Vale Catherine Pozzi (1882-1934)
La grande amour que vous m'aviez donnée Le vent des jours a rompu ses rayons — Où fut la flamme, où fut la destinée Où nous étions, où par la main serrée Nous nous tenions
Notre soleil, dont l'ardeur fut pensée L'orbe pour nous de l'être sans second Le second ciel d'une âme divisée Le double exil où le double se fond
Son lieu pour vous apparaît cendre et crainte, Vos yeux vers lui ne l'ont pas reconnu L'astre enchanté qui portait hors d'atteinte L'extrême instant de notre seule étreinte Vers l'inconnu.
Mais le futur dont vous attendez vivre Est moins présent que le bien disparu. Toute vendange à la fin qu'il vous livre Vous la boirez sans pouvoir être qu'ivre Du vin perdu.
J'ai retrouvé le céleste et sauvage Le paradis où l'angoisse est désir. Le haut passé qui grandi d'âge en âge Il est mon corps et sera mon partage Après mourir.
Quand dans un corps ma délice oubliée Où fut ton nom, prendra forme de cœur Je revivrai notre grande journée, Et cette amour que je t'avais donnée Pour la douleur.
Vale
Del gran amor que tú me habías dado El viento de los días los rayos destrozó — Donde estuvo la llama, donde estuvo el destino Donde estuvimos, donde, las manos enlazadas, Juntos estábamos
Sol que fue nuestro, de ardiente pensamiento Para nosotros orbe del ser sin semejante Segundo cielo de un alma dividida Exilio doble donde el doble se funde
Ceniza y miedo para ti representa Su lugar, tus ojos no lo han reconocido Astro encantado que con él se llevaba De nuestro solo abrazo el alto instante Hacia lo ignoto.
Pero el futuro del que vivir esperas Menos presente está que el bien ausente Toda vendimia que él al final te entregue La beberás mientras te embriaga el Vino perdido..
Volví a encontrar lo celeste y salvaje El paraíso en que angustia es deseo Alto pasado que con el tiempo crece Es hoy mi cuerpo, mi posesión será Tras el morir.
Cuando en un cuerpo mi delicia olvidada En que estuvo tu nombre se vuelva corazón Reviviré los días que fueron nuestro día Y aquel amor que yo te había dado Para el dolor.
Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel FrontánLibellés : Catherine Pozzi |