les coeurs causent, et l'on voit beaucoup mieux les yeux quand on voit un peu moins les choses. Ce soir je t'aime trop pour te parler d'amour. Serre-moi contre ta poitrine! Je voudrais que ce soit mon tour d'être celui que l'on câline... Baisse encore un peu l'abat-jour. Là. Ne parlons plus. Soyons sages. Et ne bougeons pas. C'est si bon tes mains tièdes sur mon visage!... Mais qu'est-ce encor ? Que nous veut-on ? Ah! c'est le café qu'on apporte ! Eh bien, posez ça là, voyons ! Faites vite!... Et fermez la porte ! Qu'est-ce que je te disais donc ? Nous prenons ce café... maintenant ? Tu préfères ? C'est vrai : toi, tu l'aimes très chaud. Veux-tu que je te serve? Attends! Laisse-moi faire. Il est fort, aujourd'hui. Du sucre? Un seul morceau? C'est assez? Veux-tu que je goûte? Là! Voici votre tasse, amour... Mais qu'il fait sombre. On n'y voit goutte. Lève donc un peu l'abat-jour.
Pantalla
Me preguntas ahora por qué estoy tan callado? Porque llegó el momento, el gran momento, la hora de los ojos y las dulces sonrisas... ¡La noche....y esta noche cuánto amor por ti siento! Contra tu pecho apriétame. Necesito caricias. Si tú supieras todo lo que en mí está subiendo de deseo, de orgullo, de ambición, de ternura y de bondad. Más oye: tú no puedes saberlo. Bájate la pantalla, mejor así estaremos. En la sombra en donde los corazones hablan; cuando en torno las cosas se empiezan a ver menos; te amo mucho esta noche para hablarte de amor. Apriétame a tu pecho... Sobre tu pecho estoy. Cuánta dulzura mi amor halla! Y para acariciarte, cómo ansío que llegue el turno mío.... Baja más la pantalla... Pero no hablemos más. Tengamos juicio, estemos quietos. Dicha no hay ninguna, en este instante de pasión ferviente, como sentir tu piel cerca a mi frente... Pero, ¿qué es eso? ¿Quién nos importuna? ¡El café! Ponlo allá. Cierra la puerta. ¿De qué te estaba hablando? ¿Tomamos el café? ¿Después...? ¿Ahora? ¡Ah! Te gusta caliente; lo estaba yo olvidando. ¿Quieres que te sirva yo mismo? ¿Eso prefieres? Está fuerte. ¿Azúcar? ¿Un terrón no más quieres? ¿Quieres que lo pruebe? ¿Será un terrón bastante? Esta es la taza tuya. Toma el café al instante, que se te enfría. Y calla y nada más hablemos. Pero, ¡qué oscuridad! Si nada vemos... Alza un poco, amor mío, la pantalla.Libellés : Paul Géraldy |
posted by Alfil @ 2:02 PM |
|
|