Victor Hugo -L'épopée du lion- II. L'ermite- |
vendredi, septembre 02, 2005 |
L'épopée du lion Victor Hugo (1802 -1885)
II. L'ermite
Alors vint un ermite.
Il s'avança vers l'antre ; Grave et tremblant, sa croix au poing, sa corde au ventre, Il entra. Le héros tout rongé gisait là Informe, et le lion, se réveillant, bâilla. Le monstre ouvrit les yeux, entendit une haleine, Et, voyant une corde autour d'un froc de laine, Un grand capuchon noir, un homme là dedans, Acheva de bâiller, montrant toutes ses dents ; Puis, auguste, et parlant comme une porte grince, Il dit : – Que veux-tu, toi ? – Mon roi. – Quel roi ? – Mon prince. – Qui ? – L'enfant. – C'est cela que tu nommes un roi ! L'ermite salua le lion. – Roi, pourquoi As-tu pris cet enfant ? – Parce que je m'ennuie. Il me tient compagnie ici les jours de pluie. – Rends-le-moi. – Non. Je l'ai. – Qu'en veux-tu faire enfin ? Le veux-tu donc manger ? – Dame ! si j'avais faim ! – Songe au père, à son deuil, à sa douleur amère. – Les hommes m'ont tué la lionne, ma mère. – Le père est roi, seigneur, comme toi. – Pas autant. S'il parle, c'est un homme, et moi, quand on m'entend, C'est le lion. – S'il perd ce fils... – Il a sa fille. – Une fille, c'est peu pour un roi. – Ma famille A moi, c'est l'âpre roche et la fauve forêt, Et l'éclair qui parfois sur ma tête apparaît ; Je m'en contente. – Sois clément pour une altesse. – La clémence n'est pas ; tout est de la tristesse. – Veux-tu le paradis ? Je t'offre le blanc-seing Du bon Dieu. – Va-t'en, vieil imbécile de saint !
L'ermite s'en alla.
La epopeya del león
II. El ermitaño
Llega después un ermitaño.
Lleva una cruz y un cordón; y sin otra arma entra, sin susto, á la espantosa cueva. Se apercibe el León, mas no se alarma. Después de bostezar, la frente eleva, y, cuando al monje ve, más se desarma su instinto natural...Causando hielo, deshecho el paladín yace en el suelo... Y como el rechinar que se oye abriendo férrea puerta, la fiera así le dijo - «¿Qué buscas? »- «A mi rey.»- «¿Qué estás diciendo? » -«Al príncipe.»- «¿Qué es eso ?»- «Al niño, al hijo de mi señor...»- «¡Al cabo te comprendo! ¿y eso llaman un rey?... » - «Sí. Yo te exijo por mi Dios, que lo vuelvas a su padre... » -«¡No!...los hombres mataron á mi madre...» - «¡De mi rey ten piedad!... ¿No te conmueve su profundo dolor?...»- «¡No, que ese niño me acompaña en las noches cuando llueve!...» - «¡El era de mi rey todo el cariño!...» -«Tiene á más una hija... »- «Pero él debe ser su heredero... »-«Yo mi amor no ciño a un objeto: yo admiro en la montaña cuanto ama el sol, que mi melena baña...» - «¡Tén lástima de un padre tan doliente, que es un monarca como tú !...»- «¡No tanto: él es un hombre...yo un León...- «¡Clemente hazlo feliz!...»- El me odia con espanto!» - «¡Yo el cielo te abriré!...»- «¡Véte, insolente ficcioso viejo, con barniz de santo...»
Y el monje viendo al animal furioso, tornó su paso á la ciudad, medroso...
Versión de José Antonio SoffiaLibellés : Victor Hugo |
posted by Alfil @ 6:36 AM |
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