Jules Verne -Ô toi, que mon amour profond...- |
samedi, mai 15, 2004 |
Ô toi, que mon amour profond... Jules Verne (1828-1905)
A Herminie.
Ô toi, que mon amour profond et sans mélange Formé de ton image et de ton souvenir, Avait su distinguer en l'auguste phalange Des jeunes beautés dont nous faisons notre ange Pour nous guider dans l'avenir,
Toi que tout rappelait à mon âme inquiète, Et dont l'âme sans cesse assise auprès de moi, Me dérobait du temps, qu'à présent je regrette, Le cours lent à mes voeux, quand la bouche muette, Je ne pouvais penser qu'à toi,
Qu'as-tu fait - loin de moi, tu fuis, et ton sourire Vers moi se tourne encor, adorable et moqueur, Tu sais ce que toujours, tout-puissant, il m'inspire, Tu l'adresses, hélas ! il me paraît me dire : Je te quitte de gaîté de coeur !
Tu me railles, méchante, ah ! de ta moquerie, Si tu voyais combien l'aiguillon me fait mal, Ce qu'à l'âme, il me met de douleur, de furie !D'amour ! tu cesserais ta vile fourberie !... Mais non ! - cela t'est bien égal !
C'est trop te demander - pars, fuis où bon te semble ; Ailleurs, va-t'en verser la joie et le plaisir ; Cherche un autre amant ; Dieu fasse qu'il me ressemble !... Nous pouvions dans l'amour vivre longtemps ensemble... Seul, dans l'ennui, je vais mourir !
Oh, tú, mi amor profundo
Oh tú, mi amor profundo y sin mezcla Formado de tu imagen y tu recuerdo, Había sabido distinguir en la augusta falange De las jovenes bellezas que hicimos nuestro ángel Para guiarnos en el futuro.
Tú que todo recuerda a mi alma inquieta, Y cuya alma sin cesar se sienta cerca de mi, Me roba el tiempo, que ahora lamento, El lento curso a mis deseos, cuando con la boca muda, Solo podía pensar en ti.
¿Qué has hecho lejos de mi? Huiste, y tu sonrisa Hacia mi aún se vuelve, adorable y burlona, Sabes eso que siempre, todopoderoso, me inspira, ¡Tu lo sabes, ay! Me parece decirme: ¡Te abandono a voluntad!
Tu me mofas, malvada, ah con tu broma, Si tú vieras cuánto mal me hace eso, ¡Es que en el alma, siento dolor, furia! ¡De amor! ¡podrías terminar tu vil engaño!... ¡Pero no! ¡eso te importa poco!
Es mucho pedirte, vete, huye a donde bien te reciban Además ve a verter la alegría y el placer Busca otro amante ¡Dios quiera que se me parezca!... Podríamos, en el amor, haber vivido durante mucho tiempo... ¡Solo, en el aburrimiento, voy a morir!
Versión de Ariel PérezLibellés : Jules Verne |
posted by Alfil @ 11:04 AM |
|
|