Alphonse de Lamartine -L'automne- |
mercredi, mai 25, 2005 |
L'automne Alphonse de Lamartine (1790-1869)
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, J'aime à revoir encor, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits, C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie, Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui, Je me retourne encore, et d'un regard d'envie Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature, Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ; L'air est si parfumé ! la lumière est si pure ! Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie Ce calice mêlé de nectar et de fiel ! Au fond de cette coupe où je buvais la vie, Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l'avenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ? Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ; A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ; Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire, S'exhale comme un son triste et mélodieux.
El otoño
¡Salve, bosques que ciñen los verdores postreros! Amarillos follajes en la hierba esparcidos; ¡salve, breve hermosura! La natura enlutada se acomoda al dolor y me es grata a los ojos.
Ando a pasos muy lentos el desierto camino y por última vez vuelvo a ver este sol palidísimo y bello cuya luz expirante ilumina a mis pies la tiniebla del bosque.
Para mí hay más encanto en la luz del otoño cuando todo se muere a su vista empañada: el adiós de un amigo, la sonrisa postrera de unos labios a punto de sellarse por siempre.
Ya dispuesto a dejar la ilusión de la vida, y llorando los sueños esfumados que tuve, vuelvo aún la cabeza y envidioso contemplo esos grandes tesoros de que nunca gocé.
Tierra y sol, valles, bella, mansa naturaleza, os debía una lágrima con un pie en el sepulcro. ¡Todo el aire es perfume y la luz es tan pura! ¡Al que muere este sol le parece tan bello!
Yo quisiera apurar hasta las mismas heces este cáliz que mezcla con el néctar la hiel; tal vez en esta copa donde bebí la vida pueda haber todavía una gota de miel.
El futuro quizá para mí reservaba un retorno a la dicha de la cual nada espero. Es posible que un alma que yo ignoro aún hubiese comprendido mi alma, respondiendo a mis ansias...
La flor muere entregando sus perfumes al céfiro; a la vida y al sol, éstos son mis adioses; ahora muero y mi alma cuando expiro se exhala como un triste sonido lleno de melodía.Libellés : Alphonse de Lamartine |
posted by Alfil @ 4:50 AM |
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