Paul Verlaine -Autant certes la femme gagne...- |
dimanche, mai 16, 2004 |
Autant certes la femme gagne... Paul Verlaine (1844-1896)
Autant certes la femme gagne A faire l'amour en chemise, Autant alors cette compagne Est-elle seulement de mise
A la condition expresse D'un voile, court, délinéant Cuisse et mollet, téton et fesse Et leur truc un peu trop géant.
Ne s'écartant de sorte nette, Qu'en faveur du con, seul divin, Pour le coup et pour la minette, Et tout le reste, en elle est vain
A bien considérer les choses, Ce manque de proportions, Ces effets trop blancs et trop roses… Faudrait que nous en convinssions,
Autant le jeune homme profite Dans l'intérêt de sa beauté, Prêtre d'Eros ou néophyte D'aimer en toute nudité.
Admirons cette chair splendide, Comme intelligente, vibrant, Intrépide et comme timide Et, par un privilège grand
Sur toute chair, la féminine Et la bestiale - vrai beau!- Cette grâce qui fascine D'être multiple sous la peau
Jeu de muscles et du squelette, Pulpe ferme, souple tissu, Elle interprète, elle complète Tout sentiment soudain conçu.
Elle se bande en la colère, Et raide et molle tour à tour, Souci de se plaire et de plaire, Se tend et détend dans l'amour.
Et quand la mort la frappera Cette chair qui me fut un dieu, Comme auguste, elle fixera Ses éléments, en marbre bleu!
Por cierto la mujer gana
Por cierto la mujer gana haciendo el amor semidesnuda, y mucho más si el camisón que lleva por único atuendo
tiene la expresa función de un velo corto, insinuando muslo y pantorrilla, teta y nalga y la vulva, un tanto gigantesca.
Gana sin descubrirse del todo, salvo la concha, lo único divino para el coito o la mineta, y lo demás en ella es vano.
Considerando así la cosa, esa falta de proporciones, esos blancos y rosas excesivos podrían llegar a convencernos.
En cambio, un hombre joven, sacerdote de Eros o neófito, se ve favorecido en su belleza cuando ama totalmente desnudo.
Admiremos esa carne espléndida que se diría inteligente, vibrante, intrépida y también tímida y, por un gran privilegio
sobre toda carne –femenina o bestial- la verdadera belleza, la fascinante gracia de ser múltiple bajo la piel,
juego de músculo y de huesos, pulpa apretada, suave tejido, ella interpreta y hasta completa toda ocurrencia sentimental.
Colérica, se excita, y alternativamente dura y blanda, preocupada en gozar hacer gozar se tensa y distiende en el amor.
Y cuando sea tocada por la muerte, esa carne que yo endiosé habrá de fijar augusta sus elementos en mármol azul.Libellés : Paul Verlaine |
posted by Alfil @ 9:24 AM |
|
|