Poemas en Francés





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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
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"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas"

Augusto Monterroso

-La palabra mágica-

"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?"

Voltaire

"La traducción destroza el espíritu del idioma"

Federico Garcí­a Lorca
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Henri Michaux -La lettre-
samedi, mars 12, 2005
La lettre
Henri Michaux (1899-1984)

Je vous écris d'un pays autrefois clair. Je vous écris du pays du manteau et de l'ombre. Nous vivons depuis des années, nous vivons sur la Tour du pavillon en berne. Oh! Été empoisonné! Et depuis c'est jours le même jour, le jour au souvenir incrusté...

Le poisson pêché pense à l'eau tant qu'il le peut. Tant qu'il le peut, n'est-ce pas naturel? Au sommet d'une pente de montagne, on reçoit un coup de pique. C'est ensuite toute une vie qui change. Un instant enfonce la porte du Temple.

Nous nous consultons. Nous ne savons plus. Nous n'en savons pas plus l'une que l'autre. Celui-ci est affolé. Celui-là confondu. Tous sont désemparés. La calme n'est plus. La sagese ne dure pas le temps d'une inspiration. Dites-moi. Qui ayant reçu trois flèches dans la joue se présentera d'un air dégagé?

La mort prit les uns. La prison, l'exil, la faim, la misère prirent les autres. Des grand sabres de frisson nous ont traversés, l'abject et le sournois ensuite nous ont traversés.

Qui sur notre sol reçoit encore le baiser de la joie jusqu'au fond du coeur?L'union du moi et du vin est un poème.

L'union du moi et de la femme est un poème. L'union du ciel et de la terre est un poème. Mais le poème que nous avons entendu a paralysé notre entendement.

Notre chant dans la peine trop grande n'a pu être proféré. L'art à la trace de jade s'arrête. les nuages passent, les nuages aux contours de roches, les nuages aux contours de pâeches, et nous, pareils à des nuages nous passons, bourrés des vaines puissances de la douleur.

On n'aime plus le jour. Il hurle. On n'aime plus la nuit, hautée des soucis. Mille voix pur s'enfoncer. Nulle voix pour s'appuyer. Notre peau se fatigue de notre pâle visage.

L'événement est grand. La nuit aussi est grand, mais que peut-elle? Mille astres de la nuit n'éclairent pas un seul lit. ceux qui savaient ne savent plus. Ils sautent avec le train, ils roulent avec la roue.

"Se garder soi dans le sien?" Vous n'y songez pas! La maison solitaire n'existe pas dans l'île aux perroquets. Dans la chute s'est montrée la scéleratesse. Le pur n'est pas pur. Il montre son obstiné, son rancunier. Certains se manifestent dans les glapissements. D'autres se manifestent dans l'esquive. Mais la grandeur ne se manifeste pas.

L'ardeur en secret, l'adieu à la vérité,le silence de la dalle, le cri du poignardé, l'ensemble du repos glacé et des sentiments qui brûlent a été notre ensemble, et la route du chien perplexe notre route.

Nous ne nous sommes pas reconnus dans le silence, nous ne nous sommes pas reconnus dans les hurlements, ni dans nos grotte, ni dans les gestes des étrangeres. Autour de nous la campagne est indifférente et le ciel sans intentions.

Nous nous sommes regardés dans le miroir de la mort. Nous nous sommes regardés dans le miroir du sceau insulté, du sang qui coule, de l'élan décapité, dans le miroir charbonneux des avanies.Nous sommes retournés aux sources glauques.


La carta

Les escribo de un país en otro tiempo claro. Les escribo del país del manto y la sombra. vivimos desde hace mucho, vivimos en la Torre del pabellón a media asta. ¡Ah, verano! Verano envenenado. Y desde entonces el mismo día siempre, el día del recuerdo incustrado...

El pez fuera del agua piensa en el agua todo lo que puede. Todo lo que puede, ¿no es natural? En lo alto de una cuesta se recibe una lanzada de pica. En seguida, toda una vida cambia. Un instante echa abajo la puerta del Templo.

Nos consultamos entre nosotros. Ya no sabemos. Nadie sabe más que el otro, nadie sabe. Aquel, perturbado. El otro confundido. Todos, desamparados. La calma se ha ido. La sabiduría no dura el tiempo de una inspiración. Dime, ¿quién si recibe tres flechazos en la mejilla se presentará con un aire desenvuelto?

La muerte se apoderó de algunos. La prisión, el destierro, el hambre, la miseria se encargaron de los otros. Nos atraversaron grandes sables de escalofrío, lo abyecto y lo solapado después nos atravesaron.

¿Quién en nuestra tierra recibe todavía el beso de la alegría hasta el fondo del corazón?

La unión del yo y el vino es un poema. La unión del yo y la mujer es un poema. la unión del cielo y la tierra es un poema pero el poema que nosotros hemos oído ha paralizado nuestro entendimiento.

En la pena demasiado grande nuestro canto no pudo proferirse. Detenido el arte de huella de jade. Las nubes pasan, las nubes de contorno de rocas, las nubes de contorno de duraznos; nosotros, parecidos a las nubes, pasamos repletos de las vanas potencias del dolor.

Ya no amamos al día. Aúlla. Ya no amamos la noche, atormentada por los cuidados. Mil voces para hundirnos. Ninguna voz para sostenernos. Nuestra piel se fatiga de nuestra cara descolorida.

El acontecimiento es grande. También la noche es grande pero ¿qué puede hacer? Mil astros de la noche no iluminan un solo lecho. Los que sabían ya no saben. Saltan con el tren, ruedan con la rueda.

"¿Quedarse uno en uno mismo?" ¡No lo sueñes! La casa del solitario no existe en la isla de los papagayos. En la caída se mostró la maldad. El puro no es puro. Muestra lo que tiene de obstinado, de rencoroso. Algunos se manifiestan en el chillido. Otros en lo esquivo. la grandeza no se manifiesta.

Ardor en secreto, adiós a la verdad, silencio de la baldosa, grito del apuñalado, la conjunción del reposo helado y los sentimientos quemantes ha sido nuestra conjunción y nuestra ruta la ruta del perro perplejo.

No nos reconocimos en el silencio, no nos reconocimos en el aullido, ni en nuestras grutas, ni en los gestos de los extraños. A nuestro alrededor el campo indiferente y el cielo sin intenciones.

Nos hemos mirado en el espejo de la muerte. Nos hemos mirado en el espejo del sello insultado, la sangre que corre, el impulso decapitado, nos hemos mirado en el espejo tiznado de la afrenta.

Hemos regresado a las fuentes verdosas.

Versión de Octavio Paz

Libellés :

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Henri Michaux -Jour de naissance de l’illimitation-
Jour de naissance de l’illimitation
Henri Michaux (1899-1984)

Un autre monde m’accepte
M’agrée
M’absorbe
M’absout

Armistice des passions

Dans les bancs de clarté
Souterrainement
Souverainement

L’émanation d’exister
L’agrandissement d’exister
Le promontoire, l’impétuosité d’exister
Je suis à l’arrivée de la plénitude
L’instant est plus que l’être
L’être est plus que les êtres
Et tous les êtres sont infinis


Dia del nacimiento de la ilimitación

Otro mundo me acepta
Me anexiona
Me absorbe
Me absuelve

Armisticio de las pasiones.

Bancos de claridad
Soterradamente
Sobrenadamente.

La emanación de existir
El engrandecimiento de existir
El promontorio, la impetuosidad de existir.

He llegado a la plenitud
El instante es más que el ser
El ser es más que los seres
Y todos los seres son infinitos.

Versión de Julia Escobar

Libellés :

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Henri Michaux -Je rame-
Je rame
Henri Michaux (1899-1984)

J'ai maudit ton front ton ventre ta vie
J'ai maudit les rues que ta marche enfile
Les objets que ta main saisit
J'ai maudit l'intérieur de tes rêves

J'ai mis une flaque dans ton œil qui ne voit plus
Un insecte dans ton oreille qui n'entend plus
Une éponge dans ton cerveau qui ne comprend plus

Je t'ai refroidi en l'âme de ton corps
Je t'ai glacé en ta vie profonde
L'air que tu respires te suffoque
L'air que tu respires a un air de cave
Est un air qui a déjà été expiré
Qui a été rejeté par des hyènes

Le fumier de cet air personne ne peut plus le respirer

Ta peau est toute humide
Ta peau sue l'eau de la grande peur
Tes aisselles dégagent au loin une odeur de crypte

Les animaux s'arrêtent sur ton passage
Les chiens, la nuit, hurlent, la tête levée vers ta maison
Tu ne peux pas fuir
Il ne te vient pas une force de fourmi au bout du pied
Ta fatigue fait une souche de plomb en ton corps
Ta fatigue est une longue caravane
Ta fatigue va jusqu'au pays de Nan
Ta fatigue est inexpressible

Ta bouche te mord
Tes ongles te griffent
N'est plus à toi ta famme
N'est plus à toi ton frère
La plante de son pied est mordue par un serpent furieux

On a bavé sur ta progéniture
On a bavé sur le rire de ta fillette
On est passé en bavant devant le visage de ta demeure

Le monde s'éloigne de toi

Je rame
Je rame
Je rame contre ta vie
Je rame
Je me multiplie en rameurs innombrables
Pour ramer plus fortement contre toi

Tu tombes dans le vague
Tu es sans souffle
Tu te lasses avant même le moindre effort

Je rame
Je rame
Je rame

Tu t'en vas, ivre, attaché à la queue d'un mulet
L'inverse comme un immense parasol qui abscurcit le ciel

Et assemble les mouches
L'ivresse vertigineuse des canaux semicirculaires
Commencement mal écouté de l'hémiplégie
L'ivresse ne te quitte plus
Te couche à gauche
Te couche à droite
Te couche sur le sol pierreux du chemin
Je rame
Je rame
Je rame contre tes jours

Dans la maison de la souffrance tu entres

Je rame
Je rame
Sur un bandeau noir tes actions s'inscrivent
Sur le grand œil blanc d'un cheval borgne roule ton avenir

Je rame


Yo remo

Maldije tu frente tu vientre tu vida
Maldije las calles que tu andar recorre
Los objetos que recoge tu mano
Maldije el interior de tus sueños

Puse un charco en tu ojo que ya no ve
Un insecto en tu oreja que ya no oye
Una esponja en tu cerebro que ya no comprende

Te he enfriado en el alma de tu cuerpo
Te he congelado en tu vida profunda
El aire que respiras te sofoca
El aire que respiras tiene aire de sótano
Es un aire que ya ha sido expirado
Que ha sido expulsado por hienas
El hedor de ese aire ya nadie puede respirarlo

Tu piel está completamente húmeda
Tu piel rezuma el agua del gran miedo
Tus axilas desprenden desde lejos un olor a cripta

Los animales se detienen a tu paso
Los perros aúllan por la noche, levantando la cabeza hacia tu casa
No puedes huir
No tienes ningún hormigueo en la punta del pie
Tu cansancio pone raíces de plomo en tu cuerpo
Tu cansancio es una larga caravana
Tu cansancio llega hasta el país de Nan
Tu cansancio es inexpresable

Tu boca te muerde
Tus uñas te arañan
Ya no es tuya tu mujer
Ya no es tuyo tu hermano
Una serpiente furiosa le ha mordido la planta del pie
Han mancillado tu progenitura
Han mancillado la risa de tu niñita
Han mancillado al pasar el rostro de tu morada

El mundo se aleja de ti

Yo remo
Yo remo
Yo remo contra tu vida
Yo remo
Yo me multiplico en remeros innumerables
Para remar con mayor fuerza contra ti

Caes en lo impreciso
Estás sin aliento
Te cansas aun antes de hacer el menor esfuerzo

Yo remo
Yo remo
Yo remo
Te vas, ebrio, atado a la cola de un mulo
La ebriedad como un inmenso quitasol que oscurece el cielo
Y convoca a las moscas
La ebriedad vertiginosa de los canales semicirculares
Comienzo mal escuchado de la hemiplejía
La ebriedad ya no te abandona
Te tumba hacia la izquierda
Te tumba hacia la derecha
Te tumba sobre el suelo pedregoso del camino
Yo remo
Yo remo
Yo remo contra tus días

En la casa del sufrimiento entras

Yo remo
Yo remo
Sobre un lazo negro tus acciones se inscriben
Sobre el gran ojo blanco de un caballo tuerto rueda tu porvenir

Yo remo

Versión de Julia Escobar

Libellés :

posted by Alfil @ 8:58 AM   0 comments
Henri Michaux -Nous deux encore-
Nous deux encore
Henri Michaux (1899-1984)

Air du feu, tu n’as pas su jouer.
Tu as jeté sur ma maison une toile noire. Qu’est-ce que cet opaque partout ? C’est l’opaque qui a bouché mon ciel.Qu’est-ce que ce silence partout ? C’est le silence qui a fait taire mon chant.

L’espoir, il m’eût suffi d’un ruisselet. Mais tu as tout pris. Le son qui vibre m’a été retiré.
Tu n’as pas su jouer. Tu as attrapé les cordes. Mais tu n’as pas su jouer. Tu as tout bousillé tout de suite. Tu as cassé le violon. Tu as jeté une flamme sur la peau de soie.
Pour faire un affreux marais de sang.

Son bonheur riait dans son âme. Mais c’était tout tromperie. Ca n’a pas fait long rire.

Elle était dans un train roulant vers la mer. Elle était dans une fusée filant sur le roc. Elle s’élançait quoiqu’immobile vers le serpent de feu qui allait la consumer. Et fut là tout à coup, saisissant la confiante, tandis qu’elle peignait sa chevelure, contemplant sa félicité dans la glace.
Et lorsqu’elle vit monter cette flamme sur elle, oh…
Dans l’instant la coupe lui a été arrachée. Ses mains n’ont plus rien tenu. Elle a vu qu’on la serrait dans un coin. Elle s’est arrêtée là-dessus comme sur un énorme sujet de méditation à résoudre avant tout. Deux secondes plus tard, deux secondes trop tard, elle fuyait vers la fenêtre, appelant au secours.
Toute la flamme alors l’a entourée.

Elle se retrouve dans un lit, dont la souffrance monte jusqu’au ciel, jusqu’au ciel, sans rencontrer de dieu… dont la souffrance descend jusqu’au fond de l’enfer, jusqu’au fond de l’enfer sans rencontrer de démon.
L’hôpital dort. La brûlure éveille. Son corps, comme un parc abandonné..

Défenestrée d’elle-même, elle cherche comment rentrer. Le vide où elle godille ne répond pas à ses mouvements.
Lentement, dans la grange, son blé brûle.
Aveugle, à travers le long barrage de souffrance, un mois durant, elle remonte le fleuve de vie, nage atroce.
Patiente, dans l’innommable boursouflé elle retrace ses formes élégantes, elle tisse à nouveau la chemise de sa peau fine. La guérison est là. Demain tombe le dernier pansement. Demain…
Air du sang, tu n’as pas su jouer. Toi non plus, tu n’as pas su. Tu as jeté subitement, stupidement, ton sot petit caillot obstructeur en travers d’une nouvelle aurore.
Dans l’instant elle n’a plus trouvé de place. Il a bien fallu se tourner vers la Mort.
A peine si elle a aperçu la route. Une seconde ouvrit l’abîme. La suivante l’y précipitait.
On est resté hébété de ce côté-ci. On n’a pas eu le temps de dire au revoir. On n’a pas eu le temps d’une promesse.
Elle avait disparu du film de cette terre.
Lou
Lou
Lou, dans le rétroviseur d’un bref instant
Lou, ne me vois-tu pas ?
Lou, le destin d’être ensemble à jamais
dans quoi tu avais tellement foi
Eh bien ?
Tu ne vas pas être comme les autres qui jamais plus ne font signe, englouties dans le silence.
Non, il ne doit pas te suffire à toi d’une mort pour t’enlever ton amour.
Dans la pompe horrible
qui t’espace jusqu’à je ne sais quelle millième dilution
tu cherches encore, tu nous cherches place
Mais j’ai peur
On n’a pas pris assez de précautions
On aurait dû être plus renseigné,
Quelqu’un m’écrit que c’est toi, martyre, qui va veiller sur moi à présent.
Oh ! J’en doute.
Quand je touche ton fluide si délicat
demeuré dans ta chambre et tes objets familiers que je presse dans mes mains
ce fluide ténu qu’il fallait toujours protéger
Oh j’en doute, j’en doute et j’ai peur pour toi,
Impétueuse et fragile, offerte aux catastrophes
Cependant, je vais à des bureaux, à la recherche de certificats gaspillant des moments précieux qu’il faudrait utiliser plutôt entre nous précipitamment tandis que tu grelottes
attendant en ta merveilleuse confiance que je vienne t’aider à te tirer de là, pensant « A coup sûr, il viendra
« il a pu être empêché, mais il ne saurait tarder
« il viendra, je le connais
« il ne va pas me laisser seule
« ce n’est pas possible
« il ne vas pas laisser seule, sa pauvre Lou…
Je ne connaissais pas ma vie. Ma vie passait à travers toi. Ca devenait simple, cette grande affaire compliquée. Ca devenait simple, malgré le souci.
Ta faiblesse, j’étais raffermi lorsqu’elle s’appuyait sur moi.
Dis, est-ce qu’on ne se rencontrera vraiment plus jamais ?
Lou, je parle une langue morte, maintenant que je ne te parle plus. Tes grands efforts de liane en moi, tu vois ont abouti. Tu le vois au moins ? Il est vrai, jamais tu ne doutas, toi. Il fallait un aveugle comme moi, il lui fallait du temps, lui, il fallait ta longue maladie, ta beauté, ressurgissant de la maigreur et des fièvres, il fallait cette lumière en toi, cette foi, pour percer enfin le mur de la marotte de son autonomie.
Tard j’ai vu. Tard j’ai su. Tard, j’ai appris « ensemble » qui ne semblait pas être dans ma destinée. Mais non trop tard.
Les années ont été pour nous, pas contre nous.
Nos ombres ont respiré ensemble. Sous nous les eaux du fleuve des événements coulaient presque avec silence.
Nos ombres respiraient ensemble et tout en était recouvert.

J’ai eu froid à ton froid. J’ai bu des gorgées de ta peine.
Nous nous perdions dans le lac de nos échanges.
Riche d’un amour immérité, riche qui s’ignorait avec l’inconscience des possédants, j’ai perdu d’être aimé. Ma fortune a fondu en un jour.
Aride, ma vie reprend. Mais je ne me reviens pas. Mon corps demeure en ton corps délicieux et des antennes plumeuses en ma poitrine me font souffrir du vent du retrait. Celle qui n’est plus, prend, et son absence dévoratrice me mange et m’envahit.
J’en suis à regretter les jours de ta souffrance atroce sur le lit d’hôpital, quand j’arrivais par les corridors nauséabonds, traversés de gémissements vers la momie épaisse de ton corps emmailloté et que j’entendais tout à coup émerger comme le « la » de notre alliance, ta voix, douce, musicale, contrôlée, résistant avec fierté à la laideur du désespoir, quand à ton tour tu entendais mon pas, et que tu murmurais, délivrée « Ah tu es là ».
Je posais ma main sur ton genou, par-dessus la couverture souillée et tout alors disparaissait, la puanteur, l’horrible indécence du corps traité comme une barrique ou comme un égout, par des étrangers affairés et soucieux, tout glissait en arrière, laissant nos deux fluides, à travers les pansements, se retrouver, se joindre, se mêler dans un étourdissement du cœur, au comble du malheur, au comble de la douceur.
Les infirmières, l’interne souriaient ; tes yeux pleins de foi éteignaient ceux des autres.
Celui qui est seul, se tourne le soir vers le mur, pour te parler. Il sait ce qui t’animait. Il vient partager la journée. Il a observé avec tes yeux. Il a entendu avec tes oreilles.
Toujours il a des choses pour toi.
Ne me répondras-tu pas un jour ?
Mais peut-être ta personne est devenue comme un air de temps de neige, qui entre par la fenêtre, qu’on referme, pris de frissons ou d’un malaise avant-coureur de drame, comme il m’est arrivé il y a quelques semaines. Le froid s’appliqua soudain sur mes épaules je me couvris précipitamment et me détournai quand c’était toi peut-être et la plus chaude que tu pouvais te rendre, espérant être bien accueillie ; toi, si lucide, tu ne pouvais plus t’exprimer autrement. Qui sait si en ce moment même, tu n’attends pas, anxieuse, que je comprenne enfin, et que je vienne, loin de la vie où tu n’es plus, me joindre à toi, pauvrement, pauvrement certes, sans moyens mais nous deux encore, nous deux…"

Nosotros dos aún

Aire del fuego, no supiste jugar.
Arrojaste sobre mi casa una tela negra. ¿Qué es esta opacidad en todas partes? Es la opacidad que cubrió mi cielo. ¿Qué es este silencio en todas partes? Es el silencio que hizo callar mi canto.

Para esperar me hubiera bastado con un hilo de agua. Pero te lo llevaste todo. El sonido que vibra me fue quitado.
No supiste jugar. Atrapaste las cuerdas. Pero no supiste jugar. Tapiaste todo en seguida. Rompiste el violín. Arrojaste una llama sobre la piel de seda para hacer un horrible pantano de sangre.

El bienestar reía en su alma. Pero era todo mentira. No fue largo el reír.

Ella estaba en un tren que rodaba hacia el mar. Estaba en un huso que hilaba sobre la roca. Se abalanzaba, aunque inmóvil, hacia la serpiente de fuego que iba a consumirla. Y fue allí, de pronto, cuando sorprendió a la confiada, mientras peinaba sus cabellos, contemplando, en el espejo, su felicidad.

Y cuando vio subir esa llama sobre ella, oh...

Al instante, la copa le fue arrancada. Sus manos ya no han sido nada más. Vio como se la apretaba en un rincón. Se detuvo allí arriba como un enorme tema de meditación por resolver antes que nada. Dos segundos más tarde, dos segundos demasiado tarde, huía hacia la ventana, pidiendo socorro.
Toda la llama entonces la rodeó.

Ella se encuentra ahora en una cama, y su sufrimiento sube hasta el cielo, sin encontrar a Dios... y su sufrimiento desciende hasta el fondo del infierno sin hallar al demonio.

El hospital duerme. La quemadura despierta. Su cuerpo, como un parque abandonado...

Defenestrada de sí misma, busca cómo volver a entrar. El vacío por donde deriva no responde a sus movimientos.

Lentamente, en la granja, su trigo arde.

Ciega, a través de la larga barrera del sufrimiento, durante un mes, remonta el río de la vida, natación atroz.
Paciente, en lo innombrable inflado, vuelve a trazar sus formas elegantes, teje de nuevo la camisa de su piel fina. La curación está allí. Mañana cae la última venda. Mañana...

Aire de la sangre, no supiste jugar. Tampoco tú supiste. Arrojaste súbitamente, estúpidamente, tu tonta piedrecilla obstructora a través de una aurora nueva.

Ella ya no encontró lugar en el tiempo. Le fue preciso volverse hacia la muerte.
Apenas si divisó la ruta. Un segundo abrió el abismo. El siguiente la precipitó en él.

Uno se ha quedado confundido de este lado. No ha habido tiempo para decir hasta luego. No ha habido tiempo para una promesa.
Ella había desaparecido del film de esta tierra.

Lou
Lou
Lou, en el retrovisor de un breve instante
Lou ¿no me ves?
Lou, el destino de estar juntos para siempre
en que tenías tanta fe
¿Y bien?
No vas a ser como las otras que ya nunca más hacen una seña,
sumergidas en el silencio.
No, no debe besarte a ti una muerte para separarte de tu amor.
En la pompa horrible
que te espacia hasta yo no sé qué milésima dilusión
buscas aún, nos buscas lugar
Pero tengo miedo
No hemos tomado bastantes precauciones
Debimos haber sido informados mejor,
Alguien me escribe que tú, mártir, velarás ahora por mí.
¡Oh! Lo dudo.
Cuando toco tu fluido tan delicado, persistente en tu cuarto y tus objetos familiares
/que aprieto en mis manos
este fluido tenue al que sería preciso proteger para siempre
Oh lo dudo, dudo y tengo miedo por ti,
impetuosa y frágil, dispuesta a las catástrofes
Con todo, voy a las oficinas en busca de certificados
dilapidando momentos preciosos
que sería preciso emplear antes que nada entre nosotros precipitadamente
mientras tiritas
esperando en tu maravillosa confianza que yo venga a ayudarte a sacarte de allí, pensando "seguramente
/vendrá
Habrá podido tener algún percance pero no tardará
Vendrá, yo lo conozco
No va a dejarme sola
No es posible
No va a dejar sola a su pobre Lou..."

Yo no conocía mi vida. Mi vida pasaba a través de ti. Se había vuelto simple, ese gran asunto complicado. Se había vuelto simple a pesar del dolor.
Tu fragilidad: yo era fuerte cuando se apoyaba en mí.

Dime, ¿es que verdaderamente no nos encontraremos nunca más?


Lou, hablo una lengua muerta, ahora que ya no te hablo. Tus grandes esfuerzos de liana en mí, lo ves, han logrado su fin. ¿Lo ves al menos? Es cierto, tú jamás dudaste. Se necesitaba un ciego como yo, se necesitaba tiempo, tu larga enfermedad, tu belleza, resurgiendo de la debilidad y de las fiebres, se necesitaba esta claridad en ti, esta fe, para horadar por fin la pared de la apariencia de su autonomía.

Tarde lo vi. Tarde lo supe. Tarde, aprendí "juntos" aquello que no parecía estar en mi destino. Pero no demasiado tarde.
Los años han existido para nosotros, no contra nosotros.

Nuestras sombras respiraban juntas. Bajo nosotros, las aguas del río de los acontecimientos corrían casi en silencio.
Nuestras sombras respiraban juntas, y todo estaba por ellas recubierto.

Tuve frío con tu frío. Bebí sorbos de tu dolor. Nos perdemos en el lago de nuestros intercambios.

Rico de un amor inmerecido, rico que se ignoraba con la inconciencia de los poseedores, he perdido ser amado. Mi fortuna ha quebrado en un día.

Árida, mi vida continúa. Pero no me doy cuenta. Mi cuerpo permanece en tu cuerpo delicioso y en mi pecho hay antenas plumosas que me hacen sufrir con el viento del saqueado. La que ya no está se aleja, y su ausencia devoradora me invade y me consume.

Extraño los días de tu sufrimiento atroz en la cama del hospital, cuando yo llegaba por los corredores nauseabundos, atravesados por gemidos, hasta la momia espesa de tu cuerpo vendado y esperaba emerger de pronto, como el "la" de nuestra alianza, tu voz dulce, musical, contenida, resistiendo con valor la fealdad de la desesperación, cuando, a tu vez, escuchabas mis pasos y murmurabas, libre: "Ah, estás allí".
Yo apoyaba mi mano sobre tu rodilla, por encima del sucio cobertor, y todo desaparecía entonces: el hedor, la horrible indecencia del cuerpo tratado como un barril o como un albañal por seres extraños, atareados y recelosos, todo se deslizaba hacia atrás, dejando que nuestros dos fluidos, a través de los remedios, se encontraran de nuevo, se mezclaran en un aturdimiento del corazón, en el colmo de la amargura, en el colmo de la dulzura.
Las enfermeras, el interno, sonreían; tus ojos llenos de fe apagaban los de los otros.

Aquel que está solo, se vuelve de noche contra la pared para hablarte. Sabe lo que te animaba. Viene de compartir el día. Ha mirado con tus ojos. Ha escuchado con tus oídos. Siempre tiene cosas para ti.

¿No me responderás algún día?

Pero tal vez tu persona se ha vuelto como un aire del tiempo de la nieve, que entra por la ventana, que uno cierra, presa de escalofríos o de un malestar precursor del drama, como me ha ocurrido hace algunas semanas. El frío se echó de pronto sobre mis espaldas, yo me cubrí precipitadamente y me volví cuando eras tú quizás y la más cálida que pudieras darte, esperando ser bien recibida; tú, tan lúcida, no podías expresarte de otra manera. Quién sabe si en este mismo momento no esperas, ansiosa, que yo por fin comprensa, y vaya, lejos de la vida donde ya no estás, a reunirme contigo, pobremente, pobremente, es verdad, sin medios, pero nosotros dos aún, nosotros dos...

Versión de Raúl Gustavo Aguirre

Libellés :

posted by Alfil @ 8:49 AM   0 comments
Henri Michaux -Dans la nuit-
Dans la nuit
Henri Michaux (1899-1984)

Dans la nuit
Dans la nuit
Je me suis uni à la nuit
A la nuit sans limites
A la nuit

Mienne, belle, mienne
Nuit
Nuit de naissance
Qui m'emplit de mon cri
De mes épis.
Toi qui m'envahis
Qui fais houle houle
Qui fais houle tout autour
Et fume, es fort dense
Et mugis
Es la nuit.
Nuit qui gît, nuit implacable.
Et sa fanfare, et sa plage
Sa plage en haut, sa plage partout,
Sa plage boit, son poids est roi, et tout ploie sous lui
Sous lui, sous plus ténu qu'un fil
Sous la nuit
La Nuit.


En la noche

En la noche
En la noche
Yo me he unido a la noche
A la noche sin límites
A la noche.

Mía, bella, mía.

Noche
Noche de nacimiento
Que me llena de mi grito
De mis espigas
Tú que me invades
Que produces oleada tras oleada
Que produces oleadas a mi alrededor
Y fumas, eres fuerte densa
Y muges
Eres la noche.
Noche que yace, Noche implacable.
Y su fanfarria, y su playa,
su playa en alto, su playa en todas partes,
su playa bebida, su peso es rey, y todo sometido a ti
Debajo tuyo, bajo más tenue que un hijo,
Bajo la noche
La Noche.

Libellés :

posted by Alfil @ 5:59 AM   0 comments
Henri Michaux
mardi, mars 12, 2002
Henri Michaux (1899-1984)

Poemas
Henri Michaux -La lettre-
Henri Michaux -Jour de naissance de l’illimitation-
Henri Michaux -Je rame-
Henri Michaux -Nous deux encore-
Henri Michaux -Dans la nuit-

Libellés : ,

posted by Alfil @ 9:21 AM   0 comments
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