La fontaine de sang Charles Baudelaire (1821-1867)
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
A travers la cité, comme dans un champ clos, Il s'en va, transformant les pavés en îlots, Désaltérant la soif de chaque créature, Et partout colorant en rouge la nature.
J'ai demandé souvent à des vins captieux D'endormir pour un jour la terreur qui me mine; Le vin rend l'oeil plus clair et l'oreille plus fine!
J'ai cherché dans l'amour un sommeil oublieux; Mais l'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles Fait pour donner à boire à ces cruelles filles!
La fuente de sangre
A veces siento mi sangre correr en oleadas, lo mismo que una fuente de rítmicos sollozos; la oigo correr en largos murmullos, pero en vano me palpo para encontrar la herida.
A través de la ciudad, como un campo cerrado, va transformando las piedras en islotes, saciando la sed de cada criatura, y coloreando en rojo toda la natura.
A menudo he pedido a estos vinos aplacar por un solo día el terror que me roe; el vino torna el mirar más claro y el oído más fino.
He buscado en el amor un sueño de olvido; pero el amor no es para mí sino un colchón de alfileres, hecho para dar de beber a esas crueles mujeres.Libellés : Charles Baudelaire |