Theophile Gautier -Niobe- |
vendredi, octobre 21, 2005 |
Niobe Theophile Gautier (1811-1872)
Sur un quartier de roche, un fantome de marbre, Le menton dans la main et le coude au genou, Les pieds pris dans le sol, ainsi que des pieds d'arbre, Pleure eternellement sans relever le cou. Quel chagrin pese donc sur ta tete abattue? A quel puits de douleur tes yeux puisent-ils l'eau? Et que souffres-tu donc dans ton coeur de statue, Pour que ton sein sculpte souleve ton manteau? Tes larmes en tombant du coin de ta paupiere, Goutte a goutte, sans cesse et sur le meme endroit, Ont fait dans l'epaisseur de ta cuisse de pierre Un creux ou le bouvreuil trempe son aile et boit. O symbole muet de l'humaine misere, Niobe sans enfants, mere des sept douleurs, Assise sur l'Athos ou bien sur le Calvaire; Quel fleuve d'Amerique est plus grand que tes pleurs?
Niobe
Sobre un trozo de peña un fantasma de mármol, el mentón en la mano, la rodilla en el codo, los pies fijos en tierra cual raíces de un árbol, llanto eterno derrama sin alzar la cabeza. ¿Qué dolor dobla, pues, tu cabeza abatida? ¿De qué pozos de luto sacan agua tus ojos? ¿Qué hay en tu corazón afligido de estatua que da un raro temblor a tu pecho esculpido? Estas lágrimas tuyas, al caer de tus párpados, gota a gota, incesantes y en el mismo lugar, en tu muslo de piedra han cavado un hoyuelo en el cual el pardillo bebe y moja sus alas. ¡Oh, tú, símbolo mudo de la humana congoja, Níobe sin sus hijos, Dolorosa inmortal! En el Athos o bien en el monte Calvario, di, ¿qué río de América es mayor que tu llanto?Libellés : Teophile Gautier |
posted by Alfil @ 7:17 PM |
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