Poemas en Francés





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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
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"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas"

Augusto Monterroso

-La palabra mágica-

"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?"

Voltaire

"La traducción destroza el espíritu del idioma"

Federico Garcí­a Lorca
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Boris Vian -L'evadé-
jeudi, mai 13, 2004
L'evadé
Boris Vian (1920-1959)

Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres
Là-haut, entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie

Il respirait l'odeur des arbres
De tout son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil

Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau

Il y a plongé son visage
Il riait de joie, il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps de rire aux assassins
Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de courir vers la femme

Il avait eu le temps de vivre.


El fugitivo


Bajó corriendo la ladera de la colina
Sus pies hacían rodar las piedras
Arriba, entre los cuatro muros
La sirena cantaba sin alegría

Respiraba el olor de los árboles
Con su cuerpo como una fragua
La luz le acompañaba
Y hacía bailar su sombra

¡Ojalá! me dejen el tiempo
Saltaba entre las hierbas
Cogió dos hojas amarillas
Llenas de savia y de sol

Los cañones de acero azul escupían
Cortas llamas de fuego seco
¡Ojalá! me dejen tiempo
Llegó cerca del agua

Hundió su rostro en la corriente
Se reía con alegría; bebió
¡Ojalá! me dejen tiempo
Se levantó de nuevo para saltar

¡Ojalá! me dejen tiempo
Una abeja de cobre caliente
Lo fulminó sobre la otra orilla
La sangre y el agua se mezclaron

Había tenido el tiempo de ver
El tiempo de beber de este riachuelo
El tiempo de llevar a su boca
Dos hojas llenas de sol

El tiempo de reírse a la cara de los asesinos
El tiempo de alcanzar la otra orilla
El tiempo de correr hacia la mujer
Había tenido el tiempo de vivir.

Versión de Claire Deloupy

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posted by Alfil @ 6:37 AM   0 comments
Boris Vian -La vie, c'est comme une dent...-
La vie, c'est comme une dent...
Boris Vian (1920-1959)

La vie, c'est comme une dent
D'abord on y a pas pensé
On s'est contenté de mâcher
Ça vous fait mal, et on y tient
Et on la soigne et les soucis
Et pour qu'on soit vraiment guéri
Il faut vous l'arracher, la vie.


La vida es como una muela...

La vida es como una muela:
Al principio ni se piensa en ella
Con masticar uno se contenta
La cosa pronto se pone fea
Te duele, y uno se aferra
Y uno la cuida y los malos días
Y para que uno sane del todo
Habrá que sacártela, la vida.

Libellés :

posted by Alfil @ 6:34 AM   0 comments
Boris Vian -Le déserteur-
Le déserteur
Boris Vian (1920-1959)

Monsieur le président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps

Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir

Monsieur le président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens

C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants

Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers

Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé

Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:

« Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir »

S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le président

Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarme
sQue je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer


El desertor

Le escribo esta canción
Señor Presidente
escuche atentamente
si es que tiene ocasión.

Me acaban de llegar
noticias militares
para ir a otros lugares
y a la gente matar.

Estimado Señor
yo no lo quiero hacer
ahora lo va usted a ver
tome una decisión.

No se lo tome a mal
que he de comunicarle
que he tirado su sable
y voy a desertar.

A poco que nací
la muerte he conocido
a mis seres queridos
los he visto sufrir.

Mi madre murió al fin
y oculta entre las sombras
se burla de las bombas
de usted y de mí

Perdí a mi mujer
estando prisionero
todo lo que más quiero
recuerdos del ayer.

Al amanecer
Voy a dar con la puerta
a esta época muerta
y ahí se quede usted.

Me iré a mendigar
por los pueblos de España
por Valles y montañas
gritando a los demás.

No obedezcáis
no vayáis a la guerra
quedaos en vuestra tierra
haced lo que queráis.

Si la sangre hay que dar
Señor Presidente
dadla por vuestra gente
sería una heroicidad.

Si me manda a buscar
adviértale a los guardias
que yo no llevo armas
que pueden disparar.

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posted by Alfil @ 6:27 AM   0 comments
Boris Vian -Les frères-
Les frères
Boris Vian (1920-1959)

Dans un chemin banal
du côté de la Somme
il y avait quatre homme
set pas de caporal

Le premier s’appelait Jules.

Il posait des gouttières et réparait les vitres
et dans sa vie privée, il était somnambule
Tous les lundis matin, il avait mal au crâne
Y a qu’à la fin d’la s’maine que l’on se porte bien
Ses cheveux étaient frisés
nez droit, yeux bleus
bouche ordinaire, et menton rond
taille : un mètre soixante-deux
signes particuliers : néant.
Un jour, il fit la connaissance
d’une fille très remarquable,
elle n’était pas comme les autres.
Vu qu’il penchait pour la décence
et qu’elle voulait rester convenable
ils firent de leur côté ce que l’on fait du nôtre,
ils eurent de ce fait deux enfants sans effort.

Le second s’appelait Victor.

Il vendait des cravates et des pierres à briquet
et dans sa vie privée, il souffrait de ses cors.
Tous les lundis matin, il buvait beaucoup d’eau
y a qu’à la fin d’la s’main que l’on se porte bien.
Son nez ? Un nez busqué
zyeux noirs, cheveux noirs
bouche ordinaire, menton rond
taille : un mètre cinquante-huit
signes particuliers : néant.
Un jour qu’il allait au travail
une fille au regard troublant
vint à passer sur son chemin.
Cela fit sortir de ses rails
le wagon de ses sentiments,
il leur vint donc l’idée de s’ coller le lend’main.
Tous les samedis soir, ils jouaient au billard.

Le troisième s’appelait Léon.

Il était chien dentiste et vivait de chicots
et dans sa vie privée, il avait des visions
Tous les lundis matin, il avait la bouche sèche,
y a qu’à la fin d’la s’main que l’on se porte bien.
Ses yeux avaient des reflets verts
cheveux châtain, nez en trompette
bouche ordinaire, menton rond,
taille : un mètre soixante-sept
signes particuliers : néant.
Un beau jour, il eut l’avantage
de s’aventurer par hasard
dans la chambre de sa servante
qui vivait au sixième étage.
Il y retourna tous les soirs
mais la douce Marie devint si fainéante
qu’il lui offrit son lit et lui paya une bonne.

L’ dernier s’ nommait Michel.

L’ dernier s’ nommait Michel, il était cuisinier
et dans sa vie privée, il avait la gravelle
Tous les lundis matin, sa mâchoire lui f’sait mal,
y a qu’à la fin d’la s’main que l’on se porte bien.
Ses cheveux étaient roux foncé
nez moyen, œils bruns
bouche ordinaire, menton rond
taille ? Un mètre quatre-vingts
signes particuliers : néant.
Un jour, il lui tomba la chance
de nouer quelques relations
avec la jolie Marinette
qui exerçait avec conscience
-de modiste- la profession.
C’est pour elle, un beau soir qu’il conçut la recette
de l’organdi en croûte à la sauce aux dentelles.

Comme ils étaient copains, ils s’habillaient pareil,
un pantalon crasseux, des bandes molletières,
une lourde capote en tissu pour chevaux
un fusil tout graisseux, d’ignobles godillots ;
Comme ils étaient copains ils ne se quittaient pas
ils mettaient tout ensemble et se partageaient tout :
nez busqué, nez moyen, nez droit, nez en trompette,
bouche ordinaire, menton rond.
Même, depuis un bout de temps,
comme ils étaient copains, ils s’habillaient pareil :
on ne f’sait pas d’jaloux : y avait pour chacun d’eux
un bon mètre de terre avec une petite croix.


Los hermanos

En un camino banal
De la Somme
Había cuatro hombres
Pero no había cabo.

El primero se llamaba Jules.

Ponía canaleras y arreglaba cristales
Y en su vida privada, era sonámbulo
Todos los lunes por la mañana, le dolía la cabeza
Y es que sólo nos portamos bien los fines de semana
Su cabello era rizado
Nariz recta, ojos azules
Boca corriente, mentón redondo
Estatura: un metro setenta y dos
Signos particulares: nada.
Un día, conoció
A una muchacha estupenda.
No era como las otras.
Dado que era propenso a la decencia
Y que ella quería ser decorosa
Hicieron por su parte lo que nosotros por la nuestra
Tuvieron así dos hijos sin esfuerzo.

El segundo se llamaba Víctor.

Vendía corbatas y piedras de mechero
Y en su vida privada sufría de los callos
Los lunes por la mañana bebía mucha agua
Y es que sólo nos portamos bien los fines de semana
¿Su nariz? Pequeña y aguileña
Ojos negros, cabello negro
Boca corriente, mentón redondo
Estatura: un metro cincuenta y ocho.
Signos particulares: nada.
Un día que iba al trabajo
Una muchacha de mirada turbadora
Fue a cruzarse en su camino
Eso hizo que descarrilara
El vagón de sus sentimientos.
Se unieron al día siguiente.
Todos los sábados por la noche, jugaban al billar.

El tercero se llamaba León.

Era perro dentista y vivía de arreglar muelas
Y, en su vida privada, tenía visiones.
Los lunes por la mañana, tenía la boca muy seca
Y es que sólo nos portamos bien los fines de semana.
Sus ojos tenían reflejos verdes
Cabello castaño, nariz respingona
Boca corriente, mentón redondo
Estatura: un metro sesenta y siete
Signos particulares: nada.
Un buen día, tuvo la ocurrencia
De aventurarse, por casualidad,
En la habitación de su sirvienta
Que vivía en el sexto.
Volvió todas las noches.
Ella se hizo tan vaga
Que él le ofreció su cama y le pagó una criada.

El último se llamaba Michel.

El último se llamaba Michel, era cocinero
Y, en su vida privada, tenía cálculos renales
Los lunes por la mañana, le dolía la mandíbula
Y es que sólo nos portamos bien los fines de semana.
Su cabello era pelirrojo oscuro
Nariz mediana, ojos marrones
Boca corriente, mentón redondo
Estatura: un metro ochenta.
Signos particulares: nada.
Un día, tuvo la suerte
De entablar relaciones
Con la bella Marinette
Que ejercía –con conciencia
De modista– la profesión
Para ella inventó la receta
De la corteza de organdí con salsa de puntillas.
Como eran amigos, se vestían igual
Un pantalón mugriento, infames zapatones
Un pesado capote de caballerías
Un fusil muy grasiento, medias polainas
Un casco ridículo, una cantimplora
Como eran amigos, no se separaban:
Iban en todo a medias y compartían todo:
Nariz aguileña, nariz mediana, nariz recta, nariz respingona,
Boca corriente, mentón redondo.
Incluso, al cabo de un tiempo,
como eran amigos, vestían igual;
No se tenían celos: había para ellos
Más de un metro de tierra con una pequeña cruz.

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posted by Alfil @ 6:13 AM   0 comments
Boris Vian -Le seuil de l'immortalité...-
Le seuil de l'immortalité...
Boris Vian (1920-1959)

Le seuil de l'immortalité
Est assez haut, en pierre, avec des plantes
On ne s'apercevait pas du tout qu'on le passait
Mais de l'autre côté
Des tripotées
D'oiseaux sans ailes ni sans eaux
Poussaient des cris d'échiran...


El umbral de la inmortalidad...

El umbral de la inmortalidad
Es bastante alto, de piedra, con plantas
Uno no se daba cuenta de que lo cruzaba
Pero al otro lado
montones
De pájaros sin alas y sin agua
Lanzaban gritos de esgarradores...

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posted by Alfil @ 6:08 AM   0 comments
Boris Vian -Premier amour-
Premier amour
Boris Vian (1920-1959)

à Jean Boullet

Quand un homme aime une femme
D'abord, il la prend sur ses genoux
Il a soin de relever la robe
Pour ne pas abîmer son pantalon
Car une étoffe sur une étoffe,
Ça use l'étoffe.
Ensuite, il vérifie avec sa langue
Si on lui a bien enlevé les amygdales
Sinon, en effet ce serait contagieux.
Et puis, comme il faut occuper ses mains,
Il cherche, aussi loin qu'il peut chercher
Il a vite fait de constater
La présence effective et réelle de la queue
D'une souris blanche tachée de sang
Et il tire, tendrement, sur la petite ficelle
Pour avaler le tampax.


Primer amor

a Jean Boullet

Cuando un hombre ama a una mujer
De entrada, la sienta en sus rodillas
Tomando cuidado de levantarle el vestido
Para no estropear sus pantalones
Porque tela sobre tela
Gasta la tela
Enseguida, verifica con la lengua
Si a ella la operaron de las amígdalas
Si no, sería contagioso
Después, como hay que ocupar las manos
Busca, tan lejos como pueda
Y rápido constata
La presencia efectiva y real de la cola
De una laucha blanca manchada de sangre
Y tira, tiernamente, del hilito
Para tragarse el tampax.

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posted by Alfil @ 6:02 AM   0 comments
Boris Vian -Des goûts et des couleurs-
Des Goûts et des couleurs
Boris Vian (1920-1959)

à Félix Labisse

Il y a des sexes courts
Et d'autres pendent aux genoux
Rayés de jaune et de violet
Comme l'ombre du soleil à travers la grille
Et les femmes, certaines sentent
Le Bouillon de lapin sauvage
C'est bon, avec du pain grillé.


Gustos y colores

a félix labisse

Hay sexos cortos
Y otros cuelgan hasta las rodillas
Rayados de amarillo y violeta
Como la sombra del sol a través
De la reja
Y las mujeres, algunas huelen
a caldo de conejo salvaje.
Con tostadas es rico.

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posted by Alfil @ 5:57 AM   0 comments
Boris Vian -Je suis snob-
Je suis snob
Boris Vian (1920-1959)

Je suis snob
Je suis snob
C'est vraiment le seul défaut que je gobe
Ça demande des mois de turbin
C'est une vie de galérien
Mais quand je sors avec Hildegarde
C'est toujours moi qu'on regarde
Je suis snob
Foutrement snob
Tous mes amis le sont
On est snobs et c'est bon

Chemises d'organdi
Chaussures de zébu
Cravate d'Italie
Et méchant complet vermoulu
Un rubis au doigt
De pied! pas çui-là
Les ongles tout noirs
Et un très joli petit mouchoir

Je vais au cinéma
Voir des films suédois
Et j'entre au bistro
Pour boire du whisky à gogo
J'ai pas mal au foie
Personne fait plus ça
J'ai un ulcère
C'est moins banal et plus cher

Je suis snob
Je suis snob
Je m'appelle Patrick, mais on dit Bob
Je fais du cheval tous les matins
Car j'adore l'odeur du crottin
Je ne fréquente que des baronnes
Aux noms comme des trombones
Je suis snobExcessivement snob
Et quand je parle d'amour
C'est tout nu dans la cour

On se réunit
Avec les amis
Tous les vendredis
Pour faire des snobisme-parties
Il y a du coca
On déteste ça
Et du camembert
Qu'on mange à la petite cuiller

Mon appartement
Est vraiment charmant
Je me chauffe au diamant
On ne peut rien rêver de plus fumant
J'avais la télé
Mais ça m'ennuyait
Je l'ai retournée
De l'autre cote, c'est passionnant

Je suis snob
Je suis snob
Je suis ravagé par ce microbe
J'ai des accidents en Jaguar
Je passe le mois d'août au plumard
C'est dans les petits détails comme ça
Que l'on est snob ou pas
Je suis snob
Encore plus snob que tout à l'heure
Et quand je serai mort
Je veux un suaire de chez Dior


Soy snob

Soy snob.
Soy snob.
Es mi defecto mejor
Me llevó meses de trabajo lograrlo.
Es una vida tan agitada,
pero ahora...
con el resultado estoy encantada.

Soy snob.
Terriblemente snob.
Todos mis amigos lo son,
porque ser snob es un amor.

Vestidos de Pucci.
Zapatos de cebú.
El soutien de Madrid.
En el dedo un rubí.
En el del pie, ¡eh!
Las uñas negras
para hacer juego con las medias

Voy al cine
sólo a ver vistas suecas.
Cuando voy al boliche.
Pido whisky a secas...
No sufro del hígado.
Ya no se usa.
Tengo una úlcera
que es más patética
y menos piruja

Soy snob.
Soy snob.
Tengo abono en el Colón
pero no voy.
Todas las mañanas
cabalgo por la costa
porque me fascina
el olor de la bosta.
Sólo visito a los nobles
con apellidos dobles.
Soy snob.
Soy snob.
Y cuando hago el amor
lo hago con guantes y en el comedor.

Tengo un guardarropas
expectacular.
Me accidento los martes
en mi Jaguar.
Porque en estas sutilezas
se distingue la snobleza.
Soy snob, tan snob,
que Nacha Guevara
a su nueva casa
ya me invitó.

Oh! Just one more time.
Soy snob, tan snob,
que cuando me muera
tendré una mortaja
de Christian Dior.

Versión de Alberto Favero

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posted by Alfil @ 5:40 AM   0 comments
Boris Vian -Ne vous mariez pas les filles-
Ne vous mariez pas les filles
Boris Vian (1920-1959)

Avez-vous vu un homme à poil
Sortir soudain d'la salle de bains
Dégoulinant par tous les poils
Et la moustache pleine de chagrin?
Avez-vous un homme bien laid
En train d'manger des spaghetti
Fourchette au poing, l'air abruti
D'la sauce tomate sur son gilet
Quand ils sont beaux, ils sont idiots
Quand ils sont vieux, ils sont affreux
Quand ils sont grands, ils sont feignants
Quand ils sont p'tits, ils sont méchants
Avez-vous un homme trop gros
Extraire ses jambes de son dodo
S'masser l'ventre et s'gratter les tifs
En r'gardant ses pieds l'air pensif?
Ne vous mariez pas, les filles, ne vous mariez pas
Faites plutôt du cinéma
Restez pucell' chez vot' papa
Dev'nez serveuse chez un bougnat
El'vez des singes, él'vez des chats
Levez la patte à l'opéra
Vendez des boît' de chocolat
Prenez le voile ou l'prenez pas
Dansez à poil pour les gagas
Soyez radeuse av'nue du Bois
Mais ne vous mariez pas, les filles
Ne vous mariez pas
Avez-vous vu un homme gêné
Rentrer trop tard pour le dîner
Du rouge à lèvres sur son col
Du flageolant sur la guibole
Avez-vous vu au cabaret
Un monsieur qui n'est plus très frais
Se frotter avec insistance
Sur un' petite fleur innocence
Quand ils sont bêtes, ils vous embêtent
Quand ils sont forts, ils font du sports
Quand ils sont riches, ils gard'nt l'artiche
Quand ils sont durs, ils vous torturent
Avez-vous vu à votre bras
Un maigrichon à fac' de rat
Friser ses trois poils de moustache
Et se redresser, l'air bravache.
Ne vous mariez, les filles, ne vous mariez pas
Mettez vos robes de gala
Allez danser à l'Olympia
Changez d'amat quat' fois par mois
Prenez la braise et gardez-la
Cachez la fraîche sous vos matelas
À cinquante ans, ça servira
À vous payer de beaux p'tits gars
Ah, la belle vie que ça sera
Si vous n'vous mariez pas, les filles
Si vous n'vous mariez pas.


No se casen, chicas

¿Han visto ustedes a un hombre desnudo
saliendo de pronto de la bañera,
chorreando agua por sus muslos peludos
y con el bigote lleno de tristeza?
¿Han visto ustedes a un tipo bien feo
comer tallarines, tenedor en mano,
mientras, como un retardado,
se tira la salsa sobre el chaleco?
¿Han visto ustedes a un gordo estirar
sus piernas lechosas, llenas de rollos,
mirarse los pies como una marmota,
mientras se frota la barriga y se rasca las...?
No se casen, chicas, no se casen,
mejor en la televisión trabajen.
Permanezcan vírgenes en casa de papá.
Háganse sirvientas en lo de un general.
Eduquen monos, eduquen loros.
Levanten la pata en el Colón.
Vendan bombones, tomen los hábitos
O no los tomen.
Hagan strip-tease para los gagás.
Levanten puntos en el hotel Alvear.
Pero no se casen, chicas, no se casen.
¿Han visto ustedes a un tipo mufado
llegando muy tarde a cenar
von manchas de rouge en el saco
y tambaleándose al caminar?
¿Han visto ustedes en un cabaret
a un señor que parece muy bien
frotarse insistentemente
sobre una chica inocente?
¿Han visto ustedes a un tipo esmirriado
llevar a una mujer al restorán?
Cómo se retuerce los tres pelos del bigote
Y, para hacerse el importante,
a los mozos tiene al trote.
No se casen, chicas, no se casen.
Vistanse de gala, al River acudan y bailen.
Cuatro veces por mes cambien de amante.
Agarren guita, mucha guita y guarden.
Escóndanla bajo el colchón;
a los cincuenta años tendrán un montón
para pagarse lindos muchachos
con nada en la cabeza y todo en los brazos.
¡Ah!, que buena vida será esa
si no se casan, chicas, si no se casan.

Versión de Alberto Favero

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posted by Alfil @ 5:30 AM   0 comments
Boris Vian -La mauvaise mémoire-
La mauvaise mémoire
Boris Vian (1920-1959)


La tête est un curieux organe
Curieusement organisé
Y a qu'à voir quand on vous trépane
Généralement, c'est malaisé
Voici l'histoire singulière
D'un certain Mathurin Lafleur
Dont le crâne assez ordinaire
N'était bizarre qu'à l'intérieur
Ce type souffrit dès sa jeunesse
D'un mal en vérité courant
D'une mémoire assez traîtresse
Pour causer des désagréments
Sitôt qu'il apprenait une chose
Dans sa famille ou au lycée
Mathurin, la mine morose
Instantanément l'oubliait
Mais...
(...)


La mala memoria

La Cabeza es un órgano curioso,
curiosamente organizado.
Esta es la singular historia
de un tal Martín Flor,
cuyo cráneo sin pena ni gloria,
era extravagante sólo en su interior.
Ese tipo sufrió, desde la edad primera,
de un mal que es en verdad corriente,
una memoria traicionera
que no le trajo más que inconvenientes.
Siempre que le enseñaban algo,
fuera en su casa o en el aula,
Martín, con gesto huraño,
instantáneamente lo olvidaba.
Pero...
(...)

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posted by Alfil @ 5:20 AM   0 comments
Boris Vian -Quand j'aurais du vent dans mon crâne-
Quand j'aurais du vent dans mon crâne
Boris Vian (1920-1959)

Quand j'aurai du vent dans mon crâne
Quand j'aurai du vert sur mes osses
P'tet qu'on croira que je ricane
Mais ça sera une impression fosse

Car il me manquera
Mon élément plastique
Plastique tique tique
Qu'auront bouffé les rats

Ma paire de bidules
Mes mollets mes rotules
Mes cuisses et mon cule
Sur quoi je m'asseyois

Mes cheveux mes fistules
Mes jolis yeux cérules
Mes couvre-mandibules
Dont je vous pourléchois

Mon nez considérable
Mon coeur mon foie mon râble
Tous ces riens admirables
Qui m'ont fait apprécier

Des ducs et des duchesses
Des papes des papesses
Des abbés des ânesses
Et des gens du métier

Et puis je n'aurai plus
Ce phosphore un peu mou
Cerveau qui me servit
A me prévoir sans vie

Les osses tout verts,
le crâne venteux
Ah comme j'ai mal
de devenir vieux.


Cuando tenga viento en el cráneo

Cuando tenga viento en mi cráneo
y gusanos sobre mis huesos
quizá les parezca que me río
pero no haré nada de eso.

Porque me faltará
mi elemento plástico,
plástico, plástico,
que las ratas se habrán llevado.

Mi par de pantorrillas,
mis codos, mis costillas,
mis dedos, mis nalgas,
sobre las que me sentaba.

Mis ojos cobrizos,
mis dientes postizos,
mi lengua rosada,
con la cual les hablaba.

Mi nariz adorable,
mis pies y mis orejas,
esas cosas admirables,
que me hicieron apreciar.

A duques y a duquesas,
a papas y a papistas,
a frailes y a tigresas,
doctores y artistas.

Y tampoco tendré
ese fósforo blando.
Cerebro que servía
a imaginarme muerta.

El cráneo con viento.
Verde la osamenta.
¡Ah! Qué mal me siento
al volverme vieja.

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posted by Alfil @ 5:10 AM   0 comments
Boris Vian -La java des bombes atomiques-
La java des bombes atomiques
Boris Vian (1920-1959)

Mon oncle un fameux bricoleur
Faisait en amateur
Des bombes atomiques
Sans avoir jamais rien appris
C'était un vrai génie
Question travaux pratiques
Il s'enfermait tout' la journée
Au fond d'son atelier
Pour fair' des expériences
Et le soir il rentrait chez nous
Et nous mettait en trans'
En nous racontant tout

Pour fabriquer une bombe " A "
Mes enfants croyez-moi
C'est vraiment de la tarte
La question du détonateur
S'résout en un quart d'heur
'C'est de cell's qu'on écarte
En c'qui concerne la bombe " H "
C'est pas beaucoup plus vach'
Mais un' chos' me tourmente
C'est qu'cell's de ma fabrication
N'ont qu'un rayon d'action
De trois mètres cinquante
Y a quéqu'chos' qui cloch' là-d'dans
J'y retourne immédiat'ment

Il a bossé pendant des jours
Tâchant avec amour
D'améliorer l'modèle
Quand il déjeunait avec nous
Il avalait d'un coup
Sa soupe au vermicelle
On voyait à son air féroce
Qu'il tombait sur un os
Mais on n'osait rien dire
Et pis un soir pendant l'repas
V'là tonton qui soupir'
Et qui s'écrie comm' ça

A mesur' que je deviens vieux
Je m'en aperçois mieux
J'ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux disons le mot
C'est même plus un cerveau
C'est comm' de la sauce blanche
Voilà des mois et des années
Que j'essaye d'augmenter
La portée de ma bombeE
t je n'me suis pas rendu compt'
Que la seul' chos' qui compt'
C'est l'endroit où s'qu'ell' tombe
Y a quéqu'chose qui cloch' là-d'dans,
J'y retourne immédiat'ment

Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d'Etat
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s'excusa
De ce que sa cagna
Etait aussi petite
Mais sitôt qu'ils sont tous entrés
Il les a enfermés
En disant soyez sages
Et, quand la bombe a explosé
De tous ces personnages
Il n'en est rien resté

Tonton devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au Tribunal on l'a traîné
Et devant les jurés
Le voilà qui bafouille
Messieurs c'est un hasard affreux
Mais je jur' devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu'en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D'avoir servi la France
On était dans l'embarras
Alors on l'condamna
Et puis on l'amnistia
Et l'pays reconnaissant
L'élu immédiat'ment
Chef du gouvernement


La java de las bombas atómicas

Mi tío era un ladronzuelo
que tenía el hobbie
de fabricar bombas.
Aunque era un tanto analfabeto
se las ingeniaba
y las hacía redondas.
Se encerraba todo el día
en su tallercito
a ver qué le salía.
Y a la noche cuando regresaba,
nientras se afeitaba,
así nos relataba:

Para decirles la verdad
hacer las bombas "A"
es un juego de niños.
Hacerlas explotar
se hace sin pensar,
me lleva apenas seis semanas.
En cuanto a las bombas "Napalm",
si he de decir verdad,
son las que me atormentan,
porque no alcanzan más
que un radio de acción
de cuatro metros con cincuenta.
Hay algo que no anda bien.
Volveré para el taller.

Dedicó toda su vida
y su sabiduría
a tal experimento.
Ni su madre, cuando puso
cohetes en su cama,
pudo distraerlo.
Hasta el día en que probaba
si un tornillo andaba
y le explotó en la cara
y, cubierto por las gasas,
tomando tisanas,
así se lamentaba:

A medida que envejezco
yo me avivo más
que mi cerebro falla.
Si he de decirles la verdad
yo que en lugar de sesos
tengo salsa blanca.
Tanto tiempo que he perdido
queriendo extender
el radio de mi bomba
sin haberme dado cuenta
que lo que interesa
es dónde se coloca.
Hay algo que no anda bien.
Volveré para el taller.

El día en que se enteraron
los Jefes de Estado
fueron de visita.
Y el tío se lamentaba
de que su inventiva
fuera tan chiquita.
Enseguida que entraron
él cerró la puerta
y les dijo "Cuidado!"
y cuando la bomba explotó
de esos personajes
ni sombra quedó.

Mi tío frente al resultado
y sin desanimarse
se hizo bien el burro.
Mas luego, frente al tribunal,
al ser interrogado,
se-se puso tartamudo:
"Señores, a decir verdad,
fue por casualidad
que yo metí la pata.
Mas juro ante dios
que amasijándolos
he servido a la Patria".

El Jurado lo entendió,
primero le condenó
y después le absolvió.
La población, en agradecimiento,
instantáneamente
le hizo un monumento.

Versión de Alain Goraguer

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posted by Alfil @ 5:00 AM   0 comments
Boris Vian
dimanche, mai 13, 2001
Boris Vian (1920-1959)

Poemas
Boris Vian -L'evadé-
Boris Vian -La vie, c'est comme une dent...-
Boris Vian -Le déserteur-
Boris Vian -Les frères-
Boris Vian -Le seuil de l'immortalité...-
Boris Vian -Premier amour-
Boris Vian -Des goûts et des couleurs-
Boris Vian -Je suis snob-
Boris Vian -Ne vous mariez pas les filles-
Boris Vian -La mauvaise mémoire-
Boris Vian -Quand j'aurais du vent dans mon crâne-
Boris Vian -La java des bombes atomiques-

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posted by Alfil @ 3:33 PM   0 comments
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