Une jeune italienne Theophile Gautier (1811-1872)
Février grelottait blanc de givre et de neige ; La pluie, à flots soudains, fouettait l'angle des toits ; Et déjà tu disais : — Ô mon Dieu ! quand pourrai-je Aller cueillir enfin la violette au bois ? Notre ciel est pleureur, et le printemps de France, Frileux comme l'hiver, s'assied près des tisons ; Paris est dans la boue au beau mois où Florence Égrène ses trésors sous l'émail des gazons. Vois, les arbres noircis contournent leurs squelettes ; Ton âme s'est trompée à sa douce chaleur : Tes yeux bleus sont encor les seules violettes, Et le printemps ne rit que sur ta joue en fleur !
A una joven italiana
Aquel mes de febrero tiritaba en su albura de la escarcha y la nieve; azotaba la lluvia con sus rachas el ángulo de los negros tejados; tú decías: ¡Dios mío! ¿Cuándo voy a poder encontrar en los bosques las violetas que quiero? Nuestro cielo es llorón, en las tierras de Francia la estación es friolera como si aún fuera invierno, y se sienta a la lumbre; París vive entre fango cuando en tan bellos meses ya Florencia desgrana sus tesoros que adorna un esmalte de hierba. Mira, el árbol negruzco su esqueleto perfila; se engañó tu alma cálida con su dulce calor; no hay violetas excepto en tus ojos azules, y no hay más primavera que tu rostro encendido.
Versión de Carlos PujolLibellés : Teophile Gautier |