Pierre Louys -La coupe- |
jeudi, mai 05, 2005 |
La coupe Pierre Louys (1870-1925)
Lykas m'a vue arriver, seulement vetue d'une exomis succincte, car les journees sont accablantes; il a voulu mouler mon sein qui restait a decouvert.
Il a pris de l'argile fine, petrie dans l'eau fraiche et legere. Quand il l'a serree sur ma peau, j'ai pense defaillir tant cette terre etait froide.
De mon sein moule, il a fait une coupe, arrondie et ombiliquee. Il l'a mise secher au soleil et l'a peinte de pourpre et d'ocre en pressant des fleurs tout autour.
Puis nous sommes alles jusqu'a la fontaine qui est consacree aux nymphes, et nous avons jete la coupe dans le courant, avec des tiges de giroflees.
La copa
Lykas me vio llegara campo abierto,vestida con una exómida de esclavaque me dejaba un seno descubierto. Luego él quiso mi seno moldear.
Hiñó en cercana fuente cristalina un puñado de arcilla suave y fina y lo aplicó a mi piel, que acariciaba la arcilla dúctil; mas, tan fría estaba... Me sentí desmayar.
Una copa redonda, umbilicada,con forma de mi carne moldeada puso a secar al sol. La decoró después en un diseño de púrpuras y de ocres, con beleño y con rojo ababol.
Fuimos luego a la fuente que surge por ahí, a las ninfas campestres consagrada, y en su clara corriente arrojamos la copa, ya colmada con flores de alelí.
Versión de Enrique Uribe WhiteLibellés : Pierre Louys |
posted by Alfil @ 2:28 PM |
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