mercredi, mai 24, 2006

Louis Aragon -La rose et le réséda-

La rose et le réséda
Louis Aragon (1897-1982)

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

Il coule il coule il se mêle
À la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas

L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda


La rosa y la reseda

El que en el Cielo creía,
el que no creía en él,
los dos con idolatría
amaban a la rehén.
Uno a mirarla subía,
otro tendíase al pie:
el que en el Cielo creía,
el que no creía en él.

Nada importa cuál sería
la luz que alumbrando fue;
uno del templo salía,
otro esquivó su dintel:
el que en el Cielo creía,
el que no creía en él.

Cuerpo y alma en alegría,
cada cual amante fiel,
que Ella vive se decía,
y quien viva lo ha de ver:
el que en el Cielo creía,
el que no creía en él.

Loco pedir cortesía
viendo arrasada la mies,
rumiando melancolía
de la metralla al vaivén:
el que en el Cielo creía,
el que no creía en él.

Desde lo alto el vigía
tiró una y otra vez;
uno tras otro caía;
¿cuál de ellos muerto fue:
el que en el Cielo creía,
el que no creía en él?

¿En la prisión cuál sería
el de más duro yacer;
cuál de los dos prefería
de las ratas el tropel:
el que en el Cielo creía,
el que no creía en él?

Sollozar de rebeldía,
¿a quién puede conmover?
Dejan la terrena vía
al rayar el alba cruel
el que en el Cielo creía,
el que no creía en él.

Al caer, nombrar se oía
a la que adorada fue;
con brillo igual relucía
la roja sangre al caer
del que en el Cielo creía,
del que no creía en él.

Cárdeno arroyo teñía
la tierra de su nacer
para que madure un día
vendimias de moscatel
el que en el Cielo creía,
el que no creía en él.

Corren, vuelan a porfía
el bretón y el lorenés;
vuelve el grillo a su tonía
en el huerto y el vergel.
Flauta o viola en melodía,
en doble amor van a arder
las aves entre la um'bría,
rosa y reseda también.

Versión de Carlos López Narváez

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