Paul Verlaine -Sagesse- |
dimanche, mai 16, 2004 |
Sagesse Paul Verlaine (1844-1896)
(...) J'avais peiné comme Sisyphe Et comme Hercule travaillé Contre la chair qui se rebiffe. J'avais lutté, j'avais baillé Des coups à trancher des montagnes, Et comme Achille ferraillé. Farouche ami qui m'accompagnes, Tu le sais, courage païen, Si nous en fîmes des campagnes, Si nous avons négligé rien Dans cette guerre exténuante, Si nous avons travaillé bien! Le tout en vain: l'âpre géante A mon effort de tout côté Opposait sa ruse ambiante, Et toujours un lâche abrité Dans mes conseils qu'il environne Livrait les clés de la cité. Que ma chance fût male ou bonne, Toujours un parti de mon coeur Ouvrait sa porte à la Gorgone. Toujours l'ennemi suborneur Savait envelopper d'un piège Même la victoire et l'honneur! J'étais le vaincu qu'on assiège, Prêt à vende son sang bien cher, Quand, blanche en vêtements de neige, Toute belle au front humble et fier, Une Dame vint sur la nue, Qui d'un signe fit fuir la Chair. Dans une tempête inconnue De rage et de cris inhumains, Et déchirant sa gorge nue, Le Monstre reprit ses chemins Par les bois pleins d'amours affreuses, Et la Dame, joignant les mains: "Mon pauvre combattant qui creuses, Dit-elle, ce dilemme en vain, Trêve aux victoires malheureuses! Il t'arrive un secours divin Dont je suis sûre messagère Pour ton salut, possible enfin!" - "O ma Dame dont la voix chère Encourage un blessé jaloux De voir finir l'atroce guerre, Vous qui parlez d'un ton si doux En m'annonçant de bonnes choses, Ma Dame, qui donc êtes-vous?" - J'étais née avant toutes causes Et je verrai la fin de tous Les effets, étoiles et roses. En même temps, bonne, sur vous, Hommes faibles et pauvres femmes, Je pleure, et je vous trouve fous! Je pleure sur vos tristes âmes, J'ai l'amour d'elles, j'ai la peur D'elles, et de leurs voeux infâmes! O ceci n'est pas le bonheur, Veillez, Quelqu'un l'a dit que j'aime, Veillez, crainte du Suborneur, Veillez, crainte du Jour suprême! Qui je suis? me demandais-tu. Mon nom courbe les anges même; Je suis le coeur de la vertu, Je suis l'âme de la sagesse, Mon nom brûle l'Enfer têtu; Je suis la douceur qui redresse, J'aime tous et n'accuse aucun, Mon nom, seul, se nomme promesse, Je suis l'unique hôte opportun, Je parle au Roi le vrai langage Du matin rose et du soir brun, Je suis la Prière, et mon gage C'est ton vice en déroute au loin; Ma condition: "Toi, sois sage." - "Oui, ma Dame, et soyez témoin!"
Sensatez
(...) Me había esforzado como Sísifo Y trabajado como Hércules Contra la carne que se rebela Había luchado, había asestado Tajos como para cortar montañas Y como Aquiles me había batido. Huraño amigo que me acompañas. Tú lo sabes, coraje pagano, Que hicimos campañas. Y nada descuidamos En aquella guerra extenuante. ¡Trabajamos bien ! Pero todo en vano; El áspero gigante A todos sus esfuerzos Oponía su aire artero. Y siempre un cobarde emboscado, Cercando mis consejos, Entregaba las llaves de la ciudad. Que mi suerte fuese mala o buena, Siempre un impulso de mi corazón Abría su puerta a la Gorgona, ¡ Siempre el enemigo sobornador sabía envolver en una trampa incluso la victoria y el honor ! Yo era el vencido al que se asedia, Dispuesto a vender muy cara su sangre, Cuando, blanca en sus vestidos de nieve, Muy bella, la frente humilde y altiva, Una Señora apareció sobre la nube, Y de un signo hizo desaparecer la carne. En una tempestad desconocida De rabia y gritos inhumanos, Desgarrándose su desnudo seno, El Monstruo volvió a sus caminos Por los bosques llenos de amores espantosos, Y la señora, juntando las manos: Mi pobre combatiente que profundizas -dijo - este dilema vano, tregua a las victorias desdichadas! "Te llega un divino socorro, del cual yo soy segura mensajera, para tu salvación, posible al fin" -Oh, mi Señora de voz amada, anima a un herido, deseoso de ver terminar la guerra atroz, voz que habláis con un tono tan dulce y me anunciáis buenas cosas, mi Señora, ¿quién sois vos? - Yo nací antes que todas las causas y veré el fin de todos los efectos, estrellas y rosas. "Y al mismo tiempo, buena para vosotros, hombres débiles y pobres mujeres, ¡ lloro y os encuentro locos ! "Lloro por vuestras tristes almas, a las que amo, pero tengo miedo de ellas y de sus infames deseos." "Oh, esto no es la felicidad. Velado, aunque alguien diga que os amo, Velad, temed al sobornador, Velad, ¡ temed al día supremo ! ¿ Quien soy yo ? me preguntabas tu. Mi nombre inclina a los propios ángeles, Yo soy el corazón de la virtud, Yo soy el alma de la sensatez, Mi nombre quema al obstinado Infierno., Yo soy la dulzura que endereza, Os amo a todos y no acuso a nadie, Mi nombre, sólo se llama promesa, Yo soy la única huésped oportuna, Habló al rey el verdadero lenguaje De la mañana rosada y del atardecer oscuro. "Yo soy la plegaria y mi compromiso es tu vicio ya lejos y derrotado. Mi convicción: "Se juicioso" -Si, mi Señora, y sed vos testigo.Libellés : Paul Verlaine |
posted by Alfil @ 7:04 AM |
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