Arthur Rimbaud -Qu'est-ce pour nous mon cœur... - |
mercredi, septembre 08, 2004 |
Qu'est-ce pour nous mon cœur... Arthur Rimbaud (1854-1891)
Qu'est-ce pour nous, mon cœur, que les nappes de sang Et de braise, et mille meurtres, et les longs cris De rage, sanglots de tout enfer renversant Tout ordre ; et l'Aquilon encor sur les débris
Et toute vengeance ? Rien !... — Mais si, toute encor, Nous la voulons ! Industriels, princes, sénats, Périssez ! puissance, justice, histoire, à bas ! Ça nous est dû. Le sang ! le sang ! la flamme d'or !
Tout à la guerre, à la vengeance, à la terreur, Mon esprit ! Tournons dans la Morsure : Ah ! passez, Républiques de ce monde ! Des empereurs, Des régiments, des colons, des peuples, assez !
Qui remuerait les tourbillons de feu furieux, Que nous et ceux que nous nous imaginons frères ? À nous ! Romanesques amis : ça va nous plaire. Jamais nous ne travaillerons, ô flots de feux !
Europe, Asie, Amérique, disparaissez. Notre marche vengeresse a tout occupé, Cités et campagnes ! — Nous serons écrasés ! Les volcans sauteront ! et l'océan frappé...
Oh ! mes amis ! — mon cœur, c'est sûr, ils sont des frères : Noirs inconnus, si nous allions ! allons ! allons ! Ô malheur ! je me sens frémir, la vieille terre, Sur moi de plus en plus à vous ! la terre fond, Ce n'est rien ! j'y suis ! j'y suis toujours.
¿Qué nos importan, di, corazón, estos charcos...
¿Qué nos importan, di, corazón, estos charcos de sangre y brasa, mil crímenes y largos gritos de rabia, estos sollozos de un infierno que arrasa todo orden; y Aquilón triunfando en el derrubio;
y la venganza? ¡Nada!... ¡Pero sí, la queremos, la queremos! Senados, príncipes, industriales: ¡reventad! Poderes, justicia, historia: ¡a muerte! Tenemos derecho. ¡La sangre! ¡La llama de oro !
¡Conságrate a la guerra, la venganza, el terror, alma mía! Volvamos al mordisco: ¡pasad, repúblicas del mundo! ¡Basta de emperadores de regimientos y colonos, basta de pueblos!
¿Quién blandirá torbellinos de fuego furioso, sino nosotros y los que creímos hermanos? Nosotros, fantasiosos amigos: os agrada. ¡Nunca trabajaremos, oleadas de fuego !
Esfumaros, Europa, América y Asia. ¡Vengador, nuestro avance ha cercenado todo, ciudades y campiñas! ¡Seremos aplastados! ¡Brincarán los volcanes! Y el Mar conmocionado...
¡Amigos! ––Corazón, sí, son nuestros hermanos–– y, si negros y anónimos fuéramos... ¡Vamos, vamos! ¡Ay de mí! ya me siento temblar, la vieja tierra, sobre mí, cada vez más vuestra, se derrite.
¡No, no es nada! ¡Aquí sigo! Sigo, aúnLibellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 12:03 PM |
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