Paul Verlaine -Sur le balcon- |
dimanche, mai 16, 2004 |
Sur le balcon Paul Verlaine (1844-1896)
Toutes deux regardaient s'enfuir les hirondelles L'une pâle aux cheveux de jais, et l'autre blonde Et rose, et leurs peignoirs légers de vieille blonde Vaguement serpentaient, nuages, autour d'elles.
Et toutes deux, avec des langueurs d'asphodèles, Tandis qu'au ciel montait la lune molle et ronde Savouraient à long traits l'émotion profonde Du soir et des cœurs fidèles
Telles leurs bras pressant, moites, leur tailles souples Couple étrange qui prend pitié des autres couples Telles sur le balcon rêvaient les jeunes femmes.
Derrière elles, au fond du retrait riche et sombre, Emphatique comme un trône de mélodrame Et plein d'odeurs, le lit défait s'ouvrait dans l'ombre
En el balcón
En el balcón las amigas miraban ambas como huían las golondrinas Una pálida sus cabellos negros como el azabache, la otra rubia Y sonrosada, su vestido ligero, pálido de desgastado amarillo Vagamente serpenteaban las nubes en el cielo
Y todos los días, ambas con languideces de asfódelos Mientras que al cielo se le ensamblaba la luna suave y redonda Saboreaban a grandes bocanadas la emoción profunda De la tarde y la felicidad triste de los corazones fieles
Tales sus acuciantes brazos, húmedos, sus talles flexibles Extraña pareja que arranca la piedad de otras parejas De tal modo en el balcón soñaban las jóvenes mujeres
Tras ellas al fondo de la habitación rica y sombría Enfática como un trono de melodramas Y llena de perfumes la cama vencida se abría entre las sombrasLibellés : Paul Verlaine |
posted by Alfil @ 3:21 AM |
|
|