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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano |
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"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?" Voltaire
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Louis Aragon -Plus belle que les larmes- |
mercredi, mai 24, 2006 |
Plus belle que les larmes Louis Aragon (1897-1982)
J'empêche en respirant certaines gens de vivre Je trouble leur sommeil d'on ne sait quels remords Il paraît qu'en rimant je débouche les cuivres Et que ca fait un bruit à réveiller les morts
Ah si l'écho des chars dans mes vers vous dérange S'il grince dans mes cieux d'étranges cris d'essieu C'est qu'à l'orgue l'orage a détruit la voix d'ange Et que je me souviens de Dunkerque Messieurs
C'est de très mauvais goût j'en conviens Mais qu'y faire Nous sommes quelques-uns de ce mauvais goût-là Qui gardons un reflet des flammes de l'enfer Que le faro du Nord à tout jamais saoula
Quand je parle d'amour mon amour vous irrite Si j'écris qu'il fait beau vous me criez qu'il pleut Vous dites que mes prés ont trop de marguerites Trop d'étoiles ma nuit trop de ciel bleu mon ciel bleu
Comme le carabin scrute le coeur qu'il ouvre Vous cherchez dans mes mots la paille de l'émoi N'ai-je pas tout perdu le Pont-Neuf et le Louvre Et ce n'est pas assez pour vous venger de moi
Vous pouvez condamner un poète au silence Et faire d'un oiseau du ciel un galérien Mais pour lui refuser le droit d'aimer la France Il vous faudrait savoir que vous n'y pouvez rien
La belle que voici va-t'en de porte en porte Apprendre si c'est moi qui t'avais oubliée Tes yeux ont la couleur des gerbes que tu portes Le printemps d'autrefois fleurit ton tablier
Notre amour fut-il feint notre passion fausse Reconnaissez ce front ce ciel soudain troublé Par un regard profond comme parfois la Beauce Qu'illumine la zizanie au coeur des blés
N'a-t-elle pas ces bras que l'on voit aux statues Au pays de la pierre où l'on fait le pain blond Douce perfection par quoi se perpétue L'ombre de Jean Racine à la Ferté-Milon
Le sourire de Reims à ses lèvres parfaites Est comme le soleil à la fin d'un beau soir Pour la damnation des saints et des prophètes Ses cheveux de Champagne ont l'odeur du pressoir
Ingres de Montauban dessina cette épure Le creux de son épaule ou! s'arrête altéré Le long désir qui fait le trésor d'une eau pure A travers le tamis des montagnes filtré
O Laure l'aurait-il aimée à ta semblance Celle pour qui meurtrie aujourd'hui nous saignons Ce Pétrarque inspiré comme le fer de lance Par la biche échappée aux chasseurs d'Avignon
Appelez appelez pour calmer les fanto2mes Le mirage doré de mille-et-un décors De Saint-Jean-du-Désert aux caves de Branto2me Du col de Roncevaux aux pentes du Vercors
Il y a dans le vent qui vient d'Arles des songes Qui pour en parler haut sont trop près de mon coeur Quand les marais jaunis d'Aunis et de SaintOnge Sont encore rayés par les chars des vainqueurs
Le grand tounoi des noms de villes et provinces Jette un défi de fleurs à la comparaison Qui se perd dans la trace amoureuse des princes Confond dans leur objet le rêve et sa raison
O chaînes qui barraient le ciel et la Durance O terre des bergers couleur de ses raisins Et Manosque si doux à François roi de France Qu'il écrivit son nom sur les murs sarrasins
Moins douce que tu n'es ma folle ma jalouse Qui ne sait pas te reconnaître dans mes vers Arrêtons-nous un peu sur le seuil de Naurouze Où notre double sort hésite entre deux mers
Non tu veux repartir comme un chant qui s'obstine Où t'en vas-tu Déjà passé le Mont Ventoux C'est la Seine qui coule en bas et Lamartine Rêve à la Madeleine entre des pommiers doux
Femme vin généreux berceuse ou paysage Je ne sais plus vraiment qui j'aime et qui je peins Et si ces jambes d'or si ces fruits de corsage Ne sont pas au couchant la Bretagne et ses pins
Gorgerin de blancheur où ma bouche mendie Cidre et lait du bonheur Plénitude à dormir Pour toi se crèveront secrète Normandie Les soldats en exil aux ruines de Palmyre
Je ne sais plus vraiment où commencent les charmes Il est de noms de chair comme les Andelys L4image se renverse et nous montre ses larmes Taisez-vous taisez-vous Ah Paris mon Paris
Lui qui sait des chansons et qui fait des colères Qui n'a plus qu'aux lavoirs des drapeaux délavés Métropole pareille à l'étoile polaire Paris qui n'est Paris qu'arrachant ses pavés
Paris de mes malheurs Paris du Cours-la-Reine Paris des Blancs-Manteaux Paris de Février Du Faubourg Saint-Antoine aux côteaux de Suresnes Paris plus déchirant qu'un cri de vitrier
Fuyons cette banlieue atroce où tout commence Une aube encore une aube et peut-être la vie Mais l'Oise est sans roman la Marne sans romance Dans le Valois désert il n'est plus de Sylvie
Créneaux de le mémoire ici nous accoudâmes Nos désirs de vingt ans au ciel en porte-à-faux Ce n'était pas l'amour mais le Chemin des Dames Voyageur souviens-toi du Moulin de Laffaux
Tu marches à travers des poussières fameuses Poursuivant devant toi de pays en pays Dans la forêt d'Argonne et sur les Hauts-de-Meuse L'orient d'une gloire immortelle et trahie
Comme un chevreuil blessé que le fuyard fléchisse L'oeil bleu des mares veille au sous-bois fléché d'or Halte sur le chemin du banni vers la Suisse Au pays de Courbet qu'aime la mandragore
Je t'ai perdue Alsace où quand le Rhin déborde Des branches éblouis tombent droit les faisans Où Werther a Noël pour un instant s'accorde D'oublier sa douleur avec les paysans
L'orage qui sévit de Dunkerque à Port-Vendres Couvrira-t-il toutes les voix que nous aimons Nul ne pourrait chasser la légende et reprendre La bauge de l'Ardenne aux quatre fils Aymon
Nul ne pourrait de nous chasser ce chant de flûte Qui s'élève de siècle en siècle à nos gosiers Les lauriers sont coupés mais il est d'autres luttes Compagnons de la Marjolaine Et des rosiers
Dans les feuilles j'entends le galop d'une course Arrête-toi fileuse Est-ce mon coeur trop plein L'espoir parle à la nuit le langage des sources Ou si c'est un cheval et si c'est Duguesclin
Qu'importe que je meure avant que se dessine Le visage sacré s'il doit renaître un jour Dansons ô mon enfant dansons la capucine Ma patrie est la fin la misère et l'amour
Más bella que las lágrimas
Mi respiro perturba la vida a cierta gente: como vago reproche los mantiene despiertos; tal vez porque mi canto cual un cobre estridente pudiera despertar con su clangor los muertos.
Ah! si os hiere mi verso con su tonada bélica -rugir que a vuestro oído no queréis que se acerque- es que en el arpa el treno mató la voz angélica y resurgen los ecos pávidos de Dunkerque.
Verdad: en recordarlo mi mal gusto compendio... Así somos algunos: en sus cuerpos quizás perduran los mordiscos del infernal incendio que los faros del Norte contemplaran jamás.
Si te nombro, Amor mío, burla y odio concitas; si alabo el sol, vosotros el invernal derroche; decís que en mi pradera sobran las margarita, azules en mi cielo y estrellas en mi noche.
Buscáis en mis palabras a ver qué se descubre, como fino escalpelo que escarba un corazón... Tal vez me fuera poco perder Pont-neuf y el Louvre, que aún vuestra venganza pide satisfacción.
De alados cancioneros podréis hacer galeotes; ahuyentar al poeta podrá vuestra elegancia; pero nunca podrán vuestros serviles brotes arrebatar el dón de nuestro amor a Francia.
Oye tú, pasajera que vas de puerta en puerta: tal vez yo soy el hombre que vuelve de tu olvido; colma tu delantal la primavera muerta, y de un color de parvas tus ojos se han teñido.
¿Mintió nuestro embeleso? ¿Mintió nuestra ternura? Mirad aquesta frente nublada por el sol... Pero el ansia renace cual se ve en la llanura por entre las espigas surgir el ababol.
¿Y no son estos brazos los de las Afroditas que entre la mies dorada coronan el peñón? Plenitud encantada que eterna resucitas la sombra de Racine en la Ferté-Milón.
La sonrisa de Reims con sus labios perfectos es el sol que se apaga sobre una tarde eximia; y para perdición de profetas y electos sus trenzas de champaña trascienden a vendimia.
Ingres de Montalbán trazó la arquitectura y el cuenco de esos hombros donde pára tranquilo el ansiado tesoro .de la linfa más pura filtrada en las raíces del álamo y el tilo.
Oh Laura! como a ti, Petrarca habría cantado a esta Francia que sangra por nuestro corazón; sangrante corza en fuga que lleva en el costado la jabalina de los monteros de Aviñón.
Invoca el espejismo de mil y una grandezas que sosieguen fantasmas, donde el gemir acalles: Brantome, San Juan de Acre -cavas y fortalezas, laderas y gargantas- Vercors y Roncesvalles.
Con el viento que llega de Arlés vuelven los sueños -el corazón apenas los nombra en un rumor-. En Aunis y en Saintonge los marjales trigueños muestran aún el surco brutal del invasor.
Alta ronda de urbes, de villas y comarcas, erguidas como flores de un esplendor rival, y en pos de la galante huella de los monarcas Razón y Sueño cifran en un solo ideal.
Oh cautiva Durance, oh cielo encadenado. Suelo pastor vestido de racimos maduros; país con cuyo nombre tan dulcemente amado marcaba el Rey de Francia los sarracenos muros.
Como tú misma es dulce la locura en desvelo porque te reconozcan de mi canto a la luz; y pues entre dos mares vacila nuestro duelo, detenga nuestros pasos el umbral de Naurouze.
¡Mas, no! Tornas al vuelo, clamor insosegable... ¿A dónde vas? asado Mont-Ventoux, allá el Sena en lo hondo se fuga, y entre un deleitable manzanar, Lamartine sueña en la Magdalena.
Mujer, vinos fragantes, madrigales, montaña: ¿cuáles pintaré? ¿cuáles más vivamente adoro? ¿Son esos los pomares de tu seno, Bretaña, y esas gemas tus pinos en ponientes de oro?
Alba gorguera donde los labios abrasados mendigan cidra y leche. Plenitud que suspira, Normandía secreta, por ti los desterrados caballeros poblaron las ruinas de Palmira.
En verdad ya no sé dónde empieza el encanto... Hay nombres que son carne como los de Andelyz. Oh rostro que te vuelves por no mostrar el llanto, pliega tus labios. ..Cálla, oh París, mi Parísl
París de las canciones, París de la Bastilla; hoy sólo tus albercas están embanderadas... Como estrella polar no ya tu frente brilla: París lo eres tan sólo formando barricadas.
París de nuestros bienes, París de nuestros males; París del Cours-la-Reine, Corte de Flor-de-lys; de suburbio en suburbio por todos los umbrales, tu nombre, más que un grito nos desgarra, Paris.
Huyamos de este sitio donde la atroz germina; la vida aún aguarda su amanecer incierto; del Oise y el Marne falta la epopeya leonina; y Sylvia ya no cruza por el Valois desierto.
Almenar del recuerdo donde alzaran sus llamas los sueños de veinte años a un cielo que mintió; y en vez de amor, el negro Camino de las Damas, y el crepitar del rojo molino de Laffaux.
Atraviesa la ruta polvorienta y famosa de país en país persiguiendo incansada por la selva de Argonne y en los Altos del Mosa que renazca perenne tu gloria traicionada.
Como ciervo flechado que trémulo agoniza, bajo el bosque se azulan los ojos de la charca... Descanso de destierro que va camino a Suiza, la que amara Courbet, la plácida comarca.
Te he perdido, Alsacia, donde si el Rhin desborda, faisanes deslumbrados caen de los encinos; donde Werther su treno por un instante asorda, compasándolo al júbilo de coros campesinos.
De Port~Vendre a Dunkerque la tromba de tortura no podrá enmudecer la voz de nuestras venas; nadie podrá romper la mágica armadura que Aymon forjó en el rojo cubil de las Ardenas.
A los férvidos labios no habrá quien arrebate la flauta que a los siglos entrega su raudal; tras la siega de lauros, aún llama al combate, hermanos en la espiga, la hierba y el rosal.
Se oye entre las hojas un galopar que avanza... Hilandera, suspénde: mi pecho va a estallar. Hablan en voz de fuente la noche y la esperanza... Si fuera Duguesclin volviendo a batallar...
Qué importa que yo muera sin que la veneranda faz mire dibujarse bajo el solar fulgor. Dancemos, hijo mío, la loca zarabanda. Mi patria es la Miseria y el Hambre y el Amor.
Versión de Carlos López NarváezLibellés : Louis Aragon |
posted by Alfil @ 8:18 AM |
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