Parle-moi Benjamin Péret (1899-1959)
Le noir de fumée le noir animal le noir noir se sont donné rendez-vous entre deux monuments aux morts qui peuvent passer pour mes oreilles ou l’écho de ta voix de fantôme de mica marin répète indéfiniment ton nom qui ressemble tant au contraire d’une éclipse de soleil que je me crois quand tu me regardes un pied d’alouette dans une glacière dont tu ouvrirais la porte avec l’espoir d’en voir s’échapper une hirondelle de pétrole enflammé mais du pied d’alouette jaillira une source de pétrole flambant si tu le veux comme une hirondelle veut l’heure d’été pour jouer la musique des orages et la fabrique à la manière d’une mouche qui rêve d’une toile d’araignée de sucre dans une verre d’œil parfois bleu comme une étoile filante réfléchie par un œuf parfois vert comme une source suintant d’une horloge
Háblame
El negro de humo el negro animal el negro negro se han dado cita entre dos monumentos a los muertos que podrían ser tomados por mis orejas donde el eco de tu voz de fantasma de mica marina repite indefinidamente tu nombre a que se asemeja tanto a lo contrario de un eclipse de sol que yo me creo cuando me miras una planta de espuela de caballero en una heladera cuya puerta abrieras con la esperanza de ver escaparse una golondrina de petróleo inflamado pero de esa planta brotará una fuente de petróleo flamígero si así lo quieres como una golondrina quiere la hora de verano para tocar la música de las tempestades y la produce al modo de una mosca que sueña con una telaraña de azúcar en un vaso de ojo a veces azul como una estrella fugaz reflejada por un huevo a veces verde como un manantial que brota de un reloj
Versión de Aldo PellegriniLibellés : Benjamin Péret |