Arthur Rimbaud -Les remembrances du vieillard idiot- |
mercredi, septembre 08, 2004 |
Les remembrances du vieillard idiot Arthur Rimbaud (1854-1891)
Pardon, mon père! Jeune, aux foires de campagne, Je cherchais, non le tir banal où tout coup gagne, Mais l'endroit plein de cris où les ânes, le flanc Fatigué, déployaient ce long tube sanglant Que je ne comprends pas encore!… Et puis ma mère, Dont la chemise avait une senteur amère Quoique fripée au bas et jaune comme un fruit, Ma mère qui montait au lit avec un bruit - Fils du travail pourtant, - ma mère, avec sa cuisse De femme mûre, avec ses reins très gros où plisse Le linge, me donna ces chaleurs que l'on tait!… Une honte plus crue et plus calme, c'était Quand ma petite soeur, au retour de la classe, Ayant usé longtemps ses sabots sur la glace, Pissait, et regardait s'échapper de sa lèvre D'en bas, serrée et rose, un fil d'urine mièvre!… Ô pardon! Je songeais à mon père parfois: Le soir, le jeu de cartes et les mots plus grivois, Le voisin, et moi qu'on écartait, choses vues… - Car un père est troublant! - et les choses conçues!… Son genou, câlineur parfois; son pantalon Dont mon doigt désirait ouvrir la fente,… - oh! non! - Pour avoir le bout, gros, noir et dur, de mon père, Dont la pileuse main me berçait!… Je veux taire Le pot, l'assiette à manche, entrevue au grenier, Les almanachs couverts en rouge, et le panier De charpie, et la Bible, et les lieux, et la bonne, La Sainte-Vierge et le crucifix… Oh! Personne Ne fut si fréquemment troublé, comme étonné! Et maintenant, que le pardon me soit donné: Puisque les sens infects m'ont mis de leurs victimes, Je me confesse de l'aveu des jeunes crimes! ... Puis! - qu'il me soit permis de parler au Seigneur! Pourquoi la puberté tardive et le malheur Du gland tenace et trop consulté? Pourquoi l'ombre Si lente au bas du ventre? et ces terreurs sans nombre Comblant toujours la joie ainsi qu'un gravier noir ? - Moi j'ai toujours été stupéfait! Quoi savoir ? … Pardonné? … Reprenez la chancelière bleue, Mon père.Ô cette enfance! ... ...- et tirons-nous la queue!
Remembranzas de un vejestorio idiota
¡Perdona, padre mío! En la fiesta del pueblo buscaba, no el disparo banal que siempre gana, sino el rincón con gritos, donde burros de flancos cansados desplegaban un gran tubo sangriento... pero yo no comprendo, ¡aún!... Luego mi madre
––su camisa expandía, con su vuelo arrugado y amarilla cual fruto, una fragancia amarga–– mi madre se subía con un ruido a la cama... ––hijo pues del trabajo––, mi madre, con sus muslos de mujer ya madura, con sus gruesas espaldas donde la ropa frunce sus múltiples arrugas, y me ofreció calores que después uno calla...
Sentía una vergüenza más tranquila y más cruda cuando mi hermanita, al volver de la escuela, tras haber desgastado sus zuecos en la nieve, meaba, contemplando su pis, al escaparse de su labio de abajo, labio apretado y rosa, un hilillo de orina de caudal miserable.
¡Oh, perdona! También pensaba yo en mi padre: por la tarde, las cartas, las palabras soeces, el vecinito, y yo, que echaban, ¡cosas vistas!... ––¡un padre turba tanto!–– ¡te asalta cada idea!... A veces, su rodilla mimosa; el pantalón cuya raja mi dedo entreabría... ––¡y, qué quieres!–– para coger la punta, gruesa y negra, del padre cuya mano peluda me acunaba...
Me callo el bacín y la cuña, que has visto en el desván, los almanaques llenos de rojo, la canasta de retales, la Biblia, ciertos sitios, la criada, la Santísima Virgen, el cristo... No hay humano más turbado que yo, ni más conmocionado: ya que el abyecto cuerpo me convirtió en su víctima, confieso el haber dicho mis jóvenes pecados... ¡Y que el perdón ahora me sea concedido!
...
¡Y después ––permitidme que pregunte, Señor ¿por qué la pubertad tan lenta, la desgracia de un glande tan tenaz, tan oscultado? ¿esa sombra tan lenta por las ingles? ¿los terrores continuos como una negra grava, que ciegan la alegría?
Enterarse, ¿de qué? ¡Viví siempre pasmado!
... ¿Perdonado? ... Recoge los patucos azules, padre mío... ... ¡Qué infancia! ... ¡que hay que hacerse una paja!Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 5:33 AM |
|
|