Jules Verne -Tempête et calme- |
samedi, mai 15, 2004 |
Tempête et calme Jules Verne (1828-1905)
L'ombre Suit Sombre Nuit ; Une Lune Brune Luit.
Tranquille L'air pur Distille L'azur ; Le sage Engage Voyage Bien sûr !
L'atmosphère De la fleur Régénère La senteur, S'incorpore, Evapore Pour l'aurore Son odeur.
Parfois la brise Des verts ormeaux Passe et se brise Aux doux rameaux ; Au fond de l'âme Qui le réclame C'est un dictame Pour tous les maux !
Un point se déclare Loin de la maison, Devient une barre ; C'est une cloison ; Longue, noire, prompte, Plus rien ne la dompte, Elle grandit, monte, Couvre l'horizon.
L'obscurité s'avance Et double sa noirceur ; Sa funeste apparence Prend et saisit le coeur ! Et tremblant il présage Que ce sombre nuage Renferme un gros orage Dans son énorme horreur.
Au ciel, il n'est plus d'étoiles Le nuage couvre tout De ses glaciales voiles ; Il est là, seul et debout. Le vent le pousse, l'excite, Son immensité s'irrite ; A voir son flanc qui s'agite, On comprend qu'il est à bout !
Il se replie et s'amoncelle, Resserre ses vastes haillons ; Contient à peine l'étincelle Qui l'ouvre de ses aquilons ; Le nuage enfin se dilate, S'entrouvre, se déchire, éclate, Comme d'une teinte écarlate Les flots de ses noirs tourbillons.
L'éclair jaillit ; lumière éblouissante Qui vous aveugle et vous brûle les yeux, Ne s'éteint pas, la sifflante tourmente Le fait briller, étinceler bien mieux ; Il vole ; en sa course muette et vive L'horrible vent le conduit et l'avive ; L'éclair prompt, dans sa marche fugitive Par ses zigzags unit la terre aux cieux.
La foudre part soudain ; elle tempête, tonne Et l'air est tout rempli de ses longs roulements ; Dans le fond des échos, l'immense bruit bourdonne, Entoure, presse tout de ses cassants craquements. Elle triple d'efforts ; l'éclair comme la bombe, Se jette et rebondit sur le toit qui succombe, Et lé tonnerre éclate, et se répète, et tombe, Prolonge jusqu'aux cieux ses épouvantements.
Un peu plus loin, mais frémissant encore Dans le ciel noir l'orage se poursuit, Et de ses feux assombrit et colore L'obscurité de la sifflante nuit. Puis par instants des Aquilons la houle S'apaise un peu, le tonnerre s'écoule, Et puis se tait, et dans le lointain roule Comme un écho son roulement qui fuit ;
L'éclair aussi devient plus rare De loin en loin montre ses feux Ce n'est plus l'affreuse bagarre Où les vents combattaient entre eux ; Portant ailleurs sa sombre tête, L'horreur, l'éclat de la tempête De plus en plus tarde, s'arrête, Fuit enfin ses bruyants jeux.
Au ciel le dernier nuage Est balayé par le vent ; D'horizon ce grand orage A changé bien promptement ; On ne voit au loin dans l'ombre Qu'une épaisseur large, sombre, Qui s'enfuit, et noircit, ombre Tout dans son déplacement.
La nature est tranquille, A perdu sa frayeur ; Elle est douce et docile Et se refait le coeur ; Si le tonnerre gronde Et de sa voix profonde Là-bas trouble le monde, Ici l'on n'a plus peur.
Dans le ciel l'étoile D'un éclat plus pur Brille et se dévoile Au sein de l'azur ; La nuit dans la trêve, Qui reprend et rêve, Et qui se relève, N'a plus rien d'obscur.
La fraîche haleine Du doux zéphir Qui se promène Comme un soupir, A la sourdine, La feuille incline, La pateline, Et fait plaisir.
La nature Est encor Bien plus pure, Et s'endort ; Dans l'ivresse La maîtresse, Ainsi presse Un lit d'or.
Toute aise, La fleur S'apaise ; Son coeur Tranquille Distille L'utile Odeur.
Elle Fuit, Belle Nuit ; Une Lune Brune Luit.
Tempestad y calma
La sombra Sigue Sombría Noche; Una Luna Clara Destella.
Tranquilla El aire puro Destila El azul celeste; El sabio Alquila Viaje ¡Por supuesto!
La atmósfera De la flor Regenera El olor, Se incorpora, Evapora Para la aurora Su olor.
En ocasiones la brisa De los verdes olmos Pasa y se estrella En las dulces ramas En el fondo del alma Que la reclama ¡Es un remedio Para todos los males!
Un punto se declara Lejos de la casa Se convierte en una vara; Es una confusión; Larga, negra, rápida Nada más la doma Ella se agranda, sube, Cubre el horizonte.
La oscuridad avanza Y dobla su negrura; ¡Su funesta apariencia Toma y sobrecoge el corazon! Y temblando presagia Que esa oscura nube Encierra una gran tormenta En su enorme horror.
En el cielo, no hay más estrellas La nube cubre todo Con sus glaciales velas Esta allí, solo y de pie. El viento lo empuja, lo excita, Su inmensaidad se irrita; ¡Al ver su flanco que se agita, Se comprende que esta en el límite!
Se repliega y se agrupa, Aprieta sus vastos harapos; Apenas contiene los centelleos Que le vienen de sus vientos norteños; La nube en fin se dilata, Se entreabre, se rasga, explota, Como un matiz escarlata Las corrientes de sus negros torbellinos
El relámpago resplandece; luz brillante Que os ciega y os quema los ojos, No se desvanece, la tormenta silbante Lo hace brillar, encenderse mucho mejor; Vuela; en su curso mudo y rápido El horrible viento lo conduce y lo aviva; El rápido relampago, en su fugitiva marchaP or sus zigzags une la Tierra a los Cielos.
El rayo parte instantaneamente; tempestea, truena Y el aire se llena de sus largo ruido; En el fondo de los ecos, el inmenso ruido zumba, Envuelve, presiona todos de sus resquebrajosos crujidos. Triplica sus esfuerzos; el relámpago como la bomba, Se lanza y rebota sobre el tejado que sucumbe, Y el trueno estalla, y se repite, y cae, Prolonga hasta los Cielos sus aterramientos.
Un poco más lejos, pero tembloroso todavía En el negro cielo la tormenta continúa, Y de sus fuegos ensombrece y colorea La oscuridad de la silbante noche. Entonces por instantes los vientos del norte la mueven Se calma un poco, el trueno se esparce, Y despues se acalla, y en la lejanía rueda Como un eco solamente que fue
El relampago también es cada vez más raro De vez en cuando muestra sus fuegos No es más la cruenta lucha Donde los vientos combatían entre ellos; Llevando a otras partes su sombría cabeza, El horror, el estampido de la tempestad Un poco más tarde, se detiene, Finalmente huyen sus bulliciosos juegos.
En el cielo la última nube Es barrida por el viento; En el horizonte esa gran tempestad Ha cambiado muy rápidamente; No se ve a lo lejos en la sombra Más que una espesura larga, sombría, Que se va, se tiñe de negro, oscuridad Toda en su desplazamiento.
La naturaleza está tranquila, Ha perdido su miedo; Es dulce y dócil Y se regocija el corazón; Si el trueno ruge Y con su profunda voz Allá preocupa al mundo, Aquí no se le teme más.
En el cielo la estrella Con un luz más pura Brilla y se devela En el seno del azul celeste; La noche en la tregua, Que toma y sueña, Y que se levanta, No tiene más oscuridad.
El agradable aliento Del dulce hálito Que camina Como un suspiro, Silenciosamente, La hoja inclina, La zalamería, Y provoca placer.
La naturaleza Es aún Mucho más pura, Y se duerme; En la embriaguez La señora, Asi junta Una cama de oro.
Toda alegre, La flor Se calma; Su corazón Tranquilo Destilla El útil Olor.
Ella Huye, Bella Noche; Una Luna Clara Destella.
Versión de Ariel PérezLibellés : Jules Verne |
posted by Alfil @ 9:53 AM |
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