Paul Verlaine -A une femme- |
dimanche, mai 16, 2004 |
A une femme Paul Verlaine (1844-1896)
A vous ces vers de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme pure et toute bonne, à vous Ces vers du fond de ma détresse violente.
C'est qu'hélas! le hideux cauchemar qui me hante N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux, Se multipliant comme un cortège de loups Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante!
Oh! je souffre, je souffre affreusement, si bien Que le gémissement premier du premier homme Chassé d'Eden n'est qu'une églogue au prix du mien!
Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme Des hirondelles sur un ciel d'après-midi, - Chère, - par un beau jour de septembre attiédi.
A una mujer
A usted, estos versos, por la consoladora gracia De sus ojos grandes donde se ríe y llora un dulce sueño; A su alma pura y buena, a usted Estos versos desde el fondo de mi violenta miseria.
Y es que, ¡ay!, la horrible pesadilla que me visita No me da tregua y, va, furiosa, loca, celosa, Multiplicándose como un cortejo de lobos Y se cuelga tras mi sino, que ensangrienta.
Oh, sufro, sufro espantosamente, de tal modo Que el primer gemido del hombre Arrojado del Edén es una égloga al lado del mío.
Y las penas que usted pueda tener son como Las golondrinas que un cielo al mediodía, Querida, en un bello día de septiembre tibio.Libellés : Paul Verlaine |
posted by Alfil @ 9:02 AM |
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