Pierre Louys -L'antre des nymphes- |
jeudi, mai 05, 2005 |
L'antre des nymphes Pierre Louys (1870-1925)
Tes pieds sont plus delicats que ceux de Thetis argentine. Entre tes bras croises tu reunis tes seins, et tu les berces mollement comme deux beaux corps de colombes.
Sous tes cheveux tu dissimules tes yeux mouilles, ta bouche tremblante et les fleurs rouges de tes oreilles; mais rien n'arretera mon regard ni le souffle chaud du baiser.
Car, dans le secret de ton corps, c'est toi, Mnasidika aimee, qui receles l'antre des nymphes dont parle le vieil Homeros, le lieu ou les naiades tissent des linges de pourpre.
Le lieu ou coulent, goutte a goutte, des sources intarissables, et d'ou la porte du Nord laisse descendre les hommes et ou la porte du Sud laisse entrer les Immortels.
El antro de las ninfas
Tus pies son más delicados que los de la cristalina Tétis. juntas pechos tus entre tus brazos cruzados, y tiernamente les arrullas cual si fueran dos bellos cuerpos de palomas.
Escondes bajo tus cabellos, tus ojos humedecidos, tu boca palpitante y las rojas flores de tus orejas; pero nada detendrá mi mirada, ni el cálido aliento del beso.
Pues en el secreto de tu cuerpo estás tu, amada Mnasidika, que atesoras el antro de las ninfas del que habla el viejo Homero, el lugar donde las náyades tejen las túnicas de púrpura.
El lugar donde gota a gota se precipitan las fuentes inagotables y donde la puerta del Norte, deja descender los hombres y donde la puerta del sur, deja entrar a los inmortales.
Versión de VirginiaLibellés : Pierre Louys |
posted by Alfil @ 1:46 PM |
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