Victor Hugo -Napoleon II- |
vendredi, septembre 02, 2005 |
Napoleon II Victor Hugo (1802 -1885)
Mil huit cent onze !— O temps où des peuples sans nombre Attendaient prosternés sous un nuage sombre Que le ciel eût dit oui, Sentaient trembler sous eux les états centenaires, Et regardaient le Louvre entouré de tonnerres, Comme un mont Sinaï !
Courbés comme un cheval qui sent venir son maître, Ils se disaient entre eux : Quelqu'un de grand va naître. L'immense empire attend un héritier demain. Qu'est-ce que le seigneur va donner à cet homme Qui, plus grand que César, plus grand même que Rome, Absorbe dans son sort le sort du genre humain ?
Comme ils parlaient, la nue éclatante et profonde S'entrouvrit, et l'on vit se dresser sur le monde L'homme prédestiné, Et les peuples béants ne purent que se taire, Car ses deux bras levés présentaient à la terre Un enfant nouveau-né.
Au souffle de l'enfant, dôme des Invalides, Les drapeaux prisonniers sous tes voûtes splendides Frémirent, comme au frémissent les épis ; Et son cri, ce doux cri qu'une nourrice apaise, Fit, nous l'avons tous vu, bondir et hurler d'aise Les canons monstrueux à ta porte accroupis !
Et lui ! l'orgueil gonflait sa puissante narine ; Ses deux bras jusqu'alors croisés sur sa poitrine S'étaient enfin ouverts ! Et l'enfant, soutenu dans sa main paternelle, Inondés des éclairs de sa fauve prunelle, Rayonnait au travers !
Quand il eut bien fait voir l'héritier de ses trônes Aux vieilles nations comme aux vieilles couronnes, Eperdu, l'œil fixé sur quiconque était roi, Comme un aigle arrivé sur une haute cime, Il cria tout joyeux avec un air sublime : — L'avenir ! l'avenir !l'avenir est à moi (...)
Napoleón II
¡Mil ochocientos once! Oh tiempo en que los pueblos prosternados ante el cerrado porvenir de bronce, con estupor profundo esperaban que el brazo del Eterno el grande arcano revelase al mundo! Sobre su basa secular sentados temblaban los Estados ¡y el Luvre allí, como Sinái segundo!
Y como el cuello inclina el caballo, si el amo se avecina, sumisas murmuraban las ciudades: «Algo se anuncia que á la tierra asombre... ¿Qué será lo que Dios depara á ese hombre, Señor de las terrenas potestades, que ha cifrado en su nombre el destino del orbe y las edades?
Cuando así susurraban las naciones, rásgase de repente la nube densa, de terror preñada, y descubrió lo que su seno encierra. Con regio orgullo y paternal cariño César levanta un niño; saluda á un niño la asombrada tierra.
A cuyos vagidos débiles, en el palacio de Inválidos bajo las doradas bóvedas tiemblan los cautivos lábaros, como se agita mies trémula batida por vientos rápidos; y cien cañones terríficos hacen resonar los ámbitos.
Ved á Napoleón. ¡Cuán satisfecho, inflada la nariz, tiende arrogantes sus brazos, no cual antes cruzados sobre el pecho! ¡Cómo en alto sostiene el retoño imperial, que al mundo viene y en los rayos envuelto reverbera
que flava arroja su mirada fiera! Miran al sucesor de cien coronas pueblos y reyes, y lejanas zonas, y, cual sentada el águila en su roca, César omnipotente señoreando el ámbito vacío, tremendo dama en su arrogancia loca «¡El porvenir, el porvenir es mío!» (...)
Versión de Miguel Antonio CaroLibellés : Victor Hugo |
posted by Alfil @ 6:16 AM |
|
|