Poemas en Francés





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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
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"La traducción destroza el espíritu del idioma"

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Edmond Jabès -Désir d'un commencement-
samedi, juillet 30, 2005
Désir d'un commencement
Edmond Jabès (Egipto, 1912 - 1991)

"...un livre - disait-il - que je n' écrirai jamais parce que nul ne peut l'écrire, étant un livre:
"-- contre le livre.
"-- contre la pensée.
"-- contre la vérité et contre le mot.
"-- un livre, donc, qui s'émiette à mesure qu'il se forme.
"-- contre le livre, car le livre n'a, pour contenu, que lui-míme et il n'est rien.
"-- contre la pensée, car elle est incapable de penser sa totalité et míme le rien.
"-- contre la vérité, car la vérité c'est Dieu et Dieu échappe à la pensée; contre la vérité, donc, qui demeure, pour nous, une légendaire inconnue. "-- contre la parole, enfin, car la parole ne dit que ce qu'elle peut et ce peu est le rien que seul le rien pourrait exprimer.
"Et pourtant, je sais:
"-- que le livre s'écrit contre le livre qui cherche à l'anéantir.
"-- que la pensée pense contre la pensée qui lui envie sa place.
"-- que la vérité s'impose, à travers l'instant vécu, en tant que seul instant à vivre.
"-- que le mot, en s'effaçant, ne révële rien d'autre que la détresse de l'homme qu'il efface".

Prendre congé du jour. Nuit propice.
Noire est la couleur de l'éternité.

La mémoire remue l'ombre; tel l'ombre- chevalier, son univers d'eau.

Mettre ses idées au propre, comme on essange un torchon.

Penser l'origine, n'est-ce pas, d'abord, mettre à l'épreuve l'origine?
Désir d'un commencement.

(Ah ce livre, ce livre qui serait mien, tels mon coeur et mes yeux, telles mes mains et mes jambes.
Ce livre qui emplit mes pensées.
Mais si l'on me demande: "A quoi penses-tu? Tu sembles absent", je réponds,
imperturbable: "A rien".
Ce Rien mon unique livre?)

Si, comme l'écrivait Heraclite: "La foudre crée l'univers", peut-être, pouvons-nous dire que la blessure crée l'homme.

Comme, de l'abîme de la nuit, ont surgi les astres, l'homme de la seconde moitié du vingttième siècle est né des cendres d'Auschwitz.

Ne point contrarier le cours du fleuve.
Laisser les rêves d'eau l'aiguiller.

Dans la soif, éviter de boire une eau polluée.
On la reconnaît à sa trouble transparence.
Elle a la limpidité de la non-pureté.

L'évidence, comme le vide qu'elle évince, dérange; car elle met en difficulté la vérité de laquelle elle s'est détachée.
Astres lucides; chaque fois, aux prises avec leur passé.
Le néant scintille.

Indatable regard.
Mémoire d'horizon.


Un bloc de glace n'est jamais qu'une quantité limitée d'eau que le froid a surpris.
Il n'a plus qu'une raison d'être; glacer à son tour.

Au seuil de la mort, ce n'est pas l'avenir de l'âme qui nous préoccupe mais le comportement du corps.

L'âme est un oiseau d'oubli aux ailes multicolores.

Que donne á voir le livre? — D'abord, la détresse de l'auteur. Puis son impudence.

Le serpent est, peut-étre, un mot tellement étiré, qu'il ne peut, désormais, que ramper sur son ombre.
Cruelle humiliation.
Inacceptable.
Son venin, cependant - Vengeance. Vengeance - le reconcilie avec la vie.


La mort, á l'oiseau, retire les organes du vol qui lui étaient nécessaires.
Si haut, devra-t-il voler dans la nuit, que ses ailes — les fréles ailes de la vie - lui sont, á présent, inútiles et, de trop, ses grands yeux ouverts et ronds.

Liens étroits rivant le néant au néant.
Rayage d'un beau revé; ó rive, deja, engloutie.
Ce qui coule avec nous, a, pour role et pour fin, de couler.
Objectivité de la perte.
Mais l'instant oppose, á l'esprit, un formel démenti.

Une possible approche de l'univers n'est qu'une sim­ple approche du possible.
Ici, l'impossible se butte á la perenne question de son inconcevabilité; question cruciale á laquelle il s'est toujours, dérobé.

À jamáis, il y aura un impossible que le possible mine.

Celui qui est bien couvert ne craint pas le froid. Ce-lui qui est nú, redoute autant les brûlures du soleil que les morsures du gel.
S'exposer, c'est d'accepter, d'avance, de payer le prix de son audace.
La parole que rien ne protege nous le ressasse mais nous ne l'écoutons plus.

Sereine vieillesse, comme un bandeau sur les yeux.
Bonté de l'áge.

Ne puise pas seulement dans l'amour ta forcé d'aimer.
Puise, également, celle-ci, dans sa royale forcé méme.

Si le monde a un sens, le livre en a un.
Mais lequel?

Passive raison. Raison des gouffres.

Mon père —je Fai, deja, écrit — á l'Etat Civil me de­clara né deux jours avant ma naissance.
Depuis, je vis aux cotes d'un autre moi-méme, de quarante-huit heures mon aíné.


Au Moyen-áge, en Espagne, sous 1'Inquisition, cer-tains «juifs repentis», que Fon désignait sous le nom de «ma-rrannes» et dont la plupart avaient accepté la conversión pour éviter le cbltiment supréme ou l'expuision, portaient, dans une poche appropriée, bien dissimulée dans la dou-blure de l'une des ampies manches de leurs vetements - en general, celle de gauche - un livre de petit formal, recueil de commentaires de la Thorah ou de priéres d'enfance.
Aussi pouvaient-ils, á chaqué occasion, tandis qu'ils fahaient humblement montre de soumission aux volontés de leurs implacables maítres, á travers l'épaisse étoffe qui le protégeait des regards, caresser, de leur main libre, le livre de leurs ancétres, réaffirmant par ce geste obscur, mais ó combien significatif, leur fidélité aux paroles de leur Dieu invisible et, maintenant, silencieux.

«Accepte les prophéties pour ce qu'elles sont — disait un sage. Il y a longtemps qu'elles ont cessé de briller.»
Et il lança la pierre qu'il tenait dans sa main contre le mur oú le narguait son ombre.

Ce philosophe estimé pensait que la vérité était moi-tié juive et moitié chrétienne.

L'absolue Vérité, n'étant jamáis que l'ambition dé-mesurée de toute Vérité, la question que l'on serait en droit de se poser, alors, est celle-ci: «Comment peut-on divisar, en deux, ce qui est toujours en devenir?»

«Avoir, pour témoin, le livre - écrivait un sage - c'est avoir l'univers entier pour répondant.»
Sauvés par le livre sauvé.

Le juif fait face au juif, comme la page du Livre á la page du Livre.


Deseo de un comienzo


«... un libro —decía- que nunca escribiré porque nadie pue-ie escribirlo, al tratarse de un libro:
«—contra el libro.
«—contra el pensamiento.
«—contra la verdad y contra la palabra.
«—un libro, por tanto, que se desmigaja a medida que se forma.
«—contra el libro, pues el libro no tiene por contenido otra cosa que él mismo, y ese libro no es nada.
«—contra el pensamiento, pues éste es incapaz de pensar su totalidad y ni aun la nada.
«—contra la verdad, pues la verdad es Dios y Dios escapa al pensamiento; contra la verdad, por tanto, que sigue siendo para nosotros una legendaria desconocida.
«—contra la palabra, por último, pues la palabra sólo dice lo que puede y ese poco es la nada que sólo la nada podría expresar,
Y, sin embargo, sé:
«—que el libro se escribe contra el libro que intenta aniqui­larlo.
«-que el pensamiento piensa contra el pensamiento que am­biciona su lugar.
«—que la verdad se impone, a través del instante vivido, en tanto que único instante por vivir.
«—que la palabra, al borrarse, tan sólo muestra la desazón del hombre al que borra».

Decir adiós al día. Noche propicia.
Negro es el color de la eternidad.

La memoria remueve la sombra; como la trucha y su sombra el universo de agua.

Pasar a limpio las ideas, como se restriegan los trapos.

Pensar el origen ¿no es, en primer lugar, poner a prue­ba el origen?
Deseo de un comienzo.

(¡Ah! Este libro, este libro que sería mío, como mi corazón y mis ojos, como mis manos y mis piernas.
Este libro que llena mis pensamientos.
Pero si me preguntan: «¿En qué piensas? Pareces au­sente», contesto, imperturbable: «En nada».
¿Esta Nada mi único libro?)

Si, como escribió Heráclito, «El rayo crea el universo», quizá podamos decir que la herida crea al hombre.

Al igual que del abismo de la noche surgieron los astros, el hombre de la segunda mitad del siglo xx nació de las cenizas de Auschwitz.

No alterar el curso del río.
Dejar que los sueños de agua lo orienten.

Con sed, evitemos beber agua contaminada.
Se la reconoce por su turbia transparencia.
Tiene la limpidez de la no-pureza.

La evidencia, como el vacío que evacúa, molesta, pues obstaculiza la verdad de la que se ha separado.
Astros lúcidos; luchando una y otra vez contra su pa­sado.
El vacío centellea.

Mirada no datable.
Memoria de horizonte.

Un bloque de hielo no es otra cosa que una cantidad limitada de agua a la que el frío ha sorprendido.
Ya no tiene más que una razón de ser: helar a su vez.


En el umbral de la muerte no nos preocupa el fatu­lo del alma, sino el comportamiento del cuerpo.

El alma es un pájaro de olvido de alas multicolores.

¿Qué muestra el libro? -Primero, la desazón del au­tor. Luego, su insolencia.

La serpiente es, quizá, una palabra tan estirada que sólo puede, en adelante, deslizarse por su sombra.
Cruel humillación.
Inaceptable.
Su veneno, sin embargo —Venganza. Venganza— lo reconcilia con la vida.

La muerte retira al pájaro los órganos que le hacían falta para volar.
Tan alto deberá volar por la noche, que sus alas —las fiágiles alas de la vida— son, ahora, inútiles, y sus grandes ojos, abiertos y redondos, superfluos.

Estrechos lazos encadenando la nada a la nada.
Muesca de un hermoso sueño; ¡ah! orilla, ya devo­rada.

Lo que fluye con nosotros tiene como función y como objeto fluir.
Objetividad de la pérdida.
Pero el instante opone al espíritu un mentís categórico.

Un posible acercamiento al universo tan sólo es un acercamiento a lo posible.
Aquí, lo imposible se enfrenta con el eterno proble­ma de su inconcebibilidad; problema crucial del que siem­pre ha escapado.
Siempre habrá un imposible minado por lo posible.

Aquel que está bien protegido no teme al frío.
Aquel que está desnudo recela tanto de las quema­duras del sol como de las mordeduras del hielo.
Exponerse es aceptar, de antemano, pagar el precio de la audacia.
La palabra desprotegida nos lo repite pero ya no la escuchamos.

Serena vejez, como una venda en los ojos.
Bondad de los años.

No busques solamente "en el amor tu capacidad de amar.
Búscala también en su propia capacidad soberana.

Si el mundo tiene un sentido, el libro tiene uno.
Pero, ¿cuál?

Pasiva razón. Razón de los abismos.

Mi padre -ya lo he escrito— inscribió mi nacimien­to en el Registro Civil dos días antes de nacer.
Desde entonces vivo con otro yo cuarenta y ocho horas mayor.

En la Edad Media, en España, durante la Inquisición, algunos «judíos conversos» a los que llamaban «marranos», que en su mayoría habían aceptado convertirse para evitar b pena máxima o la expulsión, llevaban en un bolsillo, di­simulado en el vuelto de una de las amplias mangas de sus vestidos -por lo general, la de la izquierda-, un libro de pequeño formato, una recopilación de comentarios de la Tora o de oraciones infantiles.
De este modo, cada vez que tenían ocasión, mientras humildemente daban muestras de sumisión a la voluntad de sus implacables maestros, podían acariciar con la mano ubre, a través de la gruesa tela que lo protegía de las mira­das, el libro de sus antepasados, reafirmando con este ges­to oscuro, pero qué significativo, su fidelidad a las palabras de su Dios invisible y, ahora, silencioso.

«Acepta las profecías por lo que son —decía un sabio—. Hace mucho tiempo que han dejado de brillar».
Y arrojó la piedra que tenía en la mano a la pared donde su sombra lo desafiaba.

Este filósofo apreciado pensaba que la verdad era mi­tad judía y mitad cristiana.
La Verdad absoluta, que sólo es la ambición desme­dida de cualquier Verdad, la pregunta que se podría hacer entonces, es la siguiente: «¿Cómo se puede dividir en dos lo que está cambiando constantemente?».

«Tener por testigo el libro —escribía un sabio— es te­ner al universo entero por garante».

Salvados por el libro salvado.

El judío hace frente al judío como la página del Li­bro a la página del Libro.

Versión de Cristina González de Uriarte

Libellés :

posted by Alfil @ 3:07 AM  
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