Sanglot perdu Jules Laforgue (1860-1887)
Les étoiles d'or rêvaient éternelles; Seul, sous leurs regards, songeant, loin de tous, Devant leur douceur tombant à genoux, Moi je sanglotais longuement vers elles.
« Ah! pourquoi, parlez, étoiles cruelles ! La Terre et son sort? Nous sommes jaloux! N'a-t-elle pas droit aussi bien que vous À sa part d'amour des lois maternelles ?
« Quelqu'un veille-t-il, aux nuits solennelles ? Qu'on parle! Est-ce oubli, hasard ou courroux? Pourquoi notre sort? C'est à rendre fous! »... - Les étoiles d'or rêvaient éternelles...
Sollozo perdido
Las estrellas de oro soñaban eternas; Solo, ante sus ojos, pensando, alejado, Ante su dulzura yo me arrodillaba: Iba lentamente mi llanto hacia ellas.
«¡Hablad, ah! ¿Por qué, estrellas crueles? ;La Tierra y su suerte? ¡Estamos celosos! ¿Ella no reclama, igual que vosotras, su parte de amor de leyes maternas?
»¿Hay alguien despierto, las noches solemnes? ¡Que hable! ¿Es olvido, es ira o azar? ¿Por qué nuestra suerte? ¡Es una locura!»... —Las estrellas de oro soñaban eternas...
Versión de Margarita Gómez SierraLibellés : Jules Laforgue |