A J.-Y. Colonna Gérard de Nerval (1808-1855)
La connais-tu, Daphné, cette vieille romance Au pied du sycomore... ou sous les mûriers blancs, Sous l'olivier plaintif, ou les saules tremblants, Cette chanson d'amour, qui toujours recommence ?
Reconnais-tu le Temple au péristyle immense, Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents, Et la grotte fatale aux hôtes imprudents Où du serpent vaincu dort la vieille semence ?
Sais-tu pourquoi, là-bas, le volcan s'est rouvert ? C'est qu'un jour nous l'avions touché d'un pied agile, Et de sa poudre au loin l'horizon s'est couvert !
Depuis qu'un Duc Normand brisa vos dieux d'argile, Toujours sous le palmier du tombeau de Virgile Le pâle hortensia s'unit au laurier vert.
A J.-Y. Colonna
¿La conoces tú, Dafne, esa vieja romanza al pie del sicomoro... bajo moreras blancas, bajo el llorón olivo, o los sauces temblones, esa canción de amor que siempre vuelve a empezar?
¿Reconoces el templo del peristilo inmenso, los limones amargos donde imprimías tus dientes, y la gruta fatal de huéspedes incautos do duerme la semilla de la sierpe vencida?
¿Sabes por qué el volcán se ha abierto allá de nuevo? ¡Un día lo tocamos con nuestras plantas ágiles, cubriendo el horizonte lejano con su polvo!
Desde que rompió un buques nuestros dioses de arcilla, siempre bajo la palma de la urna de Virgilio se unen al laurel verde las pálidas hortensias
Versión de Aníbal NúñezLibellés : Gerard de Nerval |