Poemas en Francés





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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
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"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas"

Augusto Monterroso

-La palabra mágica-

"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?"

Voltaire

"La traducción destroza el espíritu del idioma"

Federico Garcí­a Lorca
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René Char -La Bête Innommable-
samedi, février 25, 2006
La Bête Innommable
René Char (1907-1988)

La Bête innomable ferme la marche du gracieux troupeau, comme un cyclope bouffe. Huit quolibets font sa parure, divisent sa folie.
La Bête rote dévotement dans l’air rustique.
Ses flancs, bourrés et tombants sont douloreux, vont se vider de leur grossesse. De son sabot à ses vaines défenses, elle est enveloppée de fétidité.

Ainsi m’apparait dans la frise de Lascaux, mère fantastiquement déguisée, La Sagesse aux yeux pleins de larmes.


La Bestia innominable

La Bestia innominable cierra la marcha del gracioso rebaño, cual cíclope bufa. Ocho chirigotas la engalanan, dividen su locura.
La Bestia erupta devotamente en el aire rústico.
Sus flancos rellenos y fláccidos van a vaciarse doloridos de su embarazo.
Envuelta está ella de fetidez. Desde su pezuña hasta sus vanas defensas.

Tal paréceme el friso de Lascaux, madre fantásticamente disfrazada,
La sabiduría de lacrimosos ojos.

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René Char -Les cerfs noirs-
Les cerfs noirs
René Char (1907-1988)


Les eaux parlaient à l'oreille du ciel.
Cerfs, vous avez franchi l'espace millénaire,
Des ténèbres du roc aux caresses de l'air.

Le chasseur qui vous pousse, le génie qui vous voit,
Que j'aime leur passion, de mon large rivage!
Et si j'avais leurs yeux, dans l'instant où j'espère?»


Los ciervos negros

Las aguas hablaban al oído del cielo.
Ciervos, habéis salvado el espacio milenario
Desde las tinieblas de la roca hasta las caricias del aire.

El cazador que os acosa, el genio que os ve,
¡Cómo amo su pasión desde mi ancha orilla!
¿Y si tuviese sus ojos en el instante de mi espera?

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René Char -Le chien de coeur-
Le chien de coeur
René Char (1907-1988)

Dans la nuit du 3 au 4 mai 1968 la foudre que j'avais si souvent regardée avec envie dans le ciel éclata dans ma tête, m'offrant sur un fond de ténèbres propres à moi le visage aérien de l'éclair emprunté à l'orage le plus matériel qui fût. Je crus que la mort venait, mais une mort où, comblé par une compréhension sans exemple, j'aurais encore un pas à faire avant de m'endormir, d'être rendu éparpillé à l'univers pour toujours. Le chien de coeur n'avait pas geint.
La foudre et le sang, je l'appris, sont un.


El perro de corazón

En la noche del tres al cuatro de mayo de 1968 el rayo al que tan a menudo yo había mirado con envidia en el cielo me estalló dentro de la cabeza, ofreciéndome, sobre un fondo de tinieblas mías propias, el rostro aéreo del relámpago tomado de la tormenta más material que cupiese imaginar. Creí que la muerte venía, pero una muerte en la que, colmado por una comprensión sin precedentes, me quedase un paso que dar antes de adormecerme, antes de ser devuelto en dispersión al universo de siempre. El perro de corazón no había gemido.
El rayo y la sangre, lo aprendí, son una y la misma cosa.

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René Char -La liberté-
La liberté
René Char (1907-1988)

Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l'issue de l'aube que le bougeoir du crépuscule.
Elle passa les grèves machinales;
Elle passa les cimes éventrées.
Prenaient fin la renonciation à visage de lâche , la sainteté du mensonge , l'alcool du bourreau.
Son verbe ne fut pas un aveugle bélier mais la toile où s'inscrivit mon souffle.
D'un pas à ne se mal guider que derrière l'absence, elle est venue , cygne sur la blessure par cette ligne blanche.


La libertad

Vino por esta línea blanca que lo mismo podría significar la salida del alba que la palmatoria del crepúsculo.
Pasó los arenales maquinales; pasó las cimas de entrañas abiertas.
Finalizaba la renuncia de rostro de cobarde, la santidad de la mentira, el alcohol del verdugo.
Su verbo no fue un carnero ciego, sino la tela en que se inscribía mi soplo.
Con un paso que sólo se podía guiar mal detrás de la ausencia vino, cisne sobre la herida, por esa línea blanca.

Versión de Santiago González Noriega y Catalina Gallego Beuter

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René Char -La rose de chene-
La rose de chene
René Char (1907-1988)

Chacune des lettres qui compose ton nom,
ô Beauté, au tableau d'honneur des supplices,
épouse la plane simplicité du soleil, s'inscrit
dans la phrase géante qui barre le ciel, et s'associe
à l'homme acharné à tromper son destin
avec son contraire indomptable : l'espérance.


La rosa de roble

Cada una de las letras que componen tu nombre,
oh Belleza, en el cuadro de honor de los suplicios,
desposa la llana simplicidad del sol, se inscribe
en la frase gigante que cierra el cielo, y se asocia
al hombre encarnizado en engañar a su destino
con su contrario indomable: la esperanza.

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René Char -Rémanence-
Rémanence
René Char (1907-1988)

De quoi souffres-tu ?
Comme si s'éveillait dans la maison sans bruit l'ascendant d'un visage qu'un aigre miroir semblait avoir figé.Comme si la haute lampe et son éclat abaissé sur une assiette aveugle, tu soulevais vers ta gorge serrée la table ancienne avec ses fruits.
Comme si tu revivais tes fugues dans la vapeur du matin à la rencontre de la révolte tant chérie, elle qui su, mieux que toute tendresse, te secourir et t'élever.
Comme si tu condamnais, tandis que ton amour dort, le portail souverain et le chemin qui y conduit.
De quoi souffres-tu ?
De l'irréel intact dans le réel dévasté ?
De leurs détours aventurés, cerclés d'appel et de sang ?
De ce qui fut choisi et ne fut pas touché ?
De la rive du bon au rivage gagné ?
Du présent irréfléchi qui disparaît ?
D'une étoile qui s'est la folle, rapprochée et qui va mourir avant moi ?


Remanencia

¿Qué te hace sufrir?
Como si se despertara en la casa sin ruido el ascendiente de un rostro al que parecía haber fijado un agri0 espejo.
Como si, bajadas la alta lámpara y su resplandor encima de un plato ciego, levantaras hacia tu garganta oprimida la mesa antigua con sus frutos.
Como si revivieras tus fugas entre la bruma matinal al encuentro de la rebelión tan querida, que supo socorrerte y alzarte mejor que cualquier ternura.
Como si condenases, mientras tu amor está dormido, el pórtico soberano y el camino que lleva a él.
¿Qué te hace sufrir?
Lo irreal intacto en lo real devastado.
Sus rodeos aventurados cercados de llamadas y de sangre.
Lo que fue elegido y no fue tocado,
la orilla del salto hasta la ribera alcanzada,
el presente irreflexivo que desaparece.
Una estrella que se ha acercado, la muy loca, y va a morir antes que yo.

Versión de Jorge Riechmann

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René Char -Redoublement-
Redoublement
René Char (1907-1988)

Sur la médiane du soir, le branle intermittent, le môle éclairé d’une darse, et son refus de sommeil.
Le visage de la mort et les paroles de l’amour : la couche d’une plage sans fin avec des vagues y précipitant des galets – sans fin. Et la pluie apeurée faisant pont, pour ne pas apaiser.

Redoble
Sobre la mediana de la tarde, el bamboleo intermitente, elmalecón iluminado de una dársena, y su rechazo del sueño.
El rostro de la muerte y las palabras del amor: el tálamode una playa interminable con olas que lanzan a ella guijarros-interminablemente. Y la lluvia atemorizada haciendo puente, para no apaciguar.
Versión de Jorge Riechmann

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René Char -Permanent invisible-
Permanent invisible
René Char (1907-1988)

Permanent invisible aux chasses convoitées,
Proche, proche invisible et si proche à mes doigts,
O mon distant gibier la nuit où je m'abaisse
Pour un novice corps à corps.
Boire frileusement, être brutal répare.
Sur ce double jardin s'arrondit ton couvercle.
Tu as la densité de la rose qui se fera.


Permanente invisible


Permanente invisible de cazas codiciadas,
Cercano, cercano invisible tan cercano a mis dedos,
Oh presa mía distante la noche en que me inclino
Para un novel cuerpo a cuerpo.
Beber friolentamente, ser brutal restablece.
Sobre este jardín doble se redondea tu tapa.
Tienes la densidad de la rosa que se hará.

Versión de Jorge Riechmann

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René Char -Les Soleils chanteurs-
Les Soleils chanteurs
René Char (1907-1988)

Même si nous ne sommes pas tant que ça à aimer cet auteur...
Les disparitions inexplicables
Les accidents imprévisibles
Les malheurs un peu gros
Les catastrophes de tout ordre
Les cataclysmes qui noient et carbonisent
Le suicide considéré comme un crime
Les dégénérés intraitables
Ceux qui s'entourent la tête d'un tablier de forgeron
Les naïfs de première grandeur
Ceux qui descendent le cercueil de leur mère au fond d'un puits
Les cerveaux incultes
Les cervelles de cuir
Ceux qui hivernent à l'hôpital et que leur linge éclaté enivre encore
La mauve des prisons
L'ortie des prisons
La pariétaire des prisons
Le figuier allaiteur de ruines
Les silencieux incurables
Ceux qui canalisent l'écume du monde souterrain
Les amoureux dans l'extase
Les poètes terrassiers
Les magiciens à l'épi
Régnent température clémente autour des fauves embaumeurs du travail.


Los Soles canoros

La desapariciones inexplicables
Los accidentes imprevisibles
Los infortunios quizá excesivos
Las catástrofes de todo orden
Los cataclismos que ahogan y carbonizan
El suicidio considerado crimen
Los degenerados intratables
Los que se enrollan en la cabeza un delantal de herrero
Los ingenuos de primera magnitud
Los que colocan el féretro de su madre en el fondo de un pozo
Los cerebros incultos
Los sesos de cuero
Los que hivernan en el hospital y conservan la embriaguez de las ropas desgarradas
La malva de las prisiones
La ortiga de las prisiones
La higuera nodriza de ruinas
Los silenciosos incurables
Los que canalizan la espuma del mundo subterráneo
Los enamorados en éxtasis
Los poetas excavadores
Los que asesinan a los huérfanos tocando el clarín
Los magos de la espiga
Imperan temperatura benigna alrededor de los sudorosos embalsamados del trabajo.

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René Char -Tant il gela que les branches laiteuses...-
Tant il gela que les branches laiteuses...
René Char (1907-1988)

Tant il gela que les branches laiteuses
Molestèrent la scie, se cassèrent aux mains.
Le printemps ne vit pas verdir les gracieuses.

Le figuier demanda au maitre du gisant
L' arbuste d`une foi nouvelle.
Mais le loriot, son prophète
L' aube chaude de son retour,
En se posant sur le désastre
Au lieu de faim, périt d' amour.


Heló tanto que las ramas lechosas...

Heló tanto que las ramas lechosas
Importunaron a la sierra, se rompieron en las manos.
la primavera no vio verdecer a las graciosas.

La higuera pidió al amo del yacente
El arbusto de una fe nueva.
Pero la oropéndula, su profeta
-Su retorno calentaba al alba-,
Al posarse sobre aquel desastre
En vez de morir de hambre lo hizo de amor.

Versión de Jorge Riechmann

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René Char -La luxure-
La luxure
René Char (1907-1988)

L’aigle voit de plus en plus s’effacer les pistes de la mémoire gelée
L’étendue de solitude rend à peine visible la proie filante
A travers chacune des régions
Où l’on tue où l’on est tué sans contrainte
Proie insensible
Projetée indistinctement
En deçà du désir et au-delà de la mort

Le rêveur embaumé dans sa camisole de force
Entouré d’outils temporaires
Figures aussitôt évanouies que composées
Leur révolution célèbre l’apothéose de la vie declinante
La disparition progressive des parties léchées
La chute des torrents dans l’opacité des tombeaux
Les sueurs et les malaises annonciateurs du feu central
L’univers enfin de toute sa poitrine athlétique
Nécropole fluviale
Après le déluge des sourciers

Ce fanatique des nuages
A le pouvoir surnaturel
De déplacer sur des distances considérables
Les paysages habituels
De rompre l’harmonie agglomérée
De rendre méconnaissables les lieux funèbres
Au lendemain des meurtres productifs
Sans que la conscience originelle
Se couvre du purificateur glisse


La lujuria

El águila ve como se borran gradualmente las huellas de la memoria helada
La extensión de la soledad hace apenas visible la presa que huye
A través de cada una de las regiones
Donde uno mata donde a uno lo matan libremente
Presa insensible
Proyectada indistintamente
Más acá del deseo y más allá de la muerte

El soñador embalsamado en su camisa de fuerza
Rodeado de utensilios efímeros
Figuras que se desvanecen apenas formadas
Su revolución celebra la apoteosis de la vida que declina
La desaparición progresiva de las partes lamidas
La caída de los torrentes en la opacidad de las tumbas
Los sudores y malestares que anuncian el fuego central
Y finalmente el universo con todo su pecho atlético
Necrópolis fluvial
Después del diluvio de los rabdomantes

Ese fanático de las nubes
Tiene el poder sobrenatural
De desplazar a considerables distancias
Los paisajes habituales
De romper la armonía acumulada
De tomar irreconocibles los lugares fúnebres
Al día siguiente de los homicidios provechosos
Sin que la conciencia originaria
Se cubra con el deslizamiento purificador del suelo.

Versión de Aldo Pellegrini

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René Char -La compagne du vannier-
La compagne du vannier
René Char (1907-1988)

Je t'aimais.
J'aimais ton visage de source raviné par l'orage et le chiffre de ton domaine enserrant mon baiser. Certains se confient à une imagination toute ronde. Aller me suffit. J'ai rapporté du désespoir un panier si petit, mon amour, qu'on a pu le tresser en osier.

La compañera del cestero

Yo te amaba.
Amaba tu rostro de manantial abarrancado por la tormenta y la cifra de tu dominio que cercaba mi beso. Hay quien se confía a una imaginación redonda. A mí me basta ir. He traído de la desesperación un cestillo tan pequeño, amor mío, que ha sido posible trenzarlo con mimbre.

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René Char -Faim rouge-
Faim rouge
René Char (1907-1988)

Tu étais folle.

Comme c’est loin !

Tu mourus, un doigt devant ta bouche,
Dans un noble mouvement,
Pour couper court à l’effusion ;
Au froid soleil d’un vert partage.

Tu étais si belle que nul ne s’aperçut de ta mort.
Plus tard, c’était la nuit, tu te mis en chemin avec moi.

Nudité sans méfiance,
Seins pourris par ton cœur.

A l’aise en ce monde occurrent,

Un homme, qui t’avait serré dans ses bras,
Passe à table.

Sois bien, tu n’es pas.


Hambre roja

Estabas loca.

¡Qué lejos queda!

Moriste, con un dedo delante de los labios,
En noble movimiento,
Para atajar la efusión;
En el sol frío de un reparto verde.

Estabas tan hermosa que nadie se dio cuenta de tu muerte.
Más tarde, era de noche, te pusiste en camino conmigo.

Desnudez sin desconfianza.
Pechos podridos por tu corazón.

A sus anchas en este mundo circunstancial,

Un hombre, que te había estrechado entre sus brazos,
Se sentó a la mesa.

Estate bien, no existes.

Versión de Jorge Riechmann

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René Char -Le nu perdu-
Le nu perdu
René Char (1907-1988)

Porteront rameaux ceux dont l'endurance sait user la nuit noueuse qui précède et suit l'éclair. Leur parole reçoit existence du fruit intermittent qui la propage en se dilacérant. Ils sont les fils incestueux de l'entaille et du signe, qui élevèrent aux margelles le cercle en fleurs de la jarre du ralliement. La rage des cents les maintient encore dévêtus. Contre eux vole un duvet de nuit noire.


El desnudo perdido

Llevarán ramos aquellos cuyo aguante pueda desgastar la noche nudosa que precede y sigue al relámpago. Su palabra recibe existencia del fruto intermitente que la propaga dilacerándose. Son los hijos incestuosos de la cortadura y del signo,que alzaron hasta los brocales el círculo florido de la tinajade la adhesión. La furia de los vientos los mantiene aún desvestidos. Contra ellos vuela una pelusa de noche negra.
Versión de Jorge Riechmann

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posted by Alfil @ 3:11 PM   0 comments
René Char -Le baiser-
Le baiser
René Char (1907-1988)

Massive lenteur, lenteur martelée;
Humaine lenteur,lenteur débattue;
Déserte lenteur, reviens sur tes feux;
Sublime lenteur, monte de l’amour:
La chouette est de retour


El beso

Maciza lentitud, lentitud martillada;
Humana lentitud, lentitud forcejeada;
Desierta lentitud, desanda tus ardores;
Sublime lentitud, sube desde el amor;
Que la lechuza ha vuelto.

Versión de Jorge Riechmann

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René Char -Dyne-
Dyne
René Char (1907-1988)

Passant l'homme extensible et l'homme transpercé,
j'arrivai devant la porte de toutes les allégresses, celle du verbe descellé
de ses restes mortels, faisant du neuf, du feu
avec la vérité, et fort de ma verte créance je frappai.
(...)


Dyne

Dejando atrás al hombre extensible y al hombre traspasado
llegué ante la puerta de todos los júbilos, la del Verbo desellado
de sus restos mortales, formando lo nuevo, creando fuego
a partir de la verdad, y fortalecido por mi verde fe llamé.
(...)

Versión de Jorge Riechmann

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René Char -Desherence-
Desherence
René Char (1907-1988)

La nuit était ancienne
Quand le feu l'entrouvrit.
Ainsi de ma maison.

On ne tue point la rose
Dans les guerres du ciel.
On exile une lyre.

Mon chagrin persistant,
D'un nuage de neige
Obtient un lac de sang.
Cruauté aime vivre.

O source qui mentis
A nos destins jumeaux,
J'élèverai du loup
Ce seul prortrait pensif!


Desherencia

Antigua era la noche
Cuando la entreabrió el fuego.
Igualmente mi casa.

No se mata a la rosa
En las guerras del cielo.
Destierran a una lira.

Mi pena persistente
De una nube de nieve
Gana un lago de sangre.
La crueldad ama vivir.

Oh fuente que mentiste
A nuestros destinos gemelos,
Del lobo trazaré
Este único retrato pensativo.

Versión de Jorge Riechmann

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René Char -J'habite une douleur-
J'habite une douleur
René Char (1907-1988)


Ne laisse pas le soin de gouverner ton coeur à ces tendresses parentes de l'automne auquel elles empruntent sa placide allure et son affable agonie. L'oeil est précoce à se plisser. La souffrance connaît peu de mots. Préfère te coucher sans fardeau: tu rêveras du lendemain et ton lit te sera léger. Tu rêveras que ta maison n'a plus de vitres. Tu es impatient de t'unir au vent, au vent qui parcourt une année en une nuit. D'autres chanteront l'incorporation mélodieuse, les chairs qui ne personnifient plus que la sorcellerie du sablier. Tu condamneras la gratitude qui se répète. Plus tard, on t'identifiera à quelque géant désagrégé, seigneur de l'impossible.
Pourtant.
Tu n'as fait qu'augmenter le poids de ta nuit. Tu es retourné à la pêche aux murailles, à la canicule sans été. Tu es furieux contre ton amour au centre d'une entente qui s'affole. Songe à la maison parfaite que tu ne verras jamais monter. A quand la récolte de l'abîme? Mais tu as crevé les yeux du lion. Tu crois voir passer la beauté au-dessus des lavandes noires...
Qu'est-ce qui t'a hissé, une fois encore, un peu plus haut, sans te convaincre?
Il n'y a pas de siège pur.


Yo habito un dolor

No dejes el cuidado de gobernar tu corazón a esas ternuras parientas del otoño del que reciben su plácido andar y su afable agonía. El ojo es precoz para plegarse. El sufrimiento conoce pocas palabras. Prefiere acostarse sin cargas: soñarás con el mañana y tu lecho será liviano para ti. Soñarás que tu casa ya no tiene vidrios. Sientes impaciencia por unirte al viento, al viento que recorre un año en una noche. Otros cantarán la incorporación melodiosa, las carnes que sólo personifican la brujería del reloj de arena. Condenarás la gratitud que se repite. Más tarde, te identificarán con algún gigante disgregado, señor de lo imposible.
Sin embargo.
Sólo has conseguido el peso de tu noche. Has vuelto a la pesca en las murallas, a la canícula sin verano. Estás furioso contra tu amor en el centro de un acuerdo que enloquece. Sueña con la casa perfecta que nunca verás elevarse. ¿Para cuándo la cosecha del abismo? Pero has reventado los ojos del león. Crees ver pasar a la belleza por encima de las lavandas negras.
¿Qué es lo que ha izado, una vez más aún, un poco más arriba, sin convencerte?
No hay sitio puro.

Versión de Raúl Gustavo Aguirre

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René Char -Antonin Artaud-
Antonin Artaud
René Char (1907-1988)


Je n'ai pas la voix pour faire ton éloge, grand frère.
Si je me penchais sur ton corps que la lumière va éparpiller,
Ton rire me repousserait.
Le cœur entre nous, durant ce qu'on appelle improprement
un bel orage,
Tombe plusieurs fois,
Tue, creuse et brûle,
Puis renaît plus tard dans la douceur du champignon.
Tu n'as pas besoin d'un mur de mots pour exhausser ta vérité,
Ni des volutes de la mer pour oindre ta profondeur,
Ni de cette main fiévreuse qui vous entoure le poignet,
Et légèrement vous mène abattre une forêt
Dont nos entrailles sont la hache.
Il suffit. Rentre au volcan.
Et nous,
Que nous pleurions, assumions ta relève ou demandions :
« Qui est Artaud ?» à cet épi de dynamite dont aucun.
grain ne se détache,
Pour nous, rien n'est changé,
Rien, sinon cette chimère bien en vie de l'enfer qui prend
congé de notre angoisse.


Antonin Artaud

No tengo voz para elogiarte, hermano mío.
Si me inclinara sobre tu cuerpo que la claridad va a dispersar,
Tu risa me rechazaría.
El corazón entre nosotros, durante lo que se llama impropiamente una hermosa tormenta,
Da en tierra varias veces,
Mata, cava e incendia,
Luego renace más tarde en la dulzura del hongo.
No necesitas un muro de palabras para exaltar tu verdad,
Ni las volutas del mar para ungir tu profundidad,
Ni de esta mano febriciente que nos rodea la muñeca,
Y suavemente nos conduce a derribar un bosque
En donde el hacha son nuestras entrañas.
Está bien. Vuelve al volcán,
Y nosotros,
Que lloremos, asumamos tu relevo o preguntemos:
"¿Quién es Artaud?' a esa espiga de dinamita de la que ningún grano
se separa,
Para nosotros, nada habrá cambiado,
Nada, sino esta quimera viviente del infierno que se despide
de nuestra angustia.

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René Char -Allégeance-
Allégeance
René Char (1907-1988)

Dans les rues de la ville, il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima.
Il cherche son pareil dans le vœu des regards.
L'espace qu'il parcourt est ma fidélité.
Il dessine l'espoir, puis, léger, l'éconduit.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse.
A son insu, ma liberté est son trésor !
Dans le grand méridien où s'inscrit son essor,
Ma solitude se creuse.
Dans les rues de la ville, il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima
Et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas !


Sumisión

En las calles de la ciudad está mi amor.
Poco importa a donde vaya en este tiempo dividido.
Ya no es mi amor, cualquiera puede hablarle.
Ya no recuerda quién en verdad lo amó.
Él busca su igual en la promesa de las miradas.
El espacio que recorre es mi fidelidad.
Dibuja la esperanza y ligero la desprecia.
Domina sin participar.
Vivo en su fondo como felices restos de naufragio.
Sin que lo sepa, mi soledad es su tesoro.
En el gran meridiano donde se inscribe su impulso,
mi libertad lo ahonda.
En las calles de la ciudad está mi amor.
Poco importa a donde vaya en este tiempo dividido.
Ya no es mi amor, cualquiera puede hablarle.
Ya no recuerda quién en verdad lo amó
y lo ilumina de lejos para que no caiga.

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posted by Alfil @ 2:44 PM   0 comments
René Char -Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud!-
Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud!
René Char (1907-1988)

Tes dix-huit ans réfractaires à l'amitié, à la malveillance, à la sottise des poètes de Paris ainsi qu'au ronronnement d'abeille stérile de ta famille ardennaise un peu folle, tu as bien fait de les éparpiller aux vents du large, de les jeter sous le couteau de leur précoce guillotine. Tu as eu raison d'abandonner le boulevard des paresseux, les estaminets des pisse-lyres, pour l'enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples.
Cet élan absurde du corps et de l'âme, ce boulet de canon qui atteint sa cible en la faisant éclater, oui, c'est bien là la vie d'un homme! On ne peut pas, au sortir de l'enfance, indéfiniment étrangler son prochain. Si les volcans changent peu de place, leur lave parcourt le grand vide du monde et lui apporte des vertus qui chantent dans ses plaies.
Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud! Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi.


¡Hiciste bien en partir, Arthur Rimbaud!

Tus dieciochos años tan refractarios a la amistad, a la malevolencia, a la necedad de los poetas de París como al ronroneo de abeja de tu familia ardanesa un tanto insensata, hiciste bien en desparramarlos a los vientos de alta mar, en arrojarlos bajo el filo de su precoz guillotina. Tuviste razón en cambiar el bulevar de los perezosos, los cafés de los poetastros, por el infierno de los animales, por el comercio de los astutos y la salutación de los simples.
¡Ese ímpetu absurdo del cuerpo y del alma, esa bala de cañón que alcanza su blanco haciéndolo estallar, claro que sí, eso es la vida de un hombre! No se puede, al salir de la infancia, estrangular indefinidamente al prójimo. Si bien los volcanes poco cambian de lugar, su lava recorre el gran vacío del mundo y le otorga virtudes que cantan en las playas.
¡Hiciste bien en partir, Arthur Rimbaud! Somos unos cuantos los que, contigo, creemos sin pruebas la felicidad posible.

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posted by Alfil @ 2:40 PM   0 comments
René Char -Les premières instants-
Les premières instants
René Char (1907-1988)

Nous regardions couler devant nous l’eau grandissante. Elle effaçait d’un coup la montagne, se chassant de ses flancs maternels. Ce n’etait pas un torrent qui s’offrait a son destin mais une bete ineffable dont nous devenions la parole et la substance. Elle nous tenait amoureux sur l’arc toutpuissant de son imagination. Quelle intervention eut pu nous contraindre? La modicité quotidienne avait fui, le sang jeté était rendu á sa chaleur. Adoptés par l’ouvert, poncés jusqu’a l’invisible, nous étions une victoire qui ne prendrait jamais fin.


Los primeros instantes

Mirábamos correr ante nosotros el agua creciente. De repente borraba la montaña, escapando de sus flancos maternales. No era un torrente que se ofrecía a su destino sino un animal inefable en cuya palabra y sustancia nos habíamos convertido. Nos mantenía enamorados sobre el arco todopoderoso de su imaginación. ¿Qué intervención hubiera podido obligarnos? La mediocridad cotidiana había huido, la sangre arrojada era devuelta a su calor. Adoptados por lo abierto, pulidos hasta lo invisible, éramos una victoria que no terminaría jamás.

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posted by Alfil @ 5:36 AM   0 comments
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