Emille Nelligan -À Georges Rodenbach- |
jeudi, février 17, 2005 |
À Georges Rodenbach Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)
Blanc, blanc, tout blanc, ô Cygne ouvrant tes ailes pâles, Tu prends l'essor devers l'Éden te réclamant, Du sein des brouillards gris de ton pays flamand Et des mortes cités, dont tu pleuras les râles.
Bruges, où vont là-bas ces veuves aux noirs châles ? Par tes cloches soit dit ton deuil au firmament ! Le long de tes canaux mélancoliquement Les glas volent, corbeaux d'airain dans l'air sans hâles.
Et cependant l'Azur rayonne vers le Nord Et c'est comme on dirait une lumière d'or, Ô Flandre, éblouissant tes funèbres prunelles.
Béguines qui priez aux offices du soir, Contemplez par les yeux levés de l'Ostensoir Le Mystique, l'Élu des aubes éternelles !
A Georges Rodenbach
Blanco, blanco, todo blanco, oh Cisne que abres tus pálidas alas, levantas el vuelo ante el Edén que te llama, del seno gris de la neblina de tu país flamenco y de muertas ciudades, cuyo estertor lloraste.
Brujas, ¿a dónde van las viudas de negros mantos? ¡Por tus campanas se propague tu luto en el cielo! A lo largo de tus canales, con toque melancólico doblan las campanas, cuervos de bronce en el aire claro.
Y, sin embargo, el azul irradia hacia el Norte como si fuese una luz de oro que deslumbra, oh Flandes, tus fúnebres pupilas.
Monjas que rezan en los oficios vespertinos, contemplen por los ojos levantados de la Custodia ¡al Místico, al Elegido de las albas eternas!
Versión de León Plascencia Ñol y Francoise Roy
Libellés : Emile Nelligan |
posted by Alfil @ 5:06 PM |
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