Les trois amants Pierre Louys (1870-1925) Le premier me donna un collier, un collier de perles qui vaut une ville, avec les palais et les temples, et les trésors et les esclaves. Le second fit pour moi des vers. Il disait que mes cheveux sont noirs comme ceux de la nuit et mes yeux bleus comme ceux du matin. Le troisième était si beau que sa mère ne l'embrassait pas sans rougir. Il mit ses mains sur mes genoux, et ses lèvres sur mon pied nu. Toi, tu ne m'as rien dit. Tu ne m'as rien donné, car tu est pauvre. Et tu n'est pas beau, mais c'est toi que j'aime. Los tres amantes
El primer amante me ciñó un collar de perlas nacidas en ignoto mar; con él, un palacio y esclavas sin par y un templo y un trono pudiera comprar. El segundo amante dijo en mi loor: -Si de tus cabellos el negro esplendor desatas, la noche se esparce en redor; y de tus azules ojos al fulgor la mañana enciende su primer albor. El tercer amante -lo tuve hasta ayer- de toda hermosura tenía en su ser; tan solo mirarlo era ya un placer que aún a su madre hacía estremecer... Su frente, su boca -tibio rosicler- sobre mis rodillas venía a poner. Tú, nada me dices; tú, nada me das: ni joyas, ni versos, ni es bella tu faz; nunca fina clámide ceñiste quizás... Sin embargo, túya siempre me verás cual los tres amantes me vieran jamás. Versión de Carlos López Narváez Libellés : Pierre Louys |