Paul Eluard -Au coeur de mon amour- |
samedi, décembre 17, 2005 |
Au coeur de mon amour Paul Eluard (1895-1952)
Un bel oiseau me montre la lumière Elle est dans ses yeux, bien en vue. Il chante sur une boule de gui Au milieu du soleil.
Les yeax des animaux chanteurs Et leurs chants de colère ou d’ennui M’ont interdit de sortir de ce lit. J’y passerai ma vie.
L’aube dans les pays sans grâce Prend l’apparence de l’oublie. Et qu’une femme émue s’endorme, à l’aube, La tête la première, sa chute l’illumine.
Constellations, Vous connaissez la forme de sa tête Ici, tout s’onscurcit: Le paysage se complète, sang aux joues, Les masses diminuent et coulent dans mon coeur Avec le sommeil. Et qui donc veut me prendre le coeur.
Je n’ai jamais rêvé d’une si belle nuit. Les femmes du jardin cherchent à m’embrasser - Soutiens du ciel, les arbres immobiles Embrassent bien l’ombre qui les soutiens.
Une femme au coeur pâle Met la nuit dans ses habits. L’amour a découvert la nuit Sur ses seins impalpables.
Comment prendre plaisir à tout? Plutôt tout effacer. L’homme de tous les mouvements, De tous les sacrifices et de toutes les conquêtes Dort. Il dort, il dort, il dort. Il raye de ses soupirs la nuit miniscule, invisible.
Il n’a ni froid, ni chaud. Son prisonnier s’est évadé - pour dormir. Il n’est pas mort, il dort.
Quand il s’est endormi Tout l’étonnait, Il jouait avec ardeur, Il regardait, Il entendait. Sa dernière parole : "Si c'était à recommencer, je te rencontrerais sans te chercher."
Il dort, il dort, il dort. L'aube a eu beau lever la tête, Il dort.
En el corazón de mi amor
Un hermoso pájaro me muestra la luz Que aparece claramente en sus ojos Un pájaro que canta sobre la bola de muérdago En medio del sol.
Los ojos de los animales cantores Y sus cantos de cólera o de hastío Me prohiben dejar este lecho Donde pasaré la vida.
El alba en países sin encanto Toma las apariencias del olvido Y si al alba una mujer conmovida se adormece Al caer de cabeza, su caída la ilumina.
Constelaciones, Conocéis la forma de su cabeza. Aquí todo se oscurece: El paisaje se completa, las mejillas se encienden Las masas disminuyen y circulan por mi corazón Unidas al sueño. ¿Y hay quién quiera tomar mi corazón?
*Jamás soñé con noche tan bella Las mujeres del jardín tratan de besarme Sostenes del cielo, los árboles inmóviles Abrazan fuertemente la sombra que los sostiene.
Una mujer de corazón pálido Guarda la noche en sus vestidos El amor ha descubierto la noche Sobre sus senos impalpables.
¿Cómo poder gozar de todo? Mejor borrarlo todo. El hombre de la movilidad total Del sacrificio total, de la conquista total Duerme. Duerme, duerme, duerme. Borra con sus suspiros la noche minúscula, invisible.
No sufre ni frío ni calor. Su prisionero se ha evadido para dormir No está muerto, duerme.
Mientras dormía Todo lo asombraba, Jugaba ardorosamente, Miraba, Oía. Su última palabra: "Si volviera a empezar, te encontraría sin buscarte".
Él duerme, duerme, duerme. En vano el alba alza la cabeza, Él duerme.
Versión de Aldo PellegriniLibellés : Paul Eluard |
posted by Alfil @ 3:44 AM |
|
|