La Rivière de Cassis Arthur Rimbaud (1854-1891)
La Rivière de Cassis roule ignorée En des vaux étranges : La voix de cent corbeaux l'accompagne, vraie Et bonne voix d'anges : Avec les grands mouvements des sapinaies Quand plusieurs vents plongent.
Tout roule avec des mystères révoltants De campagnes d'anciens temps ; De donjons visités, de parcs importants : C'est en ces bords qu'on entend Les passions mortes des chevaliers errants : Mais que salubre est le vent !
Que le piéton regarde à ces claires-voies : Il ira plus courageux. Soldats des forêts que le Seigneur envoie, Chers corbeaux délicieux ! Faites fuir d'ici le paysan matois Qui trinqué d'un moignon vieux.
El arroyo de Cassis
El arroyo de Cassis oculto corre por valles mágicos: voces de cien cuervos lo acompañan, voces de ángeles buenos: con el vaivén grandioso de los pinsapos si se hunde el viento.
Todo rola con misterios inquietantes de guerras de antes; torres conocidas, importantes parques: se oye en sus márgenes pasiones muertas de caballero andante ¡Qué sano el aire!
Que el caminante mire sus claras vías e ira contento. ¡Soldados del bosque que el Señor envía, amables cuervos, echad de aquí al campesino y su avaricia que sólo empina un cuero seco!Libellés : Arthur Rimbaud |