Pierre Louys -La nuit- |
jeudi, mai 05, 2005 |
La nuit Pierre Louys (1870-1925)
C'est moi maintenant qui le recherche. Chaque nuit, tres doucement, je quitte la maison, et je vais par une longue route, jusqu'a sa prairie, le regarder dormir.
Quelquefois je reste longtemps sans parler, heureuse de le voir seulement, et j'approche mes levres des siennes, pour ne baiser que son haleine.
Puis tout a coup je m'etends sur lui. Il se reveille dans mes bras, et il ne peut plus se relever car je lutte! Il renonce, et rit, et m'etreint. Ainsi nous jouons dans la nuit.
Premiere aube, o clarte mechante, toi deja! En quel antre toujours nocturne, sur quelle prairie souterraine pourrons-nous si longtemps aimer, que nous perdions ton souvenir...
La noche
Ahora soy yo quien lo busca. Todas las noches, en sigilo, salgo de casa, y por la fasca senda voy al campo tranquilo para contemplarlo dormir.
Sin una palabra decirme quedo allí por largo instante, dichosa al poder acercar mis labios hasta su semblante, por sólo su aliento besar.
Me extiendo sobre él, de pronto; despierta en mis brazos el tonto; y al no poderse levantar, renuncia a la lid; y cual gamos toda la noche así jugamos.
¡Ah, malvada claridad diurna!, aurora cruel, ¿ya has llegado? ¿En qué gruta siempre nocturna, o en algún subterráneo prado, puede Amor haber olvidado tu remembranza taciturna?
Versión de Enrique Uribe WhiteLibellés : Pierre Louys |
posted by Alfil @ 2:26 PM |
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