Arthur Rimbaud -Les Stupra- |
mercredi, septembre 08, 2004 |
Les Stupra Arthur Rimbaud (1854-1891)
1º Les anciens animaux saillissaient, même en course, Avec des glands bardés de sang et d'excrément. Nos pères étalaient leur membre fièrement Par le pli de la gaine et le grain de la bourse.
Au moyen âge pour la femelle, ange ou pource, Il fallait un gaillard de solide grément ; Même un Kléber, d'après sa culotte qui ment Peut-être un peu, n'a pas dû manquer de ressources.
D'ailleurs l'homme au plus fier mammifère est égal ; L'énormité de leur membre à tort nous étonne ; Mais une heure stérile a sonné : le cheval
Et le boeuf ont bridé leurs ardeurs, et personne N'osera plus dresser son orgueil génital Dans les bosquets où grouille une enfance bouffonne.
2º Nos fesses ne sont pas les leurs. Souvent j'ai vu Des gens déboutonnés derrière quelque haie, Et, dans ces bains sans gêne où l'enfance s'égaie, J'observais le plan et l'effet de notre cul.
Plus ferme, blême en bien des cas, il est pourvu De méplats évidents que tapisse la claie Des poils ; pour elles, c'est seulement dans la raie Charmante que fleurit le long satin touffu.
Une ingéniosité touchante et merveilleuse Comme l'on ne voit qu'aux anges des saints tableaux Imite la joue où le sourire se creuse.
Oh ! de même être nus, chercher joie et repos, Le front tourné vers sa portion glorieuse, Et libres tous les deux murmurer des sanglots ?
3º Obscur et froncé comme un oeillet violet Il respire, humblement tapi parmi la mousse Humide encor d'amour qui suit la fuite douce Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait Ont pleuré sous le vent cruel qui les repousse, A travers de petits caillots de marne rousse Pour s'aller perdre où la pente les appelait.
Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ; Mon âme, du coït matériel jalouse, En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C'est l'olive pâmée, et la flûte câline, C'est le tube où descend la céleste praline : Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !
Los Stupra
1º Las bestias primitivas cubrían a galopa, con glandes albardados en sangre y excremento. Nuestros padres mostraban con orgullo su miembro, el pliegue de la vaina y las bolsas rugosas.
En la edad media, a la hembra, ya fuera ángel o gocha, le era preciso un mozo de sólido ornamento; hasta al mismo Kleber, si el culote es sincero, no han debido faltarle los recursos que te honran.
El humano al mamífero más altivo es igual; el grandor de su miembro sin razón nos extraña; pues sonó la hora estéril: el caballo fugaz
y el buey han embridado sus ardores; ya nada ni nadie osa arbolar su orgullo genital por boscajes que puebla una grotesca infancia.
2º Nuestros glúteos no son iguales a sus glúteos He visto a gente en cueros, detrás de los vallados, y a niños, cuando juegan libremente en el baño, los planos y las huellas que ofrecen nuestros culos.
Más firmes, aunque a veces, con un color blancuzco, y distintos niveles que entolda el emparrado de los pelos. En ellas, sólo florece el raso por su raja embrujada, raso largo y profuso.
Con una maestría que embriaga y maravilla que sólo vi en los ángeles de las pinturas sacras simulan un carrillo donde anida una risa.
¿Estar, así, desnudos, encontrar gozo y calma, con la frente inclinada hacia su oronda dicha y libres, los dos juntos, susurrar una lágrima?
3º Tan oscuro y fruncido como un clavel morado, respira humildemente, entre el musgo, al abrigo, húmedo aún de amor, con dulzura escurrido entre las blancas nalgas hasta su centro orlado.
Hilillos semejantes a lagrimones lácteos han llorado en el viento cruel, que al no admitirlos los lanza entre los cuajos de unos lodos rojizos hasta perderse donde han sido convocados.
Mi sueño se embocó, tenaz, a su ventosa; mi espíritu, envidioso del coito material, hizo de él lagrimal y nido de sus quejas.
Es la oliva convulsa, es la flauta mimosa, el tubo por do baja la almendra celestial Canaán femenino que la humedad apresa.Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 7:13 AM |
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