Avec ses vêtements...
Charles Baudelaire (1821-1867)
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche on croirait qu'elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.
Comme le sable morne et l'azur des déserts,
Insensibles tous deux à l'humaine souffrance
Comme les longs réseaux de la houle des mers
Elle se développe avec indifférence.
Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l'ange inviolé se mêle au sphinx antique,
Où tout n'est qu'or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.
Con su vestimenta...
Con su vestimenta ondulante y nacarada,
Hasta cuando camina, se creería que ella danza,
Como esas largas serpientes que los juglares sagrados
En el extremo de sus bastones agitan con cadencia.
Como las arenas sombrías y el azur de los desiertos,
Insensibles ambos al humano sufrimiento,
Como las prolongadas redes de las olas de los mares,
Ella se desenvuelve con indiferencia.
Sus ojos pulidos están hechos de minerales encantos,
Y en esta naturaleza extraña y simbólica
Donde el ángel inviolado se mezcla a la esfinge antigua,
Donde todo no es más que oro, acero, luz y diamantes,
Resplandece eternamente, cual un astro inútil,
La fría majestad de la mujer estéril.
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