A Madame Aguado Gérard de Nerval (1808-1855)
Colonne de saphir, d'arabesques brodée, Reparais ! Les ramiers s'envolent de leur nid ; De ton bandeau d'azur à ton pied de granit Se déroule à longs plis la pourpre de Judée.
Si tu vois Bénarès, sur son fleuve accoudée, Détache avec ton arc ton corset d'or bruni Car je suis le vautour volant sur Patani, Et de blancs papillons la mer est inondée.
Lanassa ! fais flotter ton voile sur les eaux ! Livre les fleurs de pourpre au courant des ruisseaux. La neige du Cathay tombe sur l'Atlantique.
Cependant la prêtresse au visage vermeil Est endormie encor sous l'arche du soleil, Et rien n'a dérangé le sévère portique.
A Madame Aguado
¡Columna de zafiro, bordada de arabescos, reaparece! Se vuelan los remeros del nido; de tu frente ceñida de azur hasta tu planta de granito la púrpura de Judea se despliega.
Si ves a Benarés acodada en su río, desata con tu arco de oro bruñido el torso pues soy el buitre que vuela sobre Patani, y el mar está inundado de mariposas blancas.
¡Lanasá! ¡haz que flote en las aguas tu velo! Da las flores de púrpura al curso del arroyo. La nieve del Catay ya cae sobre el Atlántico.
Mientras, la del bermejo rostro sacerdotisa bajo el arco del sol todavía duerme, y nada ha molestado al pórtico severo.
Versión de Aníbal NúñezLibellés : Gerard de Nerval |