Alfred de Musset -Souvenir- |
mardi, mars 01, 2005 |
Souvenir Alfred de Musset (1810-1857)
(...) Voyez ! la lune monte à travers ces ombrages. Ton regard tremble encor, belle reine des nuits; Mais du sombre horizon déjà tu te dégages, Et tu t'épanouis.
Ainsi de cette terre, humide encor de pluie, Sortent, sous tes rayons, tous les parfums du jour; Aussi calme, aussi pur, de mon âme attendrie Sort mon ancien amour.
Que sont-ils devenus, les chagrins de ma vie ? Tout ce qui m'a fait vieux est bien loin maintenant; Et rien qu'en regardant cette vallée amie Je redeviens enfant.
O puissance du temps ! ô légères années ! Vous emportez nos pleurs, nos cris et nos regrets; Mais la pitié vous prend, et sur nos fleurs fanées Vous ne marchez jamais.
Tout mon cœur te bénit, bonté consolatrice ! Je n'aurais jamais cru que l'on pût tant souffrir D'une telle blessure, et que sa cicatrice Fût si douce à sentir.
Loin de moi les vains mots, les frivoles pensées, Des vulgaires douleurs linceul accoutumé, Que viennent étaler sur leurs amours passées Ceux qui n'ont point aimé ! (...)
Souvenir
(...) La luna, envuelta en vaporosa nube, triste asoma en remota lontananza; mas pronto al cielo despejado sube, y a su puro fulgor serena lanza.
A su luz, en el suelo humedecido, brota el aroma que perfuma el viento; así, dulce también, mi amor perdido surgir del corazón otra vez siento.
Pasaron las congojas de mi vida; pasó cuanto turbaba mi reposo; y hoy, en tu seno, soledad querida, niño de nuevo soy, y soy dichoso.
¡Condición de vivir afortunada! Llévase el tiempo lágrimas y angustias; mas de la muerta juventud se apiada, y no quiere arrancar su flores mustias.
¡Bendígote, virtud consoladora! Nunca pensé que tanto me doliera la horrible herida al recibirla, y ahora la cicatriz tan deliciosa fuera.
Lejos de mi, las que a fingir no acierto fúnebres frases de vulgar sentido, luto insulso, que dan a un amor muerto los que nunca han amada ni han sufrido. (...)Libellés : Alfred de Musset |
posted by Alfil @ 12:33 PM |
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