Poemas en Francés





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Acerca de
Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
Frases
"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas"

Augusto Monterroso

-La palabra mágica-

"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?"

Voltaire

"La traducción destroza el espíritu del idioma"

Federico Garcí­a Lorca
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Guillaume Apollinaire -Zone-
jeudi, mai 25, 2006
Zone
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

À la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme
L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers

J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes

Voilà la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant
Ta mère ne t’habille que de bleu et de blanc
Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize
Vous n’aimez rien tant que les pompes de l’Église
Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez du dortoir en cachette
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège
Tandis qu’éternelle et adorable profondeur améthyste
Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ
C’est le beau lys que tous nous cultivons
C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint pas le vent
C’est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère
C’est l’arbre toujours touffu de toutes les prières
C’est la double potence de l’honneur et de l’éternité
C’est l’étoile à six branches
C’est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche
C’est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde pour la hauteur

Pupille Christ de l’œil
Vingtième pupille des siècles il sait y faire
Et changé en oiseau ce siècle comme Jésus monte dans l’air
Les diables dans les abîmes lèvent la tête pour le regarder
Ils disent qu’il imite Simon Mage en Judée
Ils crient s’il sait voler qu’on l’appelle voleur
Les anges voltigent autour du joli voltigeur
Icare Énoch Élie Apollonius de Thyane
Flottent autour du premier aéroplane
Ils s’écartent parfois pour laisser passer ceux que transporte la Sainte-Eucharistie
Ces prêtres qui montent éternellement élevant l’hostie
L’avion se pose enfin sans refermer les ailes
Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles
À tire d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
D’Afrique arrivent les ibis les flamants les marabouts
L’oiseau Roc célébré par les conteurs et les poètes
Plane tenant dans les serres le crâne d’Adam la première tête
L’aigle fond de l’horizon en poussant un grand cri
Et d’Amérique vient le petit colibri
De Chine sont venus les pihis longs et souples
Qui n’ont qu’une seule aile et qui volent par couples
Puis voici la colombe esprit immaculé
Qu’escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé
Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre
Un instant voile tout de son ardente cendre
Les sirènes laissant les périlleux détroits
Arrivent en chantant bellement toutes trois
Et tous aigle phénix et pihis de la Chine
Fraternisent avec la volante machine

Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent
L’angoisse de l’amour te serre le gosier
Comme si tu ne devais jamais plus être aimé
Si tu vivais dans l’ancien temps tu entrerais dans un monastère
Vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière
Tu te moques de toi et comme le feu de l’Enfer ton rire pétille
Les étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie
C’est un tableau pendu dans un sombre musée
Et quelquefois tu vas le regarder de près

Aujourd’hui tu marches dans Paris les femmes sont ensanglantées
C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beauté

Entourée de flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartres
Le sang de votre Sacré-Cœur m’a inondé à Montmartre
Je suis malade d’ouïr les paroles bienheureuses
L’amour dont je souffre est une maladie honteuse
Et l’image qui te possède te fait survivre dans l’insomnie et dans l’angoisse
C’est toujours près de toi cette image qui passe

Maintenant tu es au bord de la Méditerranée
Sous les citronniers qui sont en fleur toute l’année
Avec tes amis tu te promènes en barque
L’un est Nissard il y a un Mentonasque et deux Turbiasques
Nous regardons avec effroi les poulpes des profondeurs
Et parmi les algues nagent les poissons images du Sauveur

Tu es dans le jardin d’une auberge aux environs de Prague
Tu te sens tout heureux une rose est sur la table
Et tu observes au lieu d’écrire ton conte en prose
La cétoine qui dort dans le cœur de la rose
Épouvanté tu te vois dessiné dans les agates de Saint-Vit
Tu étais triste à mourir le jour où tu t’y vis
Tu ressembles au Lazare affolé par le jour
Les aiguilles de l’horloge du quartier juif vont à rebours
Et tu recules aussi dans ta vie lentement
En montant au Hradchin et le soir en écoutant
Dans les tavernes chanter des chansons tchèques

Te voici à Marseille au milieu des pastèques

Te voici à Coblence à l’hôtel du Géant

Te voici à Rome assis sous un néflier du Japon

Te voici à Amsterdam avec une jeune fille que tu trouves belle et qui est laide
Elle doit se marier avec un étudiant de Leyde
On y loue des chambres en latin Cubicula locanda
Je m’en souviens j’y ai passé trois jours et autant à Gouda

Tu es à Paris chez le juge d’instruction
Comme un criminel on te met en état d’arrestation

Tu as fait de douloureux et de joyeux voyages
Avant de t’apercevoir du mensonge et de l’âge
Tu as souffert de l’amour à vingt et à trente ans
J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps

Tu n’oses plus regarder tes mains et à tous moments je voudrais sangloter
Sur toi sur celle que j’aime sur tout ce qui t’a épouvanté

Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants
Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare
Ils ont foi dans leur étoile comme les rois-mages
Ils espèrent gagner de l’argent dans l’Argentine
Et revenir dans leur pays après avoir fait fortune
Une famille transporte un édredon rouge comme vous transportez votre cœur
Cet édredon et nos rêves sont aussi irréels
Quelques-uns de ces émigrants restent ici et se logent
Rue des Rosiers ou rue des Écouffes dans des bouges
Je les ai vus souvent le soir ils prennent l’air dans la rue
Et se déplacent rarement comme les pièces aux échecs
Il y a surtout des Juifs leurs femmes portent perruque
Elles restent assises exsangues au fond des boutiques

Tu es debout devant le zinc d’un bar crapuleux
Tu prends un café à deux sous parmi les malheureux

Tu es la nuit dans un grand restaurant

Ces femmes ne sont pas méchantes elles ont des soucis cependant
Toutes même la plus laide a fait souffrir son amant

Elle est la fille d’un sergent de ville de Jersey

Ses mains que je n’avais pas vues sont dures et gercées

J’ai une pitié immense pour les coutures de son ventre

J’humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrible ma bouche

Tu es seul le matin va venir
Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues

La nuit s’éloigne ainsi qu’une belle Métive
C’est Ferdine la fausse ou Léa l’attentive

Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie

Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée
Ils sont des Christ d’une autre forme et d’une autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances

Adieu Adieu

Soleil cou coupé


Suburbio

Al final te has cansado de este viejo mundo

Ah Torre Eifíel pastora esta mañana bala tu rebaño de puentes

Hastiada de vivir en la antigüedad grecorromana
Aquí incluso los coches parecen viejos
Sólo la religión sigue siendo nueva la religión
Sigue siendo sencilla como los hangares de Port-Aviation

El único en Europa que no eres antiguo eres tú Cristianismo
El Europeo más moderno es usted Pío X
Y a ti al que observan las ventanas la vergüenza te impide
Entrar en una iglesia y confesarte esta mañana
Lees folletos catálogos carteles que cantan bien alto
Poesía para esta mañana y para la prosa están los periódicos
Las entregas a 25 céntimos llenas de aventuras policíacas
Vidas de grandes hombres y rnil títulos diferentes

He visto esta mañana una bonita calle cuyo nombre olvidé
Nueva y limpia era el clarín del sol

Los directores los obreros y las hermosas mecanógrafas
De la mañana del lunes al sábado noche pasan por ella cuatro veces al día
Allí por la mañana gime tres veces la sirena
Las doce una campana ladra con rabia
Las leyendas de los letreros y los muros
Los carteles los rótulos vocean como loros
Me gusta el encanto de esta calle industrial
Situada en París entre la calle Aumont-Thiéville y la avenida de Ternes

Miras la nueva calle y no eres más que un niño
Vestido por tu madre sólo de azul y blanco
Eres muy religioso y con tu amigo más viejo René Dalize
Nada os agrada tanto como la pompa de la Iglesia
Son las nueve la luz de gas ya azul a escondidas salís del dormitorio
Rezáis toda la noche en la capilla del colegio
Mientras eterna y adorable profundidad amatista
Gira por siempre la llameante gloria de Cristo
Es la hermosa azucena que todos cultivarnos
Es la antorcha de rojos cabellos que el viento no apaga
Es el pálido hijo bermejo de la madre doliente
Es el árbol por siempre frondoso de todas las plegarias

Es el doble sustento del honor y de la eternidad
Es una estrella de seis puntas
Es Dios que muere el viernes y resucita los domingos
Es Cristo que sube a los cielos mejor que los aviadores
Tiene el récord mundial de altura

Pupila Cristo del ojo
Vigésima pupila de los siglos sabe cómo arreglárselas
Y convertido en pájaro este siglo sube por el aire como Jesús
I Los demonios en los abismos levantan la vista para mirarlo
Dicen que imita en Judea a Simón el mago
Gritan que si sabe saltar le llamen salteador
Los ángeles revolotean en torno al bello volatinero
Icaro Enoch Elias Apolonio de Tiana
Flotan alrededor del primer aeroplano
A veces se apartan y dejan pasar a los que llevan la santa Eucaristía
Esos curas que suben eternamente elevando la hostia
El avión se posa por fin sin abatir las alas
Luego el cielo se llena de millones de golondrinas
Llegan a todo vuelo cuervos halcones búhos
De África llegan ibis flamencos marabúes
El pájaro Roe celebrado por narradores y poetas
Planea llevando en sus garras el cráneo de Adán primera cabeza
Surge del horizonte el águila lanzando un grito
Y de América llega el diminuto colibrí
Han llegado de China los pihís largos y ligeros
Sólo tienen un ala y vuelan en parejas
Luego aparece la paloma inmaculado espíritu
Escoltada por el pájaro-lira y el pavo ocelado
El fénix esa hoguera que se engendra a sí misma
Por un momento todo lo oscurece con su ardiente ceniza
Dejando peligrosos estrechos tres sirenas
Llegan cantando dulcemente
Y todos fénix águila y pihís de la China
Confraternizan con la volante máquina

Ahora caminas solo por París entre la muchedumbre
Rebaños de autobuses que mugen circulan a tu lado
La angustia del amor te aprieta la garganta
Como si nunca más fueras a ser amado
Si vivieras en otro tiempo te irías a un monasterio
Uno siente vergüenza al descubrirse diciendo una oración
Te burlas de ti mismo y como el fuego del Infierno tu risa chisporrotea
Las chispas de tu risa doran el fondo de tu vida
Es un cuadro colgado en un museo oscuro
Y algunas veces vas a mirarlo de cerca

Hoy andas por París las mujeres están ensangrentadas
Era y querría no acordarme era en el declinar de la belleza

Rodeada de llamas fervientes me miró Nuestra Señora en Chartres
La sangre de vuestro Sagrado Corazón me ha inundado en Montmartre
Me enferma oír palabras bienaventuradas
Este amor que yo sufro es una vergonzosa enfermedad
Y la imagen que te posee te hace sobrevivir al insomnio y la angustia
Está siempre a tu lado esta imagen que pasa

Ahora estás a la orilla del mar Mediterráneo
Bajo los limoneros en flor durante todo el año
Das un paseo en barca con algunos amigos
Uno es de Niza hay uno de Mentón y dos de la Turbie
Miramos con espanto los pulpos de las profundidades
Y entre las algas nadan peces imágenes del Salvador

Estás en el jardín de un hotel cerca de Praga
Sobre la mesa hay una rosa te sientes muy feliz
Y en lugar de escribir tu cuento en prosa observas
La cetonia que duerme en medio de la rosa
Con espanto te ves dibujado en las ágatas de Saint-Vit
Muy triste estabas ese día viéndote allí
Te pareces a Lázaro enloquecido por la luz
Marchan hacia atrás las agujas del reloj del barrio judío
Y lentamente retrocedes por tu vida también
Al subir al Hradchin y escuchar por las noches
Cantar canciones checas en las tascas

Ahora estás en Marsella entre sandías

Ahora estás en Coblenza en el hotel Géant

Ahora estás en Roma sentado bajo un níspero del Japón

Estás en Amsterdam con una joven que crees hermosa y que es fea
Debe casarse con un estudiante de Leiden
Se alquilan habitaciones en latín Cubicula locanda
Recuerdo haber pasado allí tres días y otros tantos en Gouda

Estás en París ante el juez de instrucción
Te arrestan como a un criminal

Has hecho viajes dolorosos y felices
Antes de darte cuenta de la mentira y de la edad
Por amor has sufrido a los veinte años y a los treinta
Como un loco he vivido y he perdido el tiempo
Ya no te atreves a mirarte las manos yo querría llorar todo el tiempo
Por ti por la que amo por cuanto te ha asustado

Miras con ojos llenos de lágrimas a estos pobres emigrantes
Creen en Dios rezan las mujeres amamantan a los niños
Impregnan con su olor la estación Saint-Lazare
Confian en su estrella como los reyes magos
Esperan conseguir dinero en Argentina
Y volver a su tierra después de hacer fortuna
Una familia transporta una manta roja como cualquiera transporta su corazón
Aquella manta y nuestros sueños son igual de irreales
Algunos de esos emigrantes se quedan y se alojan
En la calle Des Rosiers o en Des Écouffes en tugurios
Los he visto a menudo mientras toman el aire por la noche en la calle
Apenas si se mueven como las piezas de ajedrez
Casi todos judíos sus mujeres llevan peluca
Sentadas en las tiendas permanecen exánimes

Estás de pie en la barra en un bar indecente
Te tomas un café barato con los pobres
Por la noche te encuentras en un gran restaurante

Estas mujeres no son malas pero tienen problemas
Todas incluso la más fea han hecho sufrir a sus amantes

Esa es hija de un guardia municipal de Jersey

No había visto sus manos que están endurecidas y agrietadas

Siento una inmensa lástima por las señales de su vientre

Ante la horrible risa de una pobre muchacha humillo ahora mi boca

Estás solo va a amanecer
Los lecheros hacen sonar en las calles sus cántaros

Igual que una hermosa Mestiza la noche se aleja
Es Ferdine la falsa o Lea la atenta

Y bebes este alcohol ardiente como la vida
Esa vida que bebes igual que un aguardiente

Caminas hacia Auteuil quieres volver a pie a tu casa
Dormir con tus fetiches de Guinea y Oceanía

Ellos son Cristos de otra forma y de otra creencia
Los Cristos inferiores de las oscuras esperanzas

Adiós Adiós

Sol cuello cortado

Versión de Fátima Sáinz

Libellés :

posted by Alfil @ 6:08 PM  
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