Poemas en Francés





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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
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"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas"

Augusto Monterroso

-La palabra mágica-

"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?"

Voltaire

"La traducción destroza el espíritu del idioma"

Federico Garcí­a Lorca
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Victor Hugo -Regard jeté dans une mansarde-
vendredi, septembre 02, 2005
Regard jeté dans une mansarde
Victor Hugo (1802 -1885)

I
L'église est vaste et haute. À ses clochers superbes
L'ogive en fleur suspend ses trèfles et ses gerbes ;
Son portail resplendit, de sa rose pourvu ;
Le soir fait fourmiller sous la voussure énorme
Anges, vierges, le ciel, l'enfer sombre et difforme,
Tout un monde effrayant comme un rêve entrevu.

Mais ce n'est pas l'église, et ses voûtes sublimes,
Ses porches, ses vitraux, ses lueurs, ses abîmes,
Sa façade et ses tours, qui fascinent mes yeux ;
Non; c'est, tout près, dans l'ombre où l'âme aime à descendre
Cette chambre d'où sort un chant sonore et tendre,
Posée au bord d'un toit comme un oiseau joyeux.

Oui, l'édifice est beau, mais cette chambre est douce.
J'aime le chêne altier moins que le nid de mousse ;
J'aime le vent des prés plus que l'âpre ouragan ;
Mon coeur, quand il se perd vers les vagues béantes,
Préfère l'algue obscure aux falaises géantes.
Et l'heureuse hirondelle au splendide océan.

II
Frais réduit ! à travers une claire feuillée
Sa fenêtre petite et comme émerveillée
S'épanouit auprès du gothique portail.
Sa verte jalousie à trois clous accrochée,
Par un bout s'échappant, par l'autre rattachée,
S'ouvre coquettement comme un grand éventail.

Au-dehors un beau lys, qu'un prestige environne,
Emplit de sa racine et de sa fleur couronne
– Tout près de la gouttière où dort un chat sournois –
Un vase à forme étrange en porcelaine bleue
Où brille, avec des paons ouvrant leur large queue,
Ce beau pays d'azur que rêvent les Chinois.

Et dans l'intérieur par moments luit et passe
Une ombre, une figure, une fée, une grâce,
Jeune fille du peuple au chant plein de bonheur,
Orpheline, dit-on, et seule en cet asile,
Mais qui parfois a l'air, tant son front est tranquille,
De voir distinctement la face du Seigneur.

On sent, rien qu'à la voir, sa dignité profonde.
De ce coeur sans limon nul vent n'a troublé l'onde.
Ce tendre oiseau qui jase ignore l'oiseleur.
L'aile du papillon a toute sa poussière.
L'âme de l'humble vierge a toute sa lumière.
La perle de l'aurore est encor dans la fleur.

À l'obscure mansarde il semble que l'oeil voie
Aboutir doucement tout un monde de joie,
La place, les passants, les enfants, leurs ébats,
Les femmes sous l'église à pas lents disparues,
Des fronts épanouis par la chanson des rues,
Mille rayons d'en haut, mille reflets d'en bas.

Fille heureuse ! autour d'elle ainsi qu'autour d'un temple,
Tout est modeste et doux, tout donne un bon exemple.
L'abeille fait son miel, la fleur rit au ciel bleu,
La tour répand de l'ombre, et, devant la fenêtre,
Sans faute, chaque soir, pour obéir au maître,
L'astre allume humblement sa couronne de feu.

Sur son beau col, empreint de virginité pure,
Point d'altière dentelle ou de riche guipure ;
Mais un simple mouchoir noué pudiquement.
Pas de perle à son front, mais aussi pas de ride,
Mais un oeil chaste et vif, mais un regard limpide.
Où brille le regard que sert le diamant ?

III
L'angle de la cellule abrite un lit paisible.
Sur la table est ce livre où Dieu se fait visible,
La légende des saints, seul et vrai panthéon.
Et dans un coin obscur, près de la cheminée,
Entre la bonne Vierge et le buis de l'année,
Quatre épingles au mur fixent Napoléon.

Cet aigle en cette cage ! – et pourquoi non ? dans l'ombre
De cette chambre étroite et calme, où rien n'est sombre,
Où dort la belle enfant, douce comme son lys,
Où tant de paix, de grâce et de joie est versée,
Je ne hais pas d'entendre au fond de ma pensée
Le bruit des lourds canons roulant vers Austerlitz.

Et près de l'empereur devant qui tout s'incline,
– Ô légitime orgueil de la pauvre orpheline ! –
Brille une croix d'honneur, signe humble et triomphant,
Croix d'un soldat, tombé comme tout héros tombe,
Et qui, père endormi, fait du fond de sa tombe
Veiller un peu de gloire auprès de son enfant.

IV
Croix de Napoléon ! joyau guerrier ! pensée !
Couronne de laurier de rayons traversée !
Quand il menait ses preux aux combats acharnés,
Il la laissait, afin de conquérir la terre,
Pendre sur tous les fronts durant toute la guerre ;
Puis, la grande oeuvre faite, il leur disait : Venez !

Puis il donnait sa croix à ces hommes stoïques,
Et des larmes coulaient de leurs yeux héroïques ;
Muets, ils admiraient leur demi-dieu vainqueur ;
On eût dit qu'allumant leur âme avec son âme,
En touchant leur poitrine avec son doigt de flamme,
Il leur faisait jaillir cette étoile du coeur !

V
Le matin elle chante et puis elle travaille,
Sérieuse, les pieds sur sa chaise de paille,
Cousant, taillant, brodant quelques dessins choisis ;
Et, tandis que, songeant à Dieu, simple et sans crainte,
Cette vierge accomplit sa tâche auguste et sainte,
Le silence rêveur à sa porte est assis.

Ainsi, Seigneur, vos mains couvrent cette demeure.
Dans cet asile obscur, qu'aucun souci n'effleure,
Rien qui ne soit sacré, rien qui ne soit charmant !
Cette âme, en vous priant pour ceux dont la nef sombre,
Peut monter chaque soir vers vous sans faire d'ombre
Dans la sérénité de votre firmament !

Nul danger ! nul écueil ! – Si ! l'aspic est dans l'herbe !
Hélas ! hélas ! le ver est dans le fruit superbe !
Pour troubler une vie il suffit d'un regard.
Le mal peut se montrer même aux clartés d'un cierge.
La curiosité qu'a l'esprit de la vierge
Fait une plaie au coeur de la femme plus tard.

Plein de ces chants honteux, dégoût de la mémoire,
Un vieux livre est là-haut sur une vieille armoire,
Par quelque vil passant dans cette ombre oublié ;
Roman du dernier siècle ! oeuvre d'ignominie !
Voltaire alors régnait, ce singe de génie
Chez l'homme en mission par le diable envoyé.

VI
Époque qui gardas, de vin, de sang rougie,
Même en agonisant, l'allure de l'orgie !
Ô dix-huitième siècle, impie et châtié !
Société sans dieu, par qui Dieu fus frappée !
Qui, brisant sous la hache et le sceptre et l'épée,
Jeune offensas l'amour, et vieille la pitié !

Table d'un long festin qu'un échafaud termine !
Monde, aveugle pour Christ, que Satan illumine !
Honte à tes écrivains devant les nations !
L'ombre de tes forfaits est dans leur renommée
Comme d'une chaudière il sort une fumée,
Leur sombre gloire sort des révolutions !

VII
Frêle barque assoupie à quelques pas d'un gouffre !
Prends garde, enfant ! coeur tendre où rien encor ne souffre !
Ô pauvre fille d'Ève ! ô pauvre jeune esprit !
Voltaire, le serpent, le doute, l'ironie,
Voltaire est dans un coin de ta chambre bénie !
Avec son oeil de flamme il t'espionne, et rit.

Oh ! tremble ! ce sophiste a sondé bien des fanges !
Oh ! tremble ! ce faux sage a perdu bien des anges !
Ce démon, noir milan, fond sur les coeurs pieux,
Et les brise, et souvent, sous ses griffes cruelles,
Plume à plume j'ai vu tomber ces blanches ailes
Qui font qu'une âme vole et s'enfuit dans les cieux !

Il compte de ton sein les battements sans nombre.
Le moindre mouvement de ton esprit dans l'ombre,
S'il penche un peu vers lui, fait resplendir son oeil.
Et, comme un loup rôdant, comme un tigre qui guette,
Par moments, de Satan, visible au seul poète,
La tête monstrueuse apparaît à ton seuil !

VIII
Hélas ! si ta main chaste ouvrait ce livre infâme,
Tu sentirais soudain Dieu mourir dans ton âme.
Ce soir tu pencherais ton front triste et boudeur
Pour voir passer au loin dans quelque verte allée
Les chars étincelants à la roue étoilée,
Et demain tu rirais de la sainte pudeur !

Ton lit, troublé la nuit de visions étranges,
Ferait fuir le sommeil, le plus craintif des anges !
Tu ne dormirais plus, tu ne chanterais plus,
Et ton esprit, tombé dans l'océan des rêves,
Irait, déraciné comme l'herbe des grèves,
Du plaisir à l'opprobre et du flux au reflux !

IX
Oh ! la croix de ton père est là qui te regarde !
La croix du vieux soldat mort dans la vieille garde !
Laisse-toi conseiller par elle, ange tenté !
Laisse-toi conseiller, guider, sauver Peut-être
Par ce lys fraternel penché sur ta fenêtre,
Qui mêle son parfum à ta virginité !

Par toute ombre qui passe en baissant la paupière !
Par les vieux saints rangés sous le portail de pierre !
Par la blanche colombe aux rapides adieux !
Par l'orgue ardent dont l'hymne en longs sanglots se brise !
Laisse-toi conseiller par la pensive église !
Laisse-toi conseiller par le ciel radieux !

Laisse-toi conseiller par l'aiguille ouvrière,
Présente à ton labeur, présente à ta prière,
Qui dit tout bas : Travaille ! – Oh ! crois-la ! – Dieu, vois-tu,
Fit naître du travail, que l'insensé repousse,
Deux filles, la vertu, qui fait la gaîté douce,
Et la gaîté, qui rend charmante la vertu !

Entends ces mille voix, d'amour accentuées,
Qui passent dans le vent, qui tombent des nuées,
Qui montent vaguement des seuils silencieux,
Que la rosée apporte avec ses chastes gouttes,
Que le chant des oiseaux te répète, et qui toutes
Te disent à la fois : Sois pure sous les cieux !

Sois pure sous les cieux ! comme l'onde et l'aurore,
Comme le joyeux nid, comme la tour sonore,
Comme la gerbe blonde, amour du moissonneur,
Comme l'astre incliné, comme la fleur penchante,
Comme tout ce qui rit, comme tout ce qui chante,
Comme tout ce qui dort dans la paix du Seigneur !

Sois calme. Le repos va du coeur au visage ;
La tranquillité fait la majesté du sage.
Sois joyeuse. La foi vit sans l'austérité ;
Un des reflets du ciel, c'est le rire des femmes ;
La joie est la chaleur que jette dans les âmes
Cette clarté d'en haut qu'on nomme Vérité.

La joie est pour l'esprit une riche ceinture.
La joie adoucit tout dans l'immense nature.
Dieu sur les vieilles tours pose le nid charmant
Et la broussaille en fleur qui luit dans l'herbe épaisse ;
Car la ruine même autour de sa tristesse
A besoin de jeunesse et de rayonnement !

Sois bonne. La bonté contient les autres choses.
Le Seigneur indulgent sur qui tu te reposes
Compose de bonté le penseur fraternel.
La bonté, c'est le fond des natures augustes.
D'une seule vertu Dieu fait le coeur des justes,
Comme d'un seul saphir la coupole du ciel.

Ainsi, tu resteras, comme un lys, comme un cygne,
Blanche entre les fronts purs marqués d'un divin signe
Et tu seras de ceux qui, sans peur, sans ennuis,
Des saintes actions amassant la richesse,
Rangent leur barque au port, leur vie à la sagesse
Et, priant tous les soirs, dorment toutes les nuits !


La buhardilla

I
Imponente, severa, misteriosa
se alza la iglesia altiva:
en sus muros desplégase la ojiva,
como una flor abierta
y de calada piedra inmensa rosa
las hojas abre sobre la ancha puerta.

En la bóveda enorme
de su nave sombría
santos, ángeles, vírgenes, el cielo
y el infierno disforme,
se mueven y confunden
cual sueño de agitada fantasía;
pero no halaga tanto al alma mía
la iglesia venerada
con sus arcos, sus vidrios de colores,
sus lámparas de tibios resplandores,
su torre audaz, su espléndida fachada,
como ese cuarto estrecho y encumbrado
en donde suena música tan suave,
cual si estuviera un ave
cantando en el alero del tejado.

Bello es el templo santo;
¡pero encierra ese mísero aposento
tan inefable encanto!
Más grata es para mí la placentera
brisa fugaz, que el huracán violento;
más sublime que el cedro y la palmera,
oculto y pobre nido;
mi espíritu, perdido
en la extensión del ponto turbulento,
prefiere el alga sobre el mar flotante
al escollo gigante,
y al piélago extendido sin ribera
la pobre golondrina pasajera.

II
¡Feliz albergue! Abierta
entre verde follaje la ventana,
ocúltase á la luz, medio cubierta
por la verde persiana.
Duerme el gato en su alféizar, y lozana
resca azucena brota
en un jarrón de porcelana rota,
do poblados de abetos ó abedules,
trazara el chino los que nunca agota
su soñador pincel campos azules.

Y allá dentro, en la mísera morada,
se ve pasar á veces la figura
bellísima, encantada,
de un ángel, de una sílfide, de un hada.
Mirad, es ella, es ella:
la hija del pueblo, la feliz doncella,
la de los dulces cantos de ternura,
de paz y de alegría;
huérfana, pobre y sola en este asilo;
mas su rostro inocente
resplandece tan plácido y tranquilo,
como si á Dios mirase frente á frente.
Aun no ha manchado el cieno la corriente
de su pura existencia;
aun no amenaza el ave de rapiña
al ruiseñor canoro;
aun brilla con la luz de la inocencia
el alma de la niña;
aun guarda el polvo de oro
el ala de la tierna mariposa;
aun conserva su esencia
el frágil cáliz de la flor hermosa.

Un mundo de alegría y de placeres
es horizonte á la feliz ventana:
la plaza, y los que pasan, y los niños
con sus risas y juegos; las mujeres
que á lentos pasos van despareciendo
en la iglesia cercana;
la confusa armonía
del popular estruendo;
la luz alegre del sereno día.

¡Niña feliz! Como alrededor de un templo,
puro y modesto á su alredor es todo;
todo á su corazón es dulce ejemplo.
La abeja hace su miel; la flor ufana
ríe al cielo sereno; sombra fresca
al suelo da la torre gigantesca;
y la estrella lejana,
a la voz de su Dios siempre obediente,
viene a encender, enfrente
de la estrecha ventana,
faro resplandeciente.
Su cuello virginal no se descubre
entre precioso encaje transparente:
limpio pañuelo púdico lo encubre.
Si las perlas no brillan en su frente,
no la enturbia tampoco la mancilla;
su mirada es alegre, dulce, amante;
y do la luz de la mirada brilla,
¿qué valen los destellos del diamante?

III
En un rincón del aposento estrecho
se oculta el casto lecho;
sobre la mesa un libro que consuela,
por la Piedad escrito,
la leyenda devota de los santos,
donde Dios á los fieles se revela
con místicos encantos.
Y entre el ramo bendito
y la divina Virgen,
la elegida entre todas las mujeres,
del gran Napoleón pobre retrato
fijan á la pared cuatro alfileres.

¿Cómo el águila en jaula tan oscura?
¿Porque nó? En la penumbra misteriosa
do la inocente niña en paz reposa,
cual su azucena, pura,
yo me complazco, oyendo
allá en lo más profundo de la mente,
el fragoroso estruendo
que lejano resuena
al rodar el cañón pesadamente
hacia los campos de Austerlitz y Jena.

Y allí también, al lado
del noble Emperador, de la victoria
brilla la cruz, orgullo del soldado
que en el sangriento suelo
cayó de la batalla, y de su gloria
parece que dirija
un rayo puro desde el alto cielo,
para que vele por su pobre hija.

IV
¡Cruz de Napoleón! ¡Joya guerrera!
Corona de laureles
de refulgentes rayos circundada!
Cuando él llevaba sus soldados fieles
al campo de la muerte y de la gloria,
sobre aquella legión entusiasmada
cual talismán de honor la suspendía,
y la gran obra al terminar, el día
feliz de la victoria,
-"Venid, venid por ella,"-les decía.
¡Y les daba su cruz ! y el héroe estoico,
el rudo veterano,
contenía sus lágrimas en vano,
mudo adorando al semidiós heroico;
y parecía que al tocar su pecho
con la encendida mano,
a su contacto, esplendorosa y bella,
del corazón brotaba aquella estrella.

V
Cuando despierta el sol canta festiva,
canta y después trabaja,
sentada pensativa
en su silla de paja;
y mientras sin cuidado
de su existencia cumple la ley santa
y el alma á Dios levanta,
el Silencio á su puerta está sentado.

Así, Señor, tu mano protectora
cubre el asilo santo
do la inocencia mora,
do jamás el quebranto
vino á turbar su placentera calma.
Cuando esa virgen por nosotros ora,
en alas de su puro pensamiento
sube á los cielos su alma,
sin manchar con su sombra el firmamento.
Mas ¡ay ! está la pérfida serpiente
en la sombra escondida!
¡Ocúltase la oruga entre las flores!
Palabra indiferente
puede turbar la vida:
el mal brilla quizás á los fulgores
del consagrado cirio,
y la curiosidad, llama inocente
que de la virgen en el pecho arde,
torcedor puede ser, crudo martirio
al corazón de la mujer más tarde.

De alegres cuentos y de chistes lleno,
sobre aquel viejo armario está olvidado
breve libro, impregnado de veneno;
digna obra del pasado
siglo fatal, del corruptor reinado
de ese Voltaire ¡ay Dios! que lanzó al mundo,
parodia vil del genio á su alma ajeno,
el Tártaro profundo.

VI
Siglo que hasta al morir, de sangre y vino
manchado, en tu sarcástico semblante
conservaste, insultando á tu destino,
de la orgía la risa delirante:
¡oh sociedad sin Dios, por Dios hollada,
que rompiendo á la par cetro y espada,
joven ¡ay! el amor escarneciste,
vieja, la compasión ¡Alegre mesa
de festín bullicioso, que termina
en patíbulo triste!
¡Mundo, á la pura luz del Cristo ciego,
que Satán ilumina!
¡Maldición á tus sabios!
Cual humo sucio mancha impura llama,
sangre y horrores, crímenes y agravios
serán pavesa eterna de tu fama.

VII
¡Frágil esquife que al abismo lleva
la dormida corriente!
¡Corazón do el dolor aun no se ceba!
¡Pobre niña infeliz! ¡Pobre hija de Eva!
¡Voltaire ¡ay! la serpiente,
la tentación, la duda, la ironía,
se oculta en un rincón de tu aposento!
Con mirada satánica te espía,
¡y ya ríe contento!

¡Oh, tiembla, tiembla! El seductor sofista
de cuanto lodazal encierra el mundo
revolcóse en el cieno;
y después á los ángeles, inmundo,
mancha con su veneno.
El milano iracundo
que astuto sobre ti su vuelo tiende,
sobre el alma feliz se precipita,
y su garra maldita
el ala limpia y blanca
que por volar al firmamento extiende,
hiere, rompe y arranca.
Siempre, siempre en acecho
él cuenta los latidos de tu pecho,
las ideas que cruzan por tu frente.
Si en aturdido vuelo, hacia él se inclina
pensamiento imprudente,
siniestra luz sus ojos ilumina.
Y á veces, como lobo siempre alerta,
al umbral de la puerta
de tu morada santa,
al poeta fatal sólo visible,
de Satanás horrible
la espantosa cabeza se levanta.

VIII
Ay! Si tu mano abriera indiferente
ese libro maldito, de repente
en tu fiel corazón Dios moriría.
Y tu serena frente,
anublada y sombría,
en la mano apoyaras esta noche;
y en funesta visión, allá, en lejana
magnífica alameda,
vieras volar la deslumbrante rueda
del charolado coche,
y mofarías del pudor mañana !
Tentadoras, tu lecho sin reposo
cercarían fantásticas quimeras,
y extendería el sueño temeroso
para huír de tu lado alas ligeras.
¡No más horas de encanto placenteras!¡
no más dulces canciones!
u espíritu, caído
en el mar de las locas ilusiones,
entre sus olas móviles perdido,
omo las ovas de la playa, iría
de oprobio vil á efímera alegría.

IX
¡De tu padre la cruz te está mirando!
¡La cruz honrosa del soldado viejo
que en la Guardia Imperial murió lidiando!
Angel tentado, pídele consejo.
¡Consejo pide á tu inocente hermana,
la blanca flor que asoma
humilde á tu ventana,
y á tu virginidad mezcla su aroma!
¡Déjate aconsejar por la paloma
que blando tiende el vuelo cadencioso;
por los santos formados á la puerta
del templo misterioso;
por el órgano ardiente que despierta
su ancha y lóbrega nave
con sus himnos de amor, interrumpidos
por lúgubres gemidos;
por la callada iglesia oscura y grave;
por los cielos de alegre luz vestidos!
Déjate aconsejar por esa aguja
que siempre en voz muy baja
¡trabaja,» está diciéndote, «trabaja!»
Escúchala obediente;
al Trabajo le dió el Omnipotente
dos hijas, que se adoran con ternura:
la Virtud casta y pura,
que la dulce alegría santifica;
la Alegría inocente
que la Virtud austera dulcifica.
Escúcha, escúcha el misterioso acento
que resuena en el viento,
que baja de la nube,
que en sus trinos de amor repite el ave,
que de la oscura tierra al cielo sube.
La voz que todo sin cesar murmura,
«¡sé pura, » está diciéndote, «sé pura!»

¡Sé pura cual la aurora,
como el alegre nido,
cual la torre sonora,
como la espiga que el estío dora,
como el astro encendido,
cual la flor que se inclina vergonzosa,
cual todo lo que ríe y lo que canta,
cual todo lo que plácido reposa
de Dios en la paz santa!
Víve tú en esa paz, víve tranquila:
del corazón la calma reverbera
en la serena luz de la pupila.
Víve alegre también: á la fe austera
no son los dulces júbilos agravios;
la inocente alegría
es el calor que en nuestro pecho inflama
la luz celeste que Verdad se llama.
Siempre esté de alegría revestido
tu espíritu sereno;
todo el mundo de júbilo está lleno:
el bullicioso nido,
el pálido alhelí, las verdes hiedras
puso Dios en la torre demolida:
¡hasta sus rotas piedras
necesitan placer, amor y vida!
¡Sobre todo, sé buena!
Es la bondad serena
dón celeste y augusto
que toda el alma llena.
Con sola esa virtud y sentimiento
hizo Dios el espíritu del justo,
y con sólo un zafiro el firmamento.
Así, cual azucena,
como cisne de cándida blancura,
entre las frentes consagradas, pura
tu frente al cielo se alzará serena;
y de aquellos serás que sin cuidados,
recogiendo su mies en los sembradosa
de las santas acciones,
en puerto protector anclan su nave,
y alzando a Dios en tiernas oraciones,
a los pies de la cama, humilde ruego,
duermen en paz toda la noche luego.

Versión de Teodoro Llorente

Libellés :

posted by Alfil @ 6:10 AM  
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