Quand l'ombre menaça... Stephane Mallarmé (1842-1898)
Quand l'ombre menaça de la fatale loi Tel vieux Rêve, désir et mal de mes vertèbres, Affligé de périr sous les plafonds funèbres Il a ployé son aile indubitable en moi.
Luxe, ô salle d'ébène où, pour séduire un roi Se tordent dans leur mort des guirlandes célèbres, Vous n'êtes qu'un orgueil menti par les ténèbres Aux yeux du solitaire ébloui de sa foi.
Oui, je sais qu'au lointain de cette nuit, la Terre Jette d'un grand éclat l'insolite mystère, Sous les siècles hideux qui l'obscurcissent moins.
L'espace à soi pareil qu'il s'accroisse ou se nie Roule dans cet ennui des feux vils pour témoins Que s'est d'un astre en fête allumé le génie.
Cuando la sombra amenazó...
Cuando la sombra amenazó de la ley fatal tal viejo Sueño, deseo y mal de mis vértebras; afligido por perecer bajo los techos fúnebres, ha doblegado su ala indubitable en mí.
Lujo, oh sala de ébano, para seducir a un rey, se tuercen en su muerte guirnaldas célebres, usted no es sino un orgullo mentido por tinieblas a los ojos del solitario deslumbrado por su fe.
Sí, yo sé que en la lejanía de esta noche, la Tierra arroja de un gran resplandor el insólito misterio bajo los siglos horrendos que le oscurecen menos.
El espacio a sí mismo parecido, que se acreciente o se niegue, hace rodar en este tedio fuegos viles para testigos que de un astro en fiesta se ha encendido el genio.
Versión de Claire DeloupyLibellés : Stephane Mallarmé |