Arthur Rimbaud -Vieux coppées- |
mercredi, septembre 08, 2004 |
Vieux coppées Arthur Rimbaud (1854-1891)
I. Les soirs d'été, sous l'oeil ardent des devantures Quand la sève frémit sous les grilles obscures Irradiant au pied des grêles marronniers, Hors de ces groupes noirs, joyeux ou casaniers, Suceurs du brûle-gueule ou baiseurs du cigare, Dans le kiosque mi-pierre étroit où je m'égare, – Tandis qu'en haut rougeoie une annonce d'Ibled, – Je songe que l'hiver figera le Tibet D'eau propre qui bruit, apaisant l'onde humaine, – Et que l'âpre aquilon n'épargne aucune veine.
II. Aux livres de chevet, livres de l'art serein, Oberrnann et Genlis, Vert-Vert et le Lutrin, Blasé de nouveauté grisâtre et saugrenue, J'espère, la vieillesse étant enfin venue, Ajouter le traité du Docteur Venetti. Je saurai, revenu du public abêti, Goûter le charme ancien des dessins nécessaires. Écrivain et graveur ont doré les misères Sexuelles, et c'est, n'est-ce pas, cordial: Dr Venetti, Traité de l'Amour conjugal.
III. J'occupais un wagon de troisième: un vieux prêtre Sortit un brûle-gueule et mit à la fenêtre, Vers les brises, son front très calme aux poils pâlis. Puis ce chrétien, bravant les brocarts impolis, S'étant tourné, me fit la demande énergique Et triste en même temps d'une petite chique De caporal, – ayant été l'aumônier-chef D'un rejeton royal condamné derechef; –Pour malaxer l'ennui d'un tunnel, sombre veine Qui s'offre aux voyageurs, près Soissons, ville d'Aisne.
IV. Je préfère sans doute, au printemps, la guinguette Où des marronniers nains bourgeonne la baguette, Vers la prairie étroite et communale, au mois De mai. Des jeunes chiens rabroués bien des fois Viennent près des Buveurs triturer des jacinthe De plate-bande. Et c'est, jusqu'aux soirs d'hyacinthe, Sur la table d'ardoise où, l'an dix-sept cent vingt, Un diacre grava son sobriquet latin Maigre comme une prose à des vitraux d'église, La toux des flacons noirs qui jamais ne les grise.
V. État de siège? Le pauvre postillon, sous le dais de fer blanc, Chauffant une engelure énorme sous son gant, Suit son lourd omnibus parmi la rive gauche Et de son aine en flamme écarte la sacoche. Et tandis que, douce ombre où des gendarmes sont, L'honnête intérieur regarde au ciel profond La lune se bercer parmi la verte ouate, Malgré l'édit et l'heure encore délicate, Et que l'omnibus rentre à l'Odéon, impur Le débauché glapit au carrefour obscur!
VI. Ressouvenir Cette année où naquit le Prince impérial Me laisse un souvenir largement cordial D'un Paris limpide où des N d'or et de neige Aux grilles du palais, aux gradins du manège, Éclatent, tricolorement enrubannés. Dans le remous public des grands chapeaux fanés, Des chauds gilets à fleurs, des vieilles redingotes, Et des chants d'ouvriers anciens dans les gargotes, Sur des châles jonchés l'Empereur marche, noir Et propre, avec la Sainte Espagnole, le soir. (...)
Los viejos Coppées
I. En las tardes de estío, mirando escaparates, cuando tiembla la savia bajo las negras rejas, brotando en los pies flacos de los castaños de indias, lejos de peñas negras, alegres, y hogareñas, chupadoras de pipas, besadoras de puros, junto al kiosco estrecho, mi refugio, de piedra, ––mientras rutila en lo alto un anuncio de Ibkd–– pienso en cómo el invierno congelará la Hebra del límpido murmurio que calma la ola humana ––y en el bronco aquilón que no respeta nada.
II. A los libros de siempre, libros de arte sereno, Obermánn y Genlis, el Vert-Vert y el Atril, cansado de estas modas grises y estrafalarias, espero, cuando llegue la senectud, por fin, y haya olvidado el gusto de un público atontado, añadir el tratado del doctor Venettí. Gustaré el viejo encanto de dibujos forzosos: grabador y escritor han dorado el ruin mundo de lo venéreo ––¿no es algo muy cordial?: Venettí, que escribió, Del Amor Conyugal.
III. Viajaba en un vagón de tercera; y un cura viejo sacó su pipa y ofreció a la ventana, hacia el aura, su frente, calma y de pelos pálidos. Después, este cristiano, arrostrando las chanzas. volviéndose hacia mí, me pidió, tristemente y enérgico a la vez, tabaco ––que mascara habiendo sido un día el capellán mayor de un retoño real dos veces en la trápala–– para mascar el tedio de un túnel, negra vena, que se ofrece al viajero, en Soissons, cabe al Aisna.
IV. Prefiero en primavera, sin duda, el merendero donde castaños de indias enanos brotan vástagos en el estrecho prado comunal, en los días de mayo. Chuchos jóvenes, que apartan a golpazos, junto a los Bebedores, destrozan los jacintos del jardín: y en la tarde de un rojo anaranjado, por la mesa en la que, en mil setecientos veinte, dejó, en latín, grabado su apodo algún diácono, flaco como una prosa en vidriera de iglesia, la tos, que nunca embriaga, de las negras botellas.
V. ¿Asedio ? El infeliz cochero, bajo el dosel de chapa, calentando un enorme sabañón, bajo el guante, tras el ómnibus lento, por la margen izquierda, aparta su talega de las ingles que le arden. Y mientras ––suave sombra poblada por los guardias–– el honrado interior ve en el cielo insondable la luna que se acuna en su guata verdosa, a pesar del edicto y de que ya es muy tarde, y de que llega el ómnibus al Odeón, impuro el crapuloso gruñe en el crucero oscuro!
VI. Recordando el recuerdo El año en que nació el Príncipe imperial me ha dejado el recuerdo inmensamente tierno de un París limpio, lleno de Enes de oro y de nieve, por las rejas del parque y el carrusel eterno, que brillan, tricolormente enguimaldadas. Y en la tarde agitada por ajados sombreros, por chalecos con flores, por vetustas levitas y el canto, en las cantinas, de los viejos obreros, negro, el Emperador, sobre chales que alfombran la calle, va, tan pulcro, con la Santa Española (...)Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 5:42 AM |
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