Sed non satiata
Charles Baudelaire (1821-1867)
Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits,
Je préfère au constance, à l'opium, au nuits,
L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.
Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
O démon sans pitié! verse-moi moins de flamme;
Je ne suis pas le Styx pour t'embrasser neuf fois,
Hélas! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l'enfer de ton lit devenir Proserpine!
Sed non satiata
Extravagante deidad, oscura como las noches,
Con perfume mezclado de almizcle y de habano,
Obra de algún obi, el Fausto de la sabana,
Hechicera con ijares de ébano, engendro de negras medianoches,
Yo prefiero a la constancia, al opio, a las noches,
El elixir de tu boca donde el amor se pavonea;
Cuando hacia ti mis deseos parten en caravana,
Tus ojos son la cisterna donde beben mis hastíos.
Por esos dos grandes ojos negros, tragaluces de tu alma,
¡Oh, demonio sin piedad! vierte sobre mí menos fuego;
Que no soy el Estigio para abrazarte nueve veces,
¡Ay! y no puedo, Megera libertina,
Para quebrar tu coraje y dejarte en las últimas,
En el infierno de tu lecho volverme Proserpina
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