Acerca de |
Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano |
Frases |
"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas" Augusto Monterroso -La palabra mágica-
"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?" Voltaire
"La traducción destroza el espíritu del idioma" Federico García Lorca |
Archivos |
|
|
René Daumal -Mémorables- |
samedi, janvier 21, 2006 |
Mémorables René Daumal (1908-1944)
Souviens-toi de ta mère et de ton père, et de ton premier mensonge dont l’indiscrète odeur rampe dans ta mémoire.
Souviens-toi de ta première insulte, à ceux qui te firent : la graine de l’orgueil était semée, la cassure luisait, rompant la nuit une.
Souviens-toi des soirs de terreur où la pensée du néant te griffait au ventre, et revenait toujours te le ronger, comme un vautour ; et souviens-toi des matins de soleil dans la chambre. (...)
Memorables
Acuérdate de tu padre y de tu madre, y de la primera mentira cuyo olor indiscreto aún repta en tu memoria.
Acuérdate del primer insulto a aquellos que te hicieron: la semilla de la soberbia sembrada estaba, la rotura brillaba rompiendo la noche una.
Acuérdate de las noches de terror en las que la idea de la nada te arañaba el vientre y volvía a roerte, como un buitre, una y otra vez; y acuérdate de las mañanas soleadas en tu pieza. (...)
Versión de Miguel FrontánLibellés : René Daumal |
posted by Alfil @ 8:25 PM |
|
|
René Daumal -Entrée des larves- |
|
Entrée des larves René Daumal (1908-1944)
Le suisse de l'église menait paître ses chèvres dans l'avenue vide. Quelques enfants mouraient ou séchaient aux fenêtres — c'était le printemps et les mains des hommes se déroulaient au soleil, offrant à tous le pain de leurs paumes que les enfants n'avaient pas encore mordu. Sur les terrasses on se retrouvait entre terre et ciel ; il y eut beaucoup de crânes brisés ce jour-là, de jeunes gens qui voulaient voler au-dessus des jardins. Les mouettes et les mouchoirs claquaient dans l'air et cassaient du bleu dans les vitres, des steamers de cristal s'enfuyaient par-dela les nuages. Quand le soir vint, ce fut le tour des vieillards ; ils envahirent les rues, assis sur leurs tabourets de bois grossier, ils charmaient les pigeons et buvaient du lait chaud. Le ciel était seulement un peu plus foncé et plus haut. Les arbres s'étirent dans le parc et tendent des pièges aux papillons de nuit ; le suisse est rentré dans l'église et les chèvres dorment dans la crypte. Les femmes hurlent soudain toutes avec des gorges de louves, parce que dans les faubourgs s'est glissé un homme nu et blanc venant des campagnes.
Entrada de las larvas
El pertiguero de la iglesia llevaba a pacer sus cabras por la vacía avenida. Algunos niños morían o se secaban en las ventanas -era primavera y las manos de los hombres se extendían al sol, ofreciendo a todos ese pan de sus palmas que los niños no habían mordido todavía. Sobre las terrazas uno se encontraba entre la tierra y el cielo. Ese día hubo muchos cráneos rotos de muchachos que querían volar por encima de los jardines. Las gaviotas y los pañuelos golpeaban en el aire y rompían azul en los cristales, y unos barcos de cristal huían más allá de las nubes. Cuando vino la noche, le tocó el turno a los ancianos: invadieron las calles, sentados sobre sus taburetes de tosca madera, encantaban a las palomas y bebían leche caliente. El cielo estaba solamente un poco más oscuro y más alto. Los árboles se estiran en el parque y tienden trampas a las mariposas nocturnas; el pertiguero ha entrado a la iglesia y las cabras duermen en la cripta. Las mujeres aúllan todas de pronto con gargantas de lobas porque por los suburbios se ha deslizado un hombre desnudo y blanco que viene del campo.
Libellés : René Daumal |
posted by Alfil @ 7:34 AM |
|
|
Robert Desnos -Les charmes de la nuit- |
lundi, janvier 16, 2006 |
Les charmes de la nuit Robert Desnos (1900-1945)
Quand on confie son corps aux charmes de la nuit Il semble voir paraître à travers la fenêtre Le visage lointain de ceux que l'on connut où étiez-vous? où était-elle? où serons-nous? Le temps qui s'abolit et renaît de lui-même ne répond même pas aux questions des passants, Ces fleurs qui s'effeuillaient ces souffles oubliés ont atterri bien loin sur des terres nouvelles on les voit resplendir à l'éclair des prunelles dans un accent de voix dans un geste inutile Ils mourront tous à l'heure dite à la va-vite Ces yeux s'éloigneront ainsi que deux lanternes que l'on voit disparaître aux routes en forêts Ces yeux reparaîtront on reverra leur cerne on ressent leur regard Eh quoi ce n'est pas eux La vie est parcourue de fantômes futiles De loin on reconnaît la démarche amicale Et de près ce n'est plus qu'une vaine vapeur Squelette ridicule ou burlesque brouillard allez-vous-en allez-vous-en je ne crains plus que le mystère enclos dans la réalité.
Los encantos de la noche
Cuando entregas el cuerpo al encanto nocturno Te parece que ves a través del cristal El semblante lejano de los que conociste ¿dónde estabais vosotros? ¿y ella? ¿dónde estaremos? El tiempo que se anula renace de sí mismo ni siquiera responde a los que van pasando Las flores deshojadas los soplos olvidados se posaron muy lejos en nuevos territorios los hace fulgurar un brillo de pupilas una inflexión de voz un ademán inútil Todos se morirán deprisa y a su hora Se alejarán los ojos igual que dos fanales que vemos disiparse por sendas y por bosques Volverán esos ojos volverán sus ojeras sentimos su mirada Y qué Ya no son ellos La vida la recorren fantasmas anodinos Reconoces de lejos el andar amistoso Y de cerca no es más que un inútil vapor Esqueleto ridículo o neblina burlesca alejaos de aquí ya no le tengo miedo sino al misterio que se encierra en lo real.Libellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 5:53 PM |
|
|
Robert Desnos -Le poème a Florence- |
|
Le poème a Florence Robert Desnos (1900-1945)
Comme un aveugle s'en allant vers les frontiéres Dans les bruits de la ville assaillie par le soir Appuie obstinément aux vitres des portieres Ses yeux qui ne voient pas vers l'aile des mouchoirs
Cornme ce rail brillant dans l'onibre sous les arbres Comme un reflet d'éclair dans les yeux des amants Comme un couteau brisé sur un sexe de marbre Comme un législateur parlant a des déments
Une flamme a jailli pour perpétuer Florence Non pas celle qui haute au détour d'un chemin Porta jusqu'á la lune un appel de souffrance Mais celle qui flambait au bücher quand les mains
dressées comme cinq branches d'une étoile opaque attestaient que demain surgirait d'aujourd'hui Mais celle qui flambait au chemin de Saint Jacques Quand la déesse nue vers le nadir a fui
Mais celle qui flambait aux parois de ma gorge Quand fugitive et puré image de l'amour Tu surgis tu partís et que le feu des forges Rougeoyait les sapins les palais et les tours
J'inscris ici ton nom hors des deuils anonymes Oú tant d'amantes ont sombré corps ame et biens Pour perpétuer un soir oú dépouilles ultimes Nous jections tels des os nos souvenirs aux chiens
Tu fonds tu disparais tu sombres mais je dresse au bord de ce rivage où ne brille aucun feu Nul phare blanchissant les bateaux en détresse Nule lanterne de rivage au front des boeufs
Mais je dresse aujourd'hui ton visage et ton rire Tes yeux bouleversants ta gorge et tes parfums Dans un olympe arbitraire où l'ombre se mire dans un miroir brisé sous les pas des défunts
Afin que si le tour des autres amoureuses Venait avant le mien de s'abîmer tu sois Et l'accueillante et l'illusoire et l'égareuse la soeur des mes chagrins et la flamme á mes doigts
Car la route se brise au bord des précipices je sens venir les temps où mourront les amis Et les amants d'autrefois et d'aujourd'hui Voici venir les tours de crêpé et d'artifice
Voici venir les tours où les ceuvres sont vaines où nul bientôt ne comprendra ces mots écrits Mais je bois goulûment les larmes de nos peines quitte à brisser mon verre à l'écho de tes cris
Je bois joyeusement faisant claquer ma langue le vin tonique et mâle et j'invite au festin Tous ceux-là que j'aimais. Ayant brisé leur cangue qu'ils viennent partager mon rêve et mon butin
Buvons joyeusement! chantons jusqu'à l'ivresse! Nos mains ensanglantées aux tessons des bouteilles Demain ne pourront plus étreindre nos maîtresses. Les verrous sont poussés au pays des merveilles.
El poema a Florence
Como un ciego que al ir de camino hacia el límite En la ciudad ruidosa tomada por la noche Posa obstinadamente sobre las ventanillas Sus ojos qué no ven hacia alados pañuelos
Como un raíl que brilla en la sombra del árbol Como luz de un relámpago en los ojos amantes Como cuchillo roto sobre un sexo de mármol Como legislador que hablase a unos dementes
Una llama surgió para honrar a Florence No aquella que tan alta de pronto en el camino Levantó hasta la luna un grito de dolor Sino la que ardió cuando en la hoguera las manos
alzadas como cinco puntas de estrella opaca juraban que el mañana surgiría del hoy Sino la que ardió en el camino de Santiago Cuando la diosa huyó desnuda hacia el nadir
Sino aquella que ardió dentro de mi garganta Cuando fugaz y pura imagen del amor Surgiste te marchaste y el fuego de las fraguas Enrojecía abetos y palacios y torres
Inscribo aquí tu nombre sin anónimos lutos Donde amadas se hundieron en cuerpo y alma y bienes Para honrar una noche en que —despojos últimos— Como huesos echábamos recuerdos a los perros
Te fundes te retiras te hundes pero levanto en esta orilla donde no alumbra fuego alguno Ningún faro blanquea los barcos desahuciados Ningún fanal de orilla llevado por los bueyes
Levanto sin embargo hoy tu rostro y tu risa Tus ojos turbadores tu pecho y tus perfumes En un gratuito olimpo con sombras que se miran en un espejo roto pisado por los muertos
Para que si a las otras amantes les tocase El turno de abismarse antes que a mí seas tú La acogedora y la ilusoria embaucadora la hermana de mis penas y la llama en mis dedos
Pues la ruta se rompe al borde del abismo siento llegar el tiempo de morir los amigos Las amantes de antaño las amantes de hoy Veo llegar los días de artificio y crespones I I Veo llegar los días de las empresas vanas >s días en que nadie comprenda estas palabras Pero bebo goloso el llanto de las penas aunque rompa mi vaso al eco de tus gritos
Bebo con alegría con chasquidos de lengua : no viril y tónico y convido al festín A todos los que amé. Con sus grilletes rotos que compartan conmigo mi botín y mis sueños
¡Bebamos jubilosos! ¡Hasta caer cantemos! Nuestras manos que sangran con cascos de botellas No podrán abrazar mañana a las amantes. Echaron los cerrojos al país de la magia.Libellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 2:47 PM |
|
|
Robert Desnos -Jamais d'autre que toi- |
|
Jamais d'autre que toi Robert Desnos (1900-1945)
Jamais d'autre que toi en dépit des étoiles et des solitudes En dépit des mutilations d'arbre à la tombée de la nuit Jamais d'autre que toi ne poursuivra son chemin qui est le mien Plus tu t'éloignes et plus ton ombre s'agrandit Jamais d'autre que toi ne saluera la mer à l'aube quand fatigué d'errer moi sorti des forêts ténébreuses et des buissons d'orties je marcherai vers l'écume Jamais d'autre que toi ne posera sa main sur mon front et mes yeux Jamais d'autre que toi et je nie le mensonge et l'infidélité Ce navire à l'ancre tu peux couper sa corde Jamais d'autre que toi L'aigle prisonnier dans une cage ronge lentement les barreaux de cuivre vert- de-grisés Quelle évasion! C'est le dimanche marqué par le chant des rossignols dans les bois d'un vert tendre l'ennui des petites filles en présence d'une cage où s'agite un serin tandis que dans la rue solitaire le soleil lentement déplace sa ligne mince sur le trottoir chaud Nous passerons d'autres lignes Jamais jamais d'autre que toi Et moi seul seul seul comme le lierre fané des jardins de banlieue seul comme le verre Et toi jamais d'autre que toi.
Jamás otra que tú
Jamás otra que tú a pesar de las estrellas y de las soledades A pesar de las mutilaciones del árbol a la caída de la noche Jamás otra que tú proseguirá su camino que es el mío Más te alejas y más tu sombra crece Jamás otra que tú saludará al mar al alba cuando cansado de errar yo salido de los bosques tenebrosos y de los matorrales de ortigas camine hacia la espuma Jamás otra que tú posará su mano sobre mi frente y mis ojos Jamás otra que tú y niego la mentira y la infidelidad De este navío anclado tú puedes cortar la cuerda Jamás otra que tú El águila prisionera en una jaula roe lentamente los barrotes de cobre enmohecido ¡Qué evasión! Es el domingo marcado por el canto de los ruiseñores en los bosques de un verde tierno el aburrimiento de las niñas frente a una jaula donde se agita un canario mientras en la calle solitaria el sol lentamente desplaza su línea delgada sobre la acera caliente Nosotros cruzaremos otras líneasJamás jamás otra que tú Y yo solo solo solo como la hiedra marchita de los jardines del arrabal solo como el vaso Y tú jamás otra que tú.Libellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 2:40 PM |
|
|
Robert Desnos -Dernier poème- |
|
Dernier poème Robert Desnos (1900-1945)
J’ai rêvé tellement fort de toi, J’ai tellement marché, tellement parlé, Tellement aimé ton ombre, Qu’il ne me reste plus rien de toi.
Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres D’être cent fois plus ombre que l’ombre D’être l’ombre qui viendra et reviendra dans ta vie ensoleillée
Último poema
Tanto soñé contigo, Caminé tanto, hablé tanto, Tanto amé tu sombra, Que ya nada me queda de ti.
Sólo me queda ser la sombra entre las sombras ser cien veces más sombra que la sombra ser la sombra que retornará y retornará siempre en tu vida llena de sol. Versión de Aldo PellegriniLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 2:37 PM |
|
|
Robert Desnos -La furtive- |
|
La furtive Robert Desnos (1900-1945)
la furtive s'assoit dans les hautes herbes pour se reposer d'une course épuisante à travers une campagne déserte. poursuivie, traquée, espionnée, dénoncée, vendue. hors de toute loi, hors de toute atteinte. a la même heure s'abattent les cartes Et un homme dit à un autre homme : "A demain." Demain, il sera mort ou parti loin de là. A l'heure où tremblent les rideaux blancs sur la nuit profonde, Où le lit bouleversé des montagnes béant vers son hôtesse disparue Attend quelque géante d'au-delà de l'horizon, S'assoit la furtive, s'endort la furtive Dans un coin de cette page.
Craignez qu'elle ne s'éveille, Plus affolée qu'un oiseau se heurtant aux meubles et aux murs. Craignez qu'elle ne meure chez vous, Craignez qu'elle s'en aille, toutes vitres brisées, Craignez qu'elle ne se cache dans un angle obscur, Craignez de réveiller la furtive endormie.
La furtiva
La furtiva se sienta en el pasto crecido para descansar de un recorrido agotador a través de un campo desierto. Perseguida, acosada, espiada, denunciada, vendida, fuera de toda ley, de todo alcance. A la misma hora en que se ponen las cartas sobre la mesa y un hombre dice a otro: «Hasta mañana». Pero mañana estará muerto o se habrá ido lejos. En la hora en que tiemblan las cortinas blancas en la noche profunda, cuando el lecho trastornado de las montañas abierto ante su invitada desaparecida espera a algún gigante de más allá del horizonte, la furtiva se sienta, se duerme la furtiva. No hagan ruido, dejen descansar a la furtiva en una esquina de esta página.
Teman que se despierte, más enloquecida que un pájaro que se golpea contra los muros. Teman que muera en su casa, teman que pulverice todas las ventanas rotas, teman que se esconda en un ángulo oscuro, teman despertar a la furtiva dormida.
Versión de Jorge FernándezLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 2:32 PM |
|
|
Robert Desnos -Identité des images- |
|
Identité des images Robert Desnos (1900-1945)
Je me bats avec fureur contre des animaux et des bouteilles Depuis peu de temps peut-être dix heures sont passées l'une après l'autre La belle nageuse qui avait peur du corail ce matin s'éveille Le corail couronné de houx frappe à sa porte Ah! encore le charbon toujours le charbon Je t'en conjure charbon génie tutélaire du rêve et da ma solitude laisse-moi laisse-moi parler encore de la belle nageuse qui avait peur du corail Ne tyrannise plus ce séduisant sujet de mes rêves La belle nageuse reposait dans un lit de dentelles et d'oiseaux Les vêtements sur une chaise au pied du lit étaient illuminés par les lueurs les dernières lueurs du charbon Celui-ci venu des profondeurs du ciel de la terre et de la mer était fier de son bec de corail et de ses grandes ailes de crêpe Il avait toute la nuit suivi des enterrements divergents vers des cimetières suburbains Il avait assisté à des bals dans les ambassades marqué de son empreinte une feuille de fougère des robes de satin blanc It s'était dressé terrible à l'avant des navires et les navires n'étaient pas revenus Maintenant tapi dans la cheminée il guettait le réveil de l'écume et le chant des bouilloires Son pas retentissant avait troublé le silence des nuits dans les rues aux pavés sonores Charbon sonore charbon maître du rêve charbon Ah dis-moi où est-elle cette belle nageuse cette nageuse qui avait peur du corail? Mais la nageuse elle-même s'est rendormie Et je reste face à face avec le feu et je resterai la nuit durant à interroger le charbon aux ailes de ténèbres qui persiste à projeter sur mon chemin monotone l'ombre de ses fumées et le reflet terrible de ses braises Charbon sonore charbon impitoyable charbon.
Identidad de las imágenes
Lucho furiosamente contra animales y botellas Desde hace poco tiempo quizá diez horas una después de otra La hermosa nadadora que tenía miedo del coral esta mañana se despierta El coral coronado de acebo llama a su puerta ¡Ah! otra vez el carbón siempre el carbón Te conjuro carbón genio tutelar del sueño y de mi soledad déjame déjame seguir hablando de la hermosa nadadora que tenía miedo del coralNo dictamines más sobre este tema seductor de mis sueñosLa hermosa nadadora descansaba en un lecho de encajes y de pájaros Los vestidos sobre una silla al pie del lecho iluminados por los fulgores los últimos fulgores del carbón Llegado éste de las profundidades del cielo de la tierra y del mar estaba orgulloso de su pico de coral y de sus grandes alas de crespón Durante toda la noche él había seguido divergentes entierros hacia cementerios suburbanos Había asistido a bailes en las embajadas y dejado su rastro en una hoja de helecho de los vestidos de raso blanco Se había erguido terrible en la proa de los navíos y los navíos no habían vuelto Ahora agazapado en la chimenea acechaba el despertar de la espuma y el canto de las marmitas Su paso resonante había turbado el silencio de las noches en las calles de adoquines sonoros Carbón sonoro carbón amo del sueño carbón Ah dime ¿dónde está la hermosa nadadora que tenía miedo del coral? Pero precisamente la nadadora se ha vuelto a dormir Y me quedo frente a frente con el fuego y me quedaré toda la noche para interrogar al carbón con alas de tiniebla que insiste en proyectar sobre mi camino monótono la sombra de su humareda y el reflejo terrible de sus brasas Carbón sonoro carbón despiadado carbón.
Versión de Aldo PellegriniLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 2:18 PM |
|
|
Robert Desnos -Conte de fées- |
|
Conte de fées Robert Desnos (1900-1945)
Il était un grand nombre de fois Un homme qui aimait une femme Il était un grand nombre de fois Une femme qui aimait un homme Il était un grand nombre de fois Une femme et un homme Qui n'aimaient pas celui et celle qui les aimaient
Il était une fois Une seule fois peut-être Une femme et un homme qui s'aimaient
Cuento de hadas
Había una vez y fueron tantas veces) un hombre que adoraba a una mujer. Había una vez (la vez fue muchas veces) que una mujer a un hombre idolatraba. Había una vez (lo fue muchas más veces) una mujer y un hombre que no amaban o aquel o aquella que los adoraban. Había una vez (tal vez sólo una vez) una mujer y un hombre que se amaban.
Versión de Germán Zuluaga UribeLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 2:16 PM |
|
|
Robert Desnos -Es de noche- |
|
Il fait nuit Robert Desnos (1900-1945)
Tu t'en iras quand tu voudras Le lit se ferme et se délace avec délices comme un corset de velours noir Et l'insecte brillant se pose sur l'oreiller Éclate et rejoint le Noir Le flot qui martèle arrive et se tait Samoa la belle s'endort dans l'ouate Clapier que fais-tu des drapeaux ? tu les roules dans boue A la bonne étoile et au fond de toute boue Le naufrage s'accentue sous la paupière Je conte et décris le sommeil Je recueille les facons de la nuit et je les range sur une étagère Le ramage de l'oiseau de bois se confond avec le bris des bouchons en forme de regard N'y pas aller n'y pas mourir la joie est de trop Un convive de plus à la table ronde dans la clairière de vert émeraude et de heaumes retentissants près d'un monceau d'épées et d'armures cabossées Nerf en amoureuse lampe éteinte de la fin du jour Je dors.
Es de noche
Te irás cuando quieras El lecho se ciñe y se afloja con las delicias igual que un corsé de terciopelo negro Y el insecto resplandeciente se posa sobra la almohada Para estallar y entonces reunirse con lo oscuro El oleaje llega martillando y se calla Samoa la bella duerme entre algodones Conejar ¿qué haces con las banderas? las arrastras por el fango A la buena de Dios y en lo profundo de todo fango El naufragio se acentúa bajo los párpados Relato y describo el sueño Recojo los envases de la noche y los ordeno sobre el estante El ramaje del pájaro de madera se confunde con la irrupción de los tapones en forma de mirada Nada de volver allí nada de morir allí la alegría desborda Un invitado de más a la mesa redonda en el claro verde esmeralda del bosque con yelmos resonantes cerca de un montón de espadas y armaduras abolladas Nervio a modo de amorosa lámpara apagada al fin del día Yo duermo
Versión de Aldo PellegriniLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 2:10 PM |
|
|
Robert Desnos -Destinée arbitraire- |
|
Destinée arbitraire Robert Desnos (1900-1945)
à Georges Malkine
Voici venir le temps des croisades. Par la fenêtre fermée les oiseaux s'obstinent à parler comme les poissons d'aquarium. À la devanture d'une boutique une jolie femme sourit. Bonheur tu n'es que cire à cacheter et je passe tel un feu follet. Un grand nombre de gardiens poursuivent un inoffensif papillon échappé de l'asile Il devient sous mes mains pantalon de dentelle et ta chair d'aigle ô mon rêve quand je vous caresse! Demain on enterrera gratuitement on ne s'enrhumera plus on parlera le langage des fleurs on s'éclairera de lumières inconnues à ce jour. Mais aujourd'hui c'est aujourd'hui Je sens que mon commencement est proche pareil aux blés de juin. Gendarmes passez-moi les menottes. Les statues se détournent sans obéir. Sous leur socle j'inscrirai des injures et le nom de mon pire ennemi. Là-bas dans l'océan Entre deux eaux Un beau corps de femme Fait reculer les requins Ils montent à la surface se mirer dans l'air et n'osent pas mordre aux seins aux seins délicieux.
Destino arbitrario
a Georges Malkzine
Ahora llega el tiempo de las cruzadas. Por las ventanas cerradas los pájaros se obstinan en hablar como peces de acuario. Junto al escaparate de una tienda una bonita mujer sonríe. Felicidad no eres sino lacre y yo paso como un fuego fatuo. Una multitud de guardianes persigue a una mariposa inofensiva fugada del asilo. Se torna en mis manos calzón de encaje y tu carne se torna de águila ¡oh sueño mío cuando te acaricio! Mañana habrá entierros gratuitos ya no se resfriarán hablarán el lenguaje de las flores se iluminarán con luces hasta ahora desconocidas. Pero hoy es hoy. Siento que mi comienzo está próximo semejante al trigo de junio. Gendarmes ponedme las esposas. Las estatuas vuelven la espalda sin obedecer. En su zócalo inscribiría injurias y el nombre de mi peor enemigo. Allá lejos en el océano entre dos aguas un bello cuerpo de mujer hace retroceder a los tiburones. Suben a la superficie para contemplarse en el aire y no se atreven a morder esos senos esos senos deliciosos. Versión de Aldo PellegriniLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 2:02 PM |
|
|
Robert Desnos -Non l'amour n'est pas mort- |
|
Non l'amour n'est pas mort Robert Desnos (1900-1945)
Non, l'amour n'est pas mort en ce coeur et ces yeux et cette bouche qui proclamait ses funérailles commencées. Écoutez, j'en ai assez du pittoresque et des couleurs et du charme. J'aime l'amour, sa tendresse et sa cruauté. Mon amour n'a qu'un seul nom, qu'une seule forme. Tout passe. Des bouches se collent à cette bouche. Mon amour n'a qu'un nom, qu'une forme. Et si quelque jour tu t'en souviens Ô toi, forme et nom de mon amour, Un jour sur la mer entre l'Amérique et l'Europe, À l'heure où le rayon final du soleil se réverbère sur la surface ondulée des vagues, ou bien une nuit d'orage sous un arbre dans la campagne, ou dans une rapide automobile, Un matin de printemps boulevard Malesherbes, Un jour de pluie, À l'aube avant de te coucher, Dis-toi, je l'ordonne à ton fantôme familier, que je fus seul à t'aimer davantage et qu'il est dommage que tu ne l'aies pas connu. Dis-toi qu'il ne faut pas regretter les choses: Ronsard avant moi et Baudelaire ont chanté le regret des vieilles et des mortes qui méprisèrent le plus pur amour, Toi, quand tu seras morte, Tu seras belle et toujours désirable. Je serai mort déjà, enclos tout entier en ton corps immortel, en ton image étonnante présente à jamais parmi les merveilles perpétuelles de la vie et de l'éternité, mais si je vis Ta voix et son accent, ton regard et ses rayons, L'odeur de toi et celle de tes cheveux et beaucoup d'autres choses encore vivront en moi, En moi qui ne suis ni Ronsard ni Baudelaire, Moi qui suis Robert Desnos et qui, pour t'avoir connue et aimée, Les vaux bien. Moi qui suis Robert Desnos, pour t'aimer Et qui ne veux pas attacher d'autre réputation à ma mémoire sur la terre méprisable.
No, el amor no ha muerto
No, el amor no ha muerto en este corazón estos ojos y esta boca que proclamaba sus funerales empezados. Escuchad, estoy harto de lo pintoresco y de los colores y delencanto. Amo el amor, su ternura y su crueldad. Mi amor no tiene más que un solo nombre, una sola forma. Todo pasa. Bocas se pegan a esta boca. Mi amor no tiene más que un nombre, una forma. Y si algún día te acuerdas de él Oh tú, forma y nombre de mi amor, Un día en el mar entre América y Europa, A la hora donde el rayo final de sol reverbera sobre la ondulada superficie de las olas, o bien una noche de tormenta bajo un árbol en el campo, o en un coche veloz, Una mañana de primavera en el bulevar Malesherbes, Un día de lluvia, Al amanecer antes de acostarte, Dime, lo ordeno a tu fantasma familiar, que fui el único quete amo más y que es una pena que no lo hayas conocido. Dime que no hay que extrañar las cosas: Ronsard antes que yo y Baudelaire han cantado el lamento de viejas y muertas que despreciaron el amor más puro. Tú, cuando estés muerta, Serás hermosa y todavía deseable. Yo ya estaré muerto, enteramente encerrado en tu cuerpo inmortal, en tu asombrosa imagen presente para siempre entre las perpetuas maravillas de la vida y de la eternidad, pero si vivo Tu voz y su acento, tu mirada y sus rayos El olor a ti y el de tus cabellos y muchas otras cosas vivirán aún en mí, En mí que no soy Ronsard ni Baudelaire, En mí que soy Robert Desnos y que, por haberte conocido y amado, Valgo tanto como ellos. Yo que soy Robert Desnos, para amarte Y que no quiero ligar otra fama a mi memoria sobre la tierra despreciable.Libellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 1:19 PM |
|
|
Robert Desnos -Ô douleurs de l'amour!- |
|
Ô douleurs de l'amour! Robert Desnos (1900-1945)
Ô douleurs de l'amour! Comme vous m'êtes nécessaires et comme vous m'êtes chères. Mes yeux qui se ferment sur des larmes imaginaires, mes mains qui se tendent sans cesse vers le vide. J'ai rêvé cette nuit de paysages insensés et d'aventures dangereuses aussi bien du point de vue de la mort que du point de vue de la vie, qui sont aussi le point de vue de l'amour. Au réveil vous étiez présentes, ô douleurs de l'amour, ô muses du désert, ô muses exigeantes.
Mon rire et ma joie se cristallisent autour de vous. C'est votre fard, c'est votre poudre, c'est votre rouge, c'est votre sac de peau de serpent, c'est vos bas de soie... et c'est aussi ce petit pli entre l'oreille et la nuque, à la naissance du cou, c'est votre pantalon de soie et votre fine chemise et votre manteau de fourrure, votre ventre rond c'est mon rire et mes joies vos pieds et tous vos bijoux. En vérité, comme vous êtes bien vêtue et bien parée.
Ô douleurs de l'amour, anges exigeants, voilà que je vous imagine à l'image même de mon amour, que je vous confonds avec lui... Ô douleurs de l'amour, vous que je crée et habille, vous vous confondez avec mon amour dont je ne connais que les vêtements et aussi les yeux, la voix, le visage, les mains, les cheveux, les dents, les yeux...
¡Oh dolores del amor!
¡Oh dolores del amor! Cuán necesarios y qué queridos sois para mí. Mis ojos que se cierran sobre lágrimas imaginarias, mis manos que se tienden sin cesar hacia el vacío. Soñé esta noche paisajes insensatos y aventuras peligrosas tanto desde el punto de vista de la muerte como desde el punto de vista de la vida, que son también el punto de vista del amor. Al despertar estabais presentes, oh dolores del amor, oh musas del desierto, oh musas exigentes.
Mi risa y mi alegría se cristalizan a vuestro alrededor. Es vuestro maquillaje, son vuestros polvos, es vuestro carmín, es vuestro bolso de piel de serpiente, son vuestras medias de seda… y es también ese pequeño pliegue entre la oreja y la nuca, en el nacimiento del cuello, es vuestro pantalón de seda y vuestra fina camisa y vuestro abrigo de piel, vuestro vientre redondo es mi risa y mis alegrías vuestros pies y todas vuestras joyas. En verdad, qué bien vestida está, qué bien engalanada.
Oh dolores del amor, ángeles exigentes, he aquí que os imagino a imagen de mi amor, que os confundo con él… Oh dolores del amor, que yo creo y visto, os confundís con mi amor del que no conozco sino la ropa y también los ojos, la voz, el rostro, las manos, el cabello, los dientes, los ojos…Libellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 1:10 PM |
|
|
Robert Desnos -J'ai tant rêvé de toi- |
|
J'ai tant rêvé de toi Robert Desnos (1900-1945)
J'ai tant rêvé de toi J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère?
J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps sans doute que je m'éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu'il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu'à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allégrement sur le cadran solaire de ta vie.
He soñado tanto contigo
He soñado tanto contigo que pierdes tu realidad. ¿Aún es tiempo de alcanzar ese cuerpo vivo y de besar en esa boca el nacimiento de la voz amada?
He soñado tanto contigo que mis brazos acostumbrados, de tanto estrechar tu sombra, a cruzarse sobre mi pecho, no se adaptarían al contorno de tu cuerpo, quizás. Y ante la apariencia real de lo que me obsesiona y me gobierna desde hace días y años, me convertiría sin duda enuna sombra.
Oh balanzas sentimentales. He soñado tanto contigo que ya no es tiempo sin duda de despertar. Duermo de pie, el cuerpo expuesto a todas las apariencias de la vida y del amor y tú, la única que hoy cuenta para mí, has de saber que me sería más difícil tocar tu frente y tus labios que los primeros labios y la primera frente que llegaran.
He soñado tanto contigo, caminado tanto, hablado tanto, me he acostado tantas veces con tu fantasma que ya no me queda más quizá, y sin embargo, que ser fantasma entre los fantasmas, y cien veces más sombra que la sombra que se pasea y se paseará alegremente por el reloj de sol de tu vida.Libellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 12:01 PM |
|
|
Robert Desnos -Infinitif- |
|
Infinitif Robert Desnos (1900-1945)
Y mourir ô belle flammèche y mourir voir les nuages fondre comme la neige et l'écho origines du soleil et du blanc pauvres comme Job ne pas mourir encore et voir durer l'ombre naître avec le feu et ne pas mourir étreindre et embrasser amour fugace le ciel mat gagner les hauteurs abandonner le bord et qui sait découvrir ce que j'aime omettre de transmettre mon nom aux années rire aux heures orageuses dormir au pied d'un pin grâce aux étoiles semblables à un numéro et mourir ce que j'aime au bord des flammes.
Infinitivo
Morir ahí hermosa pavesa morir ahí ver las nubes fundirse como la nieve y el eco orígenes del sol y del blanco pobres como Job no morir aún y ver durar la sombra nacer con el fuego y no morir abrazar y besar amor fugaz el cielo sin brillo ganar las alturas abandonar la orilla y quién sabe descubrir lo que amo omitir transmitir mi nombre a los años reír en las horas tormentosas dormir al pie de un pino gracias a las estrellas semejantes a un número y morir lo que amo a orillas de las llamas.
Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel FrontánLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 11:13 AM |
|
|
Robert Desnos -Le cimetière- |
|
Le Cimetière Robert Desnos (1900-1945)
Ici sera ma tombe, et pas ailleurs, sous ces trois arbres. J'en cueille les premières feuilles du printemps Entre un socle de granit et une colonne de marbre. J'en cueille les premières feuilles du printemps, Mais d'autres feuilles se nourriront de l'heureuse pourriture De ce corps qui vivra, s'il le peut, cent mille ans. Mais d'autres feuilles se nourriront de l'heureuse pourriture, Mais d'autres feuilles se noirciront Sous la plume de ceux qui content leurs aventures. Mais d'autres feuilles se noirciront D'une encre plus liquide que le sang et l'eau des fontaines : Testaments non observés, paroles perdues au-delà des monts. D'une encre plus liquide que le sang et l'eau des fontaines Puis-je défendre ma mémoire contre l'oubli Comme une seiche qui s'enfuit à perdre sang, à perdre haleine ? Puis-je défendre ma mémoire contre l'oubli ?
El cementerio
Aquí estará mi tumba, y sólo aquí, bajo tres árboles. Recojo sus primeras hojas primaverales Entre un zócalo de granito y una columna de mármol. Recojo sus primeras hojas primaverales, Pero otras hojas nacerán de la feliz podredumbre De este cuerpo que, si puede, vivirá cien mil años. Pero otras hojas nacerán de la feliz podredumbre, Pero otras hojas se ennegrecerán Bajo la pluma de los que cuentan sus aventuras. Pero otras hojas se ennegrecerán Con una tinta más líquida que la sangre y que el agua de las fuentes : Testamentos incumplidos, palabras que se pierden más allá de los montes. Con una tinta más líquida que la sangre y que el agua de las fuentes, ¿ Podré yo defender mi memoria del olvido Como una jibia que huye perdiendo la sangre, perdiendo el aliento ? ¿ Podré yo defender mi memoria del olvido ?
Versión de Raúl Gustavo AguirreLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 10:44 AM |
|
|
Robert Desnos -Les espaces du sommeil- |
|
Les espaces du sommeil Robert Desnos (1900-1945)
Dans la nuit il y a naturellement les sept merveilles du monde et la grandeur et le tragique et le charme. Les forêts s'y heurtent confusément avec des créatures de légende cachées dans les fourrés. Il y a toi.
Dans la nuit il y a le pas du promeneuret celui de l'assassin et celui du sergent de ville et la lumière du réverbère et celle de la lanterne du chiffonnier. Il y a toi.
Dans la nuit passent les trains et les bateaux et le mirage des pays où il fait jour. Les derniers souffles du crépuscule et les premiers frissons de l'aube. Il y a toi.
Un air de piano, un éclat de voix. Une porte claque. Un horloge. Et pas seulement les êtres et les choses et les bruits matériels. Mais encore moi qui me poursuis ou sans cesse me dépasse. Il y a toi l'immolée, toi que j'attends.
Parfois d'étranges figures naissent à l'instant du sommeil et disparaissent. Quand je ferme les yeux, des floraisons phosphorescentes apparaissent et se fanent et renaissent comme des feux d'artifice charnus. Des pays inconnus que je parcours en compagnie de créatures. Il y a toi sans doute, ô belle et discrète espionne.
Et l'âme palpable de l'étendue. Et les parfums du ciel et des étoiles et le chant du coq d'il y a 2,000 ans et le cri du paon dans des parcs en flamme et des baisers.
Des mains qui se serrent sinistrement dans une lumière blafarde et des essieux qui grincent sur des routes médusantes. Il y a toi sans doute que je ne connais pas, que je connais au contraire.
Mais qui, présente dans mes rêves, t'obstines à s'y laisser deviner sans y paraître. Toi qui restes insaisissable dans la réalité et dans le rêve.
Toi qui m'appartiens de par ma volonté de te posséder en illusion mais qui n'approches ton visage du mien que mes yeux clos aussi bien au rêve qu'à la réalité.
Toi qu'en dépit d'un rhétorique facile où le flot meurt sur les plages, où la corneille vole dans des usines en ruines, où le bois pourrit en craquant sous un soleil de plomb.
Toi qui es à la base de mes rêves et qui secoues mon esprit plein de métamorphoses et qui me laisses ton gant quand je baise ta main. Dans la nuit il y a les étoiles et le mouvement ténébreux de la mer, des fleuves, des forêts, des villes, des herbes, des poumons de millions et millions d'êtres.
Dans la nuit il y a les merveilles du mondes. Dans la nuit il n'y a pas d'anges gardiens mais il y a le sommeil. Dans la nuit il y a toi.
Dans le jour aussi.
Los espacios del sueño
En la noche están naturalmente las siete maravillas del mundo y la grandeza y lo trágico y el encanto. Los bosques se tropiezan confusamente con las criaturas legendarias escondidas en los matorrales. Estás tú.
En la noche están los pasos del paseante y los del asesino y los del guardia urbano y la luz del farol y la linterna del trapero. Estás tú.
En la noche pasan los trenes y los barcos y el espejismo de los países donde es de día. Los últimos alientos del crepúsculo y los primeros estremecimientos del alba. Estás tú.
Un aire de piano, el estallido de una voz. Un portazo. Un reloj. Y no solamente los seres y las cosas y los ruidos materiales. Sino también yo que me persigo o sin cesar me adelanto. Estás tú la inmolada, tú la que espero.
A veces extrañas figuras nacen el momento del sueño y desaparecen. Cuando cierro los ojos, las floraciones fosforescentes aparecen y se marchitan y renacen como fuego de artificios carnosos. Países desconocidos que recorro en compañía de criaturas. Estás tú sin duda, oh bella y discreta espía.
Y el alma palpable de la extensión. Y los perfumes del cielo y de las estrellas y el canto del gallo de hace 2000 años y el grito del pavo real en los parques en llamas y besos.
Manos que se aprietan siniestramente en una luz descolorida y ejes que chirrían sobre los caminos de espanto. Estás tú sin duda a quien no conozco, a quien conozco al contrario.
Pero que, presente en mis sueños, te obstinas en dejarte adivinar en ellos sin aparecer. Tú que permaneces inasible en la realidad y en el sueño.
Tú que me perteneces por mi voluntad de poseerte en ilusión pero que no acercas tu rostro sino cuando mis ojos se cierran tanto al sueño como a la realidad.
Tú que en despecho de una retórica fácil donde la ola muere en la playa, donde la corneja vuela entre las fábricas en ruinas, donde la madera se pudre crujiendo bajo un sol de plomo.
Tú que estás en la base de mis sueños y que sacudes mi alma llena de metamorfosis y que me dejas tu guante cuando beso tu mano. En la noche están las estrellas y el movimiento tenebroso del mar, de los ríos, de los bosques, de las ciudades, de las hierbas, de los pulmones de millones y millones de seres.
En la noche están las maravillas del mundo. En la noche no están los ángeles guardianes, pero está el sueño. En la noche estás tú.
En el día también. Traducido del francés por Gonzalo Hernández SanjorgeLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 10:15 AM |
|
|
Robert Desnos -The night of loveless nights- I - |
|
The night of loveless nights Robert Desnos (1900-1945)
I Nuit putride et glaciale, épouvantable nuit, Nuit du fantôme infirme et des plantes pourries, Incandescente nuit, flamme et feu dans les puits, Ténèbres sans éclairs, mensonges et roueries.
Qui me regarde ainsi au fracas des rivières ? Noyés, pêcheurs, marins? Éclatez les tumeurs Malignes sur la peau des ombres passagères, Ces yeux m'ont déjà vu, retentissez clameurs !
Le soleil ce jour-là couchait dans la cité L'ombre des marronniers au pied des édifices, Les étendards claquaient sur les tours et l'été Amoncelait ses fruits pour d'annuels sacrifices.
Tu viens de loin, c'est entendu, vomisseur de couleuvres, Héros, bien sûr, assassin morne, l'amoureux Sans douleur disparaît, et toi, fils de tes œuvres Suicidé, rougis-tu du désir d'être heureux ?
Fantôme, c'est ma glace où la nuit se prolonge Parmi les cercueils froids et les cœurs dégouttants, L'amour cuit et recuit comme une fausse oronge Et l'ombre d'une amante aux mains d'un impotent.
Et pourtant tu n'es pas de ceux que je dédaigne. Ah ! serrons-nous les mains, mon frère, embrassons-nous Parmi les billets doux, les rubans et les peignes, La prière jamais n'a sali tes genoux.
Tu cherchais dans la plage aux pieds des rochers droits La crique où vont s'échouer les étoiles marines : C'était le soir, des feux à travers le ciel froid Naviguaient et, rêvant au milieu des salines,
Tu voyais circuler des frégates sans nom Dans l'éclaboussement des chutes impossibles. Où sont ces soirs ? Ô flots rechargez vos canons Car le ciel en rumeur est encombré de cibles.
Quel destin t'enchaîna pour servir les sévères, Celles dont les cheveux charment les colibris, Celles dont les seins durs sont un fatal abri Et celles dont la nuque est un nid de mystère,
Celles rencontrées nues dans les nuits de naufrage, Celles des incendies et celles des déserts, Celles qui sont flétries par l'amour avant l'âge, Celles qui pour mentir gardent les yeux sincères,
Celles au cœur profond, celles aux belles jambes, Celles dont le sourire est subtil et méchant, Celles dont la tendresse est un diamant qui flambe Et celles dont les reins balancent en marchant,
Celles dont la culotte étroite étreint les cuisses, Celles qui, sous la jupe, ont un pantalon blanc Laissant un peu de chair libre par artifice Entre la jarretière et le flots des volants,
Celles que tu suivis dans l'espoir ou le doute, Celles que tu suivis ne se retournaient pas Et les bouquets fanés qu'elles jetaient en route T'entraînèrent longtemps au hasard de leurs pas
Mais tu les poursuivras à la mort sans répit, Les yeux las de percer des ténèbres moroses, De voir lever le jour sur le ciel de leur lit Et d'abriter leur ombre en tes prunelles closes.
Une rose à la bouche et les yeux caressants Elles s'acharneront avec des mains cruelles À torturer ton cœur, à répandre ton sang Comme pour les punir d'avoir battu pour elles.
Heureux s'il suffisait, pour se faire aimer d'elles, D'affronter sans faiblir des dangers merveilleux Et de toujours garder l'âme et le cœur fidèle Pour lire la tendresse aux éclairs de leurs yeux,
Mais les plus audacieux, sinon les plus sincères, Volent à pleine bouche à leur bouche un aveu Et devant nos pensées, comme aux proues les chimères, Resplendit leur sourire et flottent leurs cheveux.
Car l'unique régit l'amour et ses douleurs, Lui seul a possédé les âmes passionnées Les uns s'étant soumis à sa loi par malheur N'ont connu qu'un bourreau pendant maintes années.
D'autres l'ont poursuivi dans ses métamorphoses: Après les yeux très bleus voici les yeux très noir Brillant dans un visage où se flétrit la rose, Plus profonds que le ciel et que le désespoir.
Maître de leur sommeil et de leurs insomnies Il les entraîne en foule, à travers les pays, Vers des mers éventrées et des épiphanies… La marée sera haute et l'étoile a failli.
Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel Frontán
The night of loveless nights
I Noche glacial y pútrida, noche espantable, noche De fantasmas inválidos y de plantas podridas, Incandescente noche, llama y fuego en los pozos, Tinieblas sin relámpagos, astucias y mentiras.
En el fragor del río, ¿quién me mira? ¿Marinos, Pescadores, ahogados? ¡Reventad los tumores Malignos en la piel de las sombras fugaces, Ya me han visto esos ojos, clamores: resonad!
Hasta los edificios alargaba ese día El sol, en la ciudad, la sombra de los árboles. Restallaban banderas en lo alto de las torres, Daba a los sacrificios sus frutos el verano.
Vienes de lejos, sí, vomitando culebras, Triste asesino, héroe, por cierto, sin dolor El amante se esfuma, y a ti, hijo suicida De tus obras, ¿ansiar la dicha te avergüenza?
En mi hielo, oh espectro, la noche se prolonga Entre féretros fríos y pechos goteantes, Quema y arde el amor como una falsa oronja Y en las manos inválidas la sombra de una amante.
Sin embargo no eres de aquellos que desdeño. Estréchame la mano, ¡oh mi hermano!, besémonos Entre cartas de amor, entre cintas y peines, La plegaria jamás ensució tus rodillas.
Buscabas en la playa al pie de los peñascos La cala donde encallan las estrellas marinas: Por el gélido cielo los fuegos del ocaso Navegaban, y tú, soñando entre salinas,
Veías circular barcos desconocidos En el agua agitada por saltos imposibles. ¿Dónde están esas tardes? Apuntad los cañones, olas, hacia los blancos del cielo rumoroso.
Qué destino te hizo siervo de las severas, Las de largos cabellos que hechizan colibríes, Las que en el duro seno dan un fatal asilo, Las que llevan un nido de misterio en la nuca,
Las que hallaste desnudas en noches de naufragio, Las que incendios y páramos pueblan, las que mienten Sin por eso perder la mirada sincera, Las que agostó el fatal amor antes de tiempo,
Las de hondo corazón, las de piernas hermosas, Las de sutil sonrisa, malvada y delicada, Las de ternura ardiente como un diamante en llamas, Las que en la marcha van meneando las caderas.
Las de bragas estrechas que estrangulan los muslos, Las que bajo la falda llevan un pantalón Blanco que, artificioso, les desnuda la piel Entre la jarretera y el vuelo de volados,
Las que ansioso seguiste con esperanza o dudas No se volvieron nunca, nunca para mirarte, Y las flores marchitas que al andar arrojaban Te arrastraron tras ellas, al azar de sus pasos.
Hasta la muerte, empero, las seguirás, sin pausa, Con los ojos cansados de indagar las tinieblas, De ver un nuevo día nacer sobre sus lechos Y de albergar su sombra en tus ojos cerrados.
Con su mirada dulce y una rosa en la boca, Torturarán tu pecho, derramarán tu sangre Encarnizadamente, con sus manos crueles, Como por castigar el amor que les dieron.
Qué dicha si bastara, para lograr su amor, Hacer frente sin miedo a increíbles peligros, Conservar siempre fieles el corazón y el alma Para ver la ternura en sus ojos brillantes,
Pero los más audaces, si no los más sinceros, Roban, a boca llena, a sus bocas un sí, Y ante nosotros, como en un mascarón de proa, Esplende su sonrisa y flotan sus cabellos.
Pues lo único rige el amor y sus penas, Sólo él poseyó las almas fervorosas Algunos, sometidos por desgracia a su ley Víctimas de un verdugo fueron durante años.
En sus metamorfosis otros lo persiguieron: Tras ojos muy azules, he aquí los muy negros Brillando en una cara donde muere la rosa, Más profundos que el cielo y la desesperanza.
Amo de sus insomnios y también de su sueño En masa los arrastra, por diversos países, En pos de epifanías y mares desventrados... Será la pleamar y faltará la estrella.
Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel Frontán Libellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 9:33 AM |
|
|
Robert Desnos -The night of loveless nights- II - |
|
The night of loveless nights Robert Desnos (1900-1945)
II Quelqu’un m’a raconté que, perdu dans les glaces, Dans un chaos de monts, loin de tout océan, Il vit passer, sans heurt et sans fumée, la masse Immense et pavoisée d’un paquebot géant.
Des marins silencieux s’accrochaient aux cordages Et des oiseaux gueulards volaient dans les haubans, Des danseuses rêvaient au bord des bastingages En robes de soirée et coiffées de turbans.
Les bijoux entouraient d’étincelles glaciales Leurs gorges et leurs poignets et de grands éventails De plumes, dans leurs mains, claquaient vers des escales Où les bals rougissaient les tours et les portails.
Les danseurs abîmés dans leur mélancolie En songe comparaient leurs désirs à l’acier. C’était parmi les monts, dans un soir de folie, De grands nuages coulaient sur le flanc des glaciers.
Un autre découvrit, au creux d’une clairière, Un rosier florissant entouré de sapins. Combien a-t-il cueilli de roses sanguinaires Avant de s’endormir sur la mousse au matin ?
Mais ses yeux ont gardé l’étrange paysage Inscrit sur leur prunelle et son cœur incertain A choisi pour cesser de battre sans courage Ce lieu clos par l’odeur de la rose et du thym.
Du temps où nous chantions avec des voix vibrantes Nous avons traversé ces pays singuliers Où l’écho répondait aux questions des amantes Par des mots dont le sens nous était familier.
Mais, depuis que la nuit s’écroule sur nos têtes, Ces mots ont dans nos cœurs des accents mystérieux Et quand un souvenir parfois nous les répète Nous désobéissons à leur ordre impérieux.
Entendez-vous chanter des voix dans les montagnes Et retentir le bruit des cors et des buccins ? Pourquoi ne chantons-nous que les refrains du bagne Au son d’un éternel et lugubre tocsin ?
Serait-ce pas Don juan qui parcourt ces allées Où l’ombre se marie aux spectres de l’amour ? Ce pas qui retenti dans les nuits désolées A-t-il marqué les cœurs avec un talon lourd ?
Ce n’est pas le Don Juan qui descend impassible L’escalier ruisselant d’infernales splendeurs Ni celui qui crachait aux versets de la Bible Et but en ricanant avec le commandeur.
Ses beaux yeux incompris n’ont pas touché les cœurs, Sa bouche n’a connu que le baiser du rêve, Et c’est celui qui rêve en de sombres ardeurs Celle qui le dédaigne et l’ignore et sans trêve
Heurte ses diamants froids, ses lèvres sépulcrales, Sa bouche silencieuse à sa bouche et ses yeux, Ses yeux de sphinx cruels et ses mains animales A ses yeux, à ses mains, à son étoile, aux cieux.
Mais lui le cœur meurtri par de mortes chimères, Gardant leur bec pourri planté dans ses amours, Pour un baiser viril, ô beautés éphémères, Vous sauvera sans doute au seuil du dernier jour.
Le rire sur sa bouche écrasera des fraises Ses yeux seront marqués par un plus pur destin. C’est Bacchus renaissant des cendres et des braises, Les cendres dans les dents, les braises dans les mains.
Mais pour un qui renaît combien qui, sans mourir, Portent au cœur, portent aux pieds de lourdes chaînes. Les fleuves couleront et les morts vont pourrir… Chaque an reverdira le feuillage des chênes.
J’habite quand il me plaît un ravin ténébreux au-dessus duquel le ciel se découpe en un losange déchiqueté par l’ombre des sapins des mélèzes et des rochers qui couvrent les pentes escarpées.
Dans l’herbe du ravin poussent d’étranges tubéreuses des ancolies et des colchiques survolées par des libellules et des mantes religieuses et si pareils sans cesse le ciel la flore et la faune où succèdent aux insectes les corneilles moroses et les rats musqués que je ne sais quelle immuable saison s’est abattue sur ce toujours nocturne ravin avec son dais en losange constellé que ne traverse aucun nuage.
Sur les troncs des arbres deux initiales toujours les mêmes sont gravées. Par quel couteau par quelle main pour quel cœur ?
Le vallon était désert quand j’y vins pour la première fois. Nul n’y était venu avant moi. Nul autre que moi ne l’a parcouru.
La mare où les grenouilles nagent dans l’ombre avec des mouvements réguliers reflète des étoiles immobiles et le marais que les crapauds peuplent de leur cri sonore et triste possède un feu follet toujours le même.
La saison de l’amour triste et immobile plane en cette solitude.
Je l’aimerai toujours et sans doute ne pourrai-je jamais franchir l’orée des mélèzes et des sapins escalader les rochers baroques pour atteindre la route blanche où elle passe à certaines heures. La route où les ombres n’ont pas toujours la même direction.
Parfois il me semble que la nuit vient seulement de s’abattre. Des chasseurs passent sur la route que je ne vois pas. Le chant de cors de chasse résonne sous les mélèzes. La journée a été longue parmi les terres de labour à la poursuite du renard du blaireau et du chevreuil. Le naseau des chevaux fume blanc dans la nuit.
Les airs de chasse s’éteignent. Et je déchiffre difficilement les initiales identiques sur le tronc des mélèzes qui bornent le ravin.
The Night of Loveless Nights
II Alguien me dijo que, extraviado entre hielos, En un caos de montes y lejos de los mares, Vio pasar sin violencia y sin humo la masa Empenachada, inmensa, de un barco gigantesco.
Marinos silenciosos asían los cordajes Y pájaros chillones rozaban los obenques, Contra los parapetos soñaban bailarinas Enfundadas en telas suntuosas y turbantes.
En sus cuellos y brazos enhebraban las joyas Mil destellos glaciales, y grandes abanicos De plumas, en sus manos, crepitaban, tendidos Hacia escalas con torres rojas de fiesta y bailes.
Bailarines absortos en su melancolía, En sueños comparaban sus ansias al acero. Entre los montes era, en noche de locura, Grandes nubes rozaban el flanco de los témpanos.
Hubo otro, también, que en medio de un calvero Un rosal descubrió entre enhiestos abetos. ¿Cuántas rosas de sangre alcanzó a recoger Antes de adormecerse, al alba, bajo el musgo?
Sus ojos preservaron, sin embargo, el extraño Paisaje en la pupila, y su titubeante Corazón eligió, para dejar la lucha, El lugar que embalsaman la rosa y el tomillo.
En la época aquella en que con voz vibrante Cantábamos, cruzamos singulares países En que a nuestras amadas, con palabras de claro Sentido familiar, el eco respondía.
Pero hoy, desde que la noche nos aplasta, En nuestro pecho tienen acentos misteriosos Esas voces, y cuando nos las trae el recuerdo Su orden imperiosa nosotros no acatamos.
¿Escucháis esas voces cantando en la montaña, Escucháis la trompetas romanas y los cuernos? ¿Por qué sólo cantamos estribillos de reos Al compás de una eterna y lúgubre campana?
¿Será acaso Don Juan quien va por la alameda En que la sombra se une a espectros del amor? ¿Ha marcado los pechos con su talón pesado El paso que resuena en las noches desiertas?
No es por cierto el Don Juan que desciende impasible La escalera bañada de luces infernales, Ni aquel que profanó, escupiendo, la Biblia Y bebía, burlón, con el Comendador.
Incomprendidos, nunca conmovieron sus ojos, Ni conoció su boca sino el beso del sueño, Y es el Don Juan que sueña, en sombríos ardores, Con la que lo desprecia y lo ignora y sin tregua
Clava su boca muda, sus labios sepulcrales, Sus helados diamantes en sus ojos y boca, Crueles ojos de esfinge y manos animales En sus ojos y manos, y en su estrella y su cielo.
Mas él, herido el pecho por difuntas quimeras, Que hunden aún el pico pútrido en sus amores, Con un beso viril, oh bellezas efímeras, Os salvará quizás antes que llegue el fin.
En su boca la risa fresas aplastará, Un destino más puro le marcará los ojos. Es Baco que renace de brasas y ceniza, En los dientes ceniza y brasas en las manos.
Mas por uno que vuelve, cuántos que sin morir En los pies y en el alma llevan duras cadenas. Los ríos correrán, se pudrirán los muertos... Cada año las hayas se cubrirán de hojas.
Cuando me place vivo en una hondonada tenebrosa sobre la cual el cielo parece un rombo destrozado por las sombras de los abetos los alerces y las peñas que recubren las pendientes escarpadas.
En la hierba de la hondonada crecen extrañas tuberosas ancolías y cólquidos que las libélulas y las mantas religiosas sobrevuelan y siempre son tan idénticos a sí mismos el cielo la flora y la fauna en la que las sombrías cornejas y el ratón almizclero suceden a los insectos que no sé qué estación inmutable ha caído sobre esta hondonada siempre nocturna con su palio romboidal estrellado que ninguna nube atraviesa.
En el tronco de los árboles han grabado dos iniciales, siempre las mismas. ¿Qué cuchillo las trazó qué mano para qué corazón?
Cuando llegué por primera vez el pequeño valle estaba desierto. Nadie había venido antes aquí. Sólo yo lo he recorrido.
La charca en que las ranas nadan a la sombra con movimientos regulares refleja estrellas inmóviles y el pantano que los sapos pueblan con su grito sonoro y triste tiene siempre el mismo fuego fatuo.
La estación del amor triste e inmóvil planea en esta soledad
Siempre la amaré y quizás nunca pueda franquear la linde de los alerces y los abetos escalar los peñascos barrocos para alcanzar el camino blanco por el que ella pasa a ciertas horas. El camino donde las sombras no siempre tienen la misma dirección.
A veces me parece que la noche acaba justo de caer. Pasan cazadores por el camino que no veo. Bajo los alerces resuena el canto de los cuernos de caza. La jornada ha sido larga entre los campos arados a la caza del zorro el tejón o el venado. Un vapor blanco se desprende de las narices de los caballos en la noche.
La música de caza se va apagando. Y yo descifro con dificultad las iniciales idénticas en el tronco de los alerces que bordean la hondonada.
Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel FrontánLibellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 9:30 AM |
|
|
Robert Desnos -De la rose de marbre à la rose de fer |
|
De la rose de marbre à la rose de fer Robert Desnos (1900 - 1945)
La rose de marbre immense et blanche était seule sur la place déserte où les ombres se prolongeaient à l'infini. Et la rose de marbre seulesous le soleil et les étoiles était la reine de la Solitude Et sansparfum la rose de marbre sur sa tige rigide au sommet du piédestal degranit ruisselait de tous les flots du ciel. La lune s'arrêtaitpensive en son coeur glacial et les déesses des jardins les déessesde marbre à ses pétales venaient éprouver leurs seins froids.
La rose de verre résonnait à tous les bruits du littoral. Il n'étaitpas un sanglot de vague brisée qui ne la fît vibrer. Autour de satige fragile et de son coeur transparent des arcs en ciel tournaientavec les astres. La pluie glissait en boules délicates sur sesfeuilles que parfois le vent faisait gémir à l'effroi des ruisseauxet des vers luisants.
Le rose de charbon était un phénix nègre que la poudre transformait enrose de feu. Mais sans cesse issue des corridors ténébreux de la mineoù les mineurs la recueillaient avec respect pour la transporter aujour dans sa gangue d'anthracite la rose de charbon veillait auxportes du désert.
La rose de papier buvard saignait parfois au crépuscule quand le soir àson pied venait s'agenouiller. La rose de buvard gardienne de tousles secrets et mauvaise conseillère saignait un sang plus épais que l'écume de mer et qui n'était pas le sien.
La rose de nuages apparaissait sur les villes maudites à l'heure deséruptions de volcans à l'heure des incendies à l'heure des émeutes etau-dessus de Paris quand la commune y mêla les veines irisées du pétrole et l'odeur de la poudre. Elle fut belle au 21 janvier belle aumois d'octobre dans le vent froid des steppes belle en 1905 à l'heuredes miracles à l'heure de l'amour. La rose de bois présidait aux gibets. Elle fleurissait au plus haut dela guillotine puis dormait dans la mousse à l'ombre immense deschampignons.
La rose de fer avait été battue durant des siècles par des forgeronsd'éclairs. Chacune de ses feuilles était grande comme un cielinconnu. Au moindre choc elle rendait le bruit du tonnerre. Maisqu'elle était douce aux amoureuses désespérées la rose de fer. La rose de marbre la rose de verre la rose de charbon la rose de papierbuvard la rose de nuages la rose de bois la rose de fer refleurironttoujours mais aujourd'hui elles sont effeuillées sur ton tapis.
Qui es-tu? toi qui écrases sous tes pieds nus les débris fugitifs de Larose de marbre de la rose de verre de la rose de charbon de la rosede papier buvard de la rose de nuages de la rose de bois de la rosede fer.
De la rosa de mármol a la rosa de hierro
La rosa de mármol inmensa y blanca estaba sola en la plaza desierta donde las sombras se prolongaban hasta el infinito. Y la rosa de mármol sola bajo el sol y la estrellas era reina de la soledad. Y sin perfume la rosa de mármol sobre su tallo rígido en la cima del pedestal de granito chorreaba entre todas las olas del cielo. La luna se detenía pensativa en su corazón glacial y los deseos de los jardines los deseos de mármol a sus pétalos venían a probar sus senos fríos.
La rosa de vidrio resonaba en todos los ruidos del litoral. No era un sollozo de ola quebrada que la hizo vibrar. Alrededor de su tallo frágil y de su corazón transparente los arco iris giraban con los astros. La lluvia resbalaba en bolas delicadas sobre sus hojas a las que a veces el viento hacía gemir con espanto de los arroyos y de las luciérnagas.
La rosa de carbón era un fénix negro que la pólvora transformaba en rosa de fuego. Pero sin cesar nacida en los corredores tenebrosos de la mina donde los mineros la recogían con respeto para transportarla durante hacia el día en su sangre de antracita la rosa de carbón velaba a las puertas del desierto.
La rosa de papel secante sangraba a veces durante el crepúsculo cuando el atardecer a sus pies venía a arrodillarse. La rosa de secante guardiana de todos los secretos y mala consejera sangraba una sangre más espesa que la espuma de mar y que no era suya.
La rosa de nubes aparecía sobre las ciudades malditas a la hora de las erupciones de los volcanes a la hora de los incendios la hora de los tumultos y por encima de París cuando la Comuna allí mezcló las venas irisadas del petróleo y el olor de la pólvora. Ella fue bella el 21 de enero bella el mes de octubre entre el viento frío de las estepas bella en 1905 a la hora de los milagros a la hora del amor.
La rosa de madera presidía los patíbulos. Florecía en lo más alto de la guillotina y después dormía en el musgo a la sombra de los hongos.
La rosa de hierro había sido batida durante siglos por los forjadores de relámpagos. Cada una de sus hojas era como un cielo desconocido. Al menor golpe ella producía el ruido del trueno. Pero qué dulce era a las amantes desesperadas la rosa de hierro.
La rosa de mármol la rosa de vidrio la rosa de carbón la rosa de papel secante la rosa de nubes la rosa de madera la rosa de hierro volverán a florecer siempre hoy están deshojadas sobre tu alfombra.
¿Quién eres tú? tú que aplastas bajo tus pies desnudos los restos fugitivos de la rosa de mármol de la rosa de vidrio de la rosa de carbón de la rosa de papel secante de la rosa de nubes de la rosa de madera de la rosa de hierro.
Versión de Gonzalo Hernández Sanjorge
Libellés : Robert Desnos |
posted by Alfil @ 9:24 AM |
|
|
|
|