Le tombeau d'Edgar Poe Stephane Mallarmé (1842-1898)
Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change Le Poëte suscite avec un glaive nu Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu Que la Mort triomphait dans cette voix étrange!
Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange Donner un sens plus pur aux mots de la tribu, Proclamèrent très haut le sortilège bu Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.
Du sol et de la nue hostiles, ô grief! Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne,
Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur, Que ce granit du moins montre à jamais sa borne Aux noirs vols du blasphème épars dans le futur.
La tumba de Edgar Allan Poe
Tal como al fin el tiempo lo transforma en sí mismo, el poeta despierta con su desnuda espada a su edad que no supo descubrir, espantada, que la muerte inundaba su extraña voz de abismo.
Vió la hidra del vulgo, con un vil paroxismo, que en él la antigua lengua nació purificada, creyendo que él bebía esa magia encantada en la onda vergonzosa de un oscuro exorcismo.
Si, hostiles alas nubes y al suelo que lo roe, bajo-relieve suyo no esculpe nuestra mente para adornar la tumba deslumbrante de Poe,
que, como bloque intacto de un cataclismo oscuro, este granito al menos detenga eternamente los negros vuelos que alce el Blasfemo futuro.
Versión de Andrés HolguínLibellés : Stephane Mallarmé |