Pierre Louys -Bilitis- |
jeudi, mai 05, 2005 |
Bilitis Pierre Louys (1870-1925)
Une femme s'enveloppe de laine blanche. Une autre se vêt de soie et d'or. Une autre se couvre de fleurs, de feuilles vertes et de raisins.
Moi, je ne saurais vivre que nue. Mon amant, prends-moi comme je suis: sans robe ni bijoux ni sandales, voici Bilitis toute seule.
Mes cheveux sont noirs de leur noir et mes lèvres rouges de leur rouge. Mes boucles flottent autour de moi libres et rondes comme des plumes.
Prends-moi telle que ma mère m'a faite dans une nuit d'amour lointaine, et si je te plais ainsi, n'oublie pas de me le dire.
Bilitis
De lana viste la vecina ruda; hay mujeres que lucen sedas, oro; otras, con hojas cubren su decoro; otra, las flores con primor anuda.
Yo no quiero vivir sino desnuda. Tómame, amante, como voy. Adoro de joyas y damascos el tesoro, mas, no a Bilitis una gasa escuda.
Son mis labios de un rojo sin ardides; es negro mi cabello, sin tocado, flota libre en mi frente un solo rizo.
Una noche de amor así me hizo mi madre. Tómame cual soy, amado: mas, si te gusto, dímelo... no olvides.
Versión de Enrique Uribe WhiteLibellés : Pierre Louys |
posted by Alfil @ 2:42 PM |
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