Victor Hugo -Clair de lune- |
vendredi, septembre 02, 2005 |
Clair de lune Victor Hugo (1802 -1885)
Per amica silentia lunae Virgile
La lune était sereine et jouait sur les flots. – Les près verts enfin vides sont ouverts à la brise, L’Acadienne regarde, et la mer qui se brise, Là-bas, d’un flot noir se jette sur Saint-Malo.
De ses yeux bleus limpides s’échappe une larme. Elle écoute… Et résonnent d’étranges échos. Est-ce le vent d’ouest qui souffle sur les eaux, Remuant tous les arbres, qui crée tout ce vacarme ?
Sont-ce des merles noirs qui plongent tour à tour Et volent dans les champs les fruits de notre terre ? Est-ce une mouette, qui de ses battements sourds, Guette de belles proies et effleure la mer ?
Qui trouble ainsi les flots près de l’île Saint-Jean ? Ni le grand merle noir, perdu dans les nuages, Ni la mouette aux aguets, ni le vent balayant Le pays d’Acadie de son souffle sauvage.
Ce sont des cris stridents, portés par tous les vents, Des Bourg, Bourgeois, Boudrot, Terriau, Aucoin, Trahan, Qui, de force, s’éloignent vers d’autres littoraux… - La lune était sereine et jouait sur les flots.
Claro de luna
Per amica silentia lunae. Virgilio
Era clara la luna y jugaba en el agua. La ventana ya libre está abierta a la brisa, la sultana se asoma y a lo lejos el mar al romper borda en plata los islotes negruzcos.
De sus dedos se escapa la vibrante guitarra. Oye un ruido apagado que despierta los ecos. ¿Una nave turquesa que procede de Cos, con sus tártaros remos por el griego archipiélago?
¿O son cuervos marinos descendiendo hasta el agua, que resbala en sus alas al volar como perlas? ¿Es un djinn que en los aires silba con voz aguda y que al mar precipita las más altas almenas?
¿Quién así turba el agua cerca del gran serrallo? Ni es el cuervo marino, ni las olas mecidas, ni las piedras del muro, ni el batir cadencioso de una nave que avanza por el mar con sus remos.
Son tan sólo unos sacos, dentro se oyen sollozos. Si sondearan el mar, dentro de ellos veríase como formas humanas que se agitan convulsas. Era clara la luna y jugaba en el agua.Libellés : Victor Hugo |
posted by Alfil @ 3:00 AM |
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